mercredi 31 mars 2010

mardi 30 mars 2010

Peinture sur soi ...


C’est la seconde fois, en l’espace de trois jours, que je chamboule mes habitudes. Après avoir tourné le dos à mon latte dominical, lui préférant une balade en forêt, voilà qu’aujourd’hui je fis l’école buissonnière au profit de la boutique de Chicoutimi qui recevra, à temps pour Pâques, les corsages que sa propriétaire m’avait commandés.

Il s’en est pourtant fallu de peu que je puisse à la fois expédier la boite et assister à mon cours de peinture. La maître de poste était à peser le colis à l’heure où j’aurais dû être installée devant un chevalet; n’eut été de mes pinceaux qui trempaient encore dans le solvant et de mon ventre creux, au sens littéraire hélas, j’aurais eu le temps de me précipiter au sous-sol de la bibliothèque quitte à être un peu en retard.

Mais le léger mal de tête qui menaçait de devenir gros si je n’avalais pas quelque chose et le temps qu’il m’aurait fallu pour regrouper mon matériel d’artiste dont je m’étais servi récemment, me convainquirent de sécher mon atelier de peinture.

Je décidai donc, histoire de ne pas perdre mon coup de pinceau, de m’attaquer à un autre projet que je ne cessais de remettre depuis trois ou quatre jours. J’ignorai le bleu de Prusse et le jaune Cadmium et m’emparai d’un marron foncé que je mélangeai avec une émulsion incolore. En observant la mixture, je me rappelai que la dernière fois, le ton n’avait pas été celui auquel je m’étais attendue. D’une main sure, je saisis un autre tube sur lequel il était indiqué Iroko et en pressai un jet, puis un second. Ensuite, à l’aide d’un large pinceau, je tentai vainement de faire disparaître les grumeaux qui s’étaient formés dans le magma au coloris chaud et inspirant.

Commença alors la longue tâche, qui d’ailleurs ne manqua pas de faire tache, visant à appliquer la couleur sans trop dépasser. Ma foi, c’était presque aussi difficile que l’exercice du «portrait à l’aveugle». Malgré tout, au bout d’une demi-heure, j’avais réussi à couvrir non seulement la surface repoussante, mais également une partie de mon bras droit ainsi que l’intérieur de mes oreilles. Et c’est là, dans la glace chichement éclairée de ma salle de bain, qu’une lueur d’inquiétude s’alluma dans mon regard perplexe … pourquoi diable, l’escompté marron foncé aux reflets cuivrés avait-il cette singulière et alarmante teinte rouge?

Même si trente minutes plus tard, les plus longues de ma vie mon après-midi, je pus constater que cette histoire connaissait une fin heureuse, elle m’apprit néanmoins une chose: si mélanger les couleurs sur une toile est synonyme d’audace, le faire sur soi, pourrait bien rimer avec désastre!

lundi 29 mars 2010

dimanche 28 mars 2010

Forêt enchanteresse ...


Rompant avec mes habitudes dominicales, je n’allai pas occuper ma place au comptoir du bistro du Faubourg cet après-midi. Ce n’est pas tant la perspective de sociabiliser qui me rebutait, mais plutôt l’envie de faire une randonnée qui était plus forte que celle de m’enfermer dans un café.

Me rappelant vaguement la direction à prendre pour accéder à une piste qui, m’avait-on dit, grimpait la montagne se trouvant à l’extrémité ouest de mon quartier, je me dirigeai vers le développement où se succèdent les titres de noblesse. Ce fut au bout de la rue du Domaine-de-la-Marquise que j’aperçus les blocs de béton, repères qui soulignaient l’entrée du sentier.

La neige durcie rendit la montée facile et, pendant près d’une heure, je suivis d’anciennes traces de pas qui me conduisirent jusqu’au sommet où, à travers les branches, j’aperçus deux maisons. En rebroussant chemin, je m’arrêtai ici et là pour admirer la forêt qui me sembla âgée et en assez mauvais état. Plusieurs arbres s’étaient couchés, la plupart depuis fort longtemps et d’autres, encore debout, n’étaient plus que des chicots criblés de trous. Parmi eux se dressaient des individus sains ayant sans doute engendré une descendance qui sommeillait sous la couche de neige encore dense.

Dans le ciel gris tournoyaient quelques corneilles qui s’interpelaient pendant qu’au sol, les bêtes se tenaient tapies. Aucun lièvre, ni perdrix ne détala. Pas le moindre geai bleu ni la plus petite mésange ne vint chanter sa joie. À part le vent qui s’emmêlait dans la cime des arbres et faisait bruire les feuilles séchées encore attachées à certaines espèces, seule la rumeur de la circulation qui semblait abondante sur la 15 se faisait entendre. J’en étais à ces constats lorsque, voulant photographier un géant terrassé, je perçus un mouvement furtif suivi d’un second. Nous passâmes de longues minutes à nous observer, me faisant regretter de ne pas avoir rempli mes poches de cacahuètes
(la photo est cliquable).

Ces heures passées au milieu de la nature me firent réaliser qu’il y avait fort longtemps que je n’avais fait de randonnée. La dernière fois, c’était à
Miquelon. J’avais découvert, époustouflée, une forêt magique plantée sur un cap rocheux que lèche l’Atlantique. C’était en mai 2008.

Avec la belle saison qui s’annonce, je me promets de récidiver en partant à la conquête de nouveaux sentiers. Qui sait, ils me conduiront peut-être sur le chemin de forêts enchantées?
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vendredi 26 mars 2010

Demander pour recevoir ...


Plusieurs d’entre vous savent que pour recevoir, il faut demander. D’autres n’osent toutefois pas, jugeant leurs rêves irréalistes et croyant, au contraire, qu’il est plus facile de se contenter de ce qu’ils ont.

Pourtant, nous avons tous des désirs, des attentes et des espoirs. Des sages, des réalistes et aussi des fous et des audacieux. Il y a des jours où nous y croyons très fort et d’autres où nous doutons, selon l’opinion des gens qui nous entourent.

Ma vie est truffée de souhaits exaucés; la vôtre aussi peut-être? C’est étrange et drôlement excitant de constater comment, lorsqu’on désire quelque chose intensément, tout converge vers sa réalisation.

De réellement y croire fait-il émerger des idées qui nous mènent vers notre but? Est-ce que cela crée une énergie qui nous fait être au bon endroit au bon moment? Est-ce pure magie, banal hasard ou étrange coïncidence? Bien malin qui pourrait y répondre, toutefois, il semble qu’un de mes souhaits ait d’excellentes chances de se voir réalisé. Je le saurai bientôt.

Il suffit parfois de demander pour recevoir…




jeudi 25 mars 2010

mercredi 24 mars 2010

mardi 23 mars 2010

Un poisson dans l'eau ...


Aujourd’hui, à ma leçon de peinture, j’ai fait deux expériences : celles de l’acrylique et de l’abstrait. Après une demi-heure de déplaisir, je donnais à Jocelyne, comparse étudiante, ma feuille cirée sur laquelle il restait du noir et du bleu de Prusse. Elle adopta également ma première œuvre inachevée, conquise par le fond pervenche que j’avais réalisé en combinant deux bleus auxquels j’avais ajouté du blanc. Elle la parachèvera, elle qui, depuis le début des cours, ne s’est adonnée qu’à la peinture abstraite et pour laquelle elle est plutôt douée. Quant à mon second essai, débuté pendant que le premier séchait, il finit sa courte vie dans la poubelle. Conclusion? L’acrylique ne convient pas à ma lenteur et l’abstrait m’ennuie.

Je m’apprêtais à sortir mes tubes de peinture à l’huile lorsque je me rappelai que j’avais apporté un assortiment de couleurs à l’eau, acheté impulsivement l’an dernier, davantage pour l’attrait de son emballage que pour son contenu dont j’ignorais totalement les caractéristiques.

Joanne, notre professeure, malgré qu’elle n’enseigne pas cette technique, me fit quelques mises en garde: l’aquarelle demeure transparente, ce qui ne permet pas de camoufler une teinte par une autre, elle ne pardonne pas les mauvais coups de pinceau, et, même une fois sèche, la peinture reste soluble à l’eau et la moindre goutte qui l’éclabousse peut ruiner l’oeuvre. Elle m’apprit que ce médium s’applique habituellement sur un papier spécialement conçu pour l’aquarelle et non sur le carton recouvert de toile que j’avais sous la main. Bon, ça promettait!

M’inspirant du dessin apparaissant sur la boite d’aquarelle, je traçai au crayon bleu un gros poisson rayé, et pressai sur ma palette la couleur Outremer. L’avantage avec cette peinture, je le constatai rapidement, c’est qu’on en utilise une très petite quantité qui est diluée avec plus ou moins d’eau selon le ton désiré. Ainsi, pour mon fond marin, je n’eus aucun mélange à faire pour obtenir le bleu plus foncé et le très pâle. Cela dit, j’ai trouvé difficile de contrôler l’application et le ton, ce qui me vaudra peut-être un commentaire sur mon fameux coup de pinceau qui demande à être amélioré.

Bah! Peu importent mes bariolages, la queue disproportionnée de mon sujet et son originalité discutable, j’ai adoré l’exercice. Lorsque je tiens un pinceau, je ne suis peut-être pas encore aussi à l’aise que mon poisson dans l’eau de son tableau, mais certainement pas moins heureuse.


dimanche 21 mars 2010

Les jardins secrets ...


Je ne connaissais pour ainsi dire rien de lui. À peine un léger soupçon quant à sa véritable nature qu’il me fallait deviner.

Malhabile, j’avais peur de tout gâcher, de faire des erreurs impardonnables. Je mesurais mes gestes, usant de prudence; je savais qu’il me fallait être patiente, que je devais prendre le temps de l’apprivoiser, d’entrevoir qui il était et de découvrir les secrets qu’il me cachait encore.

Nul doute qu’il me faudra apprendre ses faiblesses comme ses forces, ses exigences et ses besoins. Je ne sais pas encore si mes sentiments envers lui seront semblables à ceux que j’éprouvais pour celui qui l’a précédé. Réussira-t-il à me séduire entièrement ou s’il me fera regretter cet autre que j’ai abandonné pour lui?

Je l’observais depuis un certain temps, de loin, hésitante. Puis hier, mue par je ne sais quelle volonté, j’allai à sa rencontre, refusant de trop réfléchir de peur de battre en retraite avant même d’avoir tenté de le conquérir.

Au début, tout se passa bien. Je sentais que je gagnais du terrain et que mes gestes étaient ceux qu’il attendait, comme mes écureuils, leurs cacahuètes. Enivrée par son parfum, je ne pus freiner mes impulsions et je crains maintenant d’avoir été trop loin et de lui en avoir donné plus qu’il n’en demandait réellement…

J’avais déjà taillé les branchettes de sept des onze arbustes qui longent le solarium lorsque … oups! Ces toutes petites choses grisâtres le long des tiges, étaient-elles réellement des feuilles de l’an dernier qui avaient séché l’automne venu?

Les jardins inconnus recèlent des trésors … et des secrets insoupçonnables.





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vendredi 19 mars 2010

Idées reçues ...


Il était 15h15 lorsque je verrouillai la porte derrière moi pour me diriger, avec HabsfanDan, vers la Brûlerie. Depuis midi, je n’avais qu’une seule idée en tête : sortir de la maison.

Quelques minutes auparavant, j’avais terminé le dernier contrat de réparation et commencé les modifications au patron du corsage baptisé Libertine par ma cliente de Chicoutimi. Comme je l’avais espéré, après avoir reçu et examiné les échantillons que je lui avais fait parvenir, elle eut la bonne idée d’en commander une vingtaine.

Pendant que nous marchions vers le centre ville, le soleil étendait ses chauds rayons, caressant au passage les terrasses dont celle, à peine sortie de l’hiver, située à l’angle de la Principale et de l’avenue de l’Église. HabsfanDan et moi, avides d’air frais, prîmes place à l’une des deux tables de pique-nique que quelqu’un avait eu la formidable idée d’installer, faisant ainsi plaisir à la clientèle qui rechignait à s’asseoir à l’intérieur par un temps si clément.

En face de nous, les voitures roulaient au ralenti, de plus en plus nombreuses au fil des minutes qui passaient. Sur les trottoirs, des couples avançaient main dans la main ou poussaient des landaus silencieux. Parmi eux, on devinait des nouveaux venus qui semblaient heureux d’avoir eu l’idée de venir passer la journée dans le Nord. Des chiens, plusieurs, entraînaient joyeusement leur maître droit devant, s’arrêtant ici et là pour renifler le message olfactif de leurs prédécesseurs.

À notre droite, au-delà des bâtiments qui s’étendent jusqu’à l’autoroute, le mont Saint-Sauveur étincelait sous son manteau blanc et, sur ses pentes immaculées, une multitude de petits points noirs profitant de conditions de ski idéales, slalomaient et glissaient jusqu’à disparaître, sans cesse remplacés par des nouveaux.

C’est ainsi que nous avons profité de cette veille de printemps, parlant peu, mais souriant beaucoup, la tête remplie d’idées. HabsfanDan se remémorant la semaine inoubliable qu’elle venait de passer avec ses petits enfants et sa fille et se désolant qu’elle ait passé si vite. Moi, rêvant du projet de voyage avec mon amie Baladine, quelque part à la fin de l’été, imaginant les mille et une découvertes qui jalonneront notre aventure.

Cette courte halte nous permit de nous changer les idées; les tristes de ma voisine d’en haut qui trouvait son appartement bien vide après le départ des siens. Et les miennes qui, après une semaine passée à raccourcir, agrandir, rétrécir et rapiécer, avaient envie de se dépoussiérer et de prendre n’importe quelle direction pourvu qu’elle m’éloigne de l’atelier.
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Indubitablement, cette pause ca-Fée fut la meilleure idée de la journée!

jeudi 18 mars 2010

mercredi 17 mars 2010

La sourde oreille ...

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En début de soirée, quand je perçus un tintement de clochettes, je ne fus pas étonnée. Sur ma rue, particulièrement les fins de semaine et pendant les vacances d’hiver, on peut en entendre plusieurs fois par jour.

Toutefois, c’est lorsque je jetai un coup d’œil par la fenêtre du salon que j’eus une belle et grosse surprise. Ce furent les soudains et nettement plus retentissants trépignements provenant d’en haut qui confirmèrent ce que j’avais déduit.

Bientôt, une porte claqua, on dévala un long escalier et des cris de joie retentirent. C’était mon amie HabsfanDan, accompagnée de son époux, de leur fille, du mari de cette dernière et de leurs trois petites tornades qui s’apprêtaient à faire une balade en carriole à la veille de leur retour en Saskatchewan après une semaine de vacances laurentiennes.

«Tu viens avec nous?», me cria-t-on. «Non, merci, mais je vais prendre des photos!» répondis-je en brandissant mon appareil.




Ce n’est qu’une fois le convoi disparu au bout de ma rue que j’eus des remords. Mais il était trop tard pour revenir en arrière. Pourquoi diable étais-je restée plantée là sur le seuil de ma porte sans réagir?
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Plutôt que de faire la sourde oreille, j’aurais dû m’écouter … et prêter mes bouchons au pauvre cheval.



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lundi 15 mars 2010

Perdre le fil ...

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Et le retrouver ...
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dimanche 14 mars 2010

Autant en emporte la pluie ...


Couchée hier à une heure normale, mais levée ce matin à celle avancée, j’eus l’impression d’avoir commencé ma journée en retard.
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Ce sentiment ne sembla pas affecter l’ami Crépuscule qui, étudiant comme moi en création littéraire, me téléphona dès 8h00 pour critiquer discuter de l’amorce de l’histoire que j’avais à présenter à l’examen 4, me conseillant l’emploi d’expressions qui fourniraient des indices sur l’identité de mon personnage. Après avoir réussi à placer deux mots lui faire comprendre que mon récit en était un à chute et que, justement, je voulais attendre au dernier paragraphe pour dévoiler le punch, il fut convenu que je ferais à ma tête, mais qu’il pourrait, s’il le désirait, me prodiguer ses recommandations.

Fouettée par cet échange littéraire qui avait réussi à me réveiller complètement, j’eus envie d’aller me fondre à la clientèle du café-bistro du Faubourg, laquelle en ce terne dimanche, allait sans doute être nombreuse à chercher la compagnie de ses semblables. Ce ne fut pas le cas. À mon arrivée, quatre clients seulement occupaient l’espace qui semblait bien vaste et nu.

Heureusement, j’y fis la connaissance de Julia et de Noah. Ils m’invitèrent à les rejoindre sur l’île Big Sawyer quelque part près des côtes du Maine où j’assistai, impuissante, au naufrage de l’Amelia Celeste. À petites gorgées, je dégustai mon latte, découvrant la vraie personnalité de Julia, que sa famille tyrannique avait étiquetée comme quelqu’un de loyal et d’obéissant et celle de Noah, pêcheur de homards divorcé au caractère introverti. Avec Kim, jeune femme devenue aphone suite à l’accident, Julia et Noah furent les seuls survivants du naufrage. Au fil des pages, il devint clair qu’il se passait quelque chose d’étrange et que cet accident cachait peut-être … un meurtre.

Insensible à ce qui se passait autour de moi, ce n’est que vers 15h00 que je remballai le roman de Barbara Delinsky «L’été de toutes les audaces» et remis dans mon cabas le cahier de notes qui ne servit pas à faire avancer mon travail en création littéraire.
En ce dimanche un peu moche où la pluie crachota interminablement, déversant sa grisaille sur le paysage blafard, l’envie de lire l’emporta sur celle d’écrire.
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Il en fut de même pour les écureuils qui dédaignèrent les arachides que j’avais déposées sur la terrasse, préférant rester bien au sec au fond de leur nid, jugeant sans doute que ce n’était pas un temps à mettre un sciuridé dehors.

vendredi 12 mars 2010

Ne pas payer de mine ...



Vous est-il déjà arrivé de déployer tous vos efforts, de consacrer de longues minutes pour accomplir quelque chose que vous espériez parfait, sans faute aucune? De demeurer intègre tout au long du processus, de refuser de tricher sauf cette petite fois où vous avez commis un léger écart, histoire de vérifier si vous ne faisiez pas fausse route? De persévérer même lorsque vous en aviez plus qu’assez de stagner et qu’il aurait été plus simple de passer à autre chose, de tourner la page et de recommencer ailleurs?

Comme moi, vous n’avez sans doute pas comptabilisé le temps que vous y avez mis parce, lorsqu’on aime ce que l’on fait, ça ne compte pas et que l’on perd un peu la notion de celui qui passe. Vous aussi, après avoir réalisé une ou deux petites victoires, vous avez constaté que tout s’était mis à aller plus vite, vous amenant à penser: «Ça y est, j’y suis presque»… Vous avez peut-être songé, à ce moment, qu’il vous suffisait de fournir encore un tout petit effort et surtout, de rester concentré pour éviter de vous retrouver à la case départ?

Tout ça, je l’ai vécu. Ça s’est passé hier, juste avant la dernière bouchée de mon «œuf en nid» et l’avant-dernière de ma salade «carotte râpée, concombre et graines de tournesol». Je venais à peine de dire à Jules «Pfffff! C’était pas si difficile que ça!» lorsque… Vlan!

Alors qu’il ne me restait que sept cases à compléter et que je venais de tracer un 5 dans l’une d’entre elles, j’aperçus soudain… Nooooonnnnnn!!! Un autre 5, sur la même ligne!

«C’est tout?» direz-vous. Non, ça ne l’était pas. Car deux rangées plus haut, un double 7 détruisit ce qui me restait de combativité. J’étais K.O.

O.K. Sudoku, tu gagnes cette manche, mais ce n’est que partie remise. La prochaine fois, c’est moi qui triompherai et je t’en passe un papier, lorsque j’en aurai fini avec toi, tu n’auras plus aussi bonne mine. Tremblant comme une feuille, tu n'auras qu'une seule envie: te cacher sous ta couverture.



jeudi 11 mars 2010

mardi 9 mars 2010

Peinture dé-figurative ...


Du bout de mon pinceau le plus fin, j’ai prélevé un peu de bleu de Prusse que j’ai mélangé avec beaucoup de blanc Titanium. Il en résulta un blanc bleuté qui, une fois appliqué et ombré aux endroits que je crus judicieux, donna de l’étoffe à la chemise du personnage de mon tableau.

Un autre soupçon du bleu précédent déposé dans du jaune de Cadmium, auquel j’ajoutai du blanc, puis encore du jaune et un peu de bleu de Cobalt finirent par me donner un vert similaire à celui que j’avais conçu il y a plus d’un mois. Je m’en servis pour rétrécir la langue de Caillette, corriger la scoliose de l’agricultrice et faire disparaître ce qu’elle tenait fermement dans la main.

Cet après-midi, je passai trois heures en classe, à retoucher le ciel, à faire pousser la forêt, à peindre une ébauche de chapeau de paille et à concocter la couleur du visage, du cou et des mains de ma fermière. Mais le plus ardu reste à venir : reproduire des traits qui rappelleront, même vaguement, ceux de ma mère ou, du moins, d’un humain.

Malgré tout, j’apprends beaucoup … de mes erreurs. Entre autres, j'ai compris une fois pour toutes, qu’il ne faut jamais mettre la charrue devant les bœufs. Lorsque j’ai commencé ce tableau, impatiente d’en voir le résultat sur le champ, j’en remplis tout un de marguerites qu’il me fallut par la suite contourner. Il en fut de même pour l’hideuse et encombrante fourche, qu’on aurait dit «gossée» à même une épinette, que je décidai de supprimer. Par chance, un allié discret et bienveillant me mit sous le nez de quoi m’inspirer; cela m’aidera sans doute à donner du réalisme au nouvel instrument.

Avec mon talent latent, mes clients n’ont rien à craindre : ce n’est pas demain le jour où je me consacrerai au barbouillage de tableaux, les abandonnant à leurs robes trop longues, leurs boutons décousus et leurs pantalons troués.

À chacun son métier et les vaches seront bien … peinturlurées.



dimanche 7 mars 2010

samedi 6 mars 2010

La pelle du printemps ...


Alors que la fille d’en haut, mon amie et locataire modèle HabsfanDan, me réclamait les coussins du mobilier de jardin qui avaient été remisés dans le hangar, je me disais qu’il était peut-être temps que je range les pelles. Mais, n’étant pas née de la dernière tempête, je sais bien qu’une autre chute de neige n’est pas exclue.

Cette perspective n’a pas semblé perturber la foule de touristes qui avaient pris d’assaut les trottoirs du centre-ville, les terrasses, les restaurants et les boutiques cet après-midi. Tandis que les voitures, pare-chocs à pare-chocs tentaient d’accéder à la rue Principale sans écrapoutir quelque piéton imprudent, je n’eus qu’à remonter mon avenue pour retrouver le calme de mon quartier. N’eut été des calèches qui passaient de temps à autre, on se serait cru ailleurs qu’à Saint-Sauveur en pleine semaine de relâche.

Sur la véranda au-dessus de mon solarium, le printemps s’était invité. Ma voisine reçoit deux de ses enfants et, pour profiter du soleil, tout ce beau monde prit place sur la grande galerie qui fait face au sud. Pendant que je tapais le premier jet de ce billet, par ma porte patio entrouverte, j’entendais les rires fuser et je sus que le bonheur s’était installé en haut pour plusieurs jours; ce sera mercredi qu’arrivera une autre de ses filles accompagnée de ses trois tout jeunes enfants dont la grand-maman se languit.

Avec la température qui grimpe vers des sommets inattendus pour un début de mars, ce soleil audacieux et la neige qui disparait peu à peu, j’aurais bien aimé, moi aussi, recevoir parents ou amis et avoir le plaisir de longues conversations, de badinage, de radotage, d’élucubrations et, comme chez ma voisine, de fous rires.

De tout ça, j’en aurais pris à la pelle…




jeudi 4 mars 2010

Sens dessus-dessous ...


En traversant la maison, on pourrait croire que je participe à «la semaine sans» des Midis de Véro sur Rythme FM. Sans balayeuse, sans lave-vaisselle, sans lessiveuse.

De la salle de couture au salon, les moutons ne se donnent même plus la peine de se réfugier sous les meubles et le lavabo déborde de vaisselle sale qui attend de prendre place dans l’appareil qui n’a pas été vidé. Quant à mes chaussettes, c’est une chance qu’elles soient réversibles, sinon…

C’est que, voyez-vous, depuis lundi les clients défilent pour déverser sur ma table de travail des pantalons trop longs, des robes à raccourcir, des survêtements troués, des vestons aux doublures déchirées et des complets à rétrécir. Puis, avant de repartir, immanquablement, ils demandent: «Ce sera prêt demain?» Comment diable savent-ils que je possède une baguette magique???

Malgré tout, j’ai passé presque toutes mes journées et une grande partie de mes soirées à l’atelier, négligeant ma correspondance, les coups de fil aux copains, mes séances de vélo stationnaire et le paiement de mes factures, sabrant dans mes nuits et renonçant même à mes siestes.

Heureusement, tout porte à croire que je pourrai me libérer demain après-midi et profiter de ces quelques heures de congé pour passer l’aspirateur, épousseter, faire la lessive et remplir le lave-vaisselle, laver la salle de bain et les planchers aller rêvasser au soleil sur une terrasse du centre-ville.

Comment? Si je prévois travailler en fin de semaine? Non, sans façon…



mercredi 3 mars 2010

Bonne fête vieux Dan!

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C'est l'anniversaire de mon vieux chum Dan aujourd'hui!
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Oh, il a bien changé un peu depuis ce cliché pris à l'automne 1982. Il ne porte plus de verres, ni la moustache (fiou!), mais il a encore tous ses cheveux et, si j'en crois ce qu'il m'a confié tantôt, il a même retrouvé sa taille de jeune homme.
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Bonne fête Daniel!
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xxx

mardi 2 mars 2010

Hors d'oeuvre ...


Dorénavant, à mon cours de peinture, il n’y aura plus d'exercice imposé. Ainsi, durant les six prochaines leçons, chaque élève choisira un projet qui sera supervisé par notre professeur.

Aujourd’hui, je devais poursuivre le paysage entrepris la semaine dernière. Toutefois, comme nous l’avons appris cet après-midi, avant de continuer une oeuvre déjà amorcée, nous devons enduire la toile d’huile de lin puis l’essuyer parfaitement avec un papier absorbant. Il va sans dire que cette étape exige que la peinture précédente soit sèche et archisèche. Sur la mienne, le ciel et la mer l’étaient, mais pas le brun des collines qui auront besoin de beige ici et là ainsi qu’un peu de vert pour les conifères qui poussent en taillis sur cette partie de Miquelon. Merci à mon ami l’Insulaire pour m’avoir soufflé le nom de l’étendue d’eau que j’ai tenté de reproduire et qui est désignée comme l’étang de la Cormorandière.

Par la force des choses, j’ai plutôt travaillé sur un tableau commencé il y a trois semaines et qui représente une scène campagnarde, sorte de clin d’œil naïf au métier d’éleveur et d’agriculteur qui fut celui de ma mère durant une grande partie de sa vie. Maladroitement, j’ai peint notre silo, la nouvelle grange qui fut construite après l’incendie qui détruisit notre ferme au début des années 1970 et l’étable qui, à une époque, abrita une centaine de bêtes. J’ai modifié la topographie du terrain, déplacé des vallons et fait disparaître la route de gravier que j’ai remplacée par une clôture de perches qui me semblait plus facile à peindre poétique que celle de barbelé qui ceinturait le pacage de nos vaches.

Il me reste encore beaucoup de peinture à appliquer, d’ajouts à faire et de corrections à apporter pour que l’ensemble soit attrayant. Malgré tout, je m’amuse comme une enfant et ça tombe drôlement bien, car une fois terminée, c’est à ma mère que j’offrirai cette oeuvre. Et comme c’est une femme de goût, surtout lorsqu’il s’agit de sa progéniture, les mots lui manqueront pour dire combien elle me trouve intelligente, belle, drôle talentueuse. Puis je parie que, contrairement à mon professeur, Maman ne passera pas de commentaire sur la couleur des poils de Caillette.

D’ailleurs, a-t-on jamais vu une vache avec une si jolie robe?