Cet avant-midi, emmitouflée comme si je m’apprêtais à traverser le Pôle Nord, j’ai bravé le froid et la bise glaciale qui balayait le pont sous lequel coule la rivière Massawippi.
Ce n’était pas seulement pour aller boire mon café hebdomadaire, en compagnie de l’amie Céline, que je me suis décidée à sortir de mon cocon. Je voulais également me rendre au bureau de poste qui est ouvert jusqu’à midi, le samedi. Si j’attendais du courrier? Non, pas précisément. Par contre, je tenais a-b-s-o-l-u-m-e-n-t à poster une enveloppe. Pas demain, pas lundi, mais aujourd’hui. Ce qu’elle contenait? Les deux textes de mon examen 5 en Création Littéraire.
Je vous imagine penser : «Comment ça? Elle ne les avait pas encore postés?». Pour votre gouverne, sachez que j’ai eu raison de ne pas me hâter. Malgré que j’aie cru, naïvement, avoir mis la touche finale à ces deux histoires le 8 décembre, j’avais décidé de ne les soumettre qu’à mon retour au Québec. Par conséquent, la semaine dernière, j’ai fait imprimer les textes pour les relire une toute dernière fois.
Grande Sœur et Bôf Adoré acceptèrent de lire les deux historiettes qui, déjà, se paraient de ratures. Après avoir macéré quelques semaines, j’avais découvert dans mes nouvelles, des expressions malhabiles et, ici et là, des répétitions qui étaient passées entre les mailles de mes filets. Hier, j’ai donc fait imprimer les deux textes corrigés, préférant lire les versions finales sur un support papier, comme si la fibre cellulosique me permettait de déceler d’éventuelles bavures littéraires ou grammaticales.
Efficace comme méthode… dès le deuxième paragraphe, des incohérences m’ont littéralement sauté aux yeux. Au moment où j’avais écrit l’histoire, trop absorbée par les images qui défilaient dans mon esprit et par le personnage d’un magicien désenchanté, ajouté in extremis, je n’avais pas remarqué certains illogismes gros comme ça…
Je vous permets de vous moquer, allez-y, je ne mérite pas moins!
Dans le texte B, publié sur mon blog le 10 décembre, le Père Noël arrivait devant un manoir ancestral. Pour le moins étourdie, j’écrivais que :
- le cher homme était absolument certain de ne jamais avoir vu ce castel auparavant. Euh… alors comment se fait-il qu’il avait, dans sa hotte, un cadeau pour maître Scarabée?
- lorsqu’il déboula par la cheminée et se retrouva dans le boudoir, le Père Noël put en décrire le décor malgré que la pièce ne soit éclairée que faiblement par des rayons de lune. Le bon homme se gaverait-il de carottes?
- au moment de quitter le manoir, notre imposant ami décida de prendre un chemin plus court et moins acrobatique, en empruntant l’escalier. Hum, hum… comment aurait-il pu faire autrement puisque son échelle gisait, inutile, dans la neige?
Si trois erreurs aussi grossières peuvent se retrouver dans une si courte histoire malgré les nombreuses lectures que j’en ai faites, sans compter celles de Grande Sœur, Bôf Adoré et les vôtres, chers lecteurs, imaginez la tâche que doit représenter la correction d’un roman de quelques centaines de pages!
Allez, avouez que vous les aviez repérées et n’aviez pas osé me les mentionner? Décidément, vous êtes trop gentils…