La première fois que Fitzsou mentionna le prénom de sa collègue et amie, j'imaginai une étoile scintillant dans le firmament du Nunavik. Je ne m'étais pas trompée. Notre Stella, unique de plus d'une façon, est un astre dont la réverbération rayonne bien au-delà de son département qu'elle dirige d'une main manucurée dans un gant de fer.
Flamboyante, elle est à la fois rigoureuse et souple, exigeante et généreuse. On ne la croit pas lorsqu'elle affirme fièrement qu'elle soufflera bientôt 70 bougies sur son gâteau d'anniversaire. Mince, pleine d'énergie et colorée, cette femme hors de l'ordinaire maîtrise les chiffres, la scie circulaire et l'art de la coquetterie.
Après plusieurs années passées dans le Nord, à multiplier les amitiés et à pratiquement reconstruire un camp délabré quelque part dans la toundra près de Kuujjuaq, notre Stella s'envolera bientôt vers le Sud pour un aller simple. À voir le pétillement de ses yeux lorsqu'elle nous parle de ses projets à venir, le mot retraite ne sera pas intégré de sitôt à son vocabulaire.
Il me reste encore presque un mois à recevoir son accolade du matin. À la croiser dans les corridors de la Régie, à entendre sa voix et humer son parfum. Quatre semaines à admirer le personnage toujours tiré à quatre épingles, la professionnelle qui n'a pas peur de dire ce qu'elle pense et la femme qui rêve encore aux lendemains qu'elle saura bâtir à la hauteur de ses désirs.
Stella, à la fin de novembre tu laisseras un grand vide autour de toi. Chacun se souviendra longtemps de la collègue, de l'amie et de l'étoile du Nord que tu as été pour chacun de nous.
Au nom de nous tous qui t'aimons, je te souhaite la plus formidable des non-retraites!