samedi 29 octobre 2011

Stella, l'étoile du Nord ...

.

La première fois que Fitzsou mentionna le prénom de sa collègue et amie, j'imaginai une étoile scintillant dans le firmament du Nunavik. Je ne m'étais pas trompée. Notre Stella, unique de plus d'une façon, est un astre dont la réverbération rayonne bien au-delà de son département qu'elle dirige d'une main manucurée dans un gant de fer.

Flamboyante, elle est à la fois rigoureuse et souple, exigeante et généreuse. On ne la croit pas lorsqu'elle affirme fièrement qu'elle soufflera bientôt 70 bougies sur son gâteau d'anniversaire. Mince, pleine d'énergie et colorée, cette femme hors de l'ordinaire maîtrise les chiffres, la scie circulaire et l'art de la coquetterie.

Après plusieurs années passées dans le Nord, à multiplier les amitiés et à pratiquement reconstruire un camp délabré quelque part dans la toundra près de Kuujjuaq, notre Stella s'envolera bientôt vers le Sud pour un aller simple. À voir le pétillement de ses yeux lorsqu'elle nous parle de ses projets à venir, le mot retraite ne sera pas intégré de sitôt à son vocabulaire.

Il me reste encore presque un mois à recevoir son accolade du matin. À la croiser dans les corridors de la Régie, à entendre sa voix et humer son parfum. Quatre semaines à admirer le personnage toujours tiré à quatre épingles, la professionnelle qui n'a pas peur de dire ce qu'elle pense et la femme qui rêve encore aux lendemains qu'elle saura bâtir à la hauteur de ses désirs.

Stella, à la fin de novembre tu laisseras un grand vide autour de toi. Chacun se souviendra longtemps de la collègue, de l'amie et de l'étoile du Nord que tu as été pour chacun de nous.

Au nom de nous tous qui t'aimons, je te souhaite la plus formidable des non-retraites!

lundi 10 octobre 2011

Des nouvelles de Patte Blanche ...

.
Vous vous souvenez de mon amie Patte Blanche?  Je vous l'avais présentée au début de l'été. 

Après de longues semaines où je la crus disparue à jamais, elle vient de réapparaître.

Cathy et André, des Chiots Nordiques, m'ont invitée à raconter son histoire.  C'est juste  ICI.
.

mercredi 5 octobre 2011

Vide-poches ...

.
Avant mon départ de Saint-Sauveur, une amie m'avait mise en garde.

"Tu trouveras ça difficile; la vie n'est pas rose pour les chiens ici et il y en a beaucoup à Kuujjuaq."

Et elle avait ajouté:

"Il est peut-être mieux de ne pas s'en occuper. On ne sait jamais combien de temps nous passons dans le Nord; c'est pire s'ils s'attachent à nous."

Mon amie avait vu juste. Dès les premiers jours, j'eus le cœur gros et la gorge serrée en apercevant des bêtes négligées, errant ici et là à la recherche de quelque chose à se mettre sous la dent ou quémandant une simple caresse. Plusieurs boitaient, sans doute à la suite d'une bagarre. D'autres affichaient leur crainte des humains, probablement pour les mêmes raisons.

Bien sûr, je n'ai fait qu'à ma tête. Et au lieu de les ignorer, je me suis mise à leur parler, à leur donner des gâteries ou à leur distribuer des caresses. À Gros Chien, celui qui n'inspire pas confiance et que tous craignent. Puis, à Grosse Fille malgré son éternelle gueule des mauvais jours. À Tommette, qui se laissa vite apprivoiser et caresser; comme ma Clopinette, Blondie et Poilu-Frisé, tous maintenant disparus. Aussi à Patte Blanche, mon amie de randonnée et à sa copine Rosie. Plus récemment, à Cotonneuse qui découvrit le trésor que recelait mes poches. Chaque matin depuis, elle vient à ma rencontre, parfois accompagnée du beau Jaunas. Il y en eut d'autres, des amis de passage, observateurs ou effrontés, affamés ou repus.

Je sais bien que ces chiens qui sont devenus mes amis me chercheront parmi les piétons qui empruntent la rue matin et soir. Qu'ils guetteront ma silhouette, au loin. Qu'ils accourront peut-être vers un passant qui me ressemblera et qui aura sans doute les poches vides. Qu'ils espéreront mon retour avant de m'oublier, un peu plus chaque jour.

N'empêche, ces courts instants où nous nous retrouvons sont autant de petits bonheurs qui mettent un baume sur leurs tristes conditions et égayent leur trop courte vie de chiens nordiques.

Ils me manqueront...
.






.

dimanche 2 octobre 2011