dimanche 26 juin 2011

La Marmite des fées ...

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Alors que vendredi, jour de la Fête nationale, le ciel se déversait sur la plupart des régions du Québec, il faisait un temps magnifique au nord du 55e parallèle.

Après une courte balade au repaire de Mimi, cette dernière me signifia qu'elle avait trop chaud sous son manteau de laine et qu'il était temps de retourner à la maison.

Abandonnant mademoiselle à son fauteuil préféré, je pris à nouveau la clé des champs avec l'idée bien arrêtée de traverser la lisière d'arbres qui sépare Nasivik Road de la colline rocheuse qui se trouve à l'ouest de la côte du Radar.




Je n'avais pas encore atteint la dernière rue du quartier que je vis ma copine Patte blanche (alias Queue coupée) trottiner dans ma direction. Ce doux labrador noir vit un peu plus bas vers le village, mais elle est toujours partante pour accompagner piétons ou randonneurs, peu importe leur destination.






À peine avions-nous fait quelques pas, qu'une jeune chienne à la belle fourrure blanche se joignit à nous. Les présentations faites, les deux comparses prirent les devants, revenant de temps à autre sur leurs pas avant de repartir de plus belle.

À l'orée de la forêt, je ne pus que constater qu'elle était beaucoup plus profonde que je ne l'avais supposé. Plus dense aussi. Croissant à travers les mélèzes et les épinettes noires, un fouillis d'aulnes et de petits arbustes forme un enchevêtrement cellulosique que seul un randonneur entêté et chaussé de bottes de pêche tenterait de traverser.

Un peu déçue, je changeai de cap en espérant trouver un passage plus aisé du côté du repaire du Manchot.

Rosie… oh, pardon, je ne vous l'ai pas encore présentée…






J'allais donc ajouter que Rosie, qui avait vu que je rebroussais chemin, s'était élancée devant moi en zigzaguant entre les buissons avec entrain pour trouver la voie la plus aisée. Nous venions à peine d'arriver près du tronc amputé, que Patte blanche nous rejoignit, la langue longue. Après une courte pause pour laisser souffler les copines, j'essayai à nouveau, mais en vain de repérer une trouée qui m'aurait amenée sur l'autre versant. Je crus un instant que les filles avaient trouvé un passage, sauf que le sentier qu'elles empruntèrent se révéla être un véritable bourbier… ce qui ne fut pas pour déplaire à Rosie!






Comme nous étions à proximité du Repaire de Mimi, je décidai d'y amener mes amies. Nous allions traverser le fossé lorsque je vis, tout en haut du surplomb où est nichée la grosse maison que Fitzsou rêve de visiter, un énorme chien noir qui, lui aussi, nous avait aperçues. Lorsqu'il se mit à dévaler la pente en aboyant rageusement, je tournai les talons en exhortant Patte blanche et Rosie de me suivre… et vite!



J'accélérai le pas en jetant sans cesse des coups d'œil inquiets par-dessus mon épaule. Dans ma main, je serrai le bâton de marche que j'avais eu la bonne idée d'apporter et j'étais bien décidée à empêcher la brute de faire du mal à mes amies si c'était son intention. Les minutes passèrent sans que le molosse se manifeste; il trouva sans doute mieux à faire, à moins qu'il n'ait perdu notre trace grâce au vent qui nous était favorable. Soulagée, je poursuivis ma route en m'assurant que les copines me suivaient.

Il faisait beaucoup trop beau et il était vraiment trop tôt pour retourner m'enfermer dans l'appartement. Aussi, je continuai droit devant vers la lande qui sépare le nouveau lotissement de la lisière boisée, à quelques centaines de mètres en arrière de l'appartement de Fitzsou, là où 5 maisons sont en construction.



Quelques surprises m'y attendaient, certaines reliées au passage des hommes, d'autres issues de la nature.











Après s'être amusées comme des chiots…





… les filles me précédèrent et j'allai les rejoindre au centre d'un cercle formé de protubérances rocheuses, où j'imaginai, dans des temps très anciens, des fées y préparer nectars de protection, philtres d'amour ou potions de guérison.





Parce que l'été avait daigné nous rendre une courte visite et qu'à Kuujjuaq on ne sait jamais combien de temps il restera, Patte blanche et moi avons célébré l'événement en prenant un bain de soleil, étendues sur la pierre chaude.



Pendant ce temps, Rosie montait la garde afin que personne ne vienne troubler la paix de notre nouveau repaire …





… la Marmite des fées.



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vendredi 24 juin 2011

Bonne Fête nationale...

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... à tous les québécois d'ici et d'ailleurs!

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dimanche 19 juin 2011

Le repaire du Manchot ...



Difficile de rester à l'intérieur lorsque le soleil darde ses rayons et qu'on sait les jours comptés avant que ne pullulent les culicides et les simulides qui, m'a-t-on dit, nous gâcheront l'existence pendant de longues semaines.

Je n'eus pas à demander à Mimi si elle désirait aller se balader; dès qu'elle me vit chausser mes souliers de 7 lieues, elle se précipita dans le vestibule, l'œil brillant et la queue expressive.

J'avais l'intention d'emprunter notre parcours habituel, sachant que Mimi ne s'en formaliserait pas. Toutefois, arrivée là où la rue se termine, au lieu de bifurquer vers le "repaire de Mimi", je décidai de poursuivre droit devant à travers la toundra. Il y a, à mi-chemin entre l'étendue rocheuse qui barre l'horizon et la fin de la rue, une lisière d'arbres, mélange de conifères et de petits feuillus encore nus qui poussent dans une vallée marécageuse. J'avais envie depuis longtemps d'aller voir de plus près cet échantillon de la forêt boréale qui tient bon malgré le climat et surtout, malgré les hommes.

Chemin faisant, les nombreux arbustes qui poussent au milieu des étendues lichenesques étaient un véritable obstacle pour Mimi et je dus la porter jusqu'à l'orée du bois. Je m'aperçus bien vite qu'il était illusoire de tenter de traverser l'enchevêtrement d'aulnes qui poussent serré entre les épinettes noires et les mélèzes. Plutôt que de revenir sur mes pas, je me dirigeai vers la gauche où une éclaircie s'avéra être un long banc sablonneux, oasis douillette au milieu des roches grises. Mimi approuva mon choix et se fit un devoir de marquer ce nouveau territoire qu'elle revendiqua aussitôt.

Je vous présente le "repaire du Manchot".












La "côte du radar" au loin.





PS: Cliquez sur les photos pour voir les détails!

mercredi 15 juin 2011

Dans une galaxie ...

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... loin de chez-vous.
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lundi 13 juin 2011

L'Inukshuk ...

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De son observatoire, tout au bout du repaire de Mimi, cet inukshuk veille sur Kuujjuaq.






samedi 11 juin 2011

Un mardi entre amies ...


Driiiiinnnnggggg!


"Allo?"

"Tiens! T'es là? J'ai tenté de te rejoindre quelques fois et ça n'répondais pas", entendis-je dans le combiné. "Je me suis dit que je réessaierais jusqu'à 6h00. T'as envie de venir souper avec Sophie-2 et moi?"

"Oh! Oui, bien sûr! Donne-moi quelques minutes et j'arrive!", répondis-je, salivant déjà.

Le temps de sauter dans mon vieux jean et d'accompagner Mimi à son "petit coin" personnel, je parcourrai les 2 coins de rue qui me séparent de l'appartement de mon amie Fitzsou.

"Sorry, I'm late"!, lançais-je aux copines qui, visiblement, avaient hâte de se mettre à table.



Pour l'occasion, notre hôtesse ne lésina pas et ouvrit 2 bonnes bouteilles.



Nous fîmes honneur aux bruschettas et à la quiche au brocoli, plat spécialement concocté pour souligner le départ de Sophie-2 dont c'était la dernière semaine de travail avant la fin de son contrat.

Puis, au moment de nous servir ses perles du Japon, notre amphitryon nous en mit plein la vue avec son choix de thé dont quelques-uns arrivaient tout juste du pays de
Hu Jintao




… avant de nous stupéfier avec sa tasse magique, objet précieux obtenu à fort prix chez un honnête marchand de la République populaire de Chine.



En conclusion, ce fut une bien belle soirée.


À un de ces jours Sophie-2!


Merci mon Ange!


lundi 6 juin 2011

Secret à bien garder ...

Une douleur à la plante du pied droit m'avait fait décliner l'offre de Fitzsou, d'explorer le centre-ville et sa galerie d'art. Cette excursion m'aurait demandé de claudiquer plus d'une heure à l'aller et autant au retour. Je décidai de ménager la mécanique qui est mon seul moyen de locomotion pour aller travailler.

Que faire un dimanche à Kuujjuaq alors que le soleil brille de tous ses feux, qu'on a un petit chien qui se languit d'être à l'intérieur et qu'on ne peut pas faire une longue balade? On en fait une courte.

J'avais éliminé d'emblée la route empruntée hier: trop de circulation, trop de poussière. Le "tour du carré" n'était pas une option non plus: trop de chiens en liberté, ce qui m'aurait obligée à porter Mimi. Me vint alors l'idée d'aller voir où menait la rue qui est perpendiculaire à celle de mon amie l'Ange Aérien. Je me doutais qu'elle s'arrêtait à la grande maison érigée sur l'escarpement rocheux, mais ce que j'ignorais, c'est que j'allais trouver en contrebas une ancienne piste recouverte parfois de lichen, parfois de sable fin. De l'endroit émanait une telle paix, que Mimi et moi décidâmes de suivre le sentier qui ne semblait fréquenté d'aucun quadrupède menaçant, VTT bruyant ou bipède gênant.


J'en profitai pour prendre des photos, beaucoup de photos. En voici quelques unes:












































Dorénavant, ce sera notre repaire secret à Mimi et moi, mais chuuuutttt! C'est un secret!

dimanche 5 juin 2011

Randonnée au nord du 55e parallèle ...


Hier matin, lorsque Mimi et moi sommes sorties pour la première fois, c'est un soleil éclatant qui nous accueillit. Pas besoin d'enfiler mon manteau, d'en relever le capuchon ou de m'abriter du vent pendant que mademoiselle faisait ce qu'elle avait à faire: l'été était là.

Le ciel d'un bleu pur présageait une magnifique journée. Et ça tombait bien, car mon amie Fitzsou m'avait conviée à une randonnée qui devait nous mener à la marina, un trajet de presque 1 heure à pied et à pattes, car, bien sûr, Mimi était de la partie.

Le vent qui avait fait la grasse matinée se leva dès que nous prîmes la route. Malgré les nuages de poussière qui nous enveloppaient lorsque les nombreux véhicules passaient, nous pûmes garder un bon rythme, zigzaguant sur la surface parfois dure, parfois sablonneuse, selon la vitesse et la courtoisie des conducteurs qui venaient en sens inverse. Si plusieurs ralentissaient à notre rencontre et déviaient un peu leur trajectoire, d'autres nous frôlaient avec insouciance.

Les pentes ascendantes et le vent de face ne nous empêchèrent pas de jacasser, mais je fus forcée à ralentir la cadence de mes palabres lorsque Mimi montra des signes d'essoufflement et que je dus la porter.

Puis, au bout d'environ 4 kilomètres, le bleu du ciel se fondit dans celui de la rivière Koksoak, pas très loin de l'endroit où, le 25 août 1811, les frères Kohlmeister et Kmock débarquèrent dans le but de convertir au christianisme les "Esquimaux" qui avaient établi leur campement sur la rive est du grand cours d'eau, en aval du village actuel de Kuujjuaq.




Dans la quiétude de la marina encore assoupie et entourée de glace, mes amies et moi prîmes le temps de nous désaltérer et de profiter des chauds rayons du soleil, en admirant ce tableau unique dessiné juste pour nous.







Merci mon Ange pour cette vivifiante excursion!