dimanche 31 août 2008

Ses amis et les miens…

Je suis une nouvelle fan de Rafaële Germain. En plus d'écrire dans La Presse, cette jeune auteure collabore et se fait entendre à Radio-Canada à l'émission "Je l'ai vu à la radio".

Si j'avais dévoré son premier roman "Soutien-gorge rose et veston noir", j'ai bu jusqu'à la dernière goutte d'encre son second, "Gin tonic et concombre". Dès la première page, j'ai plongé dans l'univers délicieusement concocté où le doux-amer de la peur de l'engagement et celle de devenir une grande personne, se mêle au piquant du désir et de l'amour. Une généreuse rasade d'humour et d'amitié est venue épicer ce récit enivrant. Je m'y suis saoulée.

J'ai assisté avec bonheur aux aventures d'une poignée d'amis soudés très fort. Une fille, trois gars. Autour d'eux, des personnages colorés et tout aussi attachants qui avaient le don parfois, de se mettre les pieds dans les plats…

Rafaële Germain a une plume efficace, délicieuse, drôle et qui sait aussi être touchante. Spirituelle, spontanée, plus vraie que vrai, elle nous amène dans l'univers de Marine et de celui de ses trois chums de gars. J'ai envié leur monde, leur amitié à toute épreuve, leur connivence et … leur rituel du dimanche.

Ce furent 526 pages délectables et lorsque j'ai tourné la dernière, ce fut comme si j'avais dit adieu à ma gang de chums. Ce roman m'a rendue un peu nostalgique et m'a donné très envie de revoir mes amis disséminés un peu partout, d'Amos à Rouyn, en passant par St-Jérôme. Ceux de Québec et de Cap-St-Ignace. Et surtout celui, tout là bas, à St-Pierre. Car en Estrie, j'en ai peu. Trop peu.

Ce bouquin a également fait naître le désir de me faire des nouveaux amis, tout près ceux-là, avec qui échanger, rire, refaire le monde. Des amis un peu fous, ouverts, capables de donner et de recevoir. Des chums de gars et de filles qui débarqueraient chez-moi avec une bouteille de vin, 2-3 bières ou juste les derniers développements de leur nouvelle histoire de coeur. Des amis pour qui l'amitié aurait autant d'importance que l'amour. Pour que j'oublie un instant que les autres, mes vieux chums et mon insulaire, sont loin. Trop loin…

vendredi 29 août 2008

L'inventaire ...


Aujourd'hui, malgré le chaud soleil qui donne envie de paresser sur la terrasse avec un bouquin ou de faire une sieste à l'ombre des thuyas, je me suis enfermée à l'atelier.

Pourquoi? Parce qu'hier j'ai téléphoné à ma cliente du Saguenay et j'ai prononcé les mots "liquidation", "prix coûtants" et "fin de collection". En affaires, on apprend à recourir à la magie des mots lorsqu'on veut obtenir des résultats. Cela a tellement bien fonctionné, que je dois maintenant dresser à son intention l'inventaire du contenu de 5 ou 6 grosses boites. J'ai donc placé tous les vêtements sur ma table de coupe, ce qui m'a permis de les séparer par genre; ce fut en quelque sorte un voyage dans le temps. J'ai revu des robes de bal, de mariée et de tous les jours. Des jupes longues, des courtes et même des jupons. Des corsages de dentelle, de tricot et des bustiers. Des vestes pour femme, d'autres pour homme et des chemises. Des manteaux et des redingotes ont réapparu avec des foulards et des petites pochettes.

Durant cet exercice, l'image des dernières années m'est revenue. Beaucoup de travail, d'efforts et d'espoir. Toute l'énergie employée à tenter de garder la tête hors de l'eau dans un marché de plus en plus difficile. Puis la décision crève-cœur de fermer la boutique pour éviter à l'entreprise de sombrer complètement.

Des regrets? Pas du tout. Les bâtons dans les roues nous amènent à chercher des solutions. Nous font réfléchir aussi. A ce que nous voulons pour l'avenir et à ce que nous ne voulons plus. Ils nous rappellent que nous avons parfois des rêves barricadés et qu'il n'est jamais trop tard pour leur ouvrir la porte.

La mienne, j'ai décidé de l'ouvrir toute grande…

jeudi 28 août 2008

Présage ...



Malgré le sursit que nous accorde Dame Nature, ça ne sent presque plus l'été et déjà un peu l'automne. La lumière n'est plus tout à fait la même et dans l'air, il y a ce quelque chose de presque imperceptible, d'à peine tangible, qui nous donne envie de profiter goulûment de ces dernières journées avant l'équinoxe d'automne.

Dans mon village, les montagnes tout autour portent encore leurs jolies robes vertes mais déjà, ici et là on peut apercevoir quelques individus pressés d'endosser leur livrée flamboyante.

Les criquets multiplient leurs concerts et les asclépiades éparpillent leurs semences. Dans mon jardin, les jeunes geais bleus ont appris à se nourrir seuls et crient bien fort leur plaisir de venir chaparder mes dernières framboises tardives.

Les nuits sont fraîches et ont ce parfum de feux de bois et de terre mouillée qui donne envie de se blottir sous la couette et d'écouter la douce musique de deux cœurs qui battent à l'unisson, tel un heureux présage…

lundi 25 août 2008

Il était une fois…

Pour un moment, je laisse de côté l'histoire sur laquelle je travaille d'arrache-mots depuis quelques jours. Encore deux ou trois lectures méticuleuses et je serai prête à la soumettre à l'équipe d'une boite de marketing, dynamique et imaginative.

Comme mon ami Blanche-Neige doit bientôt venir me donner un coup de main pour déplacer les meubles du salon, je prends un peu de temps pour bouger ce que j'arrive à faire seule. J'ai vidé une première bibliothèque et rempli la penderie du salon de tout ce qui peut y loger.

En apercevant mes vieux albums-photos, je n'ai pu résister à la tentation d'ouvrir le plus ancien, celui que ma marraine m'avait offert pour mon anniversaire. Pendant ce court voyage dans le temps, j'ai revu cette petite fille alors âgée de 6 ans. Je me suis souvenue que quelques mois avant la prise de cette photo, ses cheveux étaient très longs mais qu'elle avait tant insisté auprès de sa mère que celle-ci, à regret, avait accepté de lui faire couper.

Le jour où le photographe était débarqué à son école pour croquer le portrait de tous les enfants, les professeurs, armés de peignes et de brosses, s'étaient attaqués aux petites têtes ébouriffées. La fillette n'avait osé dire à sa maîtresse d'école qu'elle détestait qu'on place ses cheveux derrière ses oreilles. C'est donc à cause de sa timidité qu'elle dû se résigner à se faire photographier ainsi coiffée.

Pourtant, j'aime beaucoup cette photo. Cette petite bouille intimidée avec ses grands yeux verts, son sourire un peu forcé et ses petites fossettes, me touche. Qu'a pu devenir cette fillette réservée et rêveuse? Quel fut son parcours? Ses rêves se sont-ils réalisés? A-t-elle aimé, ri, pleuré?

Je l'imagine aujourd'hui, passionnée, intrépide et amoureuse. Tournant sans regret des pages, des chapitres. Chaussant ses bottes de sept lieues pour faire de grands pas lorsqu'elle le doit. Ne regardant jamais en arrière, si ce n'est que pour contempler le chemin parcouru, tous les bonheurs vécus et pour parfois, revoir la petite fille qu'elle était et qui a su, malgré les ans, garder son cœur d'enfant…

samedi 23 août 2008

Mon père ...

Aujourd'hui, s'il avait été encore de ce monde, mon père aurait soufflé 85 bougies sur son gâteau d'anniversaire. Mais il nous a quittés le 3 juillet 1998 après avoir subi un second accident cérébro-vasculaire. La première attaque, en 1991, l'avait laissé avec une paralysie partielle, une légère perte de mémoire et un intellect passablement diminué. Cependant il lui restait tout ce qu'il fallait de ruse pour, au nom de sa paralysie, faire faire ses quatre volontés. Par contre, lorsque ma mère revenait d'une absence de plusieurs heures, il arrivait fréquemment qu'elle retrouve la pièce de mon père complètement réaménagée, le divan ayant pris la place de son lit, son vieux bureau de métal qui pesait une tonne, déplacé et le contenu du congélateur mis sans dessus-dessous, dans l'espoir d'y trouver une tarte ou un gâteau.

Lui jadis féru de politique, d'actualité et de lecture, n'avait plus la concentration nécessaire pour lire ou pour suivre ce qui se passait dans le monde et vers la fin, il s'abrutissait l'après-midi devant une télé débilitante ou encore il comptait le nombre de camions qui passaient devant la fenêtre du salon qui donnait sur la route tout près.

Quel contraste avec l'homme qu'il avait été. A l'époque où il était commerçant, il aurait réussi à vendre une moissonneuse-batteuse à un citadin . Il avait des opinions sur tout, des ambitions, des rêves et un sens de l'humour dont ses enfants ont hérité. Au début de mon adolescence, mon foyer devint une famille d'accueil. Plusieurs garçons et filles de tout âge défilèrent chez-moi, les uns pour quelques jours, les autres pour plusieurs années. Lili et Rolande furent de ce nombre. Une fois adolescentes, elles eurent bien sûr des copains que maman invitait parfois à partager notre souper. La blague préférée de mon père, au dessert, était de demander à l'amoureux timide et pétrifié s'il voulait un "bon morceau de tarte aux pommes avec une boule de crème glacée dessus". Évidemment, le garçon acceptait et là mon père lui répondait en souriant: "-Ah, si c'est dommage... on n'en a pas...".

Lorsque ma mère et lui vivaient encore sur la ferme, mon père répétait à qui voulait l'entendre "qu'il était le plus bel homme du rang 4". Et il avait entièrement raison! Notre rang comptait seulement trois maisons: la première était habitée par les "vieux garçons", deux frères très âgés, courbés et ridés comme des fruits séchés. La nôtre était au milieu, puis au fond, c'était la maison de la famille D. Le père de famille, un gentil monsieur et ancien bûcheron, avait des traits grossiers et un nez imposant. Malgré tout, l'affirmation de papa nous faisait rire. Et combien de fois l'avons-vous entendu répéter, un petit sourire aux lèvres: "Ah, que je suis dont tanné d'être beau, jeune et joli...".

Enfant, je n'ai jamais été proche de mon père et mon adolescence tumultueuse n'arrangea rien. Cependant, une fois adulte, je vis les efforts qu'il déployait pour se rapprocher. Rien ne lui faisait plus plaisir que lorsque j'acceptais de l'accompagner dans ses périples au Témiscamingue ou chez des "prospects" comme il appelait ses clients potentiels. Combien de fois, durant la période où je vécu dans ma première maison de campagne, dans un fond de rang en Abitibi, débarqua-t-il chez-moi pour venir prendre un café et me parler de politique, de machinerie agricole ou d'autres sujets que je trouvais barbants. Mais je voyais à quel point cela lui faisait plaisir d'être là et je l'écoutais, acquiesçais et lorsqu'il repartait, je savais qu'il était content.

Puis un jour, je décidai de prendre un congé sabbatique. Mon plan était simple: partir à Québec chez ma copine Josée-Ninon et prendre ça cool pendant un an. Puis retourner dans ma maison que j'avais louée, reprendre mon boulot et ma vie d'avant qui m'auraient attendue. Malgré le statut temporaire de mon absence, mon père fut très affecté par mon départ. Et pour la première fois de ma vie, je le vis pleurer lorsque j'allais dire au revoir à mes parents. Cela me bouleversa...

C'était en décembre 1987 et mon père était encore en santé; c'était avant que la maladie ne frappe et ne le change à tout jamais.

Mais dans mon coeur, il restera pour toujours "le plus bel homme du rang 4".

Fleurs sauvages qui poussent près du cimetière
de Saint-Maurice de Dalquier.

vendredi 22 août 2008

Dame Jacqueline ...


Au milieu des années 1990 la bâtisse qui abritait le célèbre restaurant Dame Jacqueline de North Hatley, était condamnée à être démolie. En lieu et place serait construit l'édifice qui accueilleraient entre autres, la boutique et galerie d'art Yvan Dagenais, portraitiste talentueux et réputé qui allait devenir, avec son épouse Chantal, des amis.

Avant sa démolition, Ex avait "acheté" la bâtisse et son contenu pour 3 jours. Il avait eu le temps de récupérer trois bains sur pattes, des portes françaises, des fenêtres et quelques feuilles de tôles embossées qui provenaient du plafond du fameux restaurant. Les fenêtres furent installées sur la façade de ma maison où jadis se trouvait la galerie extérieure. Deux feuilles de tôle carrées de 24 X 24 pouces trouvèrent leur place dans la cuisine, les bains et les portes furent vendus tandis que les autres tôles furent remisées dans la cave.

Il y a deux ans, lors du départ d'Ex, je fis un ménage monstre dans la cave mais je décidai de conserver les tôles au cas où…. Les espaces de rangement étant peu nombreux, j'empilai toute sorte d'autres "au cas où" sur les feuilles de métal: un paquet de bardeaux de bois, des tuiles extra pour le plancher de la cuisine, une vieille armoire qui cache une planche à repasser, l'antique chaise (en morceaux) de grand-papa, des tubes isolants pour les tuyaux, des goujons… Bref, je n'apercevais qu'un petit bout des tôles.

La semaine dernière, je réfléchissais à la façon de remplacer l'hideuse, cabossée et rouillée plaque de métal sur laquelle est déposé le petit poêle à bois du salon. Au printemps dernier je m'étais rendue dans un magasin spécialisé espérant trouver le même type de plaque qui, j'en étais certaine, ne me coûterait pas trop cher. L'homme qui me répondit avec un air un tout petit peu suffisant, me dit: "-Ça, ma p'tite madame, ça se fait plus depuis longtemps, mais je pourrais vous vendre ce modèle là …" et il me montra un truc composé de carrés de céramiques noirs, gris, bruns que je trouvais non seulement laid, mais imposant et à des lieues de ce que j'avais imaginé.

Je m'étais presque résignée à repeindre l'ancienne plaque et à la fixer à nouveau au plancher pour qu'elle arrête de retrousser dans les coins. Mais pour cela, il fallait que je décide une fois pour toutes de l'orientation du poêle. Mon salon est relativement grand; d'un côté il y a l'espace télé et vélo stationnaire. De l'autre, c'est celui qui accueille le futon-lit et où j'aime lire. Depuis que les vis ne retenaient plus la plaque au plancher, j'avais pris l'habitude, au gré de mes fantaisies, de pivoter le poêle pour l'orienter soit vers le futon-lecture, soit vers le petit fauteuil-télé. Et bon, j'aimais assez le principe.

J'allais bientôt être prête à débuter la restauration de la seconde partie du plancher du salon et décidément, le cas de la plaque me turlupinait. C'est alors que j'ai pensé aux tôles embossées. Je crus qu'en en combinant quelques unes, ce serait assez grand pour y déposer le poêle. J'avais justement un bout de contre plaqué ¾ qui pourrait me servir d'assise.

Je descendis à la cave et entrepris d'enlever tout ce qui était empilé sur les tôles. Et là… surprise! J'avais oublié qu'en plus des petites carrées, il y en avait des rectangulaires. J'en trouvai une qui demandait un minimum de restauration; sa superficie était suffisante et ferait exactement l'affaire. Je la vissai sur la feuille de bois et repliai ses rebords sur deux côtés. Chez mon voisin quincaillier, je dénichai des petites rondelles "Slide Glide" que je fixai sur l'envers du contre plaqué. Je garnis le contour d'une moulure de bois (trouvée aussi dans la cave) et enduis le tout de trois couches de peinture noire.

C'est la semaine prochaine, lorsque des amis viendront me donner un coup de main, que je saurai si j'ai réussi à relever le défi d'avoir un poêle pivotable.

J'imagine le sourire de Dame Jacqueline…

J'ai trouvé ce texte glissé parmi plusieurs autres. Pour vous éviter de devoir parcourir
le long article pour le trouver, je l'ajoute ici:


Tirés de L'Agora, vol 2 no 10 (1995)
Un survol de l'histoire du pain
par Hélène Laberge


"Celui qui fait germer deux épis sur un terrain vierge se rend plus utile à l'homme et à sa patrie que toute une ribambelle de politiciens."

"Le pain retrouvé
par Hélène Laberge


On assiste à l'heure actuelle à un phénomène étonnant: la création de boulangeries artisanales dans tout le Québec. L'Agora, fidèle à sa vocation de montrer les liens entre le présent et le passé, sans lesquels notre vie n'est qu'une succession d'instantanés, veut dans ce dossier rendre hommage à une pionnière du bon pain: Dame Jacqueline. Au début des années soixante-dix, à North Hatley, dans les Cantons de l'Est, Dame Jacqueline ouvrait une boulangerie-restaurant qui allait pendant vingt ans devenir un lieu d'attraction touristique pour les Européens aussi bien que pour les Québécois. Implantée au coeur d'un village depuis peu conquis par les professeurs de l'Université de Sherbrooke, mais fondé par les riches Sudistes américains, à qui il doit son admirable architecture, la boulangerie était elle-même un lieu historique: l'immense maison faisant face au lac datait du XIXe siècle et un de ses logements situés en retrait avait servi de prison! Ce restaurant, qui allait devenir l'un des fiefs de la campagne référendaire de 1980 par ses fameux déjeuners du dimanche, représentait pour Jacqueline Cusson beaucoup plus qu'une aventure gastronomique: il s'agissait de conquérir la clientèle locale anglophone, d'afficher les couleurs du français, de les faire respecter.

C'est ici que commence une histoire presque archétypale, celle du lien d'amitié qui a duré jusqu'à la mort, entre la grande dame de North Hatley, Emily Le Baron, dont la famille est implantée dans la région depuis la Révolution française, (le surnom de Le Baron avait été donné à l'ancêtre, un noble réfugié aux usa qui n'avait jamais révélé son véritable patronyme!) et Jacqueline Cusson. D'un côté la gentry anglaise, avec toutes ses qualités d'attachement au terroir et au patrimoine qui la rendent si proche des gens de la terre. De l'autre, le peuple québécois incarné dans une Gaspésienne expatriée à Montréal, ayant eu dure vie et travail acharné, mais ayant décidé, au milieu de sa vie, de s'enraciner à tout prix dans ce magnifique village.

C'est donc Emily Le Baron qui a acheté à Jacqueline son premier pain. C'est elle qui l'a fait connaître en l'offrant à ses amis. C'est elle enfin qui le matin du référendum est venue dire à Jacqueline: "What ever will be the result of the referendum, we will stay friends, wo'nt we?" Car Jacqueline, cette passionaria de l'indépendance, avait par amitié consenti à parler l'anglais! Le pain de Jacqueline! Qu'en dire d'autre que ceci: nous l'avons consommé tous les jours pendant vingt ans, toujours avec ce quelque chose qui est plus que le plaisir: le sentiment de l'achèvement. Il nous semblait éternel, ce pain. Il a disparu maintenant, comme la boulangère. Mais il renaît dans les boulangeries artisanales qui apparaissent dans les régions depuis quelques années. Nous vous en présentons quelques-unes en pensant que l'esprit de Dame Jacqueline a peut-être soufflé sur tous ces boulangers qui ont l'expertise, et ce brin de génie effervescent qui la caractérisait! Ce dossier sur le pain est donc dédié à la mémoire de Dame Jacqueline."

jeudi 21 août 2008

Olym-pique…


Dans la discipline du lever de l'abat-jour,
ce diptère a remporté les médailles d'or,
d'argent et …de bronze!

mardi 19 août 2008

Noël en août…


Je prends une pause, une toute petite, le temps que sèche, dans la cave, la peinture de ma première réalisation faite à l'aide de ma scie sur table. Je dois aussi trouver deux amis qui pourraient me donner un coup de main pour déplacer les meubles du salon. La première partie du plancher est terminée et tout ce qui est entassé au fond doit être transporté et déposé délicatement sur les lattes qui ont reçu leur dernière couche de vernis hier. Il me tarde de commencer les travaux sur la seconde section du plancher.

J'ai contacté à deux reprises l'ami Blanche-Neige mais il ne répond pas à mes courriels. Qu'à cela ne tienne! J'ai son numéro de téléphone au travail, à la maison et celui de son cellulaire… Il ne pourra pas se cacher bien longtemps!

Ce que je ferai durant cette pause involontaire? Lire? Tailler le gazon au devant qui est trop long? Terminer mon examen # 4 en création littéraire? Mieux encore. Je travaillerai sur ce que je considère comme mon premier test, ma première épreuve. Et je l'avoue, ça me rend un peu fée-brile…

J'apprenais récemment que les commandes attendues ne viendraient pas. Qu'il est possible que je n'en reçoive pas avant des mois. Lorsqu'on est travailleur autonome, comme je le suis, ce ne sont pas de bonnes nouvelles. Étant seule actionnaire dans ma compagnie, je n'ai pas droit aux prestations d'assurance chômage. Inquiétant. Très très inquiétant. Cependant il semble que ce soit cette catastrophe annoncée qui m'ait décidée à enfin proposer mes mots à l'équipe d'une boite de marketing dont j'admire le travail et l'originalité. Mon idée a été retenue et pour le moment, on n'a besoin que d'un texte mais je tenterai d'en présenter deux afin de leur donner le choix. Le genre? Courte histoire pour enfant. Le thème? Noël!

Depuis toujours, j'estime que "rien n'arrive pour rien"; je verrai bien si j'ai eu raison cette fois encore d'y croire.

Avant de vous quitter pour faire jouer le CD de Noël du Chœur de l'Archipel, question de me mettre dans l'ambiance, j'ai envie de vous montrer le plancher du salon. Ça valait bien quelques courbatures, non?



Plancher du salon après le nettoyage à la laine d'acier et quatre couches de vernis.

dimanche 17 août 2008

Toucher du bois…


Malgré qu'il y ait une infinité de travaux, petits et gros, à faire dans la maison pour la rendre encore plus jolie qu'elle ne l'est déjà, je m'attaque à ceux qui feront la différence, qui auront un impact réel, à ce qui saute aux yeux. Les autres, ceux de moindre importance, comme l'aménagement final et la décoration, je les garde pour la fin, comme un dessert, une récompense. Mais sincèrement je préférerais être privée de dessert par un acheteur qui serait tombé amoureux fou de ma petite maison rouge!

Prochaine étape des travaux? Le plancher du salon. A l'origine, à l'étage il y avait trois chambres et une salle de bain. En 1995, lors de l'achat, le mur qui séparait deux des chambres fut démoli pour faire une grande pièce. Le hic, c'est que le plancher de bois franc, jadis, fut posé une fois les divisions intérieures érigées. Par conséquent, à l'emplacement de la cloison qui séparait les chambres, il n'y avait que le sous-plancher qu'on apercevait 1 cm plus bas. Comme il était impossible de "raccorder" les lattes d'une chambre à l'autre, celles-ci n'étant pas alignées, je choisis de faire poser des planches de bois transversalement, suivant le tracé des anciens murs. Les ouvriers que j'avais engagés l'année dernière pour régler une fois pour toute ce cas de "il faudrait bien…", étaient sceptiques mais je tins mordicus à mon idée. Une fois le travail terminé, ils durent reconnaître que le résultat était des plus jolis.

Bref, j'en suis à ce plancher. C'est-à-dire à la première moitié du salon délimitée par les planches transversales. Il semble que les lattes de bois des trois chambres de l'étage furent sablées il y a très longtemps, sans doute bien avant 1995. Au fil des ans, le bois nu accumula taches, cernes, saleté, gouttes de peinture et de plâtre. Un beau défi, quoi! Évidemment, j'aurais pu utiliser une sableuse. Le travail aurait été exécuté rapidement et j'aurais peut-être réussi à faire disparaître la majorité des marques. Mais je l'avoue, juste à imaginer la quantité de poussière de bois que ce procédé aurait occasionné, si j'en juge par celle qui a envahi la maison lorsque j'ai sablé les marches de l'escalier, recouvrant même les murs, cela me donna envie d'utiliser un procédé plus lent, plus zen et sans poussière. Car la poussière, je déteste. Vraiment beaucoup. J'abhorre l'époussetage. Donc, j'ai eu recours une fois de plus à la laine d'acier inoxydable, comme celles qu'on utilise dans la cuisine. A part l'exercice intense et les quelques courbatures dues à la position de Cendrillon (ou de Donalda…), cela ne fait aucun dégât et donne un résultat des plus satisfaisants. Cool, très très cool…

Pour éviter que le bois nu ne se salisse, j'ai déjà appliqué deux couches de vernis. Il me faudra maintenant boucher des trous dans lesquels passaient des tuyaux et des fils électriques et un autre, rectangulaire, vestige de l'ancien système de chauffage à air forcé. Ici les ciseaux à métal ne me seront d'aucun secours. J'utiliserai plutôt ma toute nouvelle et toute neuve scie sur table dont j'ai enfin terminé l'assemblage hier après-midi. Il me tarde de me servir de ce nouveau joujou! Oui, Grand Frère… je serai très prudente et je porterai des lunettes protectrices. Bien sûr Blanche-Neige, j'enfilerai mon gant de coupe en "cotte de mailles". Ah, ces mecs! Dès qu'une fille joue dans leur cour, ils imaginent les pires catastrophes. Quoique…

Le plancher avant qu'il ne soit nettoyé à la laine d'acier ...

vendredi 15 août 2008

Des nouvelles du paradis…


J'étais à genoux à frotter énergiquement les lattes de bois du plancher du salon lorsque le téléphone sonna. Je jetai un rapide coup d'œil sur l'afficheur pour découvrir que l'appel provenait des résidences Saint-Pierre.

Ciel! Me suis-je dit. Qui cela peut-il être?

C'était Michel. L'époux de ma tante et marraine qui est décédée le 30 juin dernier. J'étais heureuse de l'entendre, qu'il ait pris le temps de me téléphoner. Je savais qu'il avait emménagé dans une résidence pour personnes retraitées; il avait visité l'endroit au printemps dernier avec ma tante. Tous deux âgés et de santé plus fragile, ils avaient décidé qu'il était temps pour eux de franchir cette étape qui est celle de dire adieu à leur maison. Ils étaient prêts… mais comme me le dit Michel, Yolande est "partie avant".

Je le questionnai à savoir s'il aimait son nouvel environnement. "-C'est un véritable paradis!" me répondit-il, enthousiaste. Cette résidence est située dans la ville natale de Michel et parmi les pensionnaires, il a retrouvé plusieurs amis et connaissances. Ce gentil monsieur, ancien directeur d'école, érudit et passionné trouvera un auditoire à sa mesure. Malgré l'absence de ma tante qui se fait sentir, la flamme brille haut et fort et il me le confirma en déclarant: "-Je ne suis pas pressé d'aller dans l'autre paradis". Cette phrase me soulagea. Ses enfants, ceux qu'il fit siens il y a longtemps en épousant ma tante qui était alors veuve, craignaient que leur père d'adoption ait perdu le goût à la vie suite au départ de leur mère. Il semble qu'il n'en soit rien. Son cœur certes gardera cette grande blessure pour toujours, mais l'amour qu'il porte à ses enfants, à ses nombreux petits-enfants, à la musique, à la nature et à la vie en général est plus fort que la mort.

Avant de raccrocher, Michel me dit: -"Je t'embrasse, et Yolande aussi." Ces mots me déchirèrent le coeur. Je le revis, debout près du cercueil de ma tante, sa main effleurant le visage de celle qu'il avait tant aimé et se penchant pour lui chuchoter à l'oreille. Et je compris. Je compris que si la mort avait ravi le corps torturé de son épouse, son esprit et son souvenir, eux, étaient encore vivants pour Michel. Je compris aussi que l'amour peut vaincre de tout et que c'est cet amour qui lui donne envie de vivre intensément le temps qui lui reste.

Je n'aurais pu souhaiter de meilleures nouvelles du paradis…

jeudi 14 août 2008

Puisque vous avez été sages…


J'ai enfin terminé la métamorphose du contre plaqué de la salle de bain; ça s'annonçait comme un petit travail tout simple à réaliser. Simple? Hum…

C'est que, voyez-vous, j'aime improviser. Évidemment je dresse un plan approximatif mais en cours de route je le transforme, j'hésite et par conséquent, il peut se produire que le travail s'avère plus long. Beaucoup plus long.

Il m'arrive même de faire des choses non recommandables. Pas comme celle de sauter des étapes, non. Mais de les mélanger, oui. Et c'est ce que j'ai fait avec ce bout de plancher dont la plus grande partie se trouve sous le bain, rendant difficile l'application de peinture à moins d'être une contorsionniste, et encore… Mon improvisation m'a amenée à appliquer trois couches de peinture et quatre de vernis. Oui, sept au total…

Au départ je voulais simplement peindre le contre plaqué en blanc. Rien de compliqué et ça "ferait propre". Mais voilà qu'une fois peint, ce grand rectangle me sembla bien ordinaire et pas du tout original. Me vint alors l'idée d'y ajouter des motifs. Pourquoi pas des cercles? Mon rideau de douche a des pois dans des tons de bleu et de vert. Un rappel des formes et des teintes me plaisait.

Jusque là, pas de problème. Les trois couches de blanc étaient déjà appliquées et les petits cercles seraient faits par étampage à l'aide d'éponges que j'avais sculptées. Cela leur donnerait un contour un peu inégal qui serait du plus bel effet. Et surtout… une seule application de peinture serait nécessaire. J'étais drôlement fière de l'idée. Cool!

Toutefois, le plancher blanc à pois bleus et verts ne s'avéra pas aussi intéressant que je l'avais cru. Mais bon, je n'allais pas y passer la semaine! J'appliquai donc une couche de vernis pour rendre la surface lustrée et facile à nettoyer puis je laissai sécher. Lorsque vint le temps de la seconde couche de vernis, à peine avais-je ouvert le gallon, qu'une petite voix se fit entendre. Vous savez, LA petite voix! Trop tard pour l'ignorer… Elle me chuchota que si j'avais peint le plancher en jaune-vert au lieu d'en blanc, cela aurait été vraiment plus joli. Euh…elle n'aurait pas pu se manifester avant, celle-là, non???

Bon… Récapitulons: Le vernis était déjà appliqué. Je commençais à en avoir plein le dos. En principe il était trop tard pour la peinture. A moins que … N'en étant pas à une bêtise près, je décidai de mélanger un peu de jaune-vert au restant de mon vernis et j'en étalai une couche sur le plancher. Non seulement cela fit-il des stries jaunâtres, mais je voyais bien que je ne pourrais me contenter d'une seule couche de ce vernis coloré. Arghhhhhhh...

Deux heures plus tard, j'étendis donc une autre couche de vernis teinté qui, si elle ne réussit pas à uniformiser le jaune, arriva presque à masquer les pois… Eh misère! Cette fois-là, je n'attendis pas que ça sèche. Je trempai mon pinceau-éponge dans le vernis jaunâtre et je badigeonnai généreusement le plancher. Et je repassai ici, en ajoutai là. Encore et encore. Après un long moment, je me relevai et reculai pour voir l'œuvre dans son ensemble. Wow! Vraiment… wow!

Il ne me restait qu'à refaire les pois bleus et les verts. Et comme il m'arrive parfois d'avoir des bonnes idées, j'avais conservé les petites étampes en éponge au lieu de les jeter comme je faillis le faire…

Ça vous dit de voir le résultat?

Avant...

Après...

mercredi 13 août 2008

Bizzzz…


Mais qui c'est lui? Un espion envoyé par Grand Frère? Un inspecteur en bâtiment? Mais pourquoi il me regarde comme ça? Hé vous! Y a rien à voir! Circulez!!!

Bizzzz-arre…

PS: J'espère au moins que Grand Frère appréciera l'effort déployé pour produire un billet alors que je n'avais pas le temps, mais alors, tellement pas!

lundi 11 août 2008

Albert et moi…


Albert Einstein disait: "L'imagination est plus importante que le savoir."

Je suis d'accord avec lui. Tout à fait d'accord. Depuis que j'ai entrepris de rénover ma maison, plus d'une fois j'en eus la preuve. L'imagination est mon principal outil et il ne m'a pas fait défaut. Enfin, pas encore. Cette boite à idées m'a bien servi aujourd'hui; après y avoir fouillé un bon moment, j'y trouvai une solution toute simple pour venir à bout d'une tâche de catégorie "il faudrait bien …".

Dans ma salle de bain, à l'étage, le plancher est en bois. Il y a quelques années des travaux de plomberie furent exécutés et, pour atteindre les tuyaux, plusieurs lattes durent être enlevées et se brisèrent. Les ouvriers avaient alors recouvert cette section d'une feuille de contre plaqué. Il était prévu qu'un revêtement quelconque recouvrirait cet espace. Les années ont passé et le contre plaqué est encore nu…

Lorsqu'on entre dans la salle de bain, ça saute aux yeux. Ce n'est pas joli-joli. Rien pour faire applaudir d'éventuels acheteurs. Je m'étais résignée à attendre d'avoir le budget qui me permettrait d'engager un professionnel qui ferait la pose du revêtement. La présence de la toilette, de 2 tuyaux, d'un drain et du bain sur pattes très lourd m'avait convaincue de ne pas tenter de faire le travail moi-même. Mais voilà que j'en avais plus qu'assez de voir ce contre plaqué taché et parsemé de gouttes de peinture. Quant au budget… nul, zéro… Il me restait deux choix: ne rien faire du tout ou tenter de faire joli avec deux fois rien. Je choisis l'option 2.

Dans un premier temps, il me fallait réparer les deux trous qui, vraisemblablement, résultaient d'un mauvais calcul de l'ouvrier qui avait fait les travaux. Je n'entrerai pas dans les détails quant à la façon dont je m'y suis prise, au risque de faire s'étouffer de rire certains de mes chums de gars et la totalité de ma fratrie. Néanmoins, je réussis. Ok, un indice: le seul outil dont je disposais c'était un ciseau à métal. Vous avez de l'imagination?

Une fois les deux orifices bouchés, je les recouvris d'une couche de pâte de bois et… Tadam! Plus de trou! Je badigeonnai ensuite généreusement le contre plaqué d'un apprêt blanc qui, après coup, sera… Ah et puis non. A bien y réfléchir, je préfère attendre de voir l'effet final avant de dévoiler l'idée qui m'est venue.

D'accord, si vous êtes gentils, vous aurez peut-être droit à une photo du résultat. Excepté si c'est moche... Dans ce cas, souvenez-vous que l'important sera de savoir que j'aurai eu assez d'imagination pour présumer que vous n'avez pas été assez sages!

Merci Albert, je t'en dois une …

samedi 9 août 2008

Telle mère …


Avec le temps, il m'arrive de penser que je ressemble de plus en plus à ma mère. Enfin, sous certains aspects. C'est arrivé justement cet après-midi.

L'amie Lise, ex-coloc, m'avait informée qu'elle viendrait chercher ses quelques effets qui étaient encore chez-moi. Je préparai donc des sacs dans lesquels j'entassai boites de céréales, pellicule de plastique, bac à glace et autres trucs qu'elle avait laissés ici.

Peu avant qu'elle n'arrive, je fis une razzia dans le frigo pour regrouper ce qui lui appartenait. En plus de la multitude de pots de moutarde, de relish, de sauce préparée et de vinaigrette, il y avait quatre ou cinq petits pains à hamburgers rassis que je jetai au bout du jardin pour mes visiteurs nocturnes (je sais… il ne faut pas nourrir ces bestioles…) et des légumes dont quelques uns étaient périmés. Très très périmés. Je découvris deux bouquets de brocoli pas jolis, un oignon demi-ton, quatre petites patates délicates et un pied de céleri rabougri.

Sachant que Lise allait tout balancer à la poubelle, j'allai porter les légumes dans mon bac à compost. Enfin, pas tous. Les petites patates étaient encore fermes et le pied de céleri, à part quelques branches du dessus plutôt louches et des extrémités douteuses, me semblait tout à fait récupérable.

A cet instant, j'ai pensé à Maman. Toute ma jeunesse je l'ai entendue répéter qu'il ne fallait pas gaspiller la nourriture. Mes belles-sœurs et moi tentions de nous cacher pour éplucher les pommes de terre car ma mère venait regarder par-dessus notre épaule pour s'assurer que nous n'enlevions qu'une fine couche du tubercule.

Maman serait fière de moi. Les petites patates ont réintégré mon frigo juste à côté d'un contenant rempli de morceaux de céleri. Je suis vraiment la fille de ma mère…

vendredi 8 août 2008

Les unes et les autres …


Il y a les bonnes et les mauvaises nouvelles. On peut se réjouir des premières et se désoler des secondes. Se féliciter des unes, se casser la tête à cause des autres. Se péter les bretelles dans le premier cas, risquer que ce soit la gueule si ça ne s'arrange pas.

La bonne? Le résultat de mon examen #3 en création littéraire. Il est arrivé aujourd'hui par la poste. De quoi me donner envie de continuer à travailler sur le 4e que j'avais un peu mis de côté.

La mauvaise? Un courriel reçu de la responsable des achats de mon client principal, celui qui paie la marge de crédit et ce qu'il y a dans le frigo. J'attendais sa commande depuis quelques semaines. Voici ce que j'y ai lu:
"-Pour ma commande de basick, c'est dur en ce moment d'évaluer ce que j'aurai de besoin. Pas besoin de te dire que les temps sont pas très faciles en ce moment. L'été à été dur à partir et le tourisme de Montréal n'est pas à son meilleur été…".

Il me reste à souhaiter que les temps soient plus faciles, que l'été démarre et que les touristes se ruent dans les magasins, enfin, ceux de mon client. Quant à la boutique du Saguenay, je contacterai sa propriétaire dès son retour de vacances qui est prévu quelque part la semaine prochaine. Aurais-je une raison de croire que l'été fut plus beau au Lac St-Jean?

Compte tenu des circonstances, j'ai proposé mes services comme pigiste à deux boites de la région et sollicité une autre pour un petit boulot à temps partiel. J'attends des nouvelles. J'espère qu'elles seront bonnes…



jeudi 7 août 2008

Le quatrième jeudi de la semaine…


Il y a de ces trucs à faire, de la catégorie des "il faudrait bien…" qu'on remet à plus tard et qui, semaine après semaine, continuent de nous agacer.

Et bien je ne voudrais pas vous enquiquiner avec ça, mais j'ai réglé un d'entre eux. Et pas le moindre. Un vétéran des "il faudrait bien…". Il s'agit de la restauration de l'escalier qui monte à l'étage. A l'origine, il devait avoir fière allure, cependant les anciens propriétaires l'avaient recouvert d'un tapis que nous enlevâmes en 1995, à l'achat de la maison. Il était miteux et poussiéreux. Une fois dénudé, l'escalier ne payait pas de mine: un bois usé, avec ça et là des résidus de colle, de caoutchouc et de vieux vernis. Nous nous étions alors dit qu'un jour "il faudrait bien…".

Il y a quelques mois, un spécialiste en plancher m'a laissé entendre qu'il m'en coûterait cher pour redonner à l'escalier un aspect neuf. Tant pis, j'allais donc le repeindre; les contremarches seraient en blanc et les marches, en noir. Avec un minimum d'efforts et un mini-budget, le résultat serait intéressant et le style, classique.

Plus tôt en semaine, je donnai donc une première couche de blanc sur les contremarches; immédiatement cela sembla illuminer la cage d'escalier. J'avais hâte au lendemain pour appliquer le noir et voir l'effet. Mais voilà que ce même soir, en montant au salon, j'eus une vision de ce que serait l'escalier si les marches étaient vernies au lieu d'être peintes. Encore plus joli. Vraiment joli.

J'avais acheté, au printemps dernier, une petite sableuse rotative que je n'avais pas encore essayée. C'était là l'occasion… Cela ne me prit que trois heures pour enlever le vernis, la colle et la plupart des taches sur les treize marches. Il ne demeura que quelques marques sombres et petites blessures dans le bois, comme autant de signatures de tous ceux qui ont défilé dans cette maison depuis 1945. Je les ai conservées.

Tout à l'heure j'ai appliqué la seconde couche de vernis. Le résultat? Wow! Il ne me restera qu'à donner deux couches de blanc sur les contremarches et j'aurai un escalier pour lequel, si je rougis, ce sera de fierté.

C'est de cette façon que j'ai décidé de tirer profit du temps maussade. Il me sert d'antidote à la procrastination. S'il avait fait beau j'aurais terminé "Harry Potter et les reliques de la mort" et le retapage de l'escalier aurait été relégué à la semaine des quatre jeudis!

mardi 5 août 2008

S'emmêler les pinceaux…


La salle d'eau du rez-de-chaussée s'est transformée en laboratoire pour mes expériences peinturluresques parfois hasardeuses. C'est dans cette pièce que je mélange les restants de peinture que je découvre dans la cave. C'est aussi sur le meuble du lavabo de ce cagibi que je teste des combinaisons aux résultats pas toujours heureux.

Avant que ne débutent mes essais, le meuble s'affichait dans la teinte honnie "bleu de bal". J'aurais pu fermer les yeux sur cette triste réalité si sa porte n'avait pas été égratignée, laissant apparaître le blanc de sa mélamine d'origine. J'avais donc choisi chez le quincaillier, mon voisin, un doux vert "mousse au raisin" que je m'empressai d'appliquer sur le meuble de la salle d'eau. Zut… la teinte choisie sur le carré de 5 par 5 centimètres s'avéra être presque la même que le jaune qui colore un des murs de cette pièce. En d'autres mots, le résultat était fade. Très très fade.

Enhardie par mon expérience des plus réussies avec le bleu de ma chambre et celui de la cuisine, je décidai de créer un vert. Mon vert. Je commençai par mélanger du "mousse au raisin" avec du "bleu de bal". J'ajoutai un tout petit peu du vert de ma galerie et un soupçon de noir. Ce qui donna une espèce de vert-mousse-kaki-gris plutôt intéressant. Fée-brile, je l'appliquai sur la porte puis sur tout le meuble. Le lendemain matin, à la lumière du jour, je dû admettre qu'il y avait un hic… la combinaison de ce vert avec le jaune pâle du mur de gauche et du bleu foncé de celui de droite donnait un résultat pour le moins ordinaire. Très très ordinaire.

Comme j'en avais un peu marre de repeindre ce fichu meuble, je décidai qu'il demeurait vert. Ça, c'était avant de découvrir, dans un immense caisson de plastique rangé dans un coin obscur de ma cave d'Ali Baba, tout un assortiment de contenants: du vernis, du décapant, du WD-40, de la teinture, de la gouache, une chopine du jaune de mes murs et… un demi-gallon de peinture rouge. Hum… quel joli orangé cela pourrait faire, entendis-je résonner dans un coin de mon cerveau presque aussi sombre que celui de la cave…

Misère!!! Je passai près d'une heure à mélanger du rouge avec le "mousse au raisin", puis a ajouter un peu du jaune pâle, à remettre du rouge, du blanc, encore du "mousse au raisin" pour en arriver à une teinte à mi-chemin entre saumon et orange brûlé. Avec tous ces ajouts, mon gallon était plein à ras bord et je pouvais à peine remuer la mixture. Alors j'en versai la moitié sur un résidu de blanc au fond d'un gallon presque vide. J'avais maintenant deux demi-gallons de saumon-orange-brûlé. Dans l'un des contenants, j'ajoutai un peu plus de rouge et dans l'autre beaucoup de blanc. Après avoir bien mélangé, j'observai le résultat. D'un côté, un saumon-foncé-rougeâtre et de l'autre, un saumon-pâle-orangé. Hum… Bon… Ok… Ouais… A court d'expression et voyant le temps passer, je tranchai et choisis la teinte la plus foncée des deux dont j'enduisis généreusement le meuble du lavabo, camouflant ainsi le vert-mousse-kaki-gris.

Je viens d'aller vérifier et c'est sec. Le résultat? Comment dire… C'est plutôt étrange. Très très étrange… Tiens, je crois que je vais mélanger le saumon foncé avec un peu de blanc. A moins que je n'utilise le saumon-pâle-orangé? Je vais y réfléchir encore un peu…

dimanche 3 août 2008

Hors la loi …


Je me vois contrainte de délaisser mes pinceaux un instant. Pourquoi? A cause du courriel d'un de mes lecteurs, le plus intransigeant. Il m'écrivit pour me demander s'il n'existait pas une loi qui obligeait les bloggeurs à écrire un billet chaque jour... Petit comique, va!

Alors cher Grand Frère qui souffre de mon inassiduité, il y a une solution: Je t'invite à venir passer deux belles semaines dans la magnifique région de l'Estrie avec cette si charmante nouvelle flamme. Chaque jour, pendant que tous deux vous jouerez du pinceau et du marteau, je promets de rédiger un long billet. Ainsi la nuit venue, tu pourras assouvir ta soif en me lisant jusqu'à la dernière ligne avant de te traîner, fourbu mais heureux, là où Morphée et ta belle t'attendront les bras ouverts… Tentant, n'est-ce pas?

Pendant que tu réfléchis à ma proposition drôlement alléchante, j'en conviens, je n'ai d'autre choix que de poursuivre seule les travaux amorcés. Qui sait si dans les prochaines semaines il se présentera un visiteur qui tombera éperdument amoureux de ma petite maison rouge et qui voudra la faire sienne? Dans ce cas, tu reconnaîtras que les nombreuses heures passées à la repeindre et à la réaménager auront été un bon investissement? Imagine un instant tout le temps que j'aurai ensuite pour faire apparaître sur ton écran mes mésaventures, mes photos de voyage, mes élucubrations. Peut-être même l'ébauche d'un conte?

Mais d'ici là, tu devras être patient et considérer l'absence de billets quotidiens comme la preuve de mon labeur d'apprentie-peintre, de menuisier néophyte et de fée de l'improvisation lors de problèmes divers et inusités…

Bon, je retourne à mon vaisselier. Je lui ai promis de trouver une solution pour camoufler les trous de ses poignées manquantes et de lui en installer de nouvelles. Il m'a fait le petit air de celui qui n'a rien entendu. Comment le blâmer? Cela fait plus de 3 ans qu'il subit sans broncher le regard des visiteurs sur ses tiroirs nus…

vendredi 1 août 2008

Et puis? Voilà…


M
on premier réflexe, ce matin, fut d'aller vérifier l'état de la cave. A certains endroits, où le plancher de ciment est inégal, il restait quelques petites flaques d'eau. Au cours de la journée elles se sont évaporées grâce au déshumidificateur qui a fonctionné presque sans arrêt. Cool!

Mon jardin cependant avait bien piètre allure… un bon centimètre de vase recouvrait les pavés de ciment et les pierres de rivière sur lesquelles ils reposent. A l'aide de deux boyaux reliés, j'ai pu arroser la portion du terrain qui avait été inondé hier soir. Les cailloux bruns retrouvèrent rapidement leurs jolies teintes naturelles de gris et de blanc. Par contre mon stationnement est demeuré un bourbier et s'il faut en croire les prévisions météorologiques, il risque de rester dans cet état plusieurs jours.

Pas de nouvelle de la responsable des achats de mon client. Deux courriels et deux messages téléphoniques n'ont rien donné. Je ne m'en étonne plus car c'est ainsi depuis des mois, que dis-je, des années! Lorsque j'arrive enfin à lui parler, souvent après des semaines d'attente, elle s'excuse et explique ses retards et son silence par les mêmes raisons: "-Je n'ai pas eu le temps de vérifier les inventaires…" ou "-Je suis tellement débordée que je n'ai pas le temps de préparer la commande…". Et bien moi, j'ai tout plein de temps et je suis perplexe …

Par conséquent, ce temps, je l'utilise pour poursuivre les travaux d'embellissement de ma petite maison. Ceux de la chambre à l'étage sont pour ainsi dire terminés. Les murs sont passés de "roselette" à bleu très doux. Quant au plancher de bois jadis nu et taché, il arbore maintenant un beau lustre qui capte la lumière qui entre à profusion par les deux fenêtres. Le léger sablage que j'ai effectué a conservé aux vieilles lattes les empreintes de leurs nombreuses années, ce qui leur confère beaucoup de charme.

Dans la cuisine et la salle à dîner, il m'a fallu près de quatre heures pour faire disparaître une ancienne couche de cire, de vieilles taches de peinture et une étrange couleur brune incrustée dans plusieurs carreaux du plancher, habituellement gris et sable. Hum… je soupçonne Taïka, mon ancienne pensionnaire… En nettoyant l'enclos des chiens peu avant son départ, j'avais découvert ce qui me parut, sans l'ombre d'un doute, être une tentative d'évasion. Un immense trou d'environ 70 cm de diamètre par 30 de profondeur avait été creusé dans la terre glaiseuse de mon terrain!! Par conséquent, je dû nettoyer les tuiles du plancher en utilisant des tampons "SOS" afin qu'elles retrouvent leur couleur d'origine. La cuisine et la salle à dîner en comptent 319! Il faut cependant l'avouer, malgré les courbatures, c'est là une excellente méthode pour se débarrasser des toxines, pour tonifier les pectoraux, les bras, les cuisses et renforcir les abdominaux! Mais une catastrophe pour la mise en plis et l'allure générale en cas de visite impromptue! Ouch...

Finalement, j'ai commencé la lecture du dernier tome de Harry Potter qui patientait dans ma bibliothèque depuis quelques mois. Succulent, comme les six précédents… Rien de mieux que des petites pauses lecture pour oublier un instant les pinceaux, la marge de crédit et les muscles endoloris! Enfin, euh… sûrement que la visite d'une équipe de peintres bénévoles, un billet gagnant du gros lot de la 6-49 ou encore un délicieux massage ferait tout aussi bien l'affaire, mais bon, pour l'instant il semble que je doive me contenter de Harry et de Celui-dont-il-ne-faut-pas-prononcer-le-nom…