Alors que je ne l'attendais plus, le printemps daigna se pointer samedi à Kuujjuaq. Dans le bosquet encore endormi derrière mon appartement,
les oiseaux se mirent à chanter à qui voulaient les entendre pendant que de grosses mouches prenaient langoureusement la pose dans leur robe d'un joli vert iridescent.
Il n'en fallut pas plus pour me donner envie de prendre l'air. Après un bref, mais nécessaire ménage dans la cour arrière qui tient malheureusement davantage du dépotoir que d'un lieu de repos, je proposai à Mimi d'aller explorer les alentours.
Il n'en fallut pas plus pour me donner envie de prendre l'air. Après un bref, mais nécessaire ménage dans la cour arrière qui tient malheureusement davantage du dépotoir que d'un lieu de repos, je proposai à Mimi d'aller explorer les alentours.
En sortant de l'appartement, je jetai un coup d'œil à droite,
puis à gauche,
m'assurant que la voie était libre avant de déposer Mimi par terre. Dans le village, plusieurs chiens se promènent en liberté et je crains constamment que l'un d'eux ne fasse un mauvais parti à ma petite amie.
Je n'avais pas encore atteint la route qu'il me fallut reprendre Mimi; une chienne à l'air patibulaire se dirigeait droit vers nous. Un "non" bien senti la fit stopper et elle retourna d'où elle était venue sans insister. Je décidai de couper à travers champs pour tenter d'atteindre le button rocheux qui fait partie de mon paysage chaque matin lorsque je me rends au travail.
Le champ en question se révéla être une tourbière détrempée. J'y avais à peine posé les pieds que j'entendis derrière moi des ricanements. Deux petits garçons avaient décidé de me suivre et s'interpelaient en inuktitut, la bouche fendue jusqu'aux oreilles. Je décidai de jouer le jeu et leur demandai, en anglais, s'ils connaissaient un passage au sec pour se rendre jusqu'au gros rocher. C'est ainsi que les deux garnements me servirent de guides, jacassant et sautant comme des sauterelles en s'esclaffant sans arrêt. Une fois arrivée sur le terrain sablonneux, je déposai Mimi par terre à la grande joie des petits garçons qui prirent un malin plaisir à l'enquiquiner, à tenter de lui attraper la queue ou de faire mine de lui courir après. Mes remontrances n'eurent aucun effet sur les deux pestes.
Je n'avais pas encore atteint la route qu'il me fallut reprendre Mimi; une chienne à l'air patibulaire se dirigeait droit vers nous. Un "non" bien senti la fit stopper et elle retourna d'où elle était venue sans insister. Je décidai de couper à travers champs pour tenter d'atteindre le button rocheux qui fait partie de mon paysage chaque matin lorsque je me rends au travail.
Le champ en question se révéla être une tourbière détrempée. J'y avais à peine posé les pieds que j'entendis derrière moi des ricanements. Deux petits garçons avaient décidé de me suivre et s'interpelaient en inuktitut, la bouche fendue jusqu'aux oreilles. Je décidai de jouer le jeu et leur demandai, en anglais, s'ils connaissaient un passage au sec pour se rendre jusqu'au gros rocher. C'est ainsi que les deux garnements me servirent de guides, jacassant et sautant comme des sauterelles en s'esclaffant sans arrêt. Une fois arrivée sur le terrain sablonneux, je déposai Mimi par terre à la grande joie des petits garçons qui prirent un malin plaisir à l'enquiquiner, à tenter de lui attraper la queue ou de faire mine de lui courir après. Mes remontrances n'eurent aucun effet sur les deux pestes.
"Where do you go?" me demanda le plus grand lorsque je les abandonnai au pied d'un petit escarpement rocheux.
"I want to see the big rock with de flag", répondis-je en pointant du doigt l'horizon.
En gloussant, ils descendirent de leur perchoir et coururent devant moi pour me montrer la route, s'arrêtant de temps à autre pour cueillir des "black berries" déshydratées qu'ils enfournaient avec un plaisir évident.
Je dus porter Mimi pour grimper sur le sommet du rocher où le vent nous gifla pour nous rappeler que le printemps n'était pas encore installé.
De là-haut, le panorama était remarquable: d'un côté le centre-ville de Kuujjuaq et la rivière Koksoak,
de l'autre mon quartier
et, tout au fond, en retrait, un cimetière et ses petites croix blanches.
Les gamins ne se firent pas prier pour prendre la pose une dernière fois avant que je leur signifie que j'en avais assez et que je prenais le chemin du retour.
Ils me devancèrent en riant comme des baleines et en se chuchotant à l'oreille des secrets qui les faisaient s'esclaffer de plus belle.
Ils me laissèrent en plan juste avant la route où une grande plaque de glace devint un prétexte supplémentaire pour laisser aller leur énergie débordante; j'en profitai pour accélérer le pas et disparaître de leur vue, réussissant in extremis à rentrer chez moi incognito.
Ils me laissèrent en plan juste avant la route où une grande plaque de glace devint un prétexte supplémentaire pour laisser aller leur énergie débordante; j'en profitai pour accélérer le pas et disparaître de leur vue, réussissant in extremis à rentrer chez moi incognito.
PS: Comme internet est plus lent que lent ce soir et que j'empêche mon amie l'Ange Aérien de gagner son lit, elle qui revient à peine de la Chine, vous pardonnerez ma mise en page et, peut-être, quelques erreurs ici et là.
Ah oui... vous pouvez cliquer sur les photos pour les voir en plus grand.