jeudi 29 janvier 2009

Sous bonne garde...


Je m'en vais faire le plein d'amitiés, de rires, de sourires et de belles images, tout là-bas, dans mon Abitibi natale.
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Je vous laisse sous bonne garde...

mardi 27 janvier 2009

Les miettes …


J'étais plutôt fière de moi tout à l'heure, lorsque je refermai la porte de l'atelier. Il était aux environs de 20h00. Je venais de terminer le repassage de soixante étuis pour baguettes magiques et de trente-six pochettes pour bijoux.

En guise de récompense, et histoire de sortir de l'atelier dans lequel j'avais passé les quatre derniers jours, j'avais l'intention de jeter quelques bûches dans le poêle à bois du salon et de m'installer devant la télé pour mettre la touche finale à la petite commande que m'a faite mon ami le Scarabée pour sa boutique virtuelle. Il ne me restait qu'à insérer, dans les trous préalablement perforés, deux cordelettes qui allaient permettre de refermer les étuis et pochettes.

Avant d'aller allumer le feu, je décidai de faire quelques appels à mes amis pour leur confirmer ma présence, le week-end prochain, à Amos. Comme nous allions nous retrouver dans quelques jours, et qu'il me restait du travail à abattre, j'abrégeai la conversation.

J'avalais la dernière bouchée de mon souper tardif lorsque le téléphone sonna. C'était l'ami magicien qui m'appelait pour s'assurer de la quantité des items que je lui apporterais dimanche prochain et vérifier mon inventaire. Le naturel chassé revint au triple galop et en moins de deux, la conversation bifurqua sur un chemin bien connu. Finis les propos barbants sur la marge de profit, les frais de livraison et les quantités minimum. Nous nous mîmes à parler de quête, d'amour, de célibat, d'attentes, d'engagement, de sites de rencontres, d'estime de soi, de complicité, de distances qui n'ont pas toujours d'importance et d'une foule d'autres sujets cent fois ressassés, revus, corrigés. Pendant plus d'une heure…

Avant de raccrocher, mon très volubile ami me demanda ce que je ferais des miettes de soirée qu'il me laissait. Je lui répondis que je remettrais la finition de sa petite commande au lendemain et que ma soirée n'était pas perdue. Réchauffée par les flammes, je boirais un thé, le nez délicieusement plongé dans le roman fabuleux qui me tient compagnie depuis samedi. J'en salivais presque en déposant le combiné!

Quant tout à coup … Oups! Mais où avais-je la tête??? Exit le petit feu, la paresse et la lecture du si palpitant roman! Ce soir, c'est LE soir! Quel soir? Pardi… LE soir où j'ai un billet à publier! Et pas question que je manque à mon engagement sans avoir au préalable averti Grand Frère! Misère… que vais-je bien pouvoir lui raconter? Tant pis! Ce soir il n'aura que des miettes à se mettre sous la dent.

Martin… tu veux bien partager le blâme avec moi? 50% / 50%, ça te va?

dimanche 25 janvier 2009

Un jour spécial …


Il y avait un peu moins d'un an et demi que la petite famille s'était installée à Malartic, ville alors florissante de l'Abitibi.

Deux garçonnets, âgés de 16 et 27 mois dormaient à poings fermés lorsque le médecin, un petit homme châtain, frappa à la porte d'une des maisons de la 3e Avenue. Une infirmière l'accompagnait. Une toute jeune femme les y attendait, visiblement soulagée de leur arrivée. Son époux était absent: il travaillait à quelques rues de là, à la mine East Malartic. Comme beaucoup d'autres, et malgré les conditions difficiles, il avait choisi de délaisser une terre à défricher pour s'engager dans cette mine d'or qui avait été mise en exploitation en 1936.

La jeune femme aux longues boucles brunes était calme; elle n'avait pas peur. C'est un chemin qu'elle avait parcouru déjà. Elle avait confiance. D'ailleurs, n'était-ce pas un jour spécial?

Les aiguilles de l'horloge ralentirent leur course durant quatre heures, peut-être cinq. La douleur se mit à gonfler, intense et viscérale. Puis, telle une marée, elle reflua pour mieux revenir, encore et encore, laissant chaque fois la jeune femme à bout de souffle, exténuée. C'est alors, au prix d'un effort vertigineux et d'une ultime poussée, qu'une petite tête apparut enfin, suivie d'un corps menu qui ne se fit pas prier pour hurler sa désapprobation d'avoir été expulsé de son nid chaud et enveloppant.

Lorsque le jeune homme émergea des entrailles de la mine, au petit matin, il courut chez-lui. Car c'était un jour spécial. Au moment où il ouvrit la bouche pour lui offrir ses vœux, il rencontra les yeux brillants et remarqua le sourire étincelant de son épouse. Émerveillé, il découvrit aux creux des bras de celle qui partageait sa vie depuis plus de trois ans, un petit être endormi et repus. Il n'eut pas le temps de formuler sa question…

-C'est une fille, l'entendit-il murmurer. Une belle petite fille qui portera ton prénom, ajouta t'elle.

Le nouveau papa, la gorge nouée par le bonheur, enlaça les deux femmes de sa vie. Car c'était un jour spécial.

Ce fut le jour de son 23e anniversaire, que ma mère donna naissance à sa première fille, ma Grande Sœur. Aurait-elle pu souhaiter plus beau cadeau?

Bonne fête Maman!

Happy Birthday Grande Sœur!

Vous êtes les deux femmes de ma vie, à moi aussi.

vendredi 23 janvier 2009

Mieux vœux tard que jamais…


Tout à l'heure, lors de mon appel quotidien, j'annonçai à Maman qu'une amie, qui fut ma meilleure durant de longues années, allait se marier, le dernier samedi de janvier.

Silence au bout du fil…
-Quel âge a-t-elle maintenant? Demanda ma mère.
-Euh… le même que moi, c'est-à-dire la quarantaine plus un petit tas de poussière.
-Ah..., conclut ma génitrice.

Je fis alors remarquer à Maman, comme si elle ne le savait pas déjà, que j'étais dorénavant la seule de la famille qui n'ait jamais dit "oui je le veux". Plus précisément, lui ai-je confié, personne ne m'avait jamais demandé de l'épouser. Aucun ex-petit ami n'avait même discuté d'une éventuelle possibilité d'unir sa vie à la mienne. Sans doute avaient-ils vite découvert que, sous mon vernis de fille douce, gentille et souriante, se cachait une femme indépendante, entêtée et solitaire.

Certains se marient pour réaliser un rêve, comme LadyDi qui, après plus de dix ans de vie commune et deux enfants nées de cette union, voulut entendre Frérot clamer haut et fort: "Oh que oui, je le veux!". D'autres le font pour diverses raisons: la promesse d'engagement, l'assurance de fidélité, le besoin de sécurité ou, pour la meilleure qui soit, simplement par amour.

Je n'ai jamais désiré me marier. Mais si un jour je pouvais redessiner ma route, parallèle à celle d'un homme que je choisirais comme compagnon de voyage, à la cérémonie et au contrat, je préférerais une randonnée en montagne. Peut-être ici. Peut-être là-bas. Peut-être ailleurs. Une fois au sommet, tout près du ciel, là où on se sent si petit face à l'immensité, ma main trouverait la sienne et ensemble, nous trinquerions à l'avenir qui n'est pas encore écrit. A des projets communs, à des rêves partagés. Sans obligation, sans promesse, mais avec beaucoup d'amour et …du vin frais plein nos thermos.

mercredi 21 janvier 2009

Intérêt à composer…


Voilà trois jours que je bosse sur un texte important. Une lettre en fait. Pour offrir mes services ou ma collaboration. Elle doit être concise tout en dévoilant clairement son but, enfin, le mien. Surtout, il faut qu'elle suscite l'intérêt de celui, celle ou ceux qui la liront. Parce que les gens à qui elle est destinée, sont des personnes très occupées qui en ont vu d'autres. D'ailleurs j'imagine qu'ils doivent recevoir des missives comme la mienne chaque jour, et plus d'une, assurément.

Alors comment faire pour qu'au premier paragraphe, sinon au second, ils aient envie de poursuivre la lecture de ma lettre? Qu'ils aient le désir irrésistible d'en savoir d'avantage? Je devrai être habile, choisir mes mots, attirer leur attention, les surprendre! Facile? Pas autant qu'on pourrait le croire…

D'ailleurs, en trois jours, tout ce que j'ai réussi, c'est à aligner des phrases qui, si elles sont formulées différemment, veulent néanmoins dire la même chose. Seulement pour l'entrée en matière, j'hésite entre six formulations. Et je peux vous l'avouer, aucune ne me transporte de fierté ni de joie. Les voici:

-Permettez-moi de vous proposer ma collaboration (participation?)…
Hum, ça fait un peu prétentieux, non? Comme si je leur faisais une faveur.

-Il me fait plaisir de vous proposer…
Banal. Très banal.

-C'est avec plaisir que je vous propose ma collaboration; …
Je n'aime pas la sonorité du "que je".

-C'est avec beaucoup de plaisir que je vous propose…
Le "beaucoup" ne change rien à la sonorité.

-Il me plairait sincèrement de collaborer avec votre équipe.
Celle-ci me plait bien. Enfin, je crois… euh, je ne sais plus…

-C’est avec un réel plaisir que j’aimerais vous proposer ma collaboration…
Mauvaise sonorité et aimer au conditionnel? Non, pas du tout.

Et ça se répète pour les 4 ou 5 paragraphes qui composent le premier jet de ma lettre de présentation. Car après le préambule, il me faudra, au 2e paragraphe, mettre l'emphase sur ma passion. Ensuite, au 3e, je les aviserai que je joindrai à l'envoi, certains documents. Puis, au cours du 4e, je les assurerai que ce sera une joie immense, incommensurable, bref, que je trépignerai de bonheur si, par chance, ils désiraient s'entretenir avec moi. Évidemment, mon ton réservé ne devra rien n'y laisser paraître, ou presque. Il ne faudra surtout pas que j'aie l'air de quémander du travail, mais plutôt donner l'impression d'être au-dessus de ces préoccupations mineures que sont celles de mettre du tofu sur la table.

Pour terminer, il me faudra conclure joliment. Trouver une formule originale et à mille lieues des vieillottes et réchauffées "je vous remercie de votre attention…" ou encore "veuillez agréer …". Et ça, ce n'est pas aussi simple que ça en a l'air. Oh que non…

Misère, et dire que je croyais que ce serait "giga-facile" de composer cette toute petite lettre de présentation! J'ai intérêt à m'y remettre, et tout de suite!

lundi 19 janvier 2009

Yes I can…


Qui n'a pas un rêve à réaliser, une aventure à vivre ou un désir à combler? Comme celui de passer son permis de conduire? De sauter en parachute? Ou de visiter Saint-Pierre et Miquelon?

Quant à moi, parmi les innombrables choses qu'il me reste à faire ou que je désire apprendre avant de souffler les 104 bougies de mon gâteau d'anniversaire, deux tiennent le haut du pavé.

La première est de pouvoir parler, sans trop la massacrer, la langue de Shakespeare. Very easy? Et bien, pas pour moi. Ce n'est pas sans avoir tenté de l'apprendre, cette langue. Je me suis inscrite à un cours offert par la Ville de Sherbrooke en 1992 et je n'en ai rien retenu. Ce dont je me souviens par contre, c'est qu'il y avait 2 ou 3 grosses têtes qui parlaient continuellement, pendant que les autres, les cancres dont je faisais partie, se taisaient, ne saisissant pas un seul mot de leur charabia. Au début des années 2000, je récidivai; mais cette fois, je choisis un cours privé. Chaque semaine, j'allai donc m'asseoir devant une dame et tentai de répondre à ses questions. Zzzzzz… j'abandonnai à la cinquième leçon. Puis un jour, au grenier, je retrouvai le coffret "Yes I can", que je m'étais procuré jadis. Une fois dépoussiéré, il s'est vite retrouvé dans une boite destinée à la bibliothèque du village. Voilà pour mes tentatives…

Mais, le printemps dernier, je décidai de m'y prendre autrement. Parmi les nombreux bouquins que je dévore, j'en introduisis, ici et là, qui étaient écrits en anglais. Puis, pour "me faire l'oreille", le soir je me mis à syntoniser le 92.9 à la radio; les propos sont simples et j'arrive sans trop d'effort à comprendre les échanges de l'animatrice avec son auditoire.

Ainsi, lorsque la branche britannique de ma famille a séjourné chez-moi, j'ai mis de côté ma timidité et j'ai conversé avec Bôf Adoré. Évidemment mes phrases étaient bourrées d'erreurs et je n'arrivais pas à conjuguer les verbes correctement, mais il me comprenait. En guise d'encouragement (Hé! Hé!, tous les prétextes sont bons!!!), je me suis offert un cadeau: j'ai commandé un aguichant duo de Bescherelle: la grammaire anglaise et les verbes anglais. Je devrais les recevoir avant la fin de la semaine. Cool!

Quant à mon second désir, je crains que vous ne vous moquiez de moi. Ça vous semblera si banal, si ordinaire… Allez, je me mouille: j'aimerais apprendre à nager. Oui, je sais, tout le monde sait nager. Mais pas moi. Je ne sais pas comment bouger dans l'eau, faire la planche, ni quand il faut ou pas, respirer. Comment s'étonner de ma nullité sous-marine lorsqu'on apprend qu'il m'arrive de boire la tasse … sous la douche!

Si j'ai déjà songé à suivre un cours de natation? Hé oui! Ma première et unique leçon se déroula un soir d'automne, à Amos. Immédiatement, je détestai porter ce casque de bain ridicule mais obligatoire. Puis lorsqu'il me fallut apprendre à garder la tête sous l'eau, au milieu d'une vingtaine de personnes qui, toutes, savaient déjà nager en chien ou du moins flotter, ce fut pour moi le coup de grâce. Avec ce qui me restait de dignité, après avoir recraché l'eau chlorée qui, traîtreusement s'était infiltrée dans mes narines, je sortis de la piscine et, la tête haute sous mon affreux bonnet de caoutchouc, je disparus dans les vestiaires, mettant ainsi un terme à cet épisode aquatique.

M'inscrire à nouveau à un cours? Je n'en ai pas la moindre envie. J'attendrai qu'on veuille bien me le montrer, en privé. Peut-être que ce sera dans la piscine de Frérot? Ou mieux, dans l'étang de Mirande? Et ce jour là, je pourrai enfin clamer: Yes I really can!

samedi 17 janvier 2009

De la fuite dans les idées…


Cet avant-midi, emmitouflée comme si je m’apprêtais à traverser le Pôle Nord, j’ai bravé le froid et la bise glaciale qui balayait le pont sous lequel coule la rivière Massawippi.

Ce n’était pas seulement pour aller boire mon café hebdomadaire, en compagnie de l’amie Céline, que je me suis décidée à sortir de mon cocon. Je voulais également me rendre au bureau de poste qui est ouvert jusqu’à midi, le samedi. Si j’attendais du courrier? Non, pas précisément. Par contre, je tenais a-b-s-o-l-u-m-e-n-t à poster une enveloppe. Pas demain, pas lundi, mais aujourd’hui. Ce qu’elle contenait? Les deux textes de mon examen 5 en Création Littéraire.

Je vous imagine penser : «Comment ça? Elle ne les avait pas encore postés?». Pour votre gouverne, sachez que j’ai eu raison de ne pas me hâter. Malgré que j’aie cru, naïvement, avoir mis la touche finale à ces deux histoires le 8 décembre, j’avais décidé de ne les soumettre qu’à mon retour au Québec. Par conséquent, la semaine dernière, j’ai fait imprimer les textes pour les relire une toute dernière fois.

Grande Sœur et Bôf Adoré acceptèrent de lire les deux historiettes qui, déjà, se paraient de ratures. Après avoir macéré quelques semaines, j’avais découvert dans mes nouvelles, des expressions malhabiles et, ici et là, des répétitions qui étaient passées entre les mailles de mes filets. Hier, j’ai donc fait imprimer les deux textes corrigés, préférant lire les versions finales sur un support papier, comme si la fibre cellulosique me permettait de déceler d’éventuelles bavures littéraires ou grammaticales.

Efficace comme méthode… dès le deuxième paragraphe, des incohérences m’ont littéralement sauté aux yeux. Au moment où j’avais écrit l’histoire, trop absorbée par les images qui défilaient dans mon esprit et par le personnage d’un magicien désenchanté, ajouté in extremis, je n’avais pas remarqué certains illogismes gros comme ça…

Je vous permets de vous moquer, allez-y, je ne mérite pas moins!

Dans le texte B, publié sur mon blog le 10 décembre, le Père Noël arrivait devant un manoir ancestral. Pour le moins étourdie, j’écrivais que :

- le cher homme était absolument certain de ne jamais avoir vu ce castel auparavant. Euh… alors comment se fait-il qu’il avait, dans sa hotte, un cadeau pour maître Scarabée?

- lorsqu’il déboula par la cheminée et se retrouva dans le boudoir, le Père Noël put en décrire le décor malgré que la pièce ne soit éclairée que faiblement par des rayons de lune. Le bon homme se gaverait-il de carottes?

- au moment de quitter le manoir, notre imposant ami décida de prendre un chemin plus court et moins acrobatique, en empruntant l’escalier. Hum, hum… comment aurait-il pu faire autrement puisque son échelle gisait, inutile, dans la neige?

Si trois erreurs aussi grossières peuvent se retrouver dans une si courte histoire malgré les nombreuses lectures que j’en ai faites, sans compter celles de Grande Sœur, Bôf Adoré et les vôtres, chers lecteurs, imaginez la tâche que doit représenter la correction d’un roman de quelques centaines de pages!

Allez, avouez que vous les aviez repérées et n’aviez pas osé me les mentionner? Décidément, vous êtes trop gentils…

jeudi 15 janvier 2009

Occupations doubles …


Après plus de trente-trois jours d’absence, suivis de neuf passés avec Grande Sœur et Bôf Adoré, ma vie reprend son cours régulier. Mes vacances, un beau mois passé sur une petite île balayée par le vent, me semblent loin déjà. À l’aéroport de Dorval, à mon retour, j’étais attendue. Mes Anglais préférés guettaient mon arrivée ; nous avons fait la route ensemble, celle qui nous menait chez moi en Estrie, dans la voiture de leurs gentils amis, Gilles et Nicole, qui sont venus nous reconduire jusqu’à ma porte.

C’est donc le 6 janvier, le lendemain de mon retour au Québec, que débutaient des travaux de finition dans ma maison, lesquels allaient tenir mon Bôf Adoré on ne peut plus occupé.

En huit jours de travail intensif, mon Britannique de beau-frère a réussi à terminer plusieurs projets, dont certains furent assez complexes compte tenu de l'âge de ma maison et de la pente de ses planchers qui rendit impossible l'utilisation d'un niveau.

Pendant que Bôf Adoré travaillait comme un forçat, j’enseignais à Grande Sœur quelques trucs de couture. Les retailles de tissu qu’elle avait apportées se sont vite (et habilement) transformées en chemin de table, en magnifiques napperons piqués (et triplés), en sous-plat et en sous-verres. C’est d’ailleurs avec perplexité que son mari la vit utiliser un marteau avant de faire les surpiqûres sur certains articles. Mais il fallait voir sa tête lorsqu’il enfila son pantalon de pyjama que Grande Sœur venait de lui raccourcir ; de beaucoup trop long, il était devenu, comment dire … pas mal trop court ? Nous n’avons pas réussi à lui faire gober que la mode «capri» c’était aussi pour les hommes !

Avant-hier, en début de soirée, lorsque j’allai reconduire Grande Sœur et Bôf Adoré au terminus de Sherbrooke, 9 fenêtres de l’étage arboraient des cadrages tout neufs. L’escalier qui monte au salon avait fière allure avec sa belle planche de pin qui la longe et sa main courante. L’antique armoire de pharmacie avait été fixée, en angle, au dessus du lavabo de la salle d’eau. La porte de ma chambre était entourée d’un cadrage des deux côtés et l’espace entre la cheminée et l’ancien mur avait été judicieusement comblé. Mon beau-frère avait rafistolé, fixé, camouflé et corrigé une multitude d’autres trucs qui, dans la plupart des cas, nécessitaient ingéniosité, minutie et patience. Bref, un travail à sa mesure! Thanks a lot Bôf Adoré…

Certains croiront que je m’ennuierai, toute seule, après avoir passé quarante-deux jours consécutifs en compagnie de mes semblables, les humains. Rassurez-vous : outre la peinture des cadrages, la teinture, le vernis et l’application de silicone, il me faudra fixer les plinthes au bas des murs dans le salon, dans ma chambre et dans l’entrée arrière avant de les peindre. Puis, une fois les travaux terminés, il me restera encore le dépoussiérage du sous-sol. Parce que du MDF, si c’est économique, sapristi que ça fait de la poussière lorsqu’on le coupe !

C’est ainsi qu’en ce début d’année, ma vie reprendra son cours normal. Que se poursuivra mon existence toute simple mais néanmoins truffée de projets, de désirs, de dévorantes passions et de mille et une occupations…

mercredi 14 janvier 2009

Brrrr....

Le froid sibérien qui s'abat sur le Québec nous fait la vie dure. Cependant nous avons la chance de pouvoir compter sur un nid tout chaud et un frigo bien garni.
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Lorsque je pense aux personnes sans abri, celles dont les poches des vêtements trop minces sont vides, celles qui ont le ventre creux et le coeur glacé, je mesure ma richesse.
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Quand j'observe les oiseaux, les écureuils, les ratons laveurs, les chats errants et toutes les bêtes qui doivent trouver leur pitance dans de telles conditions, je suis ébahie devant leur robustesse et leur détermination.
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Il suffit pourtant de si peu pour apporter un brin de chaleur dans leur quotidien; une poignée de monnaie tendue avec le sourire, un gobelet de café et un muffin offert de bon coeur...
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Des croûtes de pain jetées dans le jardin plutôt qu'à la poubelle, des mangeoires bien garnies et pourquoi pas, un peu de moulée à chat déposée sur votre palier.
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PS: Malgré mes recherches, je n'ai pu identifier cet oiseau qui, avec plusieurs congénères, est venu visiter ma mangeoire aujourd'hui. Vous le reconnaissez?

lundi 5 janvier 2009

Opalescence ...


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Cette photo fut prise par mon ami André, samedi le 3 janvier, lors d'une courte mais oxygénante randonnée en solitaire. Pendant ce temps, je mouchetais l'écran de mes derniers 200 mots, tout en ménageant mon pauvre dos.
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Merci pour ces clichés sublimes que tu as gentiment offert de partager avec nous...

dimanche 4 janvier 2009

L’heure du départ…


Voici le vingtième billet de 200 mots. L’exercice fut amusant et me permit d’être fidèle, sans pour autant négliger mon hôte. Cela dit, je me tairai durant quelques jours, le temps de revenir au Québec et de défaire mes valises.

Ce séjour, le plus long loin de chez moi, fut très agréable. J’ai revu avec plaisir la pittoresque Saint-Pierre et admiré la féerique Île aux Marins. J’ai pu, sans m’égarer, retrouver l’épicerie Chez Julien, revisiter la Maison du cadeau, la galerie d’art et la librairie. J’ai découvert la bibliothèque, une boulangerie et plusieurs boutiques. J’ai eu le bonheur d’assister à deux concerts du Chœur de l’Archipel, dont un à la Cathédrale.

J’ai participé à des jeux et me suis couvert de ridicule au party de judo; ai entendu les blagues de Serge, censurées par Maryse, dîné et soupé chez Manu, hôte généreux et attentionné, puis fait la connaissance d’un couple vraiment charmant, Jacqueline, distinguée et très belle, et son époux Pierrot, monsieur rieur à la dent sucrée et l’ouïe sélective.

Il y aura pourtant des instants difficiles lundi matin, avant mon embarquement. Toutefois, la vie est ainsi faite et la distance, immense. Mais pour un jour revenir, il faut partir…


N.B. Cette photo fut prise par André, merci mon insulaire …



samedi 3 janvier 2009

Sacrum on the rocks …


En novembre, j’ai consulté une chiropraticienne-ostéopathe qui découvrit que mon sacrum était déplacé, expliquant la douleur qui croissait au rythme de ma mobilité qui diminuait. Une application de glace et quelques traitements plus tard, outre des muscles affaiblis qu’il me fallait renforcer, la raideur et les élancements matinaux, je me sentis beaucoup mieux.

Cependant, comme j’ai paressé durant mes vacances et que les exercices prescrits furent expédiés, pour ne pas dire, ignorés, mon grand oblique gauche, au lieu de se raffermir pour faire son boulot, garda la consistance de spaghettis trop cuits. Résultat? Entorse lombaire. Comment? En soulevant une chaise.

Agaçant, désagréable, handicapant… La position debout est pénible et accentue la douleur. Celle assise est un réel supplice lorsqu’on la conserve trop longtemps. Pour dormir, là, ça se corse. Sur le dos, les muscles contractés font un mal de chien, à moins de garder les jambes fléchies et les pieds à plat. Sur le côté : il faut alterner le gauche et le droit pour soulager les muscles qui soutiennent le bassin. Par conséquent, mes nuits sont hachurées de blanc et émaillées de grommellements de type: «aille!», «ouille!» et «ouch!».

Résolution: Recommencer mes exercices.
Quand: Dès mon retour.
Statut: Prioritaire.

vendredi 2 janvier 2009

Les bonnes résolutions …


J’aime janvier avec son année toute neuve qui débute. Parce que c’est le moment idéal pour faire le survol de celle qui vient de se terminer et d’esquisser la nouvelle, à peine amorcée. Celui aussi des résolutions.

Pour ma part, il s’agira plutôt de projets. Comme d’apprendre les techniques de peinture sur toile. De réaliser les fameux cadrages de mes fenêtres et portes. De poursuivre mes leçons en Création littéraire. De trouver un moyen peu coûteux de publiciser mes cours de couture et de proposer mes services ici et là, histoire de gagner ma vie.

Durant l’année, je conserverai certaines bonnes habitudes comme celle de téléphoner à Maman chaque jour. De manger entre 5 et 10 portions de fruits et légumes quotidiennement. De tenter de me coucher avant 23h30 et de laver la vaisselle au fur et à mesure.

Vous en avez pris, vous, des résolutions? Seront-elles de surveiller votre alimentation? De suivre un régime? Ou de prendre un abonnement au centre de conditionnement physique? D’arrêter de fumer? De passer moins de temps devant le petit écran ou celui de l’ordinateur?

Je souhaite, à chacun, une année 2009 Fée-rique, Fée-noménale et tru-Fée de moments magiques, empreints de Fée-licité…

Bonne
Année!

jeudi 1 janvier 2009

Tititte, dernière partie …


…et la passa sous le robinet pour décoller les nouilles agglutinées à sa fourrure. Une fois Tititte rincée et épongée, elle s’en fut bouder dans la poche de mon manteau de laine. Il ne nous restait plus qu’à nous mettre à table pour déguster la soupe maintenant bien chaude. Non mais, vous ne croyiez quand même pas que nous allions la jeter?

Notre amie vécut avec nous quelque temps. Hélas, un jour, par mégarde, quelqu’un laissa la porte entrouverte et Tititte disparut. Notre voisinage savait que nous l’avions recueillie et qu’elle était domestiquée. Malgré tout, nous apprîmes, peu de temps après, qu’il lui était arrivé un malheur. L’ignorance crasse et la bêtise mènent parfois à des actes sordides. Nous sûmes que notre petite amie avait été tuée par un de nos voisins qui, lorsque Tititte grimpa sur ses vêtements, crut que c’était une bête atteinte de la rage.

J’aurais préféré que mon histoire se termine de plus belle façon. Néanmoins, les souvenirs joyeux que nous a laissés Tititte sont tellement nombreux, qu’il serait dommage de ne retenir que celui de sa fin prématurée et tragique.

Ainsi, pour toujours, nous sourirons en nous remémorant Tititte, notre amie le petit écureuil gris.