De retour le 1er janvier!
samedi 22 décembre 2007
jeudi 20 décembre 2007
mardi 18 décembre 2007
Retour au bercail
Ça y est. Dans 2-3 jours j’embarquerai dans l’autobus qui me ramènera dans mon Abitibi natale. Un long périple de 11 heures, de nuit. A ce temps de l’année, c’est bondé. Pas la moindre petite chance d’espérer prendre 2 bancs pour s’étirer, pour se rouler en boule. Il arrive souvent qu’un second véhicule doive être ajouté pour répondre à cette ruée vers le Nord.
Depuis quelques années, c’est mon frérot qui vient me chercher au terminus lorsque j’arrive à destination, le lendemain matin vers 7h30. Nous avons pris l’habitude d’aller déjeuner ensemble à un casse-croute de la place; cette petite heure nous permet de nous retrouver seuls tous les deux. De nous mettre à jour. Il me raconte les bons et mauvais coups de ses filles, son dernier tournoi de quilles, sa future excursion de pêche avec sa douce. J’aime ces courts moments où malgré le «pain doré» des plus ordinaires et le thé étrangement insipide, je me retrouve face à cet homme qui, malgré ses 5 pieds et 11 pouces, restera toujours mon petit frère.
Cette année, exceptionnellement, je séjournerai chez ma mère. Son nouveau logement comporte une 2e chambre où je pourrai m’installer. Ceci multipliera les occasions de nous parler de tout et de rien. Pour qu’elle ait le temps de prendre son temps pour me raconter son quotidien. Les derniers visiteurs qui sont allés la voir. D’entendre ce qui s’est passé de nouveau depuis ma dernière visite. Constater la santé qu’elle recouvre, sa bonne forme revenue. Redevenir la fille de ma mère.
Pendant mon séjour, je pourrai aussi revoir mes amis(es). Il me tarde de retrouver ma belle Lina. A chaque fois, c’est comme si nous nous étions vues la veille. Sauf qu’elle a toujours plein de potins, parfois croustillants, à me raconter! Je passerai du temps avec mon vieux chum Dan, le solitaire, que je tenterai de convaincre de m’accompagner au dîner de Noël qui se donnera chez ma mère. J’essaierai de voir mon ami Marco, mon complice des années de discothèque. Et Gilles qui, nouveau grand-papa, devient gaga lorsqu’il me parle de ses jumeaux. Tout ce beau monde que je vois 1 à 2 fois par année, toujours avec autant de plaisir.
J’aurai aussi la chance de revoir plusieurs anciens collègues de travail du centre d’accueil où j’ai travaillé avant de quitter l’Abitibi. Un souper-retrouvailles a été organisé et c’est ainsi que nous nous retrouverons, plusieurs je l’espère, à l’incontournable restaurant-bar de la place, le 27 décembre prochain. Ce sera un plaisir de revoir ces hommes, ces femmes que j’ai côtoyés durant 7 ans. D’apprendre ce qu’ils sont devenus.
Mais il y a aussi les absents. Entre autres, mon ami d’enfance Ubald. Qui nous a quitté trop rapidement. Une sale maladie l’a emporté avant que je n’aie le temps de lui dire aurevoir. Celui chez qui j’aimais aller prendre un « p’tit caf » bien corsé. Il me racontait de sa voix rauque de grand fumeur, ses dernières excursions à son camp dans le bois. Il me montrait les derniers travaux qu’il avait faits à sa maison, construite de ses mains. Cet ami que j’ai connu au primaire. Complice de mes nombreuses absences non-motivées au milieu du secondaire. Avec qui, à 15 ans, j’ai fait du pouce jusqu’à Montréal. Celui qui m’a hébergée au début des années 1990 alors que je cherchais un logement. Celui qui était comme mon frère. Il aurait eu 50 ans le 20 décembre. Et il me manque.
En avançant dans la vie, on réalise la place qu’occupent les membres de notre famille, nos amis(es). On se dit, en voyant partir les uns, qu’on doit prendre du temps pour les autres. Leur faire savoir combien ils comptent pour nous. Qu’ils nous font du bien. Pour leur écoute, leur rire, leurs blagues, leur excellent café. Les remercier d’être là simplement. C’est pour toutes ces raisons que j’ai préféré revoir les miens à Noël au lieu d’aller marcher sur les plages brûlantes du Mexique, trop loin de ceux que j’aime. Merci quand même Michel…
Depuis quelques années, c’est mon frérot qui vient me chercher au terminus lorsque j’arrive à destination, le lendemain matin vers 7h30. Nous avons pris l’habitude d’aller déjeuner ensemble à un casse-croute de la place; cette petite heure nous permet de nous retrouver seuls tous les deux. De nous mettre à jour. Il me raconte les bons et mauvais coups de ses filles, son dernier tournoi de quilles, sa future excursion de pêche avec sa douce. J’aime ces courts moments où malgré le «pain doré» des plus ordinaires et le thé étrangement insipide, je me retrouve face à cet homme qui, malgré ses 5 pieds et 11 pouces, restera toujours mon petit frère.
Cette année, exceptionnellement, je séjournerai chez ma mère. Son nouveau logement comporte une 2e chambre où je pourrai m’installer. Ceci multipliera les occasions de nous parler de tout et de rien. Pour qu’elle ait le temps de prendre son temps pour me raconter son quotidien. Les derniers visiteurs qui sont allés la voir. D’entendre ce qui s’est passé de nouveau depuis ma dernière visite. Constater la santé qu’elle recouvre, sa bonne forme revenue. Redevenir la fille de ma mère.
Pendant mon séjour, je pourrai aussi revoir mes amis(es). Il me tarde de retrouver ma belle Lina. A chaque fois, c’est comme si nous nous étions vues la veille. Sauf qu’elle a toujours plein de potins, parfois croustillants, à me raconter! Je passerai du temps avec mon vieux chum Dan, le solitaire, que je tenterai de convaincre de m’accompagner au dîner de Noël qui se donnera chez ma mère. J’essaierai de voir mon ami Marco, mon complice des années de discothèque. Et Gilles qui, nouveau grand-papa, devient gaga lorsqu’il me parle de ses jumeaux. Tout ce beau monde que je vois 1 à 2 fois par année, toujours avec autant de plaisir.
J’aurai aussi la chance de revoir plusieurs anciens collègues de travail du centre d’accueil où j’ai travaillé avant de quitter l’Abitibi. Un souper-retrouvailles a été organisé et c’est ainsi que nous nous retrouverons, plusieurs je l’espère, à l’incontournable restaurant-bar de la place, le 27 décembre prochain. Ce sera un plaisir de revoir ces hommes, ces femmes que j’ai côtoyés durant 7 ans. D’apprendre ce qu’ils sont devenus.
Mais il y a aussi les absents. Entre autres, mon ami d’enfance Ubald. Qui nous a quitté trop rapidement. Une sale maladie l’a emporté avant que je n’aie le temps de lui dire aurevoir. Celui chez qui j’aimais aller prendre un « p’tit caf » bien corsé. Il me racontait de sa voix rauque de grand fumeur, ses dernières excursions à son camp dans le bois. Il me montrait les derniers travaux qu’il avait faits à sa maison, construite de ses mains. Cet ami que j’ai connu au primaire. Complice de mes nombreuses absences non-motivées au milieu du secondaire. Avec qui, à 15 ans, j’ai fait du pouce jusqu’à Montréal. Celui qui m’a hébergée au début des années 1990 alors que je cherchais un logement. Celui qui était comme mon frère. Il aurait eu 50 ans le 20 décembre. Et il me manque.
En avançant dans la vie, on réalise la place qu’occupent les membres de notre famille, nos amis(es). On se dit, en voyant partir les uns, qu’on doit prendre du temps pour les autres. Leur faire savoir combien ils comptent pour nous. Qu’ils nous font du bien. Pour leur écoute, leur rire, leurs blagues, leur excellent café. Les remercier d’être là simplement. C’est pour toutes ces raisons que j’ai préféré revoir les miens à Noël au lieu d’aller marcher sur les plages brûlantes du Mexique, trop loin de ceux que j’aime. Merci quand même Michel…
dimanche 16 décembre 2007
Blanc de neige
J’ai écourté d’une journée mon séjour chez un ami. J’avais songé y passer le week-end, mais l’annonce d’importantes chutes de neige, combinée à un emploi du temps pour le moins bien rempli de cet ami, ont fait que je me suis retrouvée au terminus de Montréal un jour plus tôt que prévu.
Deux heures plus tard, le temps de passer à la garderie récupérer le chihuahua extrêmement heureux de revoir sa maîtresse, je prenais la route vers la maison. Une petite demi-heure de trajet dans un véhicule glacial qui s’est réchauffé une fois rendu à destination.
J’eu cependant une très agréable surprise à mon arrivée. La personne qui s’occupe de déneiger le chemin mitoyen qui mène à la maison de ma voisine derrière chez-moi, avait gentiment passé la gratte sur presque la moitié de mon stationnement. Wow… surtout que le contrat qui nous lie à ce déneigeur, ma voisine et moi, ne comprend que le déblaiement du chemin, rien de plus.
Récemment, je disais justement à un ami qui habite « la grande ville » combien j’appréciais vivre dans un tout petit village. Les gens se connaissent de vue. Se font confiance. Cherchent à se rendre service.
Je lui racontais que lorsque je prenais rendez-vous avec mon garagiste pour la mise au point de mon véhicule, je n’avais qu’à laisser les clés sur le contact et mon voisin mécanicien venait chercher ma voiture dans mon stationnement.
Je lui disais aussi qu’un soir, voulant allumer un feu dans mon poêle et ayant épuisé ma réserve de bois d’allumage, j’avais traversé chez mon autre voisin, quincaillier, pris un sac de bois dans la pile laissée dehors et n’avais eu qu’à griffonner un petit mot sur le calepin qui est fixé à côté de la porte pour qu’il ajoute cet achat sur mon compte.
Que l’hiver dernier, après la grosse tempête de neige, une amie et moi étions à déneiger mon entrée devant la maison lorsque le conducteur d’un gros tracteur qui passait dans la rue, et qui se rendait ouvrir une cour plus loin, ralentit, recula et d’un coup de sa gratte gigantesque, enleva plus de la moitié de la neige qui bloquait mon entrée!
J’adore ce petit patelin. Au fil des ans je m’y suis fait une place. On me reconnaît. J’aime revoir ces visages devenus familiers, sur lesquels je peux la plupart du temps mettre un prénom. Que ce soit la maître de poste, Wendy. La propriétaire de cette galerie d’art, Jeannine, celle de cette magnifique boutique et du café, au-dessus, Madeleine. De Charlène, Daniel, Céline, Peter, Ron. Ceux à qui on s’adresse rarement mais qu’on salue à chaque fois. La «madame aux chiens», le «gars de la Ville», le «p’tit mécano d’à côté», la «petite souris d’en face». Tous me font sentir chez-moi. En sécurité. Entourée.
Deux heures plus tard, le temps de passer à la garderie récupérer le chihuahua extrêmement heureux de revoir sa maîtresse, je prenais la route vers la maison. Une petite demi-heure de trajet dans un véhicule glacial qui s’est réchauffé une fois rendu à destination.
J’eu cependant une très agréable surprise à mon arrivée. La personne qui s’occupe de déneiger le chemin mitoyen qui mène à la maison de ma voisine derrière chez-moi, avait gentiment passé la gratte sur presque la moitié de mon stationnement. Wow… surtout que le contrat qui nous lie à ce déneigeur, ma voisine et moi, ne comprend que le déblaiement du chemin, rien de plus.
Récemment, je disais justement à un ami qui habite « la grande ville » combien j’appréciais vivre dans un tout petit village. Les gens se connaissent de vue. Se font confiance. Cherchent à se rendre service.
Je lui racontais que lorsque je prenais rendez-vous avec mon garagiste pour la mise au point de mon véhicule, je n’avais qu’à laisser les clés sur le contact et mon voisin mécanicien venait chercher ma voiture dans mon stationnement.
Je lui disais aussi qu’un soir, voulant allumer un feu dans mon poêle et ayant épuisé ma réserve de bois d’allumage, j’avais traversé chez mon autre voisin, quincaillier, pris un sac de bois dans la pile laissée dehors et n’avais eu qu’à griffonner un petit mot sur le calepin qui est fixé à côté de la porte pour qu’il ajoute cet achat sur mon compte.
Que l’hiver dernier, après la grosse tempête de neige, une amie et moi étions à déneiger mon entrée devant la maison lorsque le conducteur d’un gros tracteur qui passait dans la rue, et qui se rendait ouvrir une cour plus loin, ralentit, recula et d’un coup de sa gratte gigantesque, enleva plus de la moitié de la neige qui bloquait mon entrée!
J’adore ce petit patelin. Au fil des ans je m’y suis fait une place. On me reconnaît. J’aime revoir ces visages devenus familiers, sur lesquels je peux la plupart du temps mettre un prénom. Que ce soit la maître de poste, Wendy. La propriétaire de cette galerie d’art, Jeannine, celle de cette magnifique boutique et du café, au-dessus, Madeleine. De Charlène, Daniel, Céline, Peter, Ron. Ceux à qui on s’adresse rarement mais qu’on salue à chaque fois. La «madame aux chiens», le «gars de la Ville», le «p’tit mécano d’à côté», la «petite souris d’en face». Tous me font sentir chez-moi. En sécurité. Entourée.
La neige peut continuer de neiger…
mercredi 12 décembre 2007
Nouveau départ
Ma mère avait dû se résigner à quitter sa maison et à abandonner sa ferme. Un huissier était venu frapper à sa porte pour lui remettre un avis de saisie. C’était il y a 25 ans. C’est moi qui ai pleuré comme une Madeleine lorsque je l’ai aidée à empaqueter, à trier. Maman, elle, n’a rien montré de son désespoir.
Toute ma jeunesse, j’ai eu l’exemple d’une femme acharnée au travail, qui se levait à l’aube et se couchait après nous tous. Qui parfois se rendait à l’étable, la nuit, pour assister une vache qui vêlait. C’est elle qui mettait le pain sur la table, au sens propre comme au figuré. Elle aussi qui réparait les clôtures. Qui dégelait l’écureur de fumier à coup de masse, l’hiver, lorsque ça gelait dur à 30 sous zéro. Qui a abîmé ses poumons à respirer la poussière de l’ensilage des silos.
La vie de cultivateur était difficile en ce temps là, comme encore aujourd’hui. Mais ma mère avait une famille à nourrir. Et pour elle, pas question de demander la charité ni d’aide à l’état. Mon père était commerçant et avait un garage où on y faisait la réparation et la vente de machinerie agricole. Il connut quelques bonnes années. D‘autres furent catastrophiques. Baisse du marché? Malchance? Toujours est-il que la ferme de ma mère avait été donnée en garantie à une banque pour financer le commerce de mon père. Elle signa sa perte.
De la grande maison de ferme de 9 pièces, mon père et ma mère furent contraints d’emménager dans un tout petit logement de 3 pièces un peu à l’extérieur de la ville voisine. Une petite bâtisse mal isolée qui servait jadis de bureau. Construite dans la cour d’une entreprise, à une dizaine de kilomètres du centre ville. Heureusement, le montant du loyer était ridiculement bas. Ils y entassèrent leurs meubles, souvenirs mais durent se résigner à en abandonner beaucoup derrière eux.
Mon père quitta ce monde en 1998 et ma mère continua de mener sa vie. Victime d’un ACV il y a 4 ans, elle s’est vue retirer son permis de conduire. Cette épreuve fut très difficile. Elle perdait son autonomie, elle si indépendante. Les visiteurs se firent rares. Elle perdit le goût de vivre, de se battre. Elle attendait, presque impatiemment, la mort. Elle, jadis si en forme, n’était plus que l’ombre d’elle-même. Elle respirait difficilement. Il lui restait à peine assez d’énergie pour se rendre à sa boite aux lettres dehors. Plus question de prendre des marches comme elle le faisait quelques années auparavant. Nous nous aperçûmes, qu’en plus de la dépression dans laquelle elle sombrait, que le logement qu’elle habitait la rendait malade. A cause des tapis partout. Des moisissures l’été, et de l’air trop sec l’hiver. Et les poils que perdait son chat n’aidaient pas.
Nous essayâmes de la convaincre de déménager. Dans un logement sans tapis. En ville. Mais il lui en aurait coûté 3 fois le prix. Elle refusa catégoriquement. Après avoir travaillé si fort pour gagner son argent, qui aurait pu l’en blâmer?
Et vinrent les vacances d’été, en août dernier. Ma sœur qui vit en Angleterre pris 2 semaines pour les passer en famille. C’était la première fois que nous nous retrouvions seules, elle et moi, pour plus de 48 heures. Nous avons beaucoup parlé. De maman. Des soucis que nous causaient son état de santé et son moral.
Ma mère a 81 ans, bientôt 82. A cet âge, il arrive que les enfants songent à placer leurs parents en institution. Pour leur propre sécurité. Ma sœur, elle, eu une idée complètement opposée. Qu’elle mis à exécution sans tarder.
C’est ainsi qu’en octobre dernier, mon frérot, aidé de son beau-fils et d’un ami, organisèrent le déménagement de ma mère. Ma sœur et son époux firent l’acquisition d’un duplex situé tout près du centre-ville. Le logement du bas, lumineux, sans tapis, serait occupé par ma mère et son chat. Le prix de son loyer? Le même qu’elle payait à l’endroit précédant, à quelques dollars près.
Ma belle-sœur, épouse de frérot, souffre d’une maladie oculaire dégénérative. Qu’à cela ne tienne. Elle s’occupa de tout laver, de tout ranger. Bibelots, draps, serviettes, linges à vaisselle, tout y passa. Maman n’eut qu’à donner ses instructions quant à l’emplacement qu’elle préférait pour sa vaisselle, ses chaudrons.
Depuis, ma mère a retrouvé sa belle humeur. Elle respire mieux. Elle peut maintenant s’occuper toute seule de son ménage. Elle a même recommencé à prendre des marches. Elle s’est rendue toute seule, à quelques reprises, au centre ville faire des courses.
C’est une nouvelle vie que lui a offert ma sœur et son mari. Alors qu’ils auraient pu utiliser cet argent pour finir de rénover leur maison, pour voyager, ils ont choisi de redonner une qualité à l’existence de ma mère.
Alors qu’à 81 ans certains terminent leurs jours, ma mère, elle, commence une nouvelle vie.
Toute ma jeunesse, j’ai eu l’exemple d’une femme acharnée au travail, qui se levait à l’aube et se couchait après nous tous. Qui parfois se rendait à l’étable, la nuit, pour assister une vache qui vêlait. C’est elle qui mettait le pain sur la table, au sens propre comme au figuré. Elle aussi qui réparait les clôtures. Qui dégelait l’écureur de fumier à coup de masse, l’hiver, lorsque ça gelait dur à 30 sous zéro. Qui a abîmé ses poumons à respirer la poussière de l’ensilage des silos.
La vie de cultivateur était difficile en ce temps là, comme encore aujourd’hui. Mais ma mère avait une famille à nourrir. Et pour elle, pas question de demander la charité ni d’aide à l’état. Mon père était commerçant et avait un garage où on y faisait la réparation et la vente de machinerie agricole. Il connut quelques bonnes années. D‘autres furent catastrophiques. Baisse du marché? Malchance? Toujours est-il que la ferme de ma mère avait été donnée en garantie à une banque pour financer le commerce de mon père. Elle signa sa perte.
De la grande maison de ferme de 9 pièces, mon père et ma mère furent contraints d’emménager dans un tout petit logement de 3 pièces un peu à l’extérieur de la ville voisine. Une petite bâtisse mal isolée qui servait jadis de bureau. Construite dans la cour d’une entreprise, à une dizaine de kilomètres du centre ville. Heureusement, le montant du loyer était ridiculement bas. Ils y entassèrent leurs meubles, souvenirs mais durent se résigner à en abandonner beaucoup derrière eux.
Mon père quitta ce monde en 1998 et ma mère continua de mener sa vie. Victime d’un ACV il y a 4 ans, elle s’est vue retirer son permis de conduire. Cette épreuve fut très difficile. Elle perdait son autonomie, elle si indépendante. Les visiteurs se firent rares. Elle perdit le goût de vivre, de se battre. Elle attendait, presque impatiemment, la mort. Elle, jadis si en forme, n’était plus que l’ombre d’elle-même. Elle respirait difficilement. Il lui restait à peine assez d’énergie pour se rendre à sa boite aux lettres dehors. Plus question de prendre des marches comme elle le faisait quelques années auparavant. Nous nous aperçûmes, qu’en plus de la dépression dans laquelle elle sombrait, que le logement qu’elle habitait la rendait malade. A cause des tapis partout. Des moisissures l’été, et de l’air trop sec l’hiver. Et les poils que perdait son chat n’aidaient pas.
Nous essayâmes de la convaincre de déménager. Dans un logement sans tapis. En ville. Mais il lui en aurait coûté 3 fois le prix. Elle refusa catégoriquement. Après avoir travaillé si fort pour gagner son argent, qui aurait pu l’en blâmer?
Et vinrent les vacances d’été, en août dernier. Ma sœur qui vit en Angleterre pris 2 semaines pour les passer en famille. C’était la première fois que nous nous retrouvions seules, elle et moi, pour plus de 48 heures. Nous avons beaucoup parlé. De maman. Des soucis que nous causaient son état de santé et son moral.
Ma mère a 81 ans, bientôt 82. A cet âge, il arrive que les enfants songent à placer leurs parents en institution. Pour leur propre sécurité. Ma sœur, elle, eu une idée complètement opposée. Qu’elle mis à exécution sans tarder.
C’est ainsi qu’en octobre dernier, mon frérot, aidé de son beau-fils et d’un ami, organisèrent le déménagement de ma mère. Ma sœur et son époux firent l’acquisition d’un duplex situé tout près du centre-ville. Le logement du bas, lumineux, sans tapis, serait occupé par ma mère et son chat. Le prix de son loyer? Le même qu’elle payait à l’endroit précédant, à quelques dollars près.
Ma belle-sœur, épouse de frérot, souffre d’une maladie oculaire dégénérative. Qu’à cela ne tienne. Elle s’occupa de tout laver, de tout ranger. Bibelots, draps, serviettes, linges à vaisselle, tout y passa. Maman n’eut qu’à donner ses instructions quant à l’emplacement qu’elle préférait pour sa vaisselle, ses chaudrons.
Depuis, ma mère a retrouvé sa belle humeur. Elle respire mieux. Elle peut maintenant s’occuper toute seule de son ménage. Elle a même recommencé à prendre des marches. Elle s’est rendue toute seule, à quelques reprises, au centre ville faire des courses.
C’est une nouvelle vie que lui a offert ma sœur et son mari. Alors qu’ils auraient pu utiliser cet argent pour finir de rénover leur maison, pour voyager, ils ont choisi de redonner une qualité à l’existence de ma mère.
Alors qu’à 81 ans certains terminent leurs jours, ma mère, elle, commence une nouvelle vie.
Je suis fière des miens.
Retrouvailles
Depuis 2 jours, ça n’arrête pas. Je retrouve des amis, des complices. Avec qui j’ai passé de merveilleux moments. Dans certains cas, ce ne fut qu’une brève rencontre, quelques heures tout au plus. Souvent, c’était les plus passionnants. Ceux qu’on n’arrive plus à quitter. Même s’il faut sacrifier une partie de sa nuit.
Ils sont tous différents, à part bien sûr ceux qui sont frères. Chez ceux-là, on ne peut nier une certaine ressemblance. Mais ils ont chacun un petit quelque chose d’unique.
Je n’avais pas vu certains depuis quelques années, d’autres depuis des mois. Nous nous sommes retrouvés comme si nous nous étions vus hier. Les souvenirs refaisaient surface, presque intacts. Que ce soit des histoires d’amour, d’aventure ou de celles qui finissent moins bien. Je ne pourrais me résigner à ne plus les voir, à tourner la page définitivement.
Aucune jalousie entre eux; ils ont chacun leur petite place bien à eux. Ils se côtoient, se touchent. Aucun préjugé… que ce soit un petit mince, un beau grand ou même un gros épais.
Ils sont tous différents, à part bien sûr ceux qui sont frères. Chez ceux-là, on ne peut nier une certaine ressemblance. Mais ils ont chacun un petit quelque chose d’unique.
Je n’avais pas vu certains depuis quelques années, d’autres depuis des mois. Nous nous sommes retrouvés comme si nous nous étions vus hier. Les souvenirs refaisaient surface, presque intacts. Que ce soit des histoires d’amour, d’aventure ou de celles qui finissent moins bien. Je ne pourrais me résigner à ne plus les voir, à tourner la page définitivement.
Aucune jalousie entre eux; ils ont chacun leur petite place bien à eux. Ils se côtoient, se touchent. Aucun préjugé… que ce soit un petit mince, un beau grand ou même un gros épais.
Mes livres, compagnons fidèles, ont enfin quitté les boites et ont repris leur place dans ma bibliothèque. Pour mon plus grand bonheur.
dimanche 9 décembre 2007
Pôles ...
Comme je l’ai déjà mentionné, ma maison subit des rénovations depuis les 15 dernières années. C’est un peu une histoire sans fin. M’enfin…
Récemment, j’ai fait remplacer toutes les fenêtres du premier étage. Les anciennes dataient de la construction de la maison quelque part en 1945. Elles fermaient mal, avaient besoin d’être doublées de châssis l’hiver et de monstrueux moustiquaires tout rapiécés, l’été. Et les fameuses contre-fenêtres étaient tellement lourdes que je devais demander de l’aide pour les enlever et les installer. J’avais développé une tactique ingénieuse : j’invitais des amis (les couples étaient admis, mais il devait y avoir au moins 1 gars avec des gros bras) au mois de mai et à la fin octobre et, innocemment je mentionnais qu’il me faudrait très bientôt enlever ou remettre les contre-fenêtres. Ça fonctionnait à tout coup.
Mais aussi jolies que pouvaient être ces vieilles fenêtres, elles ne fermaient plus (sauf à coup de marteau), devaient être recouvertes de grandes feuilles de plastique transparent dès l’automne et contribuaient à refroidir la maison et à faire grimper mes factures d’électricité. J’ai alors choisi d’investir dans mon nid plutôt que dans Hydro-Québec, et me voilà aujourd’hui avec des fenêtres toutes neuves (et propres!!!), hermétiques, jolies quoiqu’ en PVC … rien n’est parfait.
Je n’avais donc plus aucune bonne raison de reporter la fabrication des rideaux et l’installation des pôles. J’avais tenté de me convaincre que je devais attendre d’avoir des cadrages, mais je n’en pouvais plus de voir des panneaux de tissus cloués devant les fenêtres. Et j’avoue que de penser que j’aurais bientôt un vrai salon, a été plus fort que ma costaude procrastination. C’est tout dire.
Fébrile, je me mis donc à la recherche de la boite qui contenait les fameuses pôles à rideaux achetées il doit bien y avoir 2 ans. Je trouve la boite, l’ouvre et déballe une pôle. Mmm… curieux… elle me semble bien courte. En vérifiant sa longueur étirée au maximum, je me suis rendue compte que ça n’allait pas. Pas du tout. Elle mesurait 48 pouces alors que j’avais besoin de 54 pouces minimum. Et j’en avais 8 comme ça. Je ne répéterai pas ici les quelques gros mots qui me sont passés par la tête, nous sommes trop près de Noël pour que je prenne une telle chance. J’ai un ami très « haut placé » qui lit mon blog.
Je me voyais tenter de récupérer les anciennes tringles à rideau et d’essayer de trouver un moyen pour les faire tenir car évidemment, les attaches murales étaient égarées depuis des années! Je calculai mentalement ce qu’il m’en coûterait pour acheter des pôles, jolies, pour ces 8 fenêtres. Ouch…
Chassant ces pensées pour le moins désagréables, je décidai d’utiliser les 2 dernières pôles du même modèles, mais celles-là beaucoup plus longues et qui étaient destinées au rez-de-chaussée, pour les installer aux 2 fenêtres du salon qui donnent vis-à-vis celles de mon voisin, au nord. Dans le salon, les 2 autres sont camouflées par les arbres qui entourent ma maison et pourraient bien attendre un peu.
En quête de ces 2 pôles que j’avais aperçues précédemment, que vois-je? Une autre boite. Je l’ouvre et… surprise! Elle contenait plein de pôles pivotantes! Je me suis souvenue que nous avions acheté ce modèle à cause des vieilles fenêtres du haut qui étaient à battant! (note à moi même : « recommencer à prendre du Ginkgo Biloba »). Elles sont juste de la bonne longueur. Et super jolies! Il y en a 8 paires. Quant aux 8 pôles de 48 pouces, si je calcule les petites fenêtres encore nues au rez-de-chaussée, il m’en reste 7. Ha bon!
Une véritable histoire de pôles à en perdre le Nord!!!
Récemment, j’ai fait remplacer toutes les fenêtres du premier étage. Les anciennes dataient de la construction de la maison quelque part en 1945. Elles fermaient mal, avaient besoin d’être doublées de châssis l’hiver et de monstrueux moustiquaires tout rapiécés, l’été. Et les fameuses contre-fenêtres étaient tellement lourdes que je devais demander de l’aide pour les enlever et les installer. J’avais développé une tactique ingénieuse : j’invitais des amis (les couples étaient admis, mais il devait y avoir au moins 1 gars avec des gros bras) au mois de mai et à la fin octobre et, innocemment je mentionnais qu’il me faudrait très bientôt enlever ou remettre les contre-fenêtres. Ça fonctionnait à tout coup.
Mais aussi jolies que pouvaient être ces vieilles fenêtres, elles ne fermaient plus (sauf à coup de marteau), devaient être recouvertes de grandes feuilles de plastique transparent dès l’automne et contribuaient à refroidir la maison et à faire grimper mes factures d’électricité. J’ai alors choisi d’investir dans mon nid plutôt que dans Hydro-Québec, et me voilà aujourd’hui avec des fenêtres toutes neuves (et propres!!!), hermétiques, jolies quoiqu’ en PVC … rien n’est parfait.
Je n’avais donc plus aucune bonne raison de reporter la fabrication des rideaux et l’installation des pôles. J’avais tenté de me convaincre que je devais attendre d’avoir des cadrages, mais je n’en pouvais plus de voir des panneaux de tissus cloués devant les fenêtres. Et j’avoue que de penser que j’aurais bientôt un vrai salon, a été plus fort que ma costaude procrastination. C’est tout dire.
Fébrile, je me mis donc à la recherche de la boite qui contenait les fameuses pôles à rideaux achetées il doit bien y avoir 2 ans. Je trouve la boite, l’ouvre et déballe une pôle. Mmm… curieux… elle me semble bien courte. En vérifiant sa longueur étirée au maximum, je me suis rendue compte que ça n’allait pas. Pas du tout. Elle mesurait 48 pouces alors que j’avais besoin de 54 pouces minimum. Et j’en avais 8 comme ça. Je ne répéterai pas ici les quelques gros mots qui me sont passés par la tête, nous sommes trop près de Noël pour que je prenne une telle chance. J’ai un ami très « haut placé » qui lit mon blog.
Je me voyais tenter de récupérer les anciennes tringles à rideau et d’essayer de trouver un moyen pour les faire tenir car évidemment, les attaches murales étaient égarées depuis des années! Je calculai mentalement ce qu’il m’en coûterait pour acheter des pôles, jolies, pour ces 8 fenêtres. Ouch…
Chassant ces pensées pour le moins désagréables, je décidai d’utiliser les 2 dernières pôles du même modèles, mais celles-là beaucoup plus longues et qui étaient destinées au rez-de-chaussée, pour les installer aux 2 fenêtres du salon qui donnent vis-à-vis celles de mon voisin, au nord. Dans le salon, les 2 autres sont camouflées par les arbres qui entourent ma maison et pourraient bien attendre un peu.
En quête de ces 2 pôles que j’avais aperçues précédemment, que vois-je? Une autre boite. Je l’ouvre et… surprise! Elle contenait plein de pôles pivotantes! Je me suis souvenue que nous avions acheté ce modèle à cause des vieilles fenêtres du haut qui étaient à battant! (note à moi même : « recommencer à prendre du Ginkgo Biloba »). Elles sont juste de la bonne longueur. Et super jolies! Il y en a 8 paires. Quant aux 8 pôles de 48 pouces, si je calcule les petites fenêtres encore nues au rez-de-chaussée, il m’en reste 7. Ha bon!
Une véritable histoire de pôles à en perdre le Nord!!!
vendredi 7 décembre 2007
Ema
J’échangeais quelques mots au clavier avec mon ami Cœur de Lion lorsque le téléphone a sonné. C’était Ema.
Vivant en banlieue de la métropole, elle est originaire de la même région que moi, dans le nord du Québec. Nous avons fait connaissance il y a une trentaine d’années et avons toujours gardé contact même si nous sommes parfois plusieurs semaines sans nous donner des nouvelles. Elle est mon amie.
Ema a traversé une immense épreuve il y a plus de 4 ans. Une blessure profonde qui, même si elle est cicatrisée, lui fait encore mal. Surtout lorsqu’arrive le mois de septembre. Car c’est à la fin de ce mois là, il y a quelques années que son ami, son complice, le père de sa fille, décédait subitement. Lorsque Ema a été mise au courant et qu’elle a pu le rejoindre à l’hôpital, il ne subsistait qu’un peu de chaleur dans le corps de son bien-aimé. Elle s’est étendue à ses côtés, mais il était déjà parti. Elle n’a pu lui faire ses adieux.
J’étais surprise de recevoir un appel d’Ema en ce vendredi après-midi. Habituellement, nous nous téléphonons le soir ou la fin de semaine. Ce devait être important.
"Je viens d’enterrer mon petit papa…" furent ses premiers mots. Ema revenait tout juste de l’Abitibi où elle s’était rendue précipitamment. Son père, âgé quoiqu’en assez bonne santé, a attrapé un virus et son corps affaibli n’a pas réussi à combattre l’assaillant. Il a rendu les armes. Ç’aurait été son anniversaire le 15 décembre prochain et une grande fête était organisée. Il ne fêtera pas ses 80 ans.
Cette fois-ci mon amie Ema a pu accompagner cet être qu’elle aimait tant. Ce père, de qui elle était très proche. Elle lui a tenu la main. Elle était à ses côtés. Le temps d’une larme sur la joue d’un vieillard, qui regrette de ne plus avoir la force de continuer à lutter. Et il s’en est allé, tout doucement.
Et Ema revit la douleur du départ, de l’absence, du deuil. Ce grand chagrin se mêle à l’ancien, encore présent. Elle devra l’affronter, continuer à travailler, à faire les gestes quotidiens. L’apprivoiser aussi en espérant le dompter un peu, le faire taire parfois, le temps d’apprécier un rayon de soleil. De rire avec des amis. De profiter d’un petit bonheur fugace.
Cependant avec les festivités de Noël qui sont à nos portes, c’est la nostalgie qui sera au rendez-vous. Au fil des ans, les absents se font plus nombreux. Les souvenirs s’accumulent. Profitons de chaque moment passé avec ceux qui nous sont chers. Tenons leur la main, disons leur combien ils comptent pour nous. Prenons le temps de rire avec eux, de leur parler, de les écouter. Parce que ces instants précieux se transformeront en autant de doux souvenirs qui, un jour, mettront un baume sur note cœur meurtri.
Vivant en banlieue de la métropole, elle est originaire de la même région que moi, dans le nord du Québec. Nous avons fait connaissance il y a une trentaine d’années et avons toujours gardé contact même si nous sommes parfois plusieurs semaines sans nous donner des nouvelles. Elle est mon amie.
Ema a traversé une immense épreuve il y a plus de 4 ans. Une blessure profonde qui, même si elle est cicatrisée, lui fait encore mal. Surtout lorsqu’arrive le mois de septembre. Car c’est à la fin de ce mois là, il y a quelques années que son ami, son complice, le père de sa fille, décédait subitement. Lorsque Ema a été mise au courant et qu’elle a pu le rejoindre à l’hôpital, il ne subsistait qu’un peu de chaleur dans le corps de son bien-aimé. Elle s’est étendue à ses côtés, mais il était déjà parti. Elle n’a pu lui faire ses adieux.
J’étais surprise de recevoir un appel d’Ema en ce vendredi après-midi. Habituellement, nous nous téléphonons le soir ou la fin de semaine. Ce devait être important.
"Je viens d’enterrer mon petit papa…" furent ses premiers mots. Ema revenait tout juste de l’Abitibi où elle s’était rendue précipitamment. Son père, âgé quoiqu’en assez bonne santé, a attrapé un virus et son corps affaibli n’a pas réussi à combattre l’assaillant. Il a rendu les armes. Ç’aurait été son anniversaire le 15 décembre prochain et une grande fête était organisée. Il ne fêtera pas ses 80 ans.
Cette fois-ci mon amie Ema a pu accompagner cet être qu’elle aimait tant. Ce père, de qui elle était très proche. Elle lui a tenu la main. Elle était à ses côtés. Le temps d’une larme sur la joue d’un vieillard, qui regrette de ne plus avoir la force de continuer à lutter. Et il s’en est allé, tout doucement.
Et Ema revit la douleur du départ, de l’absence, du deuil. Ce grand chagrin se mêle à l’ancien, encore présent. Elle devra l’affronter, continuer à travailler, à faire les gestes quotidiens. L’apprivoiser aussi en espérant le dompter un peu, le faire taire parfois, le temps d’apprécier un rayon de soleil. De rire avec des amis. De profiter d’un petit bonheur fugace.
Cependant avec les festivités de Noël qui sont à nos portes, c’est la nostalgie qui sera au rendez-vous. Au fil des ans, les absents se font plus nombreux. Les souvenirs s’accumulent. Profitons de chaque moment passé avec ceux qui nous sont chers. Tenons leur la main, disons leur combien ils comptent pour nous. Prenons le temps de rire avec eux, de leur parler, de les écouter. Parce que ces instants précieux se transformeront en autant de doux souvenirs qui, un jour, mettront un baume sur note cœur meurtri.
jeudi 6 décembre 2007
Chère Fée...
Merci pour ton dernier message. C’est toujours agréable d’avoir de tes nouvelles. Ainsi tu as pu venir à bout de cette commande de dernière minute? Je ne m’attendais à rien de moins, surtout que tu es supportée de manière extraordinaire par ton équipe de sous-traitants. Je vous félicite, tous.
J’ai bien ri en lisant ton dernier billet. Je ferai comme si je n’avais pas lu que Sylvie avait dit quelques gros mots! Ho! Ho! Ho!
Ici c’est l’effervescence comme tu peux l’imaginer. Mais nous serons prêts pour la nuit de Noël. D’après les messages que m’ont fait parvenir mes confrères des autres pays, eux aussi prévoient encore cette année terminer à temps pour la grande nuit.
Contrairement à ta mésaventure, ici tout s’est bien passé et aucun incident majeur n’est venu perturber notre préparation. Enfin, si je fais abstraction de Théodore qui, le pauvre, a trébuché en transportant un gros contenant de teinture végétale rouge. Tu devineras qu’à son habitude, il n’avait pas cru nécessaire de remettre le couvercle! Nous avons bien tenté de ne pas rire mais tu aurais dû voir sa tête lorsqu’il s’est relevé! Ses cheveux, habituellement blancs, dégoulinaient de rouge comme son visage et tout le haut de son corps. Nous avons tellement ri que nous en avons eu mal au ventre. Et pendant tout ce temps, Théo nous regardait, bouche bée, les deux pieds dans l’énorme flaque rouge qui s’étendait tout autour de lui. Nous avons réussi à nettoyer le dégât mais Théodore passera Noël coloré d’une jolie teinte rouge qui, ma foi, va plutôt bien avec ses yeux verts!
Chère amie, cette année tu m’avais fait une demande très particulière. Et je t’avoue bien honnêtement que je n’étais pas persuadé de pouvoir faire quelque chose pour toi. Tu sais, dans certains cas, même avec mes nombreux contacts, il arrive que je reste impuissant face à des demandes délicates. Mais cette fois, je crois avoir réussi, sauf pour la distance, ça je n’ai rien pu faire. Je sais, 2 heures de route ça peut sembler énorme mais il faudra que tu t’en accommodes. Après tout... je suis le Père Noël, pas Dumbledore!
Quant à la demande de ton ami Cœur de Lion, on m’a dit qu’elle est en voie de réalisation. Il se peut toutefois que son bonheur soit progressif, car c’est une petite chose bien fragile qui prend d’avantage de temps à fabriquer. Mais son voeu sera exaucé, très bientôt.
Je te souhaite de joyeuses festivités auprès des tiens, de belles retrouvailles avec tes amis(es) ainsi que mille et un petits bonheurs reçus et offerts.
Au plaisir de te lire à nouveau,
Avec toute mon affection,
Ton ami le Père Noël
J’ai bien ri en lisant ton dernier billet. Je ferai comme si je n’avais pas lu que Sylvie avait dit quelques gros mots! Ho! Ho! Ho!
Ici c’est l’effervescence comme tu peux l’imaginer. Mais nous serons prêts pour la nuit de Noël. D’après les messages que m’ont fait parvenir mes confrères des autres pays, eux aussi prévoient encore cette année terminer à temps pour la grande nuit.
Contrairement à ta mésaventure, ici tout s’est bien passé et aucun incident majeur n’est venu perturber notre préparation. Enfin, si je fais abstraction de Théodore qui, le pauvre, a trébuché en transportant un gros contenant de teinture végétale rouge. Tu devineras qu’à son habitude, il n’avait pas cru nécessaire de remettre le couvercle! Nous avons bien tenté de ne pas rire mais tu aurais dû voir sa tête lorsqu’il s’est relevé! Ses cheveux, habituellement blancs, dégoulinaient de rouge comme son visage et tout le haut de son corps. Nous avons tellement ri que nous en avons eu mal au ventre. Et pendant tout ce temps, Théo nous regardait, bouche bée, les deux pieds dans l’énorme flaque rouge qui s’étendait tout autour de lui. Nous avons réussi à nettoyer le dégât mais Théodore passera Noël coloré d’une jolie teinte rouge qui, ma foi, va plutôt bien avec ses yeux verts!
Chère amie, cette année tu m’avais fait une demande très particulière. Et je t’avoue bien honnêtement que je n’étais pas persuadé de pouvoir faire quelque chose pour toi. Tu sais, dans certains cas, même avec mes nombreux contacts, il arrive que je reste impuissant face à des demandes délicates. Mais cette fois, je crois avoir réussi, sauf pour la distance, ça je n’ai rien pu faire. Je sais, 2 heures de route ça peut sembler énorme mais il faudra que tu t’en accommodes. Après tout... je suis le Père Noël, pas Dumbledore!
Quant à la demande de ton ami Cœur de Lion, on m’a dit qu’elle est en voie de réalisation. Il se peut toutefois que son bonheur soit progressif, car c’est une petite chose bien fragile qui prend d’avantage de temps à fabriquer. Mais son voeu sera exaucé, très bientôt.
Je te souhaite de joyeuses festivités auprès des tiens, de belles retrouvailles avec tes amis(es) ainsi que mille et un petits bonheurs reçus et offerts.
Au plaisir de te lire à nouveau,
Avec toute mon affection,
Ton ami le Père Noël
XOXOXO
mercredi 5 décembre 2007
Mission accomplie
Ça y est. Nous avons réussi à relever le défi. Ce sont 16 boites qui ont été ramassées hier : 8 à mon atelier et autant chez Sylvie. 331 vêtements. Le tout sera livré cet après-midi chez mon client dans la métropole. Les boites seront ouvertes, tous les vêtements seront étiquetés, repliés et remis dans les boites pour être distribués dans chacune des 8 boutiques. A leur tour de "rusher"...
Nous n’avons pas compté les heures pour arriver à livrer le tout à temps. De mon côté, pas trop de pépins, enfin rien de grave.
C’est Sylvie qui a écopé. Et pas à peu près. Le dernier lot qu’elle avait à finir (poser les œillets, repasser et lacer) était composé de jupes. Un modèle très simple, pas compliqué à coudre. Qui se fait presque les doigts dans le nez (au sens figuré, bien entendu). Mais, malheureusement, il y a une couturière qui a réussi à saboter le lot au complet …71 jupes. Toutes les jupes (oui, toutes …) ont dû être décousues en partie et corrigées. Car même avec beaucoup de vapeur (qui fait souvent des miracles) il était impossible de livrer ces jupes sans au préalable réparer ce gâchis.
Pourtant, quiconque doté d’une intelligence moyenne, un juste milieu entre Einstein et Frankenstein… aurait dû voir que quelque chose ne fonctionnait pas, que ça clochait, que c’était pas normal. Ou encore, cette personne aurait dû dire à mon sous-traitant qu’elle ne se sentait pas capable de faire la production ou que sa machine à coudre fonctionnait mal. Il est "i-m-p-o-s-s-i-b-l-e" qu’elle se soit dit que le résultat était satisfaisant. Je dis pas, 1 jupe sur le lot, mais 71!!! Toutes les coutures étaient froncées (plissaient) comme si elle avait utilisé le pied fait exprès pour faire des fronces. Presque tous les ourlets au bas des jupes ont dû être coupés et recommencés pour la même raison.
Ainsi, Sylvie, aidée de Belle-maman (la sienne), à passé 3 jours à découdre, couper, corriger, recoudre. Elle a fait preuve d’une patience d’ange. Bon, elle a dit quelques gros mots de circonstance, mais pas tant que ça (et je le dirai pas au Père Noël). Elle a tout réparé, parce que pour elle, il était primordial que les vêtements qui allaient être livrés dans les boutiques soient à la hauteur de la griffe qui leur est apposée. Elle a sacrifié toute sa fin de semaine, ses soirées, son dos. C’est une professionnelle, dans tous les sens du terme.
Ici, l’atelier a repris ses airs d’avant le « rush ». On dirait même qu’il est plus grand. Tout est dégagé, rangé. Il me reste quelques trucs à terminer avant la période des Fêtes. Entre autres, je veux poursuivre le développement de modèles pour le printemps, même si mes clients attendront jusqu’en février avant de passer leurs commandes. Je veux aussi travailler sur un patron dont ma coiffeuse m’a fait un croquis lors de ma dernière visite. Mais rien d’urgent.
Quant à Sylvie, il lui reste une petite commande à produire qu’une cliente de Chicoutimi veut avoir à la fin de cette semaine (évidemment). Une trentaine de chandails d’un modèle que nous produisons très souvent et qui fait partie des « classiques ». Une vingtaine d’heures en tout, de la confection, en passant par la finition, jusqu’à la livraison. Ce sera la dernière production de 2007.
Ce sera à moi maintenant de jouer, d’avoir l’inspiration pour dessiner quelques nouveaux modèles qui idéalement deviendront à leur tour des classiques. De trouver les bons tissus, dans les bonnes couleurs et espérer qu’ils soient disponibles au moment où j’en aurai besoin pour une production. Dans mon métier, c’est ce que je préfère, la création et le développement. C’est un mélange de planification et d’improvisation. D’abstrait et de concret.
Dans un monde idéal, je ne ferais rien d’autre, que ce soit en mode, en littérature, en décoration. Le processus de création est le plus beau, le plus intense. On oublie tout autour de nous, le temps s’arrête, on puise dans les trésors que sont nos souvenirs, nos expériences, nos rêves, notre folie, les barrières tombent, tout est possible. En attendant cet idéal, je poursuis ma route et nul doute que j'aurai d'autres missions, à première vue impossibles, à accomplir.
Nous n’avons pas compté les heures pour arriver à livrer le tout à temps. De mon côté, pas trop de pépins, enfin rien de grave.
C’est Sylvie qui a écopé. Et pas à peu près. Le dernier lot qu’elle avait à finir (poser les œillets, repasser et lacer) était composé de jupes. Un modèle très simple, pas compliqué à coudre. Qui se fait presque les doigts dans le nez (au sens figuré, bien entendu). Mais, malheureusement, il y a une couturière qui a réussi à saboter le lot au complet …71 jupes. Toutes les jupes (oui, toutes …) ont dû être décousues en partie et corrigées. Car même avec beaucoup de vapeur (qui fait souvent des miracles) il était impossible de livrer ces jupes sans au préalable réparer ce gâchis.
Pourtant, quiconque doté d’une intelligence moyenne, un juste milieu entre Einstein et Frankenstein… aurait dû voir que quelque chose ne fonctionnait pas, que ça clochait, que c’était pas normal. Ou encore, cette personne aurait dû dire à mon sous-traitant qu’elle ne se sentait pas capable de faire la production ou que sa machine à coudre fonctionnait mal. Il est "i-m-p-o-s-s-i-b-l-e" qu’elle se soit dit que le résultat était satisfaisant. Je dis pas, 1 jupe sur le lot, mais 71!!! Toutes les coutures étaient froncées (plissaient) comme si elle avait utilisé le pied fait exprès pour faire des fronces. Presque tous les ourlets au bas des jupes ont dû être coupés et recommencés pour la même raison.
Ainsi, Sylvie, aidée de Belle-maman (la sienne), à passé 3 jours à découdre, couper, corriger, recoudre. Elle a fait preuve d’une patience d’ange. Bon, elle a dit quelques gros mots de circonstance, mais pas tant que ça (et je le dirai pas au Père Noël). Elle a tout réparé, parce que pour elle, il était primordial que les vêtements qui allaient être livrés dans les boutiques soient à la hauteur de la griffe qui leur est apposée. Elle a sacrifié toute sa fin de semaine, ses soirées, son dos. C’est une professionnelle, dans tous les sens du terme.
Ici, l’atelier a repris ses airs d’avant le « rush ». On dirait même qu’il est plus grand. Tout est dégagé, rangé. Il me reste quelques trucs à terminer avant la période des Fêtes. Entre autres, je veux poursuivre le développement de modèles pour le printemps, même si mes clients attendront jusqu’en février avant de passer leurs commandes. Je veux aussi travailler sur un patron dont ma coiffeuse m’a fait un croquis lors de ma dernière visite. Mais rien d’urgent.
Quant à Sylvie, il lui reste une petite commande à produire qu’une cliente de Chicoutimi veut avoir à la fin de cette semaine (évidemment). Une trentaine de chandails d’un modèle que nous produisons très souvent et qui fait partie des « classiques ». Une vingtaine d’heures en tout, de la confection, en passant par la finition, jusqu’à la livraison. Ce sera la dernière production de 2007.
Ce sera à moi maintenant de jouer, d’avoir l’inspiration pour dessiner quelques nouveaux modèles qui idéalement deviendront à leur tour des classiques. De trouver les bons tissus, dans les bonnes couleurs et espérer qu’ils soient disponibles au moment où j’en aurai besoin pour une production. Dans mon métier, c’est ce que je préfère, la création et le développement. C’est un mélange de planification et d’improvisation. D’abstrait et de concret.
Dans un monde idéal, je ne ferais rien d’autre, que ce soit en mode, en littérature, en décoration. Le processus de création est le plus beau, le plus intense. On oublie tout autour de nous, le temps s’arrête, on puise dans les trésors que sont nos souvenirs, nos expériences, nos rêves, notre folie, les barrières tombent, tout est possible. En attendant cet idéal, je poursuis ma route et nul doute que j'aurai d'autres missions, à première vue impossibles, à accomplir.
lundi 3 décembre 2007
jeudi 29 novembre 2007
mardi 27 novembre 2007
Trop de pression ...
En 10 ans, ça ne m’était jamais arrivé. Durant la nuit, la pression disparaissait, ça se vidait. Au matin, il ne restait plus rien, pfff… zéro.
Aujourd’hui, pourtant, ça s’est produit. Comme ça. Et je ne l’ai pas vu venir. Il fallait que ça tombe le jour où je m’étais fixé un objectif pas évident. Où je savais qu’il me faudrait travailler jusque tard dans la soirée pour ne pas dire tôt dans la nuit.
Pas de temps à perdre. Lundi il faut que la commande soit livrée à mon client. Mais ce matin … sapristi… le courant semblait ne pas passer, il ne se produisait rien… Catastrophe!
Ça m’a coûté $87.56 pour me faire dire que mon compresseur se portait très bien, et que la raison pour laquelle il ne voulait pas démarrer, c’est que sa pression était suffisante dans le réservoir. Et qu’à 95 livres, c’était normal qu’il refuse de partir. Pourquoi un compresseur? La machine qui sert à percer les vêtements et à y poser des œillets y est reliée. Pas de compresseur, pas de finition, rien que ça …
Hier soir, je l’ai débranché à 23h30 et il venait probablement de se remplir. Ça fait 5 ans qu’il a pourtant une petite fuite qui le fait se vider t-o-t-a-l-e-m-e-n-t la nuit. Faut croire qu’elle a pris la fuite …
Ça aurait pu être pire finalement … bon, ouste, au boulot!
Aujourd’hui, pourtant, ça s’est produit. Comme ça. Et je ne l’ai pas vu venir. Il fallait que ça tombe le jour où je m’étais fixé un objectif pas évident. Où je savais qu’il me faudrait travailler jusque tard dans la soirée pour ne pas dire tôt dans la nuit.
Pas de temps à perdre. Lundi il faut que la commande soit livrée à mon client. Mais ce matin … sapristi… le courant semblait ne pas passer, il ne se produisait rien… Catastrophe!
Ça m’a coûté $87.56 pour me faire dire que mon compresseur se portait très bien, et que la raison pour laquelle il ne voulait pas démarrer, c’est que sa pression était suffisante dans le réservoir. Et qu’à 95 livres, c’était normal qu’il refuse de partir. Pourquoi un compresseur? La machine qui sert à percer les vêtements et à y poser des œillets y est reliée. Pas de compresseur, pas de finition, rien que ça …
Hier soir, je l’ai débranché à 23h30 et il venait probablement de se remplir. Ça fait 5 ans qu’il a pourtant une petite fuite qui le fait se vider t-o-t-a-l-e-m-e-n-t la nuit. Faut croire qu’elle a pris la fuite …
Ça aurait pu être pire finalement … bon, ouste, au boulot!
dimanche 25 novembre 2007
Cher Père Noël...
Il reste à peine un mois avant notre prochain rendez-vous. Comme l’année a passé vite! Qu’il s’en est passé des choses depuis le 25 décembre dernier. Enfin, tu le sais. D’ailleurs je te remercie pour tes gentils messages d’encouragement et les blagues de Rudolf que tu m’as transmises pour me dérider …(euh…pourrais-tu subtilement lui conseiller de varier un peu son répertoire?).
Tu dois être débordé. Et tout ce courrier auquel tu te fais un devoir de répondre. Heureusement que des bénévoles t’apportent leur aide depuis quelques années!!! Puis il y a la gestion des listes de cadeaux, ceux que tu dois magasiner et d’autres que tes lutins fabriquent (ce sont mes préférés!). Mais je te connais, tu seras prêt à temps.
Tu as remarqué combien, souvent, les gens dépensent sans compter pour acheter plein de cadeaux à leurs proches? Comme si la quantité était un gage de leur amour. Une façon de dire aux leurs : vois comme je t’aime… malgré que tout le reste de l’année, je ne te l’ai pas dit, que je n’étais pas à ton écoute, que je n’ai pas pris le temps d’en passer avec toi.
Oh, c’est certain, sous l’arbre se retrouveront des présents vraiment cool. Des trucs utiles. Mais nous savons tous les deux que dans le lot, il y en aura en trop, des pas nécessaires et des carrément superfétatoires, qui iront rejoindre les autres accumulés au cours des années, dans une boite au fond du placard. Et tout cet argent dépensé inutilement mais qui donne dont bonne conscience…
Pendant que j’écris ces lignes et que j’imagine la somme de ces achats inutiles, je ne peux m’empêcher de penser à tous ceux qui sont démunis. Ceux qui, malgré l’amour des leurs ou pire… sans , n’auront comme présent, qu’un ventre vide ou un pincement au cœur. Je pense aux organismes d’ici qui amassent des aliments, des vêtements, des jouets. Je pense aussi aux bénévoles qui rendent visite à des personnes hospitalisées ou âgées qui, sinon, seraient seules durant la période des Fêtes. Et à d’autres également qui n’ont pas eu la chance de naître, comme nous, dans une certaine abondance, pour ne pas dire une «abondance certaine ».
Récemment, j’ai reçu par la poste un « catalogue de cadeaux de Noël » hors du commun. J’y ai découvert un grand choix de présents dont plusieurs ne coûtent que $30.00. De véritables trésors. De ceux qui peuvent changer une vie, apporter un coup de pouce pour l’avenir. D’ailleurs tu m’en avais parlé lors d’un récent courriel.
http://www2.worldvision.ca/gifts/app?lang=fr&mc=3221611
Et je me suis mise à rêver Père Noël (tu me connais …). Songe à la différence que ça ferait si quelques uns d’entre nous décidaient, au lieu des cadeaux superflus, d’en remplacer 1 ou 2 par un de ceux qu’on retrouve dans ce catalogue. Et qu’ils offrent ce présent d’espoir au nom des leurs.
Je pense à une certaine grand-maman qui a déjà tout (en 2 exemplaires!) et qui, chaque année, exhorte les siens de ne rien lui donner. Je l’imagine ouvrir une carte et y découvrir qu’en son nom, ses enfants ont offert à une famille d’Afrique 2 poules et 1 coq! Quel bel exemple d’altruisme aussi ce serait si un enfant recevait une carte lui annonçant, que dans un pays lointain, des enfants comme lui ont reçu des vêtements chauds. De sa part.
Enfin, comme Fée je n’ai que peu de pouvoirs, tu le sais. Et c’est pourquoi j’ai pensé que ce billet pourrait peut-être faire une toute petite différence. Et donner envie à quelques personnes de partager avec les gens d’ici et ceux d’ailleurs.
Je te souhaite une bonne tournée cher Père Noël. Habille-toi chaudement et n’oublie pas les couvertures pour les rennes! Je t’aurai préparé une grande tasse de thé bien chaud. Et un muffin aux canneberges, tu sais, la recette que tu aimes tant qui me vient de mon amie Carmen? Il y aura aussi quelques pommes pour ton équipage.
A très bientôt,
Fée
XX
PS : Cœur de Lion, un ami, m’a demandé de te faire un message: Pour Noël, tout ce qu’il demande, c’est du bonheur et de la santé, pour lui et les siens. Je sais que tu as des contacts, alors je peux compter sur toi?
Tu dois être débordé. Et tout ce courrier auquel tu te fais un devoir de répondre. Heureusement que des bénévoles t’apportent leur aide depuis quelques années!!! Puis il y a la gestion des listes de cadeaux, ceux que tu dois magasiner et d’autres que tes lutins fabriquent (ce sont mes préférés!). Mais je te connais, tu seras prêt à temps.
Tu as remarqué combien, souvent, les gens dépensent sans compter pour acheter plein de cadeaux à leurs proches? Comme si la quantité était un gage de leur amour. Une façon de dire aux leurs : vois comme je t’aime… malgré que tout le reste de l’année, je ne te l’ai pas dit, que je n’étais pas à ton écoute, que je n’ai pas pris le temps d’en passer avec toi.
Oh, c’est certain, sous l’arbre se retrouveront des présents vraiment cool. Des trucs utiles. Mais nous savons tous les deux que dans le lot, il y en aura en trop, des pas nécessaires et des carrément superfétatoires, qui iront rejoindre les autres accumulés au cours des années, dans une boite au fond du placard. Et tout cet argent dépensé inutilement mais qui donne dont bonne conscience…
Pendant que j’écris ces lignes et que j’imagine la somme de ces achats inutiles, je ne peux m’empêcher de penser à tous ceux qui sont démunis. Ceux qui, malgré l’amour des leurs ou pire… sans , n’auront comme présent, qu’un ventre vide ou un pincement au cœur. Je pense aux organismes d’ici qui amassent des aliments, des vêtements, des jouets. Je pense aussi aux bénévoles qui rendent visite à des personnes hospitalisées ou âgées qui, sinon, seraient seules durant la période des Fêtes. Et à d’autres également qui n’ont pas eu la chance de naître, comme nous, dans une certaine abondance, pour ne pas dire une «abondance certaine ».
Récemment, j’ai reçu par la poste un « catalogue de cadeaux de Noël » hors du commun. J’y ai découvert un grand choix de présents dont plusieurs ne coûtent que $30.00. De véritables trésors. De ceux qui peuvent changer une vie, apporter un coup de pouce pour l’avenir. D’ailleurs tu m’en avais parlé lors d’un récent courriel.
http://www2.worldvision.ca/gifts/app?lang=fr&mc=3221611
Et je me suis mise à rêver Père Noël (tu me connais …). Songe à la différence que ça ferait si quelques uns d’entre nous décidaient, au lieu des cadeaux superflus, d’en remplacer 1 ou 2 par un de ceux qu’on retrouve dans ce catalogue. Et qu’ils offrent ce présent d’espoir au nom des leurs.
Je pense à une certaine grand-maman qui a déjà tout (en 2 exemplaires!) et qui, chaque année, exhorte les siens de ne rien lui donner. Je l’imagine ouvrir une carte et y découvrir qu’en son nom, ses enfants ont offert à une famille d’Afrique 2 poules et 1 coq! Quel bel exemple d’altruisme aussi ce serait si un enfant recevait une carte lui annonçant, que dans un pays lointain, des enfants comme lui ont reçu des vêtements chauds. De sa part.
Enfin, comme Fée je n’ai que peu de pouvoirs, tu le sais. Et c’est pourquoi j’ai pensé que ce billet pourrait peut-être faire une toute petite différence. Et donner envie à quelques personnes de partager avec les gens d’ici et ceux d’ailleurs.
Je te souhaite une bonne tournée cher Père Noël. Habille-toi chaudement et n’oublie pas les couvertures pour les rennes! Je t’aurai préparé une grande tasse de thé bien chaud. Et un muffin aux canneberges, tu sais, la recette que tu aimes tant qui me vient de mon amie Carmen? Il y aura aussi quelques pommes pour ton équipage.
A très bientôt,
Fée
XX
PS : Cœur de Lion, un ami, m’a demandé de te faire un message: Pour Noël, tout ce qu’il demande, c’est du bonheur et de la santé, pour lui et les siens. Je sais que tu as des contacts, alors je peux compter sur toi?
samedi 24 novembre 2007
Soleil d'hiver
Ce matin, lorsque j’ai tiré les rideaux, le soleil se mirait dans le lac, au bout de la rue, aveuglant. Un beau soleil d’hiver. La neige tombée la veille habillait de blanc le parc et, heureusement, ma pelouse hirsute qui est loin d’être un exemple.
L’hiver est là. Certains aujourd’hui feront leurs premières descentes de ski. D’autres commenceront à installer les décorations de Noël. Et si je me fie aux stationnements bondés des centres d’achat, cette première vraie neige sera une aubaine pour les commerçants.
Pour moi aujourd’hui, pas de ski, pas de magasinage et les boites de décorations de Noël resteront au grenier encore quelques semaines. Par contre, j’ai fait une balade de voiture. Oh, pas loin. Un court trajet qui m'a amenée à la ville d’à côté. Mais quel panorama… j’ai pourtant fait ce trajet des tas de fois. Cependant je le découvre toujours différent. Pas tout à fait le même. La route est sinueuse et nous oblige à rouler lentement. On a tout loisir d’admirer les grands champs, les arbres majestueux parfois regroupés en îlots. Quelques jolies et vieilles maisons. Et pas très loin d’un théâtre perdu en pleine campagne, avec un peu de chance, on peut apercevoir dans un pâturage, quelques magnifiques ruminants à la longue fourrure rousse et aux longues cornes.
Je suis amoureuse de cette belle région, de ses campagnes vallonnées, de ses montagnes et de ses lacs. J’y suis arrivée il y a maintenant 16 ans, presque par hasard, sans connaître le coin ni personne d’ailleurs. Comme une aventurière à la conquête de terres inconnues. Et je n’ai jamais regretté d’avoir jeté l’ancre en Estrie. Malgré la distance qui me sépare de ma famille, de mes amis. J’y ai fait mon nid et tout ce qui manque à mon bonheur c’est un oiseau, rare. Qui viendrait s’y poser parfois, pour que le temps, ce conducteur fou, puisse ralentir et même s’arrêter un peu.
L’hiver est là. Certains aujourd’hui feront leurs premières descentes de ski. D’autres commenceront à installer les décorations de Noël. Et si je me fie aux stationnements bondés des centres d’achat, cette première vraie neige sera une aubaine pour les commerçants.
Pour moi aujourd’hui, pas de ski, pas de magasinage et les boites de décorations de Noël resteront au grenier encore quelques semaines. Par contre, j’ai fait une balade de voiture. Oh, pas loin. Un court trajet qui m'a amenée à la ville d’à côté. Mais quel panorama… j’ai pourtant fait ce trajet des tas de fois. Cependant je le découvre toujours différent. Pas tout à fait le même. La route est sinueuse et nous oblige à rouler lentement. On a tout loisir d’admirer les grands champs, les arbres majestueux parfois regroupés en îlots. Quelques jolies et vieilles maisons. Et pas très loin d’un théâtre perdu en pleine campagne, avec un peu de chance, on peut apercevoir dans un pâturage, quelques magnifiques ruminants à la longue fourrure rousse et aux longues cornes.
Je suis amoureuse de cette belle région, de ses campagnes vallonnées, de ses montagnes et de ses lacs. J’y suis arrivée il y a maintenant 16 ans, presque par hasard, sans connaître le coin ni personne d’ailleurs. Comme une aventurière à la conquête de terres inconnues. Et je n’ai jamais regretté d’avoir jeté l’ancre en Estrie. Malgré la distance qui me sépare de ma famille, de mes amis. J’y ai fait mon nid et tout ce qui manque à mon bonheur c’est un oiseau, rare. Qui viendrait s’y poser parfois, pour que le temps, ce conducteur fou, puisse ralentir et même s’arrêter un peu.
jeudi 22 novembre 2007
Blitz d'avant Noël
Ça y est. Le blitz est commencé. Des lots de vêtements reviennent peu à peu de chez le sous-traitant. Comme on pouvait s’y attendre, y a eu des retards. Deux jours perdus… 16 heures à rattraper. A cause d’une couturière qui n’a pas respecté la date de livraison de son contrat. Permettez-moi … Grrrrrrrrr
Bon, heureusement, Sylvie, ma couturière-aide-à-la-finition-presseuse-préposée-à-l’expédition, est très efficace (et ne perd pas son temps devant son ordi, elle…) et met les bouchées doubles. Nous nous partageons la tâche, de la finition jusqu’à la mise en boite pour l’expédition dans les boutiques. Je suis privilégiée de travailler avec cette fille. Cela fait maintenant 6 ans que dure notre collaboration et sans elle, je n’y arriverais tout simplement pas.
J’ai même pu lui refiler une partie des corsages que j’avais à finir, afin qu’elle puisse rentabiliser son congé forcé en attendant qu’elle reçoive les vêtements qui lui seront remis en retard. Je n'ai pas trop protesté lorsqu’elle m’a offert de prendre une partie de mon lot… je suis tellement conciliante lorsqu’il s’agit de moins travailler! Ça m’en fera 33 de moins. Yes …
Ce n’est qu’à 17h00 aujourd’hui que j’ai terminé le repassage d’une petite vingtaine de ces corsages. J’ai pris un peu de retard dans mon horaire à cause du fer que m’a refilé Ex et qu’il m’a fallu nettoyer, détartrer et installer.
Après plusieurs semaines sans pressage, j’ai repris le beat. Ça ne se perd pas… comme la bicyclette y paraît. Lorsqu’on a repassé des centaines de vêtements d’un même modèle, la routine se réinstalle après le 2e. Manche gauche, manche droite puis le corps, en commençant toujours par la latérale gauche (pour ne pas repasser 2 fois au même endroit et ainsi perdre du temps). Puis un coup de fer sur les deux découpes médianes où ont été posés les œillets, accrochage sur le cintre, plaçage des 2 manches pour éviter que ça ne se froisse (fibres naturelles = très froissant lorsque fraîchement repassé). Le tout ne doit prendre que 5 minutes, pas plus. Après une vingtaine de vêtements, on arrive à le faire en 4 minutes.
Cependant, demain, après le laçage de ces 18 chemisiers, je serai à mon tour en pénurie de finition. Mais ça devrait être de courte durée. J’attends le coup de fil d’une des couturières de mon sous-traitant; dès qu’elle aura une trentaine de corsages cousus, elle m’appellera pour que je passe les chercher et que je poursuive la finition pendant qu’elle terminera la confection de la balance du lot. Je prévois ça pour samedi.
En attendant, grâce à Sylvie, ce sera à mon tour d’être en congé forcé. C’est pas drôle …je vais devoir me remettre à la procrastination… Misère…
Bon, heureusement, Sylvie, ma couturière-aide-à-la-finition-presseuse-préposée-à-l’expédition, est très efficace (et ne perd pas son temps devant son ordi, elle…) et met les bouchées doubles. Nous nous partageons la tâche, de la finition jusqu’à la mise en boite pour l’expédition dans les boutiques. Je suis privilégiée de travailler avec cette fille. Cela fait maintenant 6 ans que dure notre collaboration et sans elle, je n’y arriverais tout simplement pas.
J’ai même pu lui refiler une partie des corsages que j’avais à finir, afin qu’elle puisse rentabiliser son congé forcé en attendant qu’elle reçoive les vêtements qui lui seront remis en retard. Je n'ai pas trop protesté lorsqu’elle m’a offert de prendre une partie de mon lot… je suis tellement conciliante lorsqu’il s’agit de moins travailler! Ça m’en fera 33 de moins. Yes …
Ce n’est qu’à 17h00 aujourd’hui que j’ai terminé le repassage d’une petite vingtaine de ces corsages. J’ai pris un peu de retard dans mon horaire à cause du fer que m’a refilé Ex et qu’il m’a fallu nettoyer, détartrer et installer.
Après plusieurs semaines sans pressage, j’ai repris le beat. Ça ne se perd pas… comme la bicyclette y paraît. Lorsqu’on a repassé des centaines de vêtements d’un même modèle, la routine se réinstalle après le 2e. Manche gauche, manche droite puis le corps, en commençant toujours par la latérale gauche (pour ne pas repasser 2 fois au même endroit et ainsi perdre du temps). Puis un coup de fer sur les deux découpes médianes où ont été posés les œillets, accrochage sur le cintre, plaçage des 2 manches pour éviter que ça ne se froisse (fibres naturelles = très froissant lorsque fraîchement repassé). Le tout ne doit prendre que 5 minutes, pas plus. Après une vingtaine de vêtements, on arrive à le faire en 4 minutes.
Cependant, demain, après le laçage de ces 18 chemisiers, je serai à mon tour en pénurie de finition. Mais ça devrait être de courte durée. J’attends le coup de fil d’une des couturières de mon sous-traitant; dès qu’elle aura une trentaine de corsages cousus, elle m’appellera pour que je passe les chercher et que je poursuive la finition pendant qu’elle terminera la confection de la balance du lot. Je prévois ça pour samedi.
En attendant, grâce à Sylvie, ce sera à mon tour d’être en congé forcé. C’est pas drôle …je vais devoir me remettre à la procrastination… Misère…
dimanche 18 novembre 2007
La chasse
Voilà quelques jours que je me tiens à l’affût. Je guette le moindre mouvement, le plus petit souffle. Je suis armée jusqu’aux dents. Deux pistolets, pas neufs mais ils tiennent le coup. Des munitions de toutes sortes; certaines pourraient être qualifiées de douces mais d’autres font de réels dégâts.
Au début, j’étais maladroite. Il m’est arrivé de manquer ma cible, de viser à côté carrément. Heureusement… pas de témoin.
Je peux maintenant affirmer que je m’en sors mieux. Je charge plus vite que mon ombre et je suis devenue une vraie terreur. Enfin, pas lorsque j’utilise le gros calibre. Surtout que je dois tirer à bout portant, et là, immanquablement, je me retrouve les mains souillées. J’ai même failli en avoir dans les cheveux, mais la catastrophe a été évitée de peu.
Cette activité commence à me coûter cher mais elle tire à sa fin. Encore quelques jours à explorer le coin, à fureter partout pour m’assurer qu’il ne reste rien à traquer et à acheter un dernier lot de cartouches. Et ce sera fini. Je tournerai définitivement la page sur ce chapitre.
Tout y est passé, du scellant acrylique, en passant par la mousse à expansion moyenne ou encore à celle faite expressément pour les contours de portes et de fenêtres. Résultat : les horribles et coûteux courants d’air, je les ai tous neutralisés, mis en échec un à un.
Il me faudra toutefois quelque temps pour réparer les dégâts. Et c’est une tâche délicate … c’est que ça colle cette mousse, cet isolant expansif! J’en ai partout sur les doigts, sous les ongles. Puis il me faudra refaire tout le chemin parcouru pour, cette fois-ci couper le surplus de la %$#&? de mousse qui dépasse en gros bourrelets disgracieux. M’enfin … je vais peut-être pouvoir travailler à l’ordi cet hiver sans devoir porter un manteau et des bottes!
Au début, j’étais maladroite. Il m’est arrivé de manquer ma cible, de viser à côté carrément. Heureusement… pas de témoin.
Je peux maintenant affirmer que je m’en sors mieux. Je charge plus vite que mon ombre et je suis devenue une vraie terreur. Enfin, pas lorsque j’utilise le gros calibre. Surtout que je dois tirer à bout portant, et là, immanquablement, je me retrouve les mains souillées. J’ai même failli en avoir dans les cheveux, mais la catastrophe a été évitée de peu.
Cette activité commence à me coûter cher mais elle tire à sa fin. Encore quelques jours à explorer le coin, à fureter partout pour m’assurer qu’il ne reste rien à traquer et à acheter un dernier lot de cartouches. Et ce sera fini. Je tournerai définitivement la page sur ce chapitre.
Tout y est passé, du scellant acrylique, en passant par la mousse à expansion moyenne ou encore à celle faite expressément pour les contours de portes et de fenêtres. Résultat : les horribles et coûteux courants d’air, je les ai tous neutralisés, mis en échec un à un.
Il me faudra toutefois quelque temps pour réparer les dégâts. Et c’est une tâche délicate … c’est que ça colle cette mousse, cet isolant expansif! J’en ai partout sur les doigts, sous les ongles. Puis il me faudra refaire tout le chemin parcouru pour, cette fois-ci couper le surplus de la %$#&? de mousse qui dépasse en gros bourrelets disgracieux. M’enfin … je vais peut-être pouvoir travailler à l’ordi cet hiver sans devoir porter un manteau et des bottes!
jeudi 15 novembre 2007
Tadam...
J’y pensais depuis un bout. Mais j’hésitais. Finalement, en juin dernier je me suis décidée à compléter la fiche d’inscription que j’ai retournée par la poste. Le tout accompagné d’un chèque de quelques centaines de dollars.
Peu de temps après, j’ai reçu une enveloppe avec le module 1 du cours Création Littéraire. Cool. Mais bon, il est arrivé plein de trucs, des commandes, l’été et j’avoue, j’ai procrastiné.
Au début de cette semaine, contre toute attente, j’ai pris mon courage à deux mains et mon panier de correspondance personnelle qui débordait et que j’avais ignoré sereinement jusqu’à maintenant. Qu’y trouvai-je tout en dessous? Trois rappels de l’IFP (Institut de formation professionnelle). Comme si j’avais pu oublier que je devais compléter le premier module. J’y pense chaque jour depuis juillet!
Donc, après avoir épluché tout le courrier qui finalement ne contenait que des sollicitations de la part de diverses œuvres de charité, de sociétés de protection des animaux, d’associations pour la recherche sur des maladies, je me suis mise à la tâche. Là? Maintenant? Oui, là, maintenant! Je tenais mordicus à vider le panier, au complet. Bon, ok, il restait un petit questionnaire de la CAA à compléter, puis un bouquin destiné à un couple d’amis de Cap-St-Ignace, René et Josée, dédicacé du Taximan le plus connu du web et que j’ai toujours pas posté (oups… désolé PL).
C’était pourtant pas si compliqué : je devais présenter deux textes récents (ou partie de texte). Pour ne pas trop exiger de mon courage, j’ai utilisé deux billets de mon blog. Il fallait aussi rédiger une présentation qui relatait mes antécédents (pas les judiciaires là…), les auteurs que j’affectionnais, la raison pour laquelle j’ai choisi de m’inscrire à ce cours. Peut-être pas compliqué, mais quand même … J’ai écrit un premier jet (2 pages). J’en ai effacé la moitié. Je l’ai relu, re-relu. J’ai élaboré. J’ai fait des modifications. J’ai ajouté des détails. Je les ai effacés.
Puis ce matin … tadam… après une ultime re-lecture, apporté des dernières modifications, corrigé quelques fautes qui m’avaient échappées, j’ai mis dans une grande enveloppe brune : ma présentation, les deux textes et, très important me rappelait-on, la feuille sur laquelle sont inscrits mes coordonnées et mon numéro d’étudiant. Je suis allée à la Poste et voilà… Ce que je suis fière de moi!
Peu de temps après, j’ai reçu une enveloppe avec le module 1 du cours Création Littéraire. Cool. Mais bon, il est arrivé plein de trucs, des commandes, l’été et j’avoue, j’ai procrastiné.
Au début de cette semaine, contre toute attente, j’ai pris mon courage à deux mains et mon panier de correspondance personnelle qui débordait et que j’avais ignoré sereinement jusqu’à maintenant. Qu’y trouvai-je tout en dessous? Trois rappels de l’IFP (Institut de formation professionnelle). Comme si j’avais pu oublier que je devais compléter le premier module. J’y pense chaque jour depuis juillet!
Donc, après avoir épluché tout le courrier qui finalement ne contenait que des sollicitations de la part de diverses œuvres de charité, de sociétés de protection des animaux, d’associations pour la recherche sur des maladies, je me suis mise à la tâche. Là? Maintenant? Oui, là, maintenant! Je tenais mordicus à vider le panier, au complet. Bon, ok, il restait un petit questionnaire de la CAA à compléter, puis un bouquin destiné à un couple d’amis de Cap-St-Ignace, René et Josée, dédicacé du Taximan le plus connu du web et que j’ai toujours pas posté (oups… désolé PL).
C’était pourtant pas si compliqué : je devais présenter deux textes récents (ou partie de texte). Pour ne pas trop exiger de mon courage, j’ai utilisé deux billets de mon blog. Il fallait aussi rédiger une présentation qui relatait mes antécédents (pas les judiciaires là…), les auteurs que j’affectionnais, la raison pour laquelle j’ai choisi de m’inscrire à ce cours. Peut-être pas compliqué, mais quand même … J’ai écrit un premier jet (2 pages). J’en ai effacé la moitié. Je l’ai relu, re-relu. J’ai élaboré. J’ai fait des modifications. J’ai ajouté des détails. Je les ai effacés.
Puis ce matin … tadam… après une ultime re-lecture, apporté des dernières modifications, corrigé quelques fautes qui m’avaient échappées, j’ai mis dans une grande enveloppe brune : ma présentation, les deux textes et, très important me rappelait-on, la feuille sur laquelle sont inscrits mes coordonnées et mon numéro d’étudiant. Je suis allée à la Poste et voilà… Ce que je suis fière de moi!
Euh… finalement pas tant que ça … dans mon énervement, j’ai oublié d’apporter le bouquin pour le poster à mes amis. Zut…
mercredi 14 novembre 2007
Pour une dernière fois...
Pour une dernière fois cette année, j’ai reçu une commande. Pas celle que j’espérais, mais une autre. Celle des modèles réguliers, en prévision de Noël. Sauf que j’aurais dû la recevoir au début du mois d’octobre… pas le 8 novembre.
540 vêtements. Avec une date butoir… le 3 décembre. Aucune livraison ne sera acceptée après cette date. Y a même une petite note sur ma commande que « l’idéal » serait que ça arrive en boutique dans la semaine du 26 novembre. J’ai failli rire. Mais c’était pas drôle.
Sur les 540 vêtements qui représentent mon salaire, entre autres, jusqu’au début de l’an prochain, je ne pourrai livrer que 373. Et ce sera par la peau des dents. Il s’en ait fallu de peu que je doive me contenter d’une production de 203 seulement. Mais … une bonne étoile brillait dans le firmament de mon entreprise : mon sous-traitant (autrement dit, Ex) avait justement des couturières qui étaient disponibles, il a fait passer mes coupes en priorité (merci Ex) et par hasard, il avait un fer industriel inutilisé qu’on a échangé contre une de mes machines dont je ne me sers pas.
Parce que pour arriver à livrer les 373 vêtements pour le 3 décembre, l’équipe de sous-traitance ne suffira pas à la tâche. Il me faudra faire la finition et le pressage de 170 chemisiers (les plus longs à finir et les plus froissants). Ça représente 4080 trous à marquer au crayon et à percer. Autant d’œillets et de rondelles à poser. 900 mètres de corde à couper dont 570 à passer dans les œillets pour le laçage. 1360 garnitures métalliques en forme de clochette à insérer dans les cordes avant d’y faire un nœud… afin que ça fasse joli. Soit entre 70 et 80 heures qui me seront nécessaires. Si tout va bien, mon sous-traitant devrait commencer à me livrer les chemisiers le 23 novembre prochain.
Ne me demandez pas ce que je ferai du 24 novembre au 3 décembre. Je serai dans les vaps…
vendredi 9 novembre 2007
Ho! Ho! Ho!
Je suis une romantique finie, type fleur bleue. Je rêve encore au prince charmant et je crois au Père Noël. D’ailleurs ce soir, j’ai eu une belle surprise. Au moment où j’écris ces lignes, la radio joue des airs que j’adore. De la musique de Noël… rien de moins.
J’avais oublié qu’un des postes que j’aime beaucoup, WEZF-Star92.9 de Burlington diffuse de la musique de Noël très tôt en saison. Et tout à l’heure, voulant fuir les années disco de rythme FM, j’ai syntonisé le 92.9. Ho!Ho!Ho! que de la musique de Noël pour mon plus grand bonheur. Volume à fond…
Je ne sais pas pourquoi cette période de l’année me rend si sentimentale. Pourquoi les premiers flocons me laissent toute remuée. La première chute de neige me donne le goût de passer la journée à admirer le paysage (plutôt que de travailler). J’aime l’esprit de Noël. Les retrouvailles. Pourtant durant les dernières années, j’ai passé quelques congés de Noël sans voir ma famille, ni mes amis, à travailler. Mais seule ou en famille, la période de Noël me rend toute chose, toute tendre à l’intérieur.
Et vous le devinerez … j’adore les films de Noël. Un de mes préférés : Maman j’ai raté l’avion, le premier. J’ai tellement aimé ce film, que durant des années, vers la mi-décembre, je le louais et je « trippais » littéralement. Dans ma liste figurait aussi les Muppets de Noël et… oui, je versais une larme chaque fois que le petit garçon-grenouille mourrait, même si je savais que dans le scénario final, il guérissait. J’aurais bien dû écrire au Père Noël à l’époque pour lui demander en cadeau les DVD de ces films… Qui maintenant sont devenus introuvables.
Malgré tout, il y a une éternité que je n’ai pas décoré la maison en décembre. Pour plusieurs raisons : la maison est en rénovation (depuis 14 ans …), mon ex ne trippait pas trop Noël, ma famille habite à l’autre bout de la province et c’est moi qui me déplace habituellement pour leur rendre visite, puis il y a le manque de temps, de motivation.
Mais cette année, je me ferai plaisir. J’aurai un sapin, un vrai qui sent bon et qui répand ses aiguilles partout. Et j’y installerai des petites lumières pour que le soir venu, je puisse passer des heures assise par terre devant l’arbre à rêvasser et à humer son parfum. A me dire à quel point c’est beau, c’est féérique. Et je sortirai mes vieilles décorations de Noël. Et les couronnes qui auront besoin d’être retapées. Et les sacs de cocottes de pin que j’ai cueillies durant l’été. Et les bas de Noël que j’ai confectionnés. Puis je me ferai une jolie nappe de Noël pour remplacer l’autre, que j’avais cousue il y a 25 ans et qui est déchirée!
Comme je suis en solo, j’irai probablement passer Noël avec ma vieille Maman dans le nord du Québec pour profiter de sa douce présence. Et je verrai mon petit frère et sa famille. Mes amis, des connaissances. Et malgré tout, j’aurai hâte de revenir dans mon nid y passer les festivités du Jour de l’An. Je me concocterai un souper, j’allumerai les chandelles et le poêle à bois et peut-être que si je peux dénicher le film « Bad Santa », je bouclerai la boucle en compagnie du Père Noël, de mon chien Pixel et de mon chat Jules.
J’avais oublié qu’un des postes que j’aime beaucoup, WEZF-Star92.9 de Burlington diffuse de la musique de Noël très tôt en saison. Et tout à l’heure, voulant fuir les années disco de rythme FM, j’ai syntonisé le 92.9. Ho!Ho!Ho! que de la musique de Noël pour mon plus grand bonheur. Volume à fond…
Je ne sais pas pourquoi cette période de l’année me rend si sentimentale. Pourquoi les premiers flocons me laissent toute remuée. La première chute de neige me donne le goût de passer la journée à admirer le paysage (plutôt que de travailler). J’aime l’esprit de Noël. Les retrouvailles. Pourtant durant les dernières années, j’ai passé quelques congés de Noël sans voir ma famille, ni mes amis, à travailler. Mais seule ou en famille, la période de Noël me rend toute chose, toute tendre à l’intérieur.
Et vous le devinerez … j’adore les films de Noël. Un de mes préférés : Maman j’ai raté l’avion, le premier. J’ai tellement aimé ce film, que durant des années, vers la mi-décembre, je le louais et je « trippais » littéralement. Dans ma liste figurait aussi les Muppets de Noël et… oui, je versais une larme chaque fois que le petit garçon-grenouille mourrait, même si je savais que dans le scénario final, il guérissait. J’aurais bien dû écrire au Père Noël à l’époque pour lui demander en cadeau les DVD de ces films… Qui maintenant sont devenus introuvables.
Malgré tout, il y a une éternité que je n’ai pas décoré la maison en décembre. Pour plusieurs raisons : la maison est en rénovation (depuis 14 ans …), mon ex ne trippait pas trop Noël, ma famille habite à l’autre bout de la province et c’est moi qui me déplace habituellement pour leur rendre visite, puis il y a le manque de temps, de motivation.
Mais cette année, je me ferai plaisir. J’aurai un sapin, un vrai qui sent bon et qui répand ses aiguilles partout. Et j’y installerai des petites lumières pour que le soir venu, je puisse passer des heures assise par terre devant l’arbre à rêvasser et à humer son parfum. A me dire à quel point c’est beau, c’est féérique. Et je sortirai mes vieilles décorations de Noël. Et les couronnes qui auront besoin d’être retapées. Et les sacs de cocottes de pin que j’ai cueillies durant l’été. Et les bas de Noël que j’ai confectionnés. Puis je me ferai une jolie nappe de Noël pour remplacer l’autre, que j’avais cousue il y a 25 ans et qui est déchirée!
Comme je suis en solo, j’irai probablement passer Noël avec ma vieille Maman dans le nord du Québec pour profiter de sa douce présence. Et je verrai mon petit frère et sa famille. Mes amis, des connaissances. Et malgré tout, j’aurai hâte de revenir dans mon nid y passer les festivités du Jour de l’An. Je me concocterai un souper, j’allumerai les chandelles et le poêle à bois et peut-être que si je peux dénicher le film « Bad Santa », je bouclerai la boucle en compagnie du Père Noël, de mon chien Pixel et de mon chat Jules.
lundi 5 novembre 2007
Fini ...
Fini …
Finis la grippe, les frissons, le nez qui coule, le cerveau ramolli…
Finie la semaine de congé où j’avais bonne conscience …
Finies les heures passées à lire, les longs moments à explorer le cyberespace…
Fini le week-end avec les amitiés qu’on découvre…
Finis les 2 derniers jours où le temps s’est arrêté …
Débute …
La semaine puisqu’on est lundi …
Avec une commande à tailler et une nouvelle collection à imaginer, à développer…
Un nouvel épisode qui s’annonce toutefois palpitant, stimulant.
Avec une énergie nouvelle qui est la bienvenue.
Et qui semble vouloir ranimer la flamme.
Celle-là même qui faiblissait, menaçait de s’éteindre.
La flamme nécessaire à la poursuite du quotidien, du boulot surtout…
Boulot pas toujours évident, pour lequel il faut batailler dur parfois.
Il a suffit d’une toute petite étincelle : un message somme toute banal, un mot, un intérêt manifesté…
Et puis voilà que la passion secoue les cendres qui la recouvraient, reprend un peu de service…
Et c’est ce qui pouvait arriver de mieux pour commencer la semaine, puisqu’on est lundi …
Finis la grippe, les frissons, le nez qui coule, le cerveau ramolli…
Finie la semaine de congé où j’avais bonne conscience …
Finies les heures passées à lire, les longs moments à explorer le cyberespace…
Fini le week-end avec les amitiés qu’on découvre…
Finis les 2 derniers jours où le temps s’est arrêté …
Débute …
La semaine puisqu’on est lundi …
Avec une commande à tailler et une nouvelle collection à imaginer, à développer…
Un nouvel épisode qui s’annonce toutefois palpitant, stimulant.
Avec une énergie nouvelle qui est la bienvenue.
Et qui semble vouloir ranimer la flamme.
Celle-là même qui faiblissait, menaçait de s’éteindre.
La flamme nécessaire à la poursuite du quotidien, du boulot surtout…
Boulot pas toujours évident, pour lequel il faut batailler dur parfois.
Il a suffit d’une toute petite étincelle : un message somme toute banal, un mot, un intérêt manifesté…
Et puis voilà que la passion secoue les cendres qui la recouvraient, reprend un peu de service…
Et c’est ce qui pouvait arriver de mieux pour commencer la semaine, puisqu’on est lundi …
mercredi 31 octobre 2007
Synchronisme Nord/Est
Le terme « nul » parfois utilisé pour le titre des manuels d’apprentissage de base, me va particulièrement bien lorsqu’il s’agit d’informatique.
Récemment, ayant reçu un petit message me disant que quelqu’un sur ma liste de contacts venait de se connecter (quoi? comment?), j’avais réussi en cliquant ici et là, à faire en sorte que je puisse clavarder avec des amis si je le désirais.
C’est pas que j’aime clavarder. Ça t’oblige à rester devant l’écran à des moments qui ne te conviennent pas toujours. Tes questions croisent les réponses de ton correspondant. Tu réponds alors qu’il est passé à un autre sujet. Tu peux difficilement rattraper tes fautes de frappe. Je préfère de loin les courriels. Tu peux les écrire d’un jet, les relire, les corriger, effacer des bouts inutiles, en ajouter d’autres. Enjoliver une phrase. Bref, le clavardage … des fois, mais pas trop souvent.
Néanmoins, hier soir en passant pas loin de l’ordi qui est au rez-de-chaussée alors que je m’apprêtais à retourner à l’étage pour une soirée de farniente à me moucher, boire beaucoup d’eau et à jeter un œil fiévreux sur la télé, avant que Cogeco ne se rende compte que le câble doit être débranché depuis juin, voilà ti pas que j’entends un drôle de « bloupm » . Intriguée, je vois dans le coin droit de l’écran une petite fenêtre qui indique « Sylvie vient de se connecter ». Tiens tiens … ma couturière, me suis-je dit. Alors avant de retourner faire pitié toute seule en haut, je me suis dit que je pourrais la saluer.
Surprise … c’était pas cette Sylvie, mais une autre. De très loin, du Nord, de ma région natale. Une ancienne collègue de travail que j’ai connue à l’école secondaire. Dernièrement, nous avions échangé quelques courriels pour prendre des nouvelles l’une de l’autre. Faut dire qu’elle était aussi surprise que moi de s’apercevoir que je savais qu’elle venait de se connecter …(on partage cette « nullité informatique »).
Sylvie et moi n’avons jamais été de grandes amies mais avons toujours eu beaucoup d’estime l’une pour l’autre. Et une certaine connivence. A la naissance de son premier enfant, j’avais fait un rêve : Dans ce rêve, l’infirmière annonçait à Sylvie : « Vous avez une belle petite fille. » Puis une seconde après , elle ajoutait : « Mais non, il a un pénis! » Lorsque j’avais raconté ce rêve à Sylvie, elle avait été très surprise puisque c’est exactement ce qui s’était passé!
Bref, hier soir nous n’avons clavardé que quelques instants mais, curieusement, le sujet est vite passé à une passion qui nous habite toutes les deux : la création littéraire. Sylvie me confiait qu’elle rêve d’écrire un roman mais… C’est souvent comme ça. Nous avons des rêves, des passions que nous gardons pour nous. Nous nous disons qu’il est probablement trop tard pour les réaliser. Que nous n’avons pas le talent nécessaire. Que nous ne réussirons pas… Et malheureusement la plupart du temps, nous arrivons à nous convaincre et nos rêves se transforment en regrets.
Pourtant, cette fois-ci, j’ai le sentiment que cet instant de synchronisme fera la différence. La vie est comme ça. Elle nous envoie des petits signes. Et il arrive que nous les captions.
lundi 29 octobre 2007
A mes souhaits
J’ai un système immunitaire blindé. Enfin, c’est ce que je croyais jusqu’à jeudi dernier. D’avoir été en contact avec le monde extérieur, ne serait-ce que quelques heures, a suffi à ce qu’un vilain rhume se jette sur moi comme une puce affamée sur un chat. Une heure tout au plus dans un magasin de tissu et disons deux heures dans un pub (la bière, ça immunise pas?). A moins que ce soit mon ami Blanche-Neige qui m’aurait refilé ça en douce?
Un rhume, c’est pas la fin du monde, me direz-vous. Non, ce qui est moche c’est qu’il m’est tombé dessus la veille d’un petit séjour à Québec. En effet, la semaine dernière j’ai reçu une invitation pour assister au spectacle intitulé Glace Humaine de l’École de danse Christiane Bélanger (http://www.christianebelanger-danse.com/fr/nouvelles.html) Je me confesse … je n’y connais rien en danse et encore moins en ballet (sauf une courte période où j’ai suivi un cours de ballet-jazz mais ça, c’est une autre histoire …). De nature curieuse, j’étais emballée d’avoir cette opportunité d’en apprendre d’avantage tant sur la technique (pointe) que sur la chorégraphe.
J’ai été complètement séduite. Vraiment. Les danseurs nous en ont mis plein la vue et plein le cœur. Parce que ces jeunes artistes ne font pas que danser. Même déjà là, c’était impressionnant : cinquante minutes d’un rythme soutenu, d’enchaînements. Mais ce qui m’a le plus touchée, c’est leur jeu. Il était question de chaos, de rejet, de solitude, de glace. La gravité dans leurs mouvements, dans leurs regards. On la sentait, on la vivait avec eux. Puis lorsque l’amour et la compassion ont triomphé, ils se sont métamorphosés. La joie illuminait les visages, les corps nous semblaient plus souples, les gestes plus doux. C’était magnifique. Particulièrement le jeu de la plus jeune des danseuses, qui n’a que 14 ans. Elle était époustouflante. Après la prestation, nous avons eu la joie et le privilège d’échanger avec les danseurs et danseuses ainsi qu’avec la chorégraphe, Madame Christiane qui, par sa générosité, nous a fait partager sa passion, ses rêves et aussi ses espoirs.
Nous voilà lundi et mon rhume tient bon. Il se rit des aspirines aux 4 heures et des 3 litres d’eau qui m’irriguent. Il me cause de très désagréables pressions sous le crane, du côté gauche. Du genre signe précurseur d’une méchante migraine. Ajoutez à cela tensions dans le cou, brume cérébrale généralisée, petits frissons, gorge sèche… A tchou…
Néanmoins l’Halloween c’est mercredi. Après-demain. Puis y a Blanche-Neige qui compte sur moi pour que sa jolie robe soit prête à temps. White Snow must go on… Donc, hier soir, à mon retour de Québec, j’ai pris mon courage par la peau du cou et l’ai poussé dans l’atelier. Décousage, correction, taillage, ajustement, montage, re-décousage (grrrrrr) pour finalement, à minuit, refermer la porte, satisfaite et complètement à plat.
C’est ce midi que Mario, sous mes yeux ébahis, rouges et larmoyants, se transformera en Blanche-Neige. Et je me souhaite dont qu’il n’y ait que de toutes petites retouches de rien du tout. Parce que mon plan du jour est : lecture, sieste, bain chaud, sieste, lecture, sieste, manger, sieste et si j’ai le temps : une autre petite sieste.
A mes souhaits …
Un rhume, c’est pas la fin du monde, me direz-vous. Non, ce qui est moche c’est qu’il m’est tombé dessus la veille d’un petit séjour à Québec. En effet, la semaine dernière j’ai reçu une invitation pour assister au spectacle intitulé Glace Humaine de l’École de danse Christiane Bélanger (http://www.christianebelanger-danse.com/fr/nouvelles.html) Je me confesse … je n’y connais rien en danse et encore moins en ballet (sauf une courte période où j’ai suivi un cours de ballet-jazz mais ça, c’est une autre histoire …). De nature curieuse, j’étais emballée d’avoir cette opportunité d’en apprendre d’avantage tant sur la technique (pointe) que sur la chorégraphe.
J’ai été complètement séduite. Vraiment. Les danseurs nous en ont mis plein la vue et plein le cœur. Parce que ces jeunes artistes ne font pas que danser. Même déjà là, c’était impressionnant : cinquante minutes d’un rythme soutenu, d’enchaînements. Mais ce qui m’a le plus touchée, c’est leur jeu. Il était question de chaos, de rejet, de solitude, de glace. La gravité dans leurs mouvements, dans leurs regards. On la sentait, on la vivait avec eux. Puis lorsque l’amour et la compassion ont triomphé, ils se sont métamorphosés. La joie illuminait les visages, les corps nous semblaient plus souples, les gestes plus doux. C’était magnifique. Particulièrement le jeu de la plus jeune des danseuses, qui n’a que 14 ans. Elle était époustouflante. Après la prestation, nous avons eu la joie et le privilège d’échanger avec les danseurs et danseuses ainsi qu’avec la chorégraphe, Madame Christiane qui, par sa générosité, nous a fait partager sa passion, ses rêves et aussi ses espoirs.
Nous voilà lundi et mon rhume tient bon. Il se rit des aspirines aux 4 heures et des 3 litres d’eau qui m’irriguent. Il me cause de très désagréables pressions sous le crane, du côté gauche. Du genre signe précurseur d’une méchante migraine. Ajoutez à cela tensions dans le cou, brume cérébrale généralisée, petits frissons, gorge sèche… A tchou…
Néanmoins l’Halloween c’est mercredi. Après-demain. Puis y a Blanche-Neige qui compte sur moi pour que sa jolie robe soit prête à temps. White Snow must go on… Donc, hier soir, à mon retour de Québec, j’ai pris mon courage par la peau du cou et l’ai poussé dans l’atelier. Décousage, correction, taillage, ajustement, montage, re-décousage (grrrrrr) pour finalement, à minuit, refermer la porte, satisfaite et complètement à plat.
C’est ce midi que Mario, sous mes yeux ébahis, rouges et larmoyants, se transformera en Blanche-Neige. Et je me souhaite dont qu’il n’y ait que de toutes petites retouches de rien du tout. Parce que mon plan du jour est : lecture, sieste, bain chaud, sieste, lecture, sieste, manger, sieste et si j’ai le temps : une autre petite sieste.
A mes souhaits …
mercredi 24 octobre 2007
Blanche-Neige
Je me suis liée d’amitié avec ML il y a 3 ans environ. L’entreprise occupait alors un immense local dans lequel avait été aménagée une section de liquidation : fin de ligne, vêtements imparfaits, prototypes.
Ayant appris que nous faisions une vente de liquidation et voulant faire une surprise à ses 3 adolescentes qui avaient demandé au « Père Noël » des robes longues en cadeau, ML avait frappé tôt à notre porte un matin d’hiver, un peu avant l’ouverture.
C’est ainsi qu’au fil des ans, ML fut fidèle. Apporta son aide lors du « grand déménagement » qui eu lieu au début de la présente année. Témoigna de son amitié, de son support.
Alors ce fut avec un sincère plaisir que je lui proposai, à mon tour, de l’aide pour confectionner son costume d’Halloween. Cette année, ses 3 filles et 4 de leurs amies, ont décidé de personnifier les 7 nains. Une autre amie se déguisera en une méchante sorcière. Restait le rôle de Blanche-Neige. Unanimement, les 7 nains ont désigné ML qui, après un moment d’hésitation, a accepté.
C’est ainsi que cet après-midi ML et moi avons parcouru les allées d’un magasin de tissu, fouillé, vérifié les couleurs, le prix et avons jeté notre dévolu sur quelques mètres de tulle, de tissu texturé et de satin. J’avais déjà en inventaire un tricot qui compléterait le costume.
En rigolant un peu, je l’avoue, j’ai pris les mesures de ML. Dès demain je me mettrai à la tâche et, si tout va bien, le costume pourra être essayé en fin d’après-midi.
Il s’agira d’une jolie robe au corsage cintré, bleu royal . La manche ballon sera longue avec une découpe dans le haut en tissu blanc. La jupe sera jaune et froncée à la taille. Du tulle sera cousu à la jupe pour lui donner du volume. Une longue cape rouge en satin sera fixée aux épaules du corsage. Et petite touche de féminité, un ruban de satin rouge avec une jolie boucle à porter dans les cheveux.
Rien pour rigoler me direz-vous … non, si ce n’est que Blanche-Neige est un gentil garçon … tout ce qu’il y a de viril et de poilu. Ouais… j’ai bien hâte à demain!
Ayant appris que nous faisions une vente de liquidation et voulant faire une surprise à ses 3 adolescentes qui avaient demandé au « Père Noël » des robes longues en cadeau, ML avait frappé tôt à notre porte un matin d’hiver, un peu avant l’ouverture.
C’est ainsi qu’au fil des ans, ML fut fidèle. Apporta son aide lors du « grand déménagement » qui eu lieu au début de la présente année. Témoigna de son amitié, de son support.
Alors ce fut avec un sincère plaisir que je lui proposai, à mon tour, de l’aide pour confectionner son costume d’Halloween. Cette année, ses 3 filles et 4 de leurs amies, ont décidé de personnifier les 7 nains. Une autre amie se déguisera en une méchante sorcière. Restait le rôle de Blanche-Neige. Unanimement, les 7 nains ont désigné ML qui, après un moment d’hésitation, a accepté.
C’est ainsi que cet après-midi ML et moi avons parcouru les allées d’un magasin de tissu, fouillé, vérifié les couleurs, le prix et avons jeté notre dévolu sur quelques mètres de tulle, de tissu texturé et de satin. J’avais déjà en inventaire un tricot qui compléterait le costume.
En rigolant un peu, je l’avoue, j’ai pris les mesures de ML. Dès demain je me mettrai à la tâche et, si tout va bien, le costume pourra être essayé en fin d’après-midi.
Il s’agira d’une jolie robe au corsage cintré, bleu royal . La manche ballon sera longue avec une découpe dans le haut en tissu blanc. La jupe sera jaune et froncée à la taille. Du tulle sera cousu à la jupe pour lui donner du volume. Une longue cape rouge en satin sera fixée aux épaules du corsage. Et petite touche de féminité, un ruban de satin rouge avec une jolie boucle à porter dans les cheveux.
Rien pour rigoler me direz-vous … non, si ce n’est que Blanche-Neige est un gentil garçon … tout ce qu’il y a de viril et de poilu. Ouais… j’ai bien hâte à demain!
La première fois
On n’oublie jamais la première fois. Le cœur nous bat un peu plus fort. On se sent maladroit. On se demande si on va y arriver. La peur de faire des erreurs nous donne des sueurs froides.
C’était un mardi, si je me souviens bien. Vers 8h00 le matin. Je poussai la porte d’un local au 5e étage d’un édifice un peu délabré de la rue Clark à Montréal. Je fus assaillie par un mélange d’odeurs de cuir et de colle.
Je m’avançai dans cet espace où se côtoyaient machines à coudre, tables, bureau, patères, boites, étagères et une multitude de plantes poussiéreuses mais bien vivantes.
Je fus aussitôt dirigée vers mon aire de travail : une machine à coudre industrielle de type « walking foot » et une pile impressionnante de vêtements en cours de production. Mon nouveau patron, JMC, me dit : -« Voilà. Tu n’as qu’à fixer les pièces de cuir qui sont déjà collées en place sur le tissu. » Puis il tourna les talons et me laissa là.
Walking Foot? Je n’avais même jamais entendu ce terme ni vu ce type de machine. Cuir? Il avait bien dit « cuir » … Quiconque a un minimum de connaissances en couture sait pertinemment qu’avec le cuir on ne peut se permettre aucune erreur. A-u-c-u-n-e … Le trou laissé par l’aiguille est permanent et apparent. Et mon travail consistait à faire les surpiqûres sur une multitude de petites pièces de cuir qui composaient un motif au dos des chandails. Certains des morceaux étaient si petits qu’ils faisaient à peine 3 cm de haut et autant de large. Et ils étaient de toutes les couleurs…
C’est mon amie Sara qui, sachant que je désirais compléter ma 2e année en dessin de mode à Montréal plutôt qu’à Québec, m’avais mise en contact avec JMC. Elle travaillait avec ce couturier montréalais depuis plusieurs années. Toutefois, suite à la naissance de son premier enfant, elle avait décidé de prendre un congé de maternité prolongé. Sachant que JMC avait besoin de personnel, elle avait pensé à moi.
J’aurais pu dire à JMC que je n’avais jamais travaillé sur une machine semblable, que j’avais une peur bleue d’abîmer le cuir, de ne pas être à la hauteur. Mais, j’ai gardé mes appréhensions pour moi et me suis mise à la tâche. Finalement, ce fut moins pire que je ne l’avais cru. Rapidement je trouvai la position exacte du pédalier qui me permettait de faire avancer la machine lentement pour les courtes surpiqûres. Mon œil s’ajusta de sorte à faire des coutures bien droites et très près du bord. J’appris rapidement à remplacer les canettes de fil du boîtier, à chaque changement de couleur de cuir.
Bref, ce fut une journée où en plus d’apprendre de nouvelles techniques, j’appris à maîtriser ma peur de l’inconnu et à me faire d’avantage confiance. Cette première fois fut suivie de bien d'autres, mais ça, c'est une autre histoire ...
C’était un mardi, si je me souviens bien. Vers 8h00 le matin. Je poussai la porte d’un local au 5e étage d’un édifice un peu délabré de la rue Clark à Montréal. Je fus assaillie par un mélange d’odeurs de cuir et de colle.
Je m’avançai dans cet espace où se côtoyaient machines à coudre, tables, bureau, patères, boites, étagères et une multitude de plantes poussiéreuses mais bien vivantes.
Je fus aussitôt dirigée vers mon aire de travail : une machine à coudre industrielle de type « walking foot » et une pile impressionnante de vêtements en cours de production. Mon nouveau patron, JMC, me dit : -« Voilà. Tu n’as qu’à fixer les pièces de cuir qui sont déjà collées en place sur le tissu. » Puis il tourna les talons et me laissa là.
Walking Foot? Je n’avais même jamais entendu ce terme ni vu ce type de machine. Cuir? Il avait bien dit « cuir » … Quiconque a un minimum de connaissances en couture sait pertinemment qu’avec le cuir on ne peut se permettre aucune erreur. A-u-c-u-n-e … Le trou laissé par l’aiguille est permanent et apparent. Et mon travail consistait à faire les surpiqûres sur une multitude de petites pièces de cuir qui composaient un motif au dos des chandails. Certains des morceaux étaient si petits qu’ils faisaient à peine 3 cm de haut et autant de large. Et ils étaient de toutes les couleurs…
C’est mon amie Sara qui, sachant que je désirais compléter ma 2e année en dessin de mode à Montréal plutôt qu’à Québec, m’avais mise en contact avec JMC. Elle travaillait avec ce couturier montréalais depuis plusieurs années. Toutefois, suite à la naissance de son premier enfant, elle avait décidé de prendre un congé de maternité prolongé. Sachant que JMC avait besoin de personnel, elle avait pensé à moi.
J’aurais pu dire à JMC que je n’avais jamais travaillé sur une machine semblable, que j’avais une peur bleue d’abîmer le cuir, de ne pas être à la hauteur. Mais, j’ai gardé mes appréhensions pour moi et me suis mise à la tâche. Finalement, ce fut moins pire que je ne l’avais cru. Rapidement je trouvai la position exacte du pédalier qui me permettait de faire avancer la machine lentement pour les courtes surpiqûres. Mon œil s’ajusta de sorte à faire des coutures bien droites et très près du bord. J’appris rapidement à remplacer les canettes de fil du boîtier, à chaque changement de couleur de cuir.
Bref, ce fut une journée où en plus d’apprendre de nouvelles techniques, j’appris à maîtriser ma peur de l’inconnu et à me faire d’avantage confiance. Cette première fois fut suivie de bien d'autres, mais ça, c'est une autre histoire ...
lundi 22 octobre 2007
Croisée de chemins
Tout ce qui doit arriver arrivera, quels que soient vos efforts pour l’éviter.
Tout ce qui ne doit pas arriver n’arrivera pas, quels que soient vos efforts pour l’obtenir.
Râmana Mahârshi
La mode m’intéresse depuis fort longtemps. Pas tant les tendances que l’habit comme tel. Ses agencements, sa personnalisation. Adolescente, je ne suivais pas la mode; je l’adaptais à mes goûts. Toutes les filles de mon école portaient la mini-jupe? J’en portais des longues. Lorsque la maxi fit fureur, j’ai coupé les miennes. Pas par esprit de contradiction mais parce que je voulais être différente.
A 10 ans, j’apprivoisais la vieille machine à coudre à pédale qui avait appartenue à mon grand-père maternel. J’ai commencé par modifier ou ajuster des vêtements que me donnaient ma sœur et mes cousines. Par la suite, j’ai voulu aller plus loin et j’ai commencé à confectionner des modèles simples. Devenue adulte, je cousais pour mon plaisir et parfois pour celui de mes copines. Mais à cette époque, je ne songeais pas à faire de la mode une carrière.
C’est Sara qui me donna la piqûre. C’est à l’adolescence que j’ai fait sa connaissance. Elle était nouvelle à mon école et nous avons été amies durant une certaine période. C’était une fille originale qui se démarquait par ses tenues vestimentaires. Quelques années plus tard, sa famille quitta la ville et ce fut douze ans plus tard que j’allais avoir de ses nouvelles. Sara avait fréquenté pendant une certaine période mon ami d’enfance Ubald. Et c’est par lui que j’avais des nouvelles de notre amie.
Sachant que Sara avait étudié en mode et que ce domaine m’intéressait, Ubald nous remit en contact. Un jour donc, je reçu une lettre de mon ancienne copine. Elle m’apprit qu’elle avait étudié au Collège Marie-Victorin en dessin de mode et que c’était un domaine passionnant. J’ai oublié les détails de cette lettre sauf une petite phrase qui allait germer dans mon esprit : « Les gens auront toujours besoin de se vêtir…».
Je rêvais maintenant de faire le saut. Mais… Je venais d’emménager avec S. et j’en étais très amoureuse. J’avais un bon emploi; je travaillais avec une équipe formidable. J’occupais ce poste depuis 3 ans seulement et il me restait une foule de choses à réaliser, des défis à relever. J’ai mis ce rêve aux oubliettes en me disant qu’il était trop tard pour un retour aux études. J’avais 26 ans.
Quatre ans se sont passées; je détenais toujours le même poste et côtoyais pratiquement la même équipe. Mon travail ne comportais plus de réels défis; le département était bien structuré, mon poste de responsable des ressources humaines et secrétaire du DG ne me laissait espérer aucune possibilité d’avancement.
J’avais de plus en plus l’impression de faire du sur place mais j’aimais encore mon travail, surtout grâce à l’équipe. A vrai dire, je ne me posais pas trop de questions. J’avais rompu avec S. après 3 ans de vie commune. Quelques mois après notre rupture, j’avais réalisé un de mes rêves : avoir ma maison en campagne avec ses 100 acres de terre, une grange. Ma vie aurait pu se poursuivre ainsi, jusqu’à ma retraite. Mais …
C’était à la fin de l’été 1987. Grippée, le nez bouché, j’étais néanmoins résolue à assister au spectacle d’une rockeuse blonde que j’aimais beaucoup. Elle faisait une tournée au Québec et arrêtait un soir dans ma ville. Après le show, je décidai de faire un arrêt dans un bar avant de retourner chez-moi. Ce soir là, contre toute attente, je fis la connaissance du claviériste de la rockeuse, P.
Il ne sut jamais qu’une phrase somme toute anodine, allait être l’amorce d’un grand changement dans ma vie. Dans les vapeurs du « crème-de-menthe-eau-chaude » que j’ingurgitais en guise de décongestionnant, voici à peu près cette phrase : « J’imagine que si tu es comptable dans ce petit patelin, tu peux sans doute te contenter de cette vie, mais moi j’en serais incapable. »
C’est fou comme certaines phrases peuvent avoir un impact sur une vie. Ces mots n’ont cessé de virevolter dans mon esprit. Puis se sont posés et ont fait leur nid. Il devenait inconcevable que je continue ma petite vie tranquille qui semblait tracée jusqu’à mes 65 ans. Venait de naître l’irrépressible envie d’aller voir ailleurs ce qui s’y passait.
Un mois plus tard, j’avais dressé un plan que j’avais tenu secret parce que c’était une pure folie. Je n’avais osé en parler à mes amis(es). Pas encore. Pourtant je savais déjà que rien ne me ferait reculer.
Tout s’est découlé exactement selon mes plans. J’ai obtenu un congé sans solde d’un an, avec la bénédiction de mon patron qui m’a avoué m’envier un peu. Trouvé et formé une remplaçante. Ma copine de Québec, Jo, était emballée de m’avoir comme coloc pour l’année. Et j’ai rencontré mes futurs locataires en allant afficher l’offre de location de ma maison : 2 jeunes policiers fraîchement sortis de Nicolet qui feuilletaient les offres de maison à louer, qu’ils désiraient meublée et en campagne …Ils étaient ravis et moi, soulagée …
C’est néanmoins le cœur gros que j’ai fait mes au revoirs à ma famille, à mes amis(es) et à l’équipe du bureau. Mais c’est le cœur battant et avec des ailes toutes neuves que je débarquai de l’autobus au Terminus de Québec. C’était en décembre 1987. J’avais 30 ans.
Toutefois, après 2 mois de « congé », à vivre dans un 3 ½ avec ma copine Jo et son fils de 10 ans, je commençais à trouver le temps un peu long et à me sentir à l’étroit. Je me suis mise à la recherche d’un petit logement et me suis inscrite dans une agence de placement. Ce ne fut pas très long que j’obtins un petit contrat à l’Université Laval. Dès le premier jour de travail, après quelques semaines de recul, j’eu une révélation : je n’avais plus aucun intérêt pour le secrétariat. Ce constat m’a ébranlée, je l’avoue.
J’ai réussi à dénicher un petit logement dans lequel j’emménageai en mars. En avril, parmi le courrier, je découvris un dépliant dans ma boite aux lettres. Une petite école de Ste-Foy offrait une formation en dessin de mode. Le cours de 2 ans débuterait dans 3 mois. Mon congé lui, prenait fin dans 6 mois. J’ai à peine hésité. Je me suis inscrite à ce cours et j’ai démissionné du poste que je détenais depuis plus de 7 ans.
C’était il y a 20 ans. Je n’ai jamais regretté ma décision. Je remercie Sara et P. qui, sans le savoir, m’ont amenée à prendre un chemin différent. Un sentier parsemé d’embûches certes mais où la passion m’a permis de vivre mon conte de fée à moi..
Et au moment où j’écris ces dernières lignes, la radio joue un vieux succès de ma rockeuse préférée…
vendredi 19 octobre 2007
Malgré tout
Y a des jours où je trouve que je fais un métier difficile, que je ne reçois pas assez de commandes, que le marché est impitoyable, que la compétition est féroce.
Mais la majorité du temps, je trouve que je mène une existence fantastique. Je gagne ma vie en créant. J’habite un magnifique village qui est un des joyaux de l’Estrie. J’ai une jolie petite maison, enfin « la banque et moi » serait plus exact. J’ai une entreprise que je dirige à ma façon, à mon rythme. J’ai un horaire très flexible. Si un quelconque matin j’ai pas le goût de travailler, je prends congé. Puis si un certain dimanche je brûle d’abattre du travail en retard… je me ressaisie et ça passe! Sérieusement, j’ai la qualité de vie à laquelle je rêvais depuis plusieurs années… mais pas tout à fait les revenus et des fois, j’avoue, ça me stresse un peu.
Habituellement mon angoisse grimpe au même rythme que ma marge de crédit augmente. Puis, hop … une commande arrive. Parfois des petites, d’autres fois des plus importantes. Y a des périodes où je dois mettre les bouchées doubles, voire triples. Et il y en a d’autres où il ne se passe rien. Le calme plat. Je suis dans l’attente. Que les chèques de mes clients arrivent, que d’autres commandes me parviennent. Je me fais du sang d’encre quelques jours puis je me souviens que ça ne sert à rien. Que j’en ai vu d’autres. Que j’ai vécu bien pire y a pas si longtemps.
Alors je profite de cette accalmie pour voir aux travaux de la maison, pour lire, pour écrire, pour contempler les beautés qui m’entourent. Et des fois, pour pas faire grand chose.
Plusieurs me disent qu’ils n’aimeraient pas travailler chez-eux. Qu’ils n’auraient pas la discipline. Qu’ils ont besoin de sortir de leurs quatre murs et de voir du monde. Pas moi. J’adore travailler chez-moi. Réellement. Les nombreuses fenêtres qui donnent sur les arbres, le lac, le ciel, la rue, me permettent de suivre les saisons, de voir le temps qu’il fait. Je peux, entre deux séances de développement de patron ou de paiements de factures, aller prendre l’air, faire une brassée de lavage, téléphoner à ma mère. Je peux prendre une pause prolongée, accompagnée d’un bon bouquin. Aller au parc avec Pixel, mon chihuahua. Il est minuit et j’ai une envie irrésistible de coudre ce premier échantillon d’un nouveau modèle ? Qu’à cela ne tienne. Le bruit des machines à coudre ne dérangera personne. Et le lendemain matin, je me lève … à 7h30 quand même. Because le chihuahua. Soupirs…
Bref, à part quelques jours où je broie du gris, je me considère privilégiée. Et je me dis que malgré tout elle est fabuleuse. Cette vie je l’ai choisie…
Mais la majorité du temps, je trouve que je mène une existence fantastique. Je gagne ma vie en créant. J’habite un magnifique village qui est un des joyaux de l’Estrie. J’ai une jolie petite maison, enfin « la banque et moi » serait plus exact. J’ai une entreprise que je dirige à ma façon, à mon rythme. J’ai un horaire très flexible. Si un quelconque matin j’ai pas le goût de travailler, je prends congé. Puis si un certain dimanche je brûle d’abattre du travail en retard… je me ressaisie et ça passe! Sérieusement, j’ai la qualité de vie à laquelle je rêvais depuis plusieurs années… mais pas tout à fait les revenus et des fois, j’avoue, ça me stresse un peu.
Habituellement mon angoisse grimpe au même rythme que ma marge de crédit augmente. Puis, hop … une commande arrive. Parfois des petites, d’autres fois des plus importantes. Y a des périodes où je dois mettre les bouchées doubles, voire triples. Et il y en a d’autres où il ne se passe rien. Le calme plat. Je suis dans l’attente. Que les chèques de mes clients arrivent, que d’autres commandes me parviennent. Je me fais du sang d’encre quelques jours puis je me souviens que ça ne sert à rien. Que j’en ai vu d’autres. Que j’ai vécu bien pire y a pas si longtemps.
Alors je profite de cette accalmie pour voir aux travaux de la maison, pour lire, pour écrire, pour contempler les beautés qui m’entourent. Et des fois, pour pas faire grand chose.
Plusieurs me disent qu’ils n’aimeraient pas travailler chez-eux. Qu’ils n’auraient pas la discipline. Qu’ils ont besoin de sortir de leurs quatre murs et de voir du monde. Pas moi. J’adore travailler chez-moi. Réellement. Les nombreuses fenêtres qui donnent sur les arbres, le lac, le ciel, la rue, me permettent de suivre les saisons, de voir le temps qu’il fait. Je peux, entre deux séances de développement de patron ou de paiements de factures, aller prendre l’air, faire une brassée de lavage, téléphoner à ma mère. Je peux prendre une pause prolongée, accompagnée d’un bon bouquin. Aller au parc avec Pixel, mon chihuahua. Il est minuit et j’ai une envie irrésistible de coudre ce premier échantillon d’un nouveau modèle ? Qu’à cela ne tienne. Le bruit des machines à coudre ne dérangera personne. Et le lendemain matin, je me lève … à 7h30 quand même. Because le chihuahua. Soupirs…
Bref, à part quelques jours où je broie du gris, je me considère privilégiée. Et je me dis que malgré tout elle est fabuleuse. Cette vie je l’ai choisie…
jeudi 18 octobre 2007
Coud dont ...
Coud dont …
Il y a des moments où on dirait que des forces mystérieuses se liguent pour me ralentir. Et ma foi, ce n’est pas nécessaire. Pas du tout. Car je déteste courir, me dépêcher. C’est contre nature. Bref, cette semaine j’étais armée de bonnes intentions (je le jure …). J’allais tailler la commande de la dizaine de robes de mariée afin de les envoyer à ma couturière pour qu’elles les aient pour le week-end. Ce qui signifiait une livraison probable d’ici 2 semaines. Yessss… C’est ma cliente du Saguenay qui allait être contente!
Sauf que … le tissu dans lequel devaient être taillées la jupe de la robe ainsi que les longues manches amovibles, bien … il en manque. J’en ai à peine pour 3 robes. Zut …Puis là, je me suis souvenue (après avoir déroulé, mesuré et ré enroulé sur un tube tout le tissu) que l’an passé, alors que nous cherchions désespérément le tissu pour le corsage de ladite robe, j’avais commandé chez un fournisseur, un tissu blanc uni pour faire les jupes et manches. Car celui que ma cliente « a-d-o-r-a-i-t », n’était plus disponible et que la quantité en stock était nettement insuffisante pour répondre à sa commande. J’avoue qu’en faisant mon inventaire de fin d’exercice, ce printemps, je m’étais demandée pourquoi j’avais cette centaine de mètres de tissu qui dormait sous la table de coupe… C’était pour la commande de cette jolie robe qui porte le nom de Morgane!!! Bon, je recommence à prendre mes capsules de Ginkgo Biloba dès aujourd’hui…
Bref, mes bonnes intentions sont tombées à l’eau. Enfin temporairement je l’espère. Je posterai à ma cliente un petit carré du fameux tissu blanc que je suggère pour la jupe et les manches, et adresserai quelques prières pour qu’elle accepte la substitution. Quant même, 10 robes de mariée …
Donc, à part quelques changements faits dans l’atelier pour y accueillir la nouvelle machine pneumatique qui sert à poser des œillets, je n’ai guère bossé. Ce qui ne veut pas dire que j’ai flâné, loin de là. Ma jolie, mais vieille, maisonnette a besoin d’être hivernisée : calfeutrages, mousse isolante, pellicules de plastique aux fenêtres du sous-sol … Ce fut donc un début de semaine plutôt occupé mais pas où il aurait fallu. Coud dont …
Il y a des moments où on dirait que des forces mystérieuses se liguent pour me ralentir. Et ma foi, ce n’est pas nécessaire. Pas du tout. Car je déteste courir, me dépêcher. C’est contre nature. Bref, cette semaine j’étais armée de bonnes intentions (je le jure …). J’allais tailler la commande de la dizaine de robes de mariée afin de les envoyer à ma couturière pour qu’elles les aient pour le week-end. Ce qui signifiait une livraison probable d’ici 2 semaines. Yessss… C’est ma cliente du Saguenay qui allait être contente!
Sauf que … le tissu dans lequel devaient être taillées la jupe de la robe ainsi que les longues manches amovibles, bien … il en manque. J’en ai à peine pour 3 robes. Zut …Puis là, je me suis souvenue (après avoir déroulé, mesuré et ré enroulé sur un tube tout le tissu) que l’an passé, alors que nous cherchions désespérément le tissu pour le corsage de ladite robe, j’avais commandé chez un fournisseur, un tissu blanc uni pour faire les jupes et manches. Car celui que ma cliente « a-d-o-r-a-i-t », n’était plus disponible et que la quantité en stock était nettement insuffisante pour répondre à sa commande. J’avoue qu’en faisant mon inventaire de fin d’exercice, ce printemps, je m’étais demandée pourquoi j’avais cette centaine de mètres de tissu qui dormait sous la table de coupe… C’était pour la commande de cette jolie robe qui porte le nom de Morgane!!! Bon, je recommence à prendre mes capsules de Ginkgo Biloba dès aujourd’hui…
Bref, mes bonnes intentions sont tombées à l’eau. Enfin temporairement je l’espère. Je posterai à ma cliente un petit carré du fameux tissu blanc que je suggère pour la jupe et les manches, et adresserai quelques prières pour qu’elle accepte la substitution. Quant même, 10 robes de mariée …
Donc, à part quelques changements faits dans l’atelier pour y accueillir la nouvelle machine pneumatique qui sert à poser des œillets, je n’ai guère bossé. Ce qui ne veut pas dire que j’ai flâné, loin de là. Ma jolie, mais vieille, maisonnette a besoin d’être hivernisée : calfeutrages, mousse isolante, pellicules de plastique aux fenêtres du sous-sol … Ce fut donc un début de semaine plutôt occupé mais pas où il aurait fallu. Coud dont …
lundi 15 octobre 2007
A l'étroit
J’aime l’ordre, que tout soit propre et bien rangé. J’ai toujours prôné : « Une place pour chaque chose et chaque chose à sa place. ». Le hic c’est qu’actuellement il y a 10-12 choses pour chaque place. Comme un déséquilibre entre l’offre et la demande. Pas drôle.
Depuis 1999, l’entreprise a eu besoin de vastes espaces, son expansion l’exigeait. Avec une quinzaine d’employés(es) en 2000-2001, notre atelier occupait 6000 pieds carrés. Au printemps 2005, notre nouvel atelier-boutique était de 5000 pieds carrés.
Lorsqu’à la fin de 2006 nous avons pris la décision de cesser définitivement la vente de détail pour nous consacrer à celle de gros, nous nous sommes retrouvés avec un casse-tête de taille. Comment et où caser tout ça? Réponse : dans un espace d’environ 600 pi.ca. à même la maison. Tout un défi.
Après 9 mois, il reste encore trop de choses à ranger dans trop peu d’espace. Alors régulièrement, j’essaie un nouvel aménagement qui finalement, ne s’avère guère mieux que les 2-3 autres précédents. A chaque fois, je me questionne sur la pertinence de conserver tel outil, tissu ou truc-machin, que la fois précédente je jugeais indispensable. J’arrive à en jeter-donner-vendre un peu à chacun des « méga-ménages » comme je les appelle. Mais quand même.
L’entreprise me colle aux basquets de la cave au grenier. Lorsque je cuisine, j’ai une vue imprenable sur le département de recherche et développement. Il occupe le 2/3 de ma salle à dîner. L’entrée arrière, elle, accueille la demi-douzaine de caisses de fil à coudre, les cordes, rubans ainsi que le dérouloir-mesureur pour ladite corde qui nécessitait un minimum de 6 pieds de mur dégagé pour être utilisable. Le seul disponible au rez-de-chaussée.
Chaque matin, lorsque je descends faire le thé, je dois contourner les classeurs qui n’ont trouvé d’autre place que l’espace au bas de l’escalier qui relie le rez-de-chaussée au 1er étage. Au grenier, boites de décorations de Noël, antique lit de bébé et vielles chaises à réparer côtoient les caisses d’archives de l’entreprise, lesquelles doivent être conservées durant 7 ans.
Quant à la cave, où je croyais naïvement pouvoir installer mon petit atelier de menuiserie, celui dont je rêve depuis des années, elle s’est transformée en rangement obligé pour ce dont je n’arrive pas à me départir (enfin pour le moment). Entre autres les 2 très jolies pancartes de notre ancienne boutique, dont 1 faite par un ami artisan. Trois grandes pôles à rideau en demi-lune aussi fabriquées par notre ami et qui étaient jadis fixées au-dessus de nos grandes vitrines à la boutique. Puis des chaises pliantes de notre ancienne cafétéria, une section de la table de coupe qui était de trop et qui à dû être installée pour y ranger des tas de sacs de retailles et de coupons de tissu (on sait jamais …). Sans parler des quatre portes françaises récupérées d’un ancien local, que mon petit frère viendra chercher (un jour …).
Bon, à quand le prochain « méga-ménage »? Décidément, c’est pas drôle d’être à l’étroit…
Depuis 1999, l’entreprise a eu besoin de vastes espaces, son expansion l’exigeait. Avec une quinzaine d’employés(es) en 2000-2001, notre atelier occupait 6000 pieds carrés. Au printemps 2005, notre nouvel atelier-boutique était de 5000 pieds carrés.
Lorsqu’à la fin de 2006 nous avons pris la décision de cesser définitivement la vente de détail pour nous consacrer à celle de gros, nous nous sommes retrouvés avec un casse-tête de taille. Comment et où caser tout ça? Réponse : dans un espace d’environ 600 pi.ca. à même la maison. Tout un défi.
Après 9 mois, il reste encore trop de choses à ranger dans trop peu d’espace. Alors régulièrement, j’essaie un nouvel aménagement qui finalement, ne s’avère guère mieux que les 2-3 autres précédents. A chaque fois, je me questionne sur la pertinence de conserver tel outil, tissu ou truc-machin, que la fois précédente je jugeais indispensable. J’arrive à en jeter-donner-vendre un peu à chacun des « méga-ménages » comme je les appelle. Mais quand même.
L’entreprise me colle aux basquets de la cave au grenier. Lorsque je cuisine, j’ai une vue imprenable sur le département de recherche et développement. Il occupe le 2/3 de ma salle à dîner. L’entrée arrière, elle, accueille la demi-douzaine de caisses de fil à coudre, les cordes, rubans ainsi que le dérouloir-mesureur pour ladite corde qui nécessitait un minimum de 6 pieds de mur dégagé pour être utilisable. Le seul disponible au rez-de-chaussée.
Chaque matin, lorsque je descends faire le thé, je dois contourner les classeurs qui n’ont trouvé d’autre place que l’espace au bas de l’escalier qui relie le rez-de-chaussée au 1er étage. Au grenier, boites de décorations de Noël, antique lit de bébé et vielles chaises à réparer côtoient les caisses d’archives de l’entreprise, lesquelles doivent être conservées durant 7 ans.
Quant à la cave, où je croyais naïvement pouvoir installer mon petit atelier de menuiserie, celui dont je rêve depuis des années, elle s’est transformée en rangement obligé pour ce dont je n’arrive pas à me départir (enfin pour le moment). Entre autres les 2 très jolies pancartes de notre ancienne boutique, dont 1 faite par un ami artisan. Trois grandes pôles à rideau en demi-lune aussi fabriquées par notre ami et qui étaient jadis fixées au-dessus de nos grandes vitrines à la boutique. Puis des chaises pliantes de notre ancienne cafétéria, une section de la table de coupe qui était de trop et qui à dû être installée pour y ranger des tas de sacs de retailles et de coupons de tissu (on sait jamais …). Sans parler des quatre portes françaises récupérées d’un ancien local, que mon petit frère viendra chercher (un jour …).
Bon, à quand le prochain « méga-ménage »? Décidément, c’est pas drôle d’être à l’étroit…
jeudi 11 octobre 2007
Une commande, une
J’ai reçu une commande. Pas LA commande, mais une autre qui était sur la glace depuis plusieurs mois faute d’avoir trouvé le tissu adéquat.
C’est que depuis quelques années, il devient de plus en plus difficile d’avoir accès à des tissus intéressants. Je me souviens, vers la fin des années 1990, des 4-5 énormes valises avec lesquelles les représentants se succédaient à l’atelier. Du choix, il y en avait. De toutes les textures, teintes, motifs et prix. Mais cette époque est révolue.
Depuis 2001, des entreprises ont fermé, que ce soit des contracteurs, des tailleurs, des designers ou encore des fournisseurs de tissu et de garnitures. Et ça se poursuit encore, inexorablement. Ça s’explique en partie par l’exode de la production qui se fait en Asie. Beaucoup de manufacturiers achètent leurs produits en Chine, font tailler et coudre les vêtements là-bas. Donc, moins d’usines de fabrication de textiles ici (il n’en reste qu’une poignée), moins de choix car moins de commandes. Pas facile.
Ainsi, pour en revenir à la commande reçue aujourd’hui, depuis plusieurs mois je cherchais un tissu spécifique à la demande de ma cliente qui a une boutique dans la région du Saguenay. Comme il s’agit d’un modèle de robe de mariée, le tissu devait être blanc, être riche (mais pas cher!!!), se coordonner à un autre tissu (que j’ai en inventaire celui-là) que j’utiliserais pour la jupe et les longues manches en pointes qui sont lacées au biceps. Et le plus important : qu’il y ait une portion de lycra dans le tissu pour qu’il soit extensible, donc plus confortable. Très très important, ma cliente n’en démord pas. Mes recherches s’étaient avérées infructueuses.
Donc, cette semaine en me rendant au bureau de poste, je trouve une grosse enveloppe brune avec du tissu à l’intérieur. Ma cliente avait finalement trouvé LE tissu idéal pour la production de la dizaine de robes de mariée. Wow… vraiment beau, blanc, riche et … PAS extensible. Pas du tout. Soupir …
Néanmoins, je suis bien contente de cette jolie petite commande. Et je me dis qu’après tout, le client a toujours raison.
C’est que depuis quelques années, il devient de plus en plus difficile d’avoir accès à des tissus intéressants. Je me souviens, vers la fin des années 1990, des 4-5 énormes valises avec lesquelles les représentants se succédaient à l’atelier. Du choix, il y en avait. De toutes les textures, teintes, motifs et prix. Mais cette époque est révolue.
Depuis 2001, des entreprises ont fermé, que ce soit des contracteurs, des tailleurs, des designers ou encore des fournisseurs de tissu et de garnitures. Et ça se poursuit encore, inexorablement. Ça s’explique en partie par l’exode de la production qui se fait en Asie. Beaucoup de manufacturiers achètent leurs produits en Chine, font tailler et coudre les vêtements là-bas. Donc, moins d’usines de fabrication de textiles ici (il n’en reste qu’une poignée), moins de choix car moins de commandes. Pas facile.
Ainsi, pour en revenir à la commande reçue aujourd’hui, depuis plusieurs mois je cherchais un tissu spécifique à la demande de ma cliente qui a une boutique dans la région du Saguenay. Comme il s’agit d’un modèle de robe de mariée, le tissu devait être blanc, être riche (mais pas cher!!!), se coordonner à un autre tissu (que j’ai en inventaire celui-là) que j’utiliserais pour la jupe et les longues manches en pointes qui sont lacées au biceps. Et le plus important : qu’il y ait une portion de lycra dans le tissu pour qu’il soit extensible, donc plus confortable. Très très important, ma cliente n’en démord pas. Mes recherches s’étaient avérées infructueuses.
Donc, cette semaine en me rendant au bureau de poste, je trouve une grosse enveloppe brune avec du tissu à l’intérieur. Ma cliente avait finalement trouvé LE tissu idéal pour la production de la dizaine de robes de mariée. Wow… vraiment beau, blanc, riche et … PAS extensible. Pas du tout. Soupir …
Néanmoins, je suis bien contente de cette jolie petite commande. Et je me dis qu’après tout, le client a toujours raison.
mercredi 10 octobre 2007
J'attends encore
Pas de nouvelle… bonne nouvelle? Je déteste attendre. Après une commande, un chèque, un appel, un courriel. J’haïs vraiment ça. Moi, quand je veux quelque chose c’est tout de suite. Là … maintenant … right now. Sapristi.
Mais je crois aussi à « Tout arrive à point à qui sait attendre ». Savoir attendre. Ça s’apprend? Vite un cours pour que j’apprenne à ne pas stresser, à imaginer des scénarios pires les uns que les autres. Qu'on me donne des trucs pour que j’arrête de vérifier si j’ai des nouveaux courriels à toutes les 5 minutes (minimum). Mais pour l’instant, j’attends quand même.
C’est sûr que je pourrais téléphoner et innocemment demander : "-Dis-donc, t’as bien reçu mes échantillons (des fois qu’ils se seraient perdus en route)?" Mais ça aussi j’haïs ça. Donc j’attends.
Entre temps je vaque à d’autres occupations qui n’arrivent pas à me faire oublier que j’attends. J’ai réalisé un petit contrat de développement de patron pour Ex qui, je vous l’ai peut-être dit, est mon nouveau sous-traitant depuis quelques mois. Je me suis aussi décidée à travailler sur les modifications d’un patron de robe de mariée pour une cliente qui convolera l’été prochain. Elle voulait une robe de ma collection… elle a réservé 2 ans d’avance. Et ça doit faire au moins 6 mois que Outlook me rappelle quotidiennement : « Corriger le patron de Sonia T. » et 6 mois que je clique sur « Répéter ».
Une autre chose que j’aime pas … des dossiers qui traînent, qui sont pas réglés, qui me turlupinent. Donc, comme j’attendais de toute façon, je me suis décidée à « Corriger le patron de Sonia T. ». J’ai pas choisi le bon moment. Mon atelier n'est pas fonctionnel depuis dimanche. Pour permettre aux ouvriers d’avoir accès au plafond qui nous laisse croire qu’il est mal isolé, j’ai dû déplacer plein de racks, mannequins et des sacs de retailles de tissu que je conserve en cas (mffffff…), des rouleaux de carton, papier à patron, sacs de contracteur et j’en oublie. Où j’ai mis tout ça? Sur la table de coupe. Les 16 pieds sont occupés, d’un bout à l’autre. Je dois me rabattre sur ma petite table de cuisine en attendant que les travaux soient terminés. Vraiment pas pratique. Non, vraiment pas. Décidément, je déteste attendre.
Mais je crois aussi à « Tout arrive à point à qui sait attendre ». Savoir attendre. Ça s’apprend? Vite un cours pour que j’apprenne à ne pas stresser, à imaginer des scénarios pires les uns que les autres. Qu'on me donne des trucs pour que j’arrête de vérifier si j’ai des nouveaux courriels à toutes les 5 minutes (minimum). Mais pour l’instant, j’attends quand même.
C’est sûr que je pourrais téléphoner et innocemment demander : "-Dis-donc, t’as bien reçu mes échantillons (des fois qu’ils se seraient perdus en route)?" Mais ça aussi j’haïs ça. Donc j’attends.
Entre temps je vaque à d’autres occupations qui n’arrivent pas à me faire oublier que j’attends. J’ai réalisé un petit contrat de développement de patron pour Ex qui, je vous l’ai peut-être dit, est mon nouveau sous-traitant depuis quelques mois. Je me suis aussi décidée à travailler sur les modifications d’un patron de robe de mariée pour une cliente qui convolera l’été prochain. Elle voulait une robe de ma collection… elle a réservé 2 ans d’avance. Et ça doit faire au moins 6 mois que Outlook me rappelle quotidiennement : « Corriger le patron de Sonia T. » et 6 mois que je clique sur « Répéter ».
Une autre chose que j’aime pas … des dossiers qui traînent, qui sont pas réglés, qui me turlupinent. Donc, comme j’attendais de toute façon, je me suis décidée à « Corriger le patron de Sonia T. ». J’ai pas choisi le bon moment. Mon atelier n'est pas fonctionnel depuis dimanche. Pour permettre aux ouvriers d’avoir accès au plafond qui nous laisse croire qu’il est mal isolé, j’ai dû déplacer plein de racks, mannequins et des sacs de retailles de tissu que je conserve en cas (mffffff…), des rouleaux de carton, papier à patron, sacs de contracteur et j’en oublie. Où j’ai mis tout ça? Sur la table de coupe. Les 16 pieds sont occupés, d’un bout à l’autre. Je dois me rabattre sur ma petite table de cuisine en attendant que les travaux soient terminés. Vraiment pas pratique. Non, vraiment pas. Décidément, je déteste attendre.
lundi 8 octobre 2007
Il était une fois ...
Lorsque je suis apparue sur cette terre, ma sœur et mes frères avaient respectivement 8, 9 et 10 ans. J’ai peu de souvenirs de ma vie d’enfants avec eux. Mes parents vivaient en campagne, dans un rang qui comptait 4 maisons. Le village auquel nous appartenions était à une dizaine de kilomètres de chez-moi et la ville la plus près se trouvait, elle à 15-20 kilomètres.
J’habitais la maison du milieu, car la 4e, dans laquelle vivaient les deux « vieux garçons » était bâtie de l’autre côté du chemin, face à la dernière maison du rang. Dans notre coin, on disait « un rang qui ne débouche pas » au lieu de « cul-de-sac », expression qui n’était pas encore arrivée dans mon coin de pays. Les fins de semaine, je jouais soit avec les voisins du fond du rang, soit avec ma cousine et mes cousins qui habitaient la première maison. Jamais avec tout le monde en même temps. Ma tante ne voulait pas que mes cousins fréquentent la famille du fond du rang, et cette famille méprisait ma tante et mon oncle à cause de cette interdiction. Moi j’aimais bien tout le monde et personne ne me tenait rigueur de partager mon amitié.
A cette époque, mon père avait un garage « en ville ». Il vendait et réparait des tracteurs. Ma mère y travaillait et y passait ses semaines à vendre des pièces de toutes sortes. Ainsi, j’ai grandi dans ce garage ou je passais mes journées. Les mécaniciens qui travaillaient pour mon père me donnaient de temps à autre des pièces de rechange usagées et … graisseuses avec lesquelles je jouais. J’arrive encore à me souvenir de l’odeur du garage : un mélange d’huile à moteur, de graisse, d’humidité et de bran de scie qu’on saupoudrait sur le ciment pour recueillir l’huile. J’ai en mémoire également la fois ou une de mes tantes, pensant que je m’ennuyais (elle avait tort), était venue me chercher pour que j’aille passer l'après-midi chez-elle. Elle avait regardé avec horreur mes mains pleines de cambouis et mes petits ongles noircis par la graisse de mes « jouets ».
Parfois ma mère me donnait la permission d’aller, toute seule, chez ma grand-mère maternelle qui habitait à 4 ou 5 coins de rue. Je savais que je devais regarder avant de traverser les rues. Je me sentais alors libre, du haut de mes 4 ou 5 ans. C’était pour moi une aventure. Je me souviens des trottoirs ou je prenais garde de ne pas marcher sur les « craques » au risque qu’il ne m’arrive un malheur. D’un certain endroit ou j’accélérais le pas car il y avait un garçon un peu plus vieux que moi qui m’intimidait. Je revois aussi le dépanneur le « Petit Lutin » qui était sur ma route et que tenait la cousine de ma mère.
J’ai donc vécu en toute liberté mes 5 premières années, la semaine en m’inventant des histoires, à examiner des pièces de tracteur, de faucheuse, de « balleuse ». Et les fins de semaine, ainsi que la plupart des soirées j’imagine, je jouais avec mes cousins ou mes autres amis. Nous nous sommes bâtis de multitudes de cabanes sur la petite montagne, avons pêché dans le « p’tit crick », sommes allés en excursion à la rivière qui était à 2 ou 3 kilomètres du rang. Avons grimpé aux arbres, joué « aux noms », dormi dans le foin, cueilli des fraises des champs, des bleuets, des framboises l’été. L’hiver nous allions glisser en « soucoupe volante » ou dans des boites de carton. Creusé les « bink » de neige pour se faire des tunnels. Nous sommes raconté des histoires « épeurantes » aussi. Inventé des citées perdues qui, nous en étions convaincus, devaient se trouver en qq part dans un recoin de notre petite montagne.
J’ai adoré mon enfance. Nous n’étions pas à l’aise financièrement et je me souviens que nous avons traversé des périodes de grande pauvreté, lorsque les affaires de mon père ont périclité. Mais cette liberté, cette nature à notre portée, ces heures passées à nous inventer des jeux, des mondes. Je n’aurais pu rêver mieux.
Maintenant que je suis « grande », je suis encore avide de liberté, de grands espaces, de nature. Et mon imagination est encore celle de la petite fille j’étais.
J’habitais la maison du milieu, car la 4e, dans laquelle vivaient les deux « vieux garçons » était bâtie de l’autre côté du chemin, face à la dernière maison du rang. Dans notre coin, on disait « un rang qui ne débouche pas » au lieu de « cul-de-sac », expression qui n’était pas encore arrivée dans mon coin de pays. Les fins de semaine, je jouais soit avec les voisins du fond du rang, soit avec ma cousine et mes cousins qui habitaient la première maison. Jamais avec tout le monde en même temps. Ma tante ne voulait pas que mes cousins fréquentent la famille du fond du rang, et cette famille méprisait ma tante et mon oncle à cause de cette interdiction. Moi j’aimais bien tout le monde et personne ne me tenait rigueur de partager mon amitié.
A cette époque, mon père avait un garage « en ville ». Il vendait et réparait des tracteurs. Ma mère y travaillait et y passait ses semaines à vendre des pièces de toutes sortes. Ainsi, j’ai grandi dans ce garage ou je passais mes journées. Les mécaniciens qui travaillaient pour mon père me donnaient de temps à autre des pièces de rechange usagées et … graisseuses avec lesquelles je jouais. J’arrive encore à me souvenir de l’odeur du garage : un mélange d’huile à moteur, de graisse, d’humidité et de bran de scie qu’on saupoudrait sur le ciment pour recueillir l’huile. J’ai en mémoire également la fois ou une de mes tantes, pensant que je m’ennuyais (elle avait tort), était venue me chercher pour que j’aille passer l'après-midi chez-elle. Elle avait regardé avec horreur mes mains pleines de cambouis et mes petits ongles noircis par la graisse de mes « jouets ».
Parfois ma mère me donnait la permission d’aller, toute seule, chez ma grand-mère maternelle qui habitait à 4 ou 5 coins de rue. Je savais que je devais regarder avant de traverser les rues. Je me sentais alors libre, du haut de mes 4 ou 5 ans. C’était pour moi une aventure. Je me souviens des trottoirs ou je prenais garde de ne pas marcher sur les « craques » au risque qu’il ne m’arrive un malheur. D’un certain endroit ou j’accélérais le pas car il y avait un garçon un peu plus vieux que moi qui m’intimidait. Je revois aussi le dépanneur le « Petit Lutin » qui était sur ma route et que tenait la cousine de ma mère.
J’ai donc vécu en toute liberté mes 5 premières années, la semaine en m’inventant des histoires, à examiner des pièces de tracteur, de faucheuse, de « balleuse ». Et les fins de semaine, ainsi que la plupart des soirées j’imagine, je jouais avec mes cousins ou mes autres amis. Nous nous sommes bâtis de multitudes de cabanes sur la petite montagne, avons pêché dans le « p’tit crick », sommes allés en excursion à la rivière qui était à 2 ou 3 kilomètres du rang. Avons grimpé aux arbres, joué « aux noms », dormi dans le foin, cueilli des fraises des champs, des bleuets, des framboises l’été. L’hiver nous allions glisser en « soucoupe volante » ou dans des boites de carton. Creusé les « bink » de neige pour se faire des tunnels. Nous sommes raconté des histoires « épeurantes » aussi. Inventé des citées perdues qui, nous en étions convaincus, devaient se trouver en qq part dans un recoin de notre petite montagne.
J’ai adoré mon enfance. Nous n’étions pas à l’aise financièrement et je me souviens que nous avons traversé des périodes de grande pauvreté, lorsque les affaires de mon père ont périclité. Mais cette liberté, cette nature à notre portée, ces heures passées à nous inventer des jeux, des mondes. Je n’aurais pu rêver mieux.
Maintenant que je suis « grande », je suis encore avide de liberté, de grands espaces, de nature. Et mon imagination est encore celle de la petite fille j’étais.
dimanche 7 octobre 2007
L'attente
Je suis fébrile. Jeudi dernier j’ai mis à la poste une petite collection de 4 nouveaux modèles. Quelque chose pour faire patienter les clients jusqu’à la sortie de celle du printemps. Et qui, par la bande, permettrait une entrée d’argent avant la fonte des neiges et de mes finances …
La personne à qui je présente mes collections est en charge des achats chez mon distributeur. Elle aime bien ce que je fais, mais à chaque fois, j’angoisse. J’espère. Je passe de l’euphorie à l’abattement.
Oui, c’est sûr qu’elle aimera… c’est original! Et si c’était trop simple, que ça ne se démarquait pas? Et les couleurs? J’ai fait un bon choix? Mais oui, du noir comme base, c’est comment dire? Basic? Ok, mais si les clients en avaient ras-le-bol du noir et auraient préféré du bleu ? Et c’est comme ça quelques jours. Heureusement, d’habitude j’ai des nouvelles assez rapidement… et une commande.
Mais je ne peux m’empêcher de douter. Le domaine dans lequel j’œuvre n’est pas le plus facile et le moins stressant. Pas du tout … La compétition est féroce et vient de loin. Il faut que nos créations soient les plus originales, sexy, confortables, faciles à porter, à laver, que ça ne soit pas froissant, pas grossissant, pas trop chaud, et … pas cher, bien sûr. Misère … ça fait maintenant 14 ans que je vis de mon art et à chaque collection, mon stress augmente, mes doutes resurgissent.
Puis, arrive un courriel (ou un fax) m’annonçant une belle commande et au bas, un beau commentaire du genre : « Magnifique, comme toujours ». Ou encore : « Bravo, L… est inimitable ».
Wow … ça vaut bien quelques jours à se faire du sang d’encre.
La personne à qui je présente mes collections est en charge des achats chez mon distributeur. Elle aime bien ce que je fais, mais à chaque fois, j’angoisse. J’espère. Je passe de l’euphorie à l’abattement.
Oui, c’est sûr qu’elle aimera… c’est original! Et si c’était trop simple, que ça ne se démarquait pas? Et les couleurs? J’ai fait un bon choix? Mais oui, du noir comme base, c’est comment dire? Basic? Ok, mais si les clients en avaient ras-le-bol du noir et auraient préféré du bleu ? Et c’est comme ça quelques jours. Heureusement, d’habitude j’ai des nouvelles assez rapidement… et une commande.
Mais je ne peux m’empêcher de douter. Le domaine dans lequel j’œuvre n’est pas le plus facile et le moins stressant. Pas du tout … La compétition est féroce et vient de loin. Il faut que nos créations soient les plus originales, sexy, confortables, faciles à porter, à laver, que ça ne soit pas froissant, pas grossissant, pas trop chaud, et … pas cher, bien sûr. Misère … ça fait maintenant 14 ans que je vis de mon art et à chaque collection, mon stress augmente, mes doutes resurgissent.
Puis, arrive un courriel (ou un fax) m’annonçant une belle commande et au bas, un beau commentaire du genre : « Magnifique, comme toujours ». Ou encore : « Bravo, L… est inimitable ».
Wow … ça vaut bien quelques jours à se faire du sang d’encre.
samedi 6 octobre 2007
Je me lance
Après moult réflexions, hésitations surtout, questionnements aussi, je me lance. Pourquoi un blog me demandera-t-on? Euh, oui, pourquoi en fait? Surtout pour écrire, en espérant que j'aurai la discipline (et le temps) de le faire régulièrement. Pour vous faire partager mes aventures (ah oui?), mon quotidien (surtout), mes rêves, mes constats et parfois mes états d'âme. Aussi parce que j'aime communiquer, raconter ...
Voilà donc un tout petit bout de moi ...
Voilà donc un tout petit bout de moi ...
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