On a beau s’enfouir la tête dans le sable ou regarder ailleurs, il arrive un temps où il faut se décider à choisir, à trancher, bref, à arrêter de branler dans le manche.
Facile à dire, mais parfois difficile à faire. Qu’est-ce qui est le mieux? Un statu quo monotone ou un chamboulement audacieux? Embrasser l’inconnu
Pour ma part, pas d’ambiguïté, aucune tergiversation, enfin, presque… Au diable mes choix précédents, pour la plupart… Un grand vent de changement soufflera chez moi, à une ou deux exceptions près…
Elmut n’avait pas encore donné le premier coup de marteau dans mon ancienne demeure qui est devenue celle de sa mère, que je savais déjà de quelle couleur serait mon nouveau salon, la salle à manger adjacente et la cuisine. Si j’hésitais pour la teinte qui serait appliquée sur les murs du solarium, l’une s’est rapidement imposée. Pour la salle d’eau, de bain, le bureau et le corridor, facile… Mais là où je n’arrive pas à me décider, c’est pour les deux chambres.
Ne reculant devant rien, je pris d’assaut le nuancier du magasin Bétonel de St-Antoine. Trois visites plus tard, j’avais fait main basse sur divers cartons de couleurs aux noms aussi improbables que «baie immature», «ananas sec», «innocence» ou «vert lilliputien». C’était un début.
Enivrée par cette opulence chromatique, je déliai les cordons de ma bourse et achetai des tas de revues de décoration. Devant mes yeux s’étalèrent alors d’innombrables suggestions d’agencement de couleurs qui, ma foi, me laissèrent parfois perplexe. N’empêche, j’eus l’impression que la lumière commençait à éclairer le sombre tunnel de mes incertitudes. D’emblée, je rejetai tout ce qui était «tendance». Par conséquent, exit les bruns chocolat et tous les gris, quels qu’ils soient. Depuis toujours, je fuis ce qui est «à la mode». Oui, je sais, c’est assez étrange pour une designer, mais bon…
Si mon coeur balançait entre deux coloris bien précis, mes recherches ne firent qu’ajouter de l’embarras à mon choix… Je n’étais pas sortie
Emma? Euh… au secours!