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J'aurais voulu vous raconter ces drôles de semaines. Vous décrire les fous-rires de Fitzsou et moi pendant que nous tentions de nous retrouver parmi les dizaines de documents qui avaient une longue série d'étapes à franchir, de l'approbation du patron qu'il fallut déranger pendant ses vacances, à l'envoi à la traduction anglaise, puis inuite, des vérifications finales qui nous mettaient sous le nez une parenthèse oubliée, un point manquant.
J'aurais aimé partager avec vous les dizaines de photos prises lors de mes randonnées en solitaire ou entre amies. Vous montrer combien une région nordique peut receler d'espèces de plantes et de fleurs, plus jolies les unes que les autres.
J'aurais aimé que vous assistiez aux leçons de bienséance que GrosseFille inculqua à son rejeton, Ptitom, le seul chiot qu'on lui permit de garder. Vous auriez souri en voyant la petite canaille sauter au cou de sa maman, feignant une attaque puis, se coucher sur le dos en signe de soumission sous le regard intéressé de Clopinette qui, je crois, prenait des notes.
J'aurais adoré vous faire saliver en vous décrivant les plats que ma collègue Su avait préparé pour un 5 à 7 auquel s'était jointes Fitzsou et Janet. Vous auriez été tout ouï pour écouter les voyages de l'une, l'avant-Kuujjuaq de l'autre et les rêves de chacune.
J'aurais voulu voir votre étonnement en découvrant cette serre, fruit des efforts d'une poignée de passionnés de jardinage qui n'hésitent pas, les fins de semaine et même après les heures de bureau, à y passer du temps pour semer, désherber, arroser, composter, allant même jusqu'à jouer les bons samaritains envers leurs partenaires procrastinateurs.
J'aurais voulu vous faire découvrir le fameux Repaire de l'Ange qui se trouve sur les berges de la rivière Koksoak. Fitzsou vous aurait raconté sa découverte, son attachement pour cet endroit auquel on accède après avoir traversé le lieu d'amarrage de l'imposante barge et longé une longue plage parfois rocailleuse, parfois sablonneuse. Vous auriez été étonné de constater la hauteur de la marée qui nous obligea, au retour, à marcher sur un lit de gros rochers instables.
Finalement, j'aurais voulu vous confier à quel point Mimi et moi avons hâte à nos vacances, lesquelles ont débuté ce soir à 17h. Il nous tarde de retrouver nos paysages, nos voisins et notre Jules.
Mais, le temps me manque et, après une indisposition qui a un très mauvais sens du timing, me faisant passer une nuit blanche et m'empêchant de me rendre au travail cet avant-midi, l'heure est venue de préparer ma valise et de prendre encore du repos pour être en mesure, demain, de faire le vol Kuujjuaq-Montréal.
N'empêche, j'aurais vraiment aimé vous raconter, en détail, ces drôles de semaines...
À bientôt!