jeudi 31 décembre 2009

5, 4, 3, 2, 1... Bonne Année!

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Il est 23h04 et je viens à peine de revenir de Ste-Adèle. Après un délicieux souper chez Nicole et Gilles, je leur ai confié Grande Soeur et Bôf-Adoré en leur souhaitant un bon début d'année en même temps qu'une bonne nuit.
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Sur la 117, la circulation était fluide. Devant moi, les montagnes éclairées faisaient la fête, insouciantes et exubérantes sous la neige fine qui leur tombait dessus.
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Assise devant l'écran de mon portable, j'écris ces quelques lignes en clavardant par intermittence avec deux internautes qui, le temps d'un instant, troquent leur solitude contre quelques mots gentils et une présence au bout de leur clavier.
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Cette nuit sera celle de la fin et du commencement. Celle des souvenirs et des souhaits. Des constats et des rêves... Celle où rien n'est impossible, où on peut redessiner sa vie, mettre de la couleur dans ses projets et oser désirer tout ce qui, alors, nous semblait interdit...
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À quoi rêvez-vous? Que désirez-vous que vous n'avez pas encore? Quels sont les voeux que vous aimeriez réaliser si je vous en octroyais trois?
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Cette nuit, tout est permis, ces trois voeux, je vous les accorde...
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mardi 29 décembre 2009

Entre Noël et le Jour de l'An ...


Noël est déjà du passé et le Jour de l’An, à venir.

Depuis le 24 décembre, le temps s’est figé et ne s’écoule que tout doucement, au rythme des confidences, des longues discussions, des rêves dévoilés et des fous rires spontanés. Emma est repartie avec, dans ses bagages, des souvenirs de la messe à laquelle nous avons assisté, des boutiques que nous avons visitées, des paninis de la Brûlerie que nous avons partagés et des soirées à se chauffer les pieds devant un feu allumé dans mon foyer.

En fin d’après-midi, ce sont Grande-Sœur et Bôf-Adoré qui ont pris le relais et qui occuperont la chambre d’ami pendant deux des trois semaines qu’ils passeront au Québec. En compagnie de mes Anglais, nous ferons probablement la tournée des galeries d’art du coin, irons manger à de bonnes tables et siroter un café chez l’incontournable torréfacteur. La veille du Premier de l'an, ce sera à Ste-Adèle, chez Gilles et Nicole, que nous ferons nos adieux à 2009 et que nous souhaiterons la bienvenue à 2010.

Tout à l’heure, pendant que je coupais les légumes destinés à la soupe qui allait accueillir mes visiteurs, je me demandais quels seraient les vœux que j’allais offrir lorsque sonneraient les douze coups de minuit le 31 décembre.

Je souhaiterai, bien sûr, de la santé, beaucoup de bonheur, une foule de petites et grandes joies pour égayer le quotidien, la paix, celle du cœur et celle de l’âme et de l’argent, puisqu’il en faut un minimum pour que son manque ne nous gâche pas la vie. Et je terminerai par le plus précieux des vœux: l’amour. Celui qu’on reçoit de ses parents et de sa fratrie, celui que donnent les amis et parfois même des collègues, celui de la personne qui partage sa vie et, le cas échéant, de ses enfants. Sans oublier le plus rare: l’amour de soi. Celui qui fait éclore le bonheur et le rend contagieux, et qui donne à la vie un tel éclat, qu’il éclabousse tout autour de soi.

À chacun de vous, je souhaite une très bonne nouvelle année. Puisse 2010 vous apporter du bonheur à profusion, vous garder en bonne santé, vous fournir tout l’argent dont vous aurez besoin et vous envelopper d’amour, le vôtre et celui des autres.

Sally Fée

jeudi 24 décembre 2009

Fée-rique Noël!

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Que vous soyez d'ici ou d'ailleurs, de l'Abitibi, des Laurentides ou de la région de Québec. Que vous habitiez Kuujjuaq, l'Estrie, le Saguenay ou la Côte Nord. Si un océan nous sépare parce que vous vivez en Angleterre, en France ou dans la République Tchèque. Si votre royaume est celui de Vancouver, de Saint-Pierre et Miquelon ou de l'Outaouais. Ou que votre vie se déroule plus près, à Montréal et sur ses rives nord et sud. Que votre présence dans mes Contes de Fée soit le fruit du hasard ou celui du plaisir. Que vous soyez simple terrien, magicien ou sorcière, une consoeur fée ou un ange, à chacun et chacune de vous, j'aimerais souhaiter le plus beau des Noël.
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Puisse la nouvelle année qui s'annonce être une source inépuisable de bonheur et d'amour. Que la santé et la paix vous accompagnent. Que votre coeur s'ouvre à ceux qui vous entourent et à ceux qui croiseront votre chemin.
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Joyeux, joyeux Noël!!!

mardi 22 décembre 2009

C'est pas de la tarte ...


Alors que nous commencions à dresser la table pour le souper et que les pommes de terre étaient presque cuites, ma mère sortait la farine, une livre de Tenderflake, son rouleau à pâte et confectionnait deux tartes en moins de temps qu’il ne le fallait pour le dire. Parfois aux pommes, d’autres fois aux raisins, mais plus souvent aux framboises, aux fraises ou aux bleuets dont le congélateur était toujours garni.

Moi, le seul dessert que je réussis, c’est la salade de fruits. J’ai pourtant tenté de cuisiner maintes fois des gâteaux, des muffins ou encore des biscuits, mais ils sont toujours soit trop cuits, soit pâteux de ne pas l’avoir été suffisamment.

Néanmoins, Noël arrive et, avec lui, Emma qui ne refuse jamais une bouchée sucrée et, un peu plus tard, Grande Sœur et Bôf-Adoré qui, à l’heure du thé, aiment bien avoir quelque chose pour l’accompagner.

J’avais donc deux excellentes raisons pour passer outre mes piètres talents de pâtissière et, cet après-midi, coûte que coûte, pour ne pas dire goûte que goûte, je me mis à la tâche… Méthodique, je commençai par déposer tous les ingrédients sur l’îlot de la cuisine, comme le font les pros dans les émissions culinaires. Ne manquaient que la caméra et … l’aptitude.

En suivant scrupuleusement les instructions, je décollai les rabats de la boite, en sortis un sachet dont je découpai l’extrémité supérieure avant de vider le contenu dans un bol à mélanger. Jusque-là, tout allait bien. Mais, comme je l’appris un peu plus tard, la suite n’allait pas être du gâteau.

Avec une certaine Fée-brilité et comme indiqué sur le carton, je versai, une à une, quelques cuillères à soupe d’eau sur la matière blanche et grumeleuse, en prenant soin de bien mélanger entre chacun des ajouts. Bien avant d’avoir épuisé les 90 à 105 ml prescrits, j’obtins une substance assez homogène et juste assez collante, qu’il me fallut ensuite tripoter jusqu’à l’obtention d’une boule élastique.
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L’étape suivante, qui consistait à séparer la boule en deux boulettes égales, n’était que de la poudre aux yeux visant à me faire croire que la suite se ferait les doigts dans le nez. Et croyez-moi, ce ne fut pas le cas. En effet, malgré toutes mes tentatives, la fameuse petite boulette rejeta l’idée de se faire aplatir par mon rouleau jusqu'à devenir une belle grande galette ronde et uniforme. Refusant de me laisser abattre par cette abaisse, je déposai dans des assiettes d’aluminium mes polygones de pâte et comblai les vides avec des retailles. Ici, mon expérience en rapiéçage me fut drôlement utile.

Ainsi passa mon après-midi, entre le fourneau et le rouleau à pâte, à cuisiner pour ceux qui partageront mes repas des Fêtes et à fredonner les chants de Noël que la radio diffusait. Comme j'ai, malgré tout, plutôt bien travaillé, j’imiterai Zoreilles en vous présentant mes réalisations :

Au fond : deux pâtés au saumon. Devant à gauche : une tarte aux bleuets et à droite, aux framboises. Dans le petit moule au centre, c’était une queue de cochon roulée faite avec les retailles des tartes. C’était …


lundi 21 décembre 2009

samedi 19 décembre 2009

Abies Fraseri…


De tous les parfums, c’est celui que j’aime le plus. Je le préfère à la lavande, à celui des roses et même au # 5 de Chanel. Ses effluves me font tourner la tête, m’amènent dans les contrées lointaines et parfois profondément enfouies de ma mémoire olfactive. Son odeur dessine au crayon vert des images surgies de mon enfance ou encore, me rappelle cet émoi fugitif depuis longtemps oublié.

Son parfum est celui de la forêt sous la neige de décembre, du salon chez mes parents lorsqu’on déposait à ses pieds des trésors et aussi celui dans lequel, parfois, je me plonge après en avoir emprunté l’essence.

Ce soir il est là devant moi, exhalant son enivrante fragrance et me suppliant muettement de le libérer des entraves qui l’empêchent de me dévoiler ses splendeurs.
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Comment te résister, roi des forêts, quand j’aime tant ta verdure?
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jeudi 17 décembre 2009

Panique transatlantique, la suite ...

Cet après-midi, en panne de contrats, je ne l'étais heureusement pas en imagination, à l'instar de Marie-Clodine qui, tout comme moi, bûchait sur son examen en création littéraire.
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Voici donc la suite de l'histoire que je soumettrai à ma correctrice, laquelle se poursuivra à l'examen 4 (l'histoire, pas la correctrice). Quant à ce dernier, j'en ai bien peur, il devra attendre en 2010, tout comme vous.
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Module 3, examen 3: Panique transatlantique (la suite ...):
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Une lueur blafarde nimbait l’horizon et l’astre solaire semblait hésiter entre se hisser dans le ciel et disparaître derrière le pic rocheux. Autour d’un engin aux ailes fines et surmonté d’un grand cylindre à l’extrémité effilé, s’activait un groupe d’individus hétéroclites. Leur haleine s’échappait en petits nuages de condensation qui s’élevaient dans la nuit polaire. Leurs pas pressés faisaient crisser la neige et de temps à autre des rires fusaient, aussitôt absorbés par l’immensité glacée.

Après des heures d’un travail ardu et exigeant, il sembla que tout avait été accompli : le chargement était complété, le plein de carburant fait et les vérifications d’usage, effectuées. Sur un signe du chef des opérations, deux hommes refermèrent l’imposante porte de l’appareil tandis qu’à l’intérieur, un troisième enclenchait le système de verrouillage. Soudain le ciel parut s’enflammer et d’immenses voiles lumineux se mirent à onduler langoureusement, tantôt verts, tantôt rouges tandis que les hommes, fascinés, levaient la tête pour se recueillir devant cette mise en scène digne des Dieux.

Tout à coup, les arrachant à leur contemplation, une porte du long bâtiment en bois s’ouvrit derrière eux, dessinant un rectangle argenté sur la neige. Les hommes se retournèrent et virent un personnage de forte stature se diriger vers eux à grandes foulées. Des hourras retentirent pour accueillir le joyeux drille engoncé jusqu’aux oreilles dans une parka à la couleur improbable. L’individu s’avança, les saluant, serrant les mains et distribuant des remerciements à chacun. D’une agilité étonnante malgré sa corpulence, il sauta à bord de l’engin puis, de sa main gantée, il poussa un bouton et abaissa une petite manette. Aussitôt, un halo blanc enveloppa le fuselage et un doux sifflement se fit entendre; sous la poussée du moteur, les skis se mirent à glisser sur la neige durcie, lentement d’abord, puis de plus en plus vite. En le voyant s’éloigner au bout du sentier balisé d’épinettes malingres, les hommes soupirèrent de soulagement. L’appareil prit de l’altitude et s’éloigna dans la nuit noire. Ce ne fut que lorsque les feux de position eurent complètement disparu qu’ils envisagèrent de rentrer au chaud, heureux du travail accompli.

Dans la grande bâtisse, tout était calme. Cependant, on pouvait entendre une rumeur provenant de la cuisine où régnait un joyeux remue-ménage. On s’y affairait, entrechoquant des casseroles et enfournant d’immenses rôtissoires qui bientôt répandraient d’alléchants fumets. Une femme rondelette, coiffée d’un chapeau de chef, donnait des ordres à une dizaine de marmitons empressés qui couraient à droite et à gauche. De temps à autre, des rires éclataient ou encore une voix s’élevait pour réclamer l’Économe, une passoire ou pour taquiner les novices qui, bon enfant, prenaient les plaisanteries avec un grain de sel.

La femme souriait et passait de l’un à l’autre pour rectifier l’assaisonnement, conseiller et féliciter son armée de cuistots. Il y avait beaucoup à faire et chacun travaillait d'arrache-pied afin que tout soit prêt pour le grand banquet qui allait être donné dans moins de cinq heures.

Pendant ce temps, les hommes qui avaient travaillé toute la journée dans le froid glacial, retiraient leurs vêtements pailletés de givre et n'avaient qu'une seule envie: se précipiter sous la douche et laisser l’eau chaude détendre leurs muscles fatigués, après quoi ils se glisseraient sous leur édredon. Fourbus, ils sombrèrent dans un sommeil sans rêves et n’entendirent pas l’horloge du grand salon sonner 21h.

Alors que les étoiles s’allumaient une à une dans le firmament et que la majorité des occupants dormait à poings fermés, dans l’aile sud du dortoir un jeune homme éveillé scrutait le plafond. Sans trop savoir pourquoi, il n’arrivait pas à fermer l’œil. Pourtant, il tombait de fatigue, mais quelque chose le préoccupait. Il lui semblait que c’était important, qu’un détail lui échappait. Il se tourna sur le côté et fit défiler les événements de la journée, laquelle avait été fort occupée. Soudain, il bondit de son lit, horrifié!

L’horloge indiquait 21h30. Il y avait près d’une heure maintenant que l’appareil et sa lourde cargaison avaient décollé. Affolé, il s’habilla en vitesse et courut à l’autre extrémité du couloir et tambourina à une porte. Un petit homme hagard, les yeux bouffis de sommeil, vint lui ouvrir. Peu de mots suffirent pour résumer la situation et sans hésiter ils dévalèrent l’escalier, enfilèrent à la hâte des vêtements chauds et se ruèrent dans la nuit noire.

mardi 15 décembre 2009

Tomber à plat ...


Mes préparatifs des Fêtes avançaient drôlement bien! J’avais rédigé mes dernières cartes de Noël et il ne me restait qu’à aller les déposer au bureau de Poste. Puis, hier, j’avais profité d’une incursion au centre-ville pour m’acheter deux cadeaux de Noël. Au retour, je m’étais empressée de les emballer, les yeux fermés. Si je me souviens qu’il s’agit de romans, un en anglais et l’autre en français, j’en ai oublié les titres et le résumé. J’adore les surprises!

Mes menus du Jour de l’An étaient affichés sur le frigo depuis une semaine. Il m’avait fallu tenir compte qu’il y aurait, durant la période des Fêtes, plus de carnivores que de végétariens autour de ma table. J’avais réussi à trouver des marchands spécialisés dans la fabrication de mets haut de gamme comme des tourtières, des pâtés au poulet et autres plats à base de viande. Décidément, ça se passait bien.

Pour loger tout ce beau monde qui allait débarquer chez moi les 29 et 30 décembre, il me manquait une couche confortable et j’avais commencé à faire des recherches sur internet pour trouver un magasin de meubles pas trop loin de chez moi, espérant dénicher un divan-lit compact ou un futon abordable. Quant aux draps, j'aurais eu honte d'obliger mes invités à dormir entre mes vieux trucs en flanellette! Heureusement, mon amie Claudine avait sauvé ma réputation en achetant pour moi deux ensembles en percale qui étaient en solde à la boutique où elle travaille. Je l’avais échappé belle!

Dans mon salon se trouve un foyer surplombé d’un large manteau de cheminée. J’avais imaginé y suspendre dix jolis bas de Noël tout bossus de contenir des petits présents et des babioles pour les miens. Par conséquent, la semaine dernière je m’étais mise au travail : après avoir dessiné un patron, j’avais taillé une série de bas dans une magnifique tapisserie. Je voyais déjà la scène : Frérot allumait un feu avec le bois qu’il avait prélevé de sa réserve, dont il avait rempli sa remorque, pendant qu’au dessus de sa tête, les bas dodus attendaient l’heure de se faire dépouiller. Je songeais déjà aux jolies photos que j’allais prendre!

Pour le repas de la veille du Jour de l’An, je désirais que ma table soit particulièrement invitante, et j’avais en tête un projet pour fabriquer des marques-places. Quant à la nappe, je la voulais blanche, même si elle risquait de ne pas le demeurer longtemps. C’est ainsi qu’hier, en revenant du centre-ville, j’avais confectionné deux nappes assez longues pour couvrir ma table une fois ses deux panneaux ajoutés. Puis, dans le même tissu, j’avais taillé plusieurs serviettes; pour une fois que j’allais recevoir toute ma famille, je n’allais quand même pas utiliser celles de papier!
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Je venais tout juste de repasser la trente-deuxième serviette pour bien aplatir l’étroit ourlet que j’avais fait tout le tour, lorsque le téléphone sonna.

- Salut Soeurette!

- Hé! Salut Frérot!

- Je t’appelle parce qu’il arrive quelque chose, mais c’est rien de grave…

- Ha! oui? De pas grave?

- Ouin, mais c’est un peu plate par contre…

- Plate?

- Ouin… Maman m’a dit qu’elle se sentait trop fatiguée pour aller chez toi aux Fêtes…

- …

- … et si Maman reste ici, je veux pas la laisser toute seule…

- …

- donc, on n’ira pas chez toi au Jour de l’An.

- C’est pas vrai? Zut alors … mais bon, t’as raison, c’est pas grave, mais c’est plate en sapristi, vraiment plate...

Je m’empressai ensuite de téléphoner à Grand Frère qui m’avait laissé imaginer qu’il pourrait peut-être envisager se joindre à nous le 1er janvier, afin de l’informer du revirement.

- Allo Grand Frère!

- Allo Soeurette!

- J’espère que tes billets d’avion ne sont pas réservés parce que Maman ne se sent pas suffisamment en forme pour sortir de chez elle au Jour de l’An.

- Non, finalement, Pamoureuse et moi, on n’aurait pas pu y aller…

- Ah, bon, c’est pas grave…

Quant à Grande Sœur et Bôf-Adoré, ils avaient déjà réservé leur billet et atterriront à Montréal à la fin de décembre. Nous passerons donc le Jour de l’An ensemble, tous les trois.
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D’accord, de n’avoir pu être tous réunis après 16 ans d’éloignement, ce n’est pas si grave. N’empêche, je trouve ça plate, vraiment plate…

dimanche 13 décembre 2009

Un temps pour l'amour ...


« Ah ! Que l'amour est volatile. » Écrivait ma Belle Amie après m’avoir annoncé qu’elle venait de quitter son conjoint dont elle partageait l’existence depuis plus d’un an. Presque au même instant, plus au nord, une autre amie me confiait que le hasard l’avait conduite à son bistrot préféré au moment où se trouvait l’homme charmant qu’elle avait remarqué il y a plusieurs mois et, qu'enfin, ils avaient échangé quelques mots.

Autour de moi, les amours se font et se défont au rythme des rencontres, des désenchantements, des affinités ou des incompatibilités. On dit que les couples ne durent pas et qu'ils se séparent au moindre orage. Je crois plutôt qu’on a tendance, bien souvent, à se lancer tête première dans une relation.

Tous connaissent le scénario pour en avoir été le spectateur ou, pire, le comédien : Un gars rencontre une fille, ils passent la nuit ensemble et, avant que la semaine ne soit terminée, soit ils ont emménagé l’un chez l’autre, soit ils se sont juré un amour éternel ou, pire, ont arrêté une date pour leur mariage ou choisi le nom de l’enfant qu’ils s’empresseront de concevoir. Bon, j’exagère, mais à peine…

Misère ! Apprendrons-nous un jour que même le plus foudroyant des coups de foudre risque de n’être qu’un pétard mouillé ? Bien sûr, on peut ressentir instantanément pour l’autre quelque chose de spécial, on peut avoir l’impression qu’il est différent de tous ceux qu’on a rencontrés auparavant, qu’il est unique et tout et tout. N’empêche, est-ce une raison pour brûler les étapes ?

Peut-on connaître vraiment quelqu’un en quelques semaines ? Savoir si, après l’onde de choc qui fait gonfler le cœur et rétrécir le cerveau, il ou elle partage avec nous autre chose qu’une préférence pour le jazz, un penchant pour le Gin et une passion pour la chasse à la perdrix ?

Ne conjuguons-nous pas trop facilement le verbe aimer? Ne confondons-nous pas désir et besoin, attirance et amour ? Est-elle révolue l’époque où hommes et femmes prenaient le temps de se connaître et de se courtiser ? Celui du premier baiser au troisième rendez-vous ? Celui où on avait le temps de découvrir le cœur de l’autre avant de lui offrir son corps?

Non, ma Belle Amie, je ne crois pas que l’amour soit éphémère. Je crois plutôt qu’il est rare. Pour le trouver, il faut de la patience et, pour le reconnaître, de la clairvoyance. Un mirage est si vite arrivé…
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vendredi 11 décembre 2009

Impératif présent ...


Quand on veut aller au bout d’un projet, il faut avoir de la discipline, s’imposer une cadence et tenter de bloquer des périodes dans son agenda et, si rien de cela ne fonctionne, il ne reste qu'une solution: S’acculer soi-même au pied du mur.

Malgré ma paresse bonne volonté, je n’arrivais pas à me replonger dans l’histoire que j’avais débutée dans le cadre de mon examen en création littéraire. Ce n’est pourtant pas qu’elle doive être très longue puisqu’elle devra contenir entre 1000 et 1500 mots seulement. De plus, j’avais déjà en tête le déroulement et un premier jet avait été enregistré sur mon ordinateur. Mais entre une première version et un produit fini, je vous assure qu’il y a tout un monde de corrections, d’ajustements, d’ajouts, de suppressions et de peaufinage. Mais je m’égare…

Ainsi, dans le but non dissimulé de m’obliger à en finir une fois pour toutes avec cette fameuse histoire afin de la présenter à ma correctrice avant que le bon Père Noël ne vienne se faufiler dans ma cheminée, j’ai pensé vous en présenter la première partie. Vous aurez compris que, de cette façon, je serai contrainte de terminer la seconde avant la parution de mon prochain billet dimanche. À moins, bien sûr, que le ciel ne me tombe sur la tête…

Voici les consignes pour cet examen 3 du module 3 :

« Rédigez le début d’une histoire en choisissant de la commencer soit par l’ordre chronologique, soit par le conflit principal. Votre texte devra comporter de 1000 à 1500 mots. Ne vous attardez pas trop sur la description de votre personnage principal. Cela constituera l’objet de la prochaine évaluation. Vous serez entre autres évalué sur le respect de la contrainte imposée, le fond et la forme de votre création. »

Le titre : Panique transatlantique.

Lorsqu’un voyant rouge se mit à clignoter sur le tableau de bord, le pilote perdit sa belle assurance. Sur son visage, le sourire qui l’illuminait se mua en un rictus d’étonnement doublé de la plus vertigineuse des angoisses.

Vivement, l’homme actionna un gros bouton jaune et attendit, en vain, que le témoin passe au vert. Quelques secondes plus tard, il comprit qu’il était réellement dans de mauvais draps; il ne lui restait plus qu’à entamer sa descente en priant pour que ce qui se trouvait sous lui soit propice à un atterrissage d’urgence.

Secoué dans tous les sens, l’homme dut faire appel à toute sa concentration pour réussir la manœuvre délicate qui consistait à poser son engin parmi les congères qui zébraient le paysage accidenté. Le cœur battant à tout rompre, ce n’est qu’une fois son appareil immobilisé qu’il pu respirer à nouveau, tout en marmonnant dans sa barbe de plusieurs jours, qu’il commençait à se faire trop vieux pour de telles acrobaties.

Un coup d’œil à sa montre lui apprit ce qu’il savait déjà : s’il n’arrivait pas à identifier la cause de la panne, il serait irrémédiablement en retard, ce qui constituerait une véritable catastrophe. Coûte que coûte, il devait trouver ce qui n’allait pas et redécoller. Fébrile, l’homme sauta de l’habitacle et brandit le faisceau de sa torche ici et là, cherchant à découvrir ce qui clochait. S’il était l’un des meilleurs pilotes que le ciel ait vu voler, la mécanique représentait un territoire inconnu qu’il n’avait jamais désiré explorer. Cette nuit-là, il sentit qu’il allait le regretter amèrement.

Les aiguilles marquèrent 22h00. Encore une demi-heure et il ne pourrait rattraper le temps perdu. Pour la première fois de sa longue carrière, l’homme ne sut que faire et ce constat l’affligea. Sa mission était de la plus haute importance et il devait l’accomplir. Il n’avait pas le choix.

Le visage défait, il ne pouvait croire qu’il serait contraint d’abdiquer, de déclarer forfait. Sous l’éclairage d’urgence, il remonta dans le cockpit, en proie au désespoir le plus profond. Pendant ce temps, au dessus de sa tête, la voute céleste se donnait en spectacle, insensible aux tourments de ce pauvre bougre échoué au milieu d’un immense et blanc désert.

–Non! Pas ça, pas ça… Murmura-t-il.

C’est alors qu’il entendit, déchirant le silence, un son qu’il reconnut immédiatement. Puis, au loin dans le ciel, il distingua un faible éclat rougeoyant qui grossissait rapidement et se dirigeait droit sur lui.

mercredi 9 décembre 2009

Le monde à l'envers ...


Lorsque le temps me le permet ou que la fatigue me tombe dessus à bras-raccourcis, je m’offre le luxe d’une sieste. Si certains choisissent leur chambre, je préfère de loin le salon. Jules, dès qu’il entend gémir les ressorts de ma causeuse, abandonne sa chaise préférée et vient se blottir contre moi en ronronnant.

Sous le jeté de laine que Céline et Claudine m’ont offert avant que je quitte North Hatley, je ne tarde pas à sombrer dans un sommeil léger, mais réparateur. Avec un peu de chance, le téléphone demeure muet et rien ne vient perturber le repos de la guerrière et de son écuyer.

Quarante-cinq minutes, parfois soixante-quinze, suffisent à recharger mes batteries et à chasser mon atonie passagère. Baignée par la lumière du jour qui entre à pleine fenêtre, j’ouvre lentement les yeux et chaque fois je l’aperçois. Il est là, entouré de ses amis, fidèle à notre rendez-vous.

Le voici, tel qu’il m'apparaît, dans toute sa splendeur.

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mardi 8 décembre 2009

Ma première flamme ...


Ce soir, j'ai allumé mon tout premier feu. N'est-ce pas envoutant, ces flammes qui dansent?

lundi 7 décembre 2009

Coussins d'aires ...


Cette année, il est prévu que je passerai Noël chez moi en compagnie d’une amie, à moins qu’elle ne se laisse apprivoiser par cet homme qu’elle ne connait encore ni des lèvres, ni des dents, qui est séduisant malgré sa moustache, qui semble discret sinon un peu secret et qui, remercions le Ciel, n’a pas les jambes démesurément longues.

Quant au Nouvel An, il en sera tout autrement, car ma maison accueillera Maman et le 2/3 de ma fratrie. Le tiers restant tergiverse encore et ne sait trop s’il envisagerait de sauter dans un avion avec sa Pamoureuse pour passer le Jour de l’An en famille. Après tout, ça ne fait que 8 ans que nous ne nous sommes vus et 16 que nous n’avons été tous réunis. Mais ça, c’est une autre histoire.

Entre temps, je profite de celui qui m’est donné avant ces retrouvailles familiales qui prendront l’allure de pendaison de crémaillère. Comme il ne reste qu’un peu plus de deux semaines avant Noël, je risque à tout moment d’avoir à répondre aux demandes d’une clientèle retardataire et affolée. Ainsi, depuis le week-end dernier, je me consacre à rendre plus confortable mon nid. C’est que, voyez-vous, Grande-Sœur qui aime le confort, prétend que mes fauteuils ne sont pas assez moelleux, pas assez invitants pour qu’on ait envie de s’y enfoncer avec un bon bouquin et une « cup of tea ». Mon esprit de contradiction en prit pour son rhume et je dus admettre qu’elle avait tout à fait raison pour une fois.

Il est vrai que ma mignonne causeuse, dénichée dans une vente-débarras, a encore les ressorts très fermes malgré ses quarante ans bien sonnés. Si son format convient parfaitement au mien pour des siestes d’après-midi, la seule autre position pour laquelle est semble avoir été conçue, est celle du lotus, ce qui ne plait pas à tout le monde. Comme l’écrit
Christian Tikhomiroff: « Dans tous les cas, ce n’est pas du temps perdu, car les bienfaits du lotus pour le dos, toute la sphère ando-abdominale, les énergies vitales (tonicité et durée de vie) et sexuelles sont immenses. Enfin, le lotus est une posture pertinente pour lutter contre les affres du vieillissement du corps, tout le monde est à peu près concerné… ».

Je possède aussi deux
fauteuils Papasan; malgré leurs balafres infligées par deux générations de petits amis aux dents acérées (des chiens et des chats, pas des amoureux…) ils pourraient plaire à Grande-Sœur puisque je les ai achetés après m’être éprise des siens (ses fauteuils, pas ses petits amis). Malheureusement, suite aux dix années d’utilisation intense ou à cause de leur type de rembourrage, si on peut les qualifier de spacieux, les Papasan sont trop profonds pour être confortables et pour donner envie de s’y installer pour bouquiner, pour y cogner des clous ou pour bavarder avec le yogi en vis-à-vis.

Qu’à cela ne tienne, j’ai décidé de remédier à toutes ces lacunes qui faisaient de mon salon, une salle de torture pour les sujets de Sa Majesté. Après des heures et des heures consacrées à tailler, assembler, rembourrer et housser, j’ai obtenu le plus joli et moelleux des résultats : mes deux Papasan, qui ne payaient pas de mine, sont devenus deux nids douillets dont on s’arrachera les faveurs. Quant à la causeuse, elle s’orne maintenant de trois séduisants appâts qui sauront attirer les popotins les plus vétilleux.

Finalement, pour ne pas faire les choses à moitié, j’ai remplacé les coussins carrés des chaises de la salle à manger par des nouveaux, ronds et dodus. Quant aux premiers, passablement usés et tachés, ils eurent droit à une cure de rajeunissement qui les métamorphosa; dorénavant ils pourront garnir le lit de la chambre d’ami, être déposés sur les chaises pliantes qu’il me faudra déployer ou encore servir de coussins de sol lorsque Frérot, avec le bois qu’il aura apporté d’Amos, allumera un feu de joie dans le foyer du salon.
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Notez que, dès janvier, ceux et celles qui désirent apprendre les rudiments de la couture, pourront s'inscrire à des cours (privés ou en groupe de 2 à 4) qui seront dispensés à mon atelier. N'hésitez pas à me contacter si vous voulez obtenir plus d'information.

samedi 5 décembre 2009

Le rendez-vous manqué...


Il était écrit que nous ne nous verrions pas. Pour commencer, je faillis oublier notre rendez-vous. Absorbée par la confection de coussins destinés aux chaises de la salle à manger, ce n’est qu’à la dernière minute que je me rendis compte que j’allais être en retard. Je n’eus que le temps d’enfiler mon manteau et d’attraper mes mitaines neuves en faux mouton avant de me mettre en route. En empruntant l’avenue qui menait à la Principale où nous devions nous rencontrer, je hâtai le pas, Fée-brile. Malgré mes craintes, j’arrivai dix minutes d’avance et je me postai au coin de la rue pour guetter son arrivée. Il était 17h50.

Le temps passa et moi je l’occupai à observer les badauds qui, en ce samedi soir, se faisaient nombreux. Bientôt une foule bigarrée envahit les trottoirs et à voir les mines réjouies, ça se sentait que le Père Noël n’allait pas tarder. La ville avait revêtu ses habits des Fêtes et les commerçants firent sans doute des affaires d’or. Pendant que j’attendais, j’examinais ceux qui déambulaient, souvent deux par deux, parfois en groupe. Il y avait des couples et des petites familles, des gens pressés qui slalomaient entre les flâneurs et d’autres qui prenaient leur temps. Je vis également un clown, un renne au nez qui clignotait, un immense poulet et des chiens, beaucoup de chiens. Des petits emmitouflés et portés par leur maître, des gros tout nus qui tiraient sur leur laisse, un labernois enthousiaste et amical ainsi qu’un charmant golden retriever carillonnant sous les nombreuses clochettes de son harnais.

Puis l’attente se prolongea. Le froid s’insinua sous mon manteau, au bout de mes orteils et dans mes mitaines d’imitation. Mais il n’arrivait toujours pas. Patiente, je persévérai en me retenant de demander l’heure aux passants. Soudain, j’entendis une rumeur au loin et je me mis à souhaiter ardemment qu’il arrive, qu’il soit enfin là. Plus d’une fois, je crus reconnaître sa silhouette parmi la foule qui se pressait. Hélas, ce n’était qu’illusion. Il faisait de plus en plus froid et mes pieds, sur le béton, menaçaient de devenir aussi durs que lui. Pourtant, les minutes continuèrent de s’égrener et lui, de se faire attendre.

Après plus d’une heure, j’en eus assez. Assez de sentir le froid me mordre les extrémités, d’avoir les doigts gourds, le nez gelé et surtout … d’espérer qu’il daigne apparaître. Alors je quittai mon poste d’observation et revint chez moi d’un pas énergique pour chasser l’engourdissement qui avait gagné mon corps transi.

Je dois l’accepter; il était écrit que je ne verrais pas le Père Noël cette année. Sa parade s’ébranla vers 18h00, lentement, et n’arriva à ma hauteur qu’à 18h30. Je vis des danseurs, une fanfare, quelques anges, des lutins et autres personnages, mais le char du bon bonhomme, le dernier, était encore très loin lorsque le froid eut raison de ma patience. J’aurais pourtant tellement aimé le prendre en photo comme je le fis pour ceux qui le précédèrent. Bon, vous direz peut-être qu’il faudra que je pratique l’art de prendre des photos la nuit? N’empêche, ne sont-elles pas jolies ces euh… enfin, ces lumières. À moins que ce ne soient des étoiles filantes?
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D’accord, il n’y eut pas que le rendez-vous qui fut manqué…








jeudi 3 décembre 2009

Douche froide ...


J’étais encore sous la couette lorsque le téléphone sonna; mon réveil m'indiqua qu'il n'était que 7h30. Au bout du fil, un homme m’apprit que celui dont j’espérais la visite à 10h30, allait être chez moi deux heures plus tôt. Je n’avais pas une minute à perdre! Je m’habillai en vitesse, escamotai mes exercices d’étirement et tentai de faire disparaître les faux plis que la nuit avait laissés sur mon visage. À 8h30 pile, un tout jeune homme, ma foi assez charmant, sonna à ma porte.

J’essaie de ne pas me fier qu’aux apparences, mais je l’avoue, en l’apercevant, je l’ai tout de suite soupçonné d’être inexpérimenté et j’ai craint qu’il ne soit à la hauteur de mes attentes. Malgré sa manifeste timidité, il ne se fit pas prier pour me suivre et je le guidai jusqu’à la chambre de Jules.

Le reste alla très vite. J’ouvris une trappe dissimulée sous un tapis et, l’un après l’autre, nous nous faufilâmes dans l’ouverture. Puis accroupis, il nous fallut parcourir une distance d’une vingtaine de pieds qui nous amena jusqu’au milieu de la maison. Dans la pénombre qu’éclairait faiblement une ampoule nue, l’atmosphère devint soudainement saturée… d’humidité.

Et là, quoiqu’il s’y attendait un peu, je lui fis part du désir qui me tenaillait depuis de trop nombreuses heures… qu’il répare sans tarder la rupture de la conduite d’eau chaude qui, la veille, m’avait valu, une douche froide. Vraiment très froide.


PS : À Marie-Clodine : je suis inscrite au cours de création littéraire de l’IFP. Vous trouverez, dans mon profil, mon adresse courriel. Au plaisir d’échanger!

mardi 1 décembre 2009

Des-pressions économiques ...


Lorsque ma Jéromienne me téléphona pour m’annoncer qu’elle allait passer à mon atelier afin de me confier l’ajustement de son chemisier, j’étais à genou sur le plancher, entourée de végétaux desséchés et de sacs-cadeaux remplis de sable.

Je profitais du calme qui, espérons-le, précédera la tempête de contrats qui finira peut-être par s’abattre sur moi avant Noël. La semaine dernière, avec la neige qui tardait, les boutiques de la rue Principale étaient vides et les «madames» derrière leur comptoir avaient la mine aussi longue qu’un crépuscule d’automne en temps de disette. Est-ce que la récession est déjà assez loin dans la mémoire collective pour qu’avec ces premiers flocons annonciateurs de parties des Fêtes, résonnent à nouveau les tiroirs caisse? Je le souhaite, comme j’aimerais que tous les pantalons qui se vendront soient trop longs, les pinces des chemisiers pas assez profondes et les épaules des vestons, trop larges.

Entre temps, si ma jolie, pour ne pas dire très mignonne, pancarte attire le regard de quelques clients potentiels qui habitent mon quartier, mon annonce dans le journal n’a pas le même succès. Quant aux centaines de cartes professionnelles déposées dans presque toutes les boutiques du centre-ville, elles n’ont encore donné aucun résultat. Je ne désespère pas, mais bon, il serait temps que ça bouge un peu, non?

Ainsi, en attendant la cohue de clients qui s’arracheront mes vêtements services, je prends un plaisir fou à bricoler mes décorations de Noël. Après les couronnes de la semaine dernière, je me suis demandé ce que je pourrais ajouter à l’extérieur qui, tout en étant original, respecterait mon budget. Et de combien il était ce budget? Euh, d’environ 2000 … sous. Comment? Vous trouvez que ce n’est pas beaucoup? Moi non plus et c’est tant mieux! Pourquoi? Oh! Vous en posez des questions ce soir! Parce que cela me permit d’utiliser deux ingrédients qui abondent littéralement. Lesquels? Les plantes de mon jardin et … mon imagination qui, contrairement à l’économie, ne connaît pas de marasme.

Nature morte avant sa seconde vie.

Avec des retailles, j'ai confectionné des enveloppes de tissu à l'intérieur desquelles j'ai inséré des grands sacs de plastique remplis de bourrure. Cette photo est cliquable.

Ma couronne verte, sur ma porte de la même couleur, passait inaperçue. J'ai récupéré la boite d'un siège de toilette (qui n'est toujours pas installé), l'ai décollée et tournée de l'autre côté de façon à ne plus voir les inscriptions. Une fois remontée, garnie d'un ruban (magasin à $1) et de pommes de pin, on oublie tout à fait ce qu'il y avait à l'intérieur!

dimanche 29 novembre 2009

Gagner du temps ...



Tout à l’heure, j’essayais de me rappeler depuis combien d’années je n’avais pas eu du temps à dilapider comme d’autres, de l’argent. Par là, je n’entends pas la possibilité de choisir, pour une journée ou deux, de reporter des tâches jusqu’au lendemain. Non, ce que je veux dire, c’est d’avoir vraiment du temps pour la simple raison que rien dans les petits travaux à faire, n’est urgent. Malgré ma longue liste de trucs que j’aimerais accomplir un de ces quatre, rien n’est absolument impératif. Bon, disons presque rien. Il y a bien les fenêtres du solarium que j’aimerais laver puis, avant Noël, deux nappes à confectionner. Sinon, le placard de l’entrée pourra bien n’être repeint qu’au printemps, l’absence de décoration dans la chambre d’invités ne les empêchera pas de dormir et personne ne se doutera que le rideau de la chambre de Jules ne tient à la tringle que par des épingles au lieu d’une couture.

Ce temps libre est nouveau pour moi car, depuis 1995 alors qu'avec Ex j’avais acquis la petite maison rouge à North Hatley, les travaux s’étaient succédés année après année. Malgré certains qui furent exécutés au fil du temps et plusieurs durant la dernière année, il m’en restait encore beaucoup à faire au moment où je la vendis à Paule.

Dans ma nouvelle maison à Saint-Sauveur, rien de majeur n’était à faire mis à part la peinture intérieure et ce fut fait par une équipe de professionnels sans quoi, ma foi, j’y serais encore. Il n’y a aucun cadrage de fenêtre ou de porte à tailler et à fixer, aucun plancher à sabler et à vernir, aucune isolation à refaire, ni autre rénovation fastidieuse à entreprendre. RIEN mais absolument RIEN n’est à réparer ou à retaper. Vous savez quoi? Cela me fait un peu étrange et j’avoue que je ne suis pas encore habituée à tout ce temps libre. Bien sûr, dès que la clientèle fera le pied de grue devant la porte de mon atelier, il m’en restera moins, mais n’empêche, j’en aurai encore davantage que je n’en ai jamais eu depuis 1995. Cool hein?

Alors, d’ici les prochains mois, entre les ratures que je ferai sur ma liste de choses à faire, je devrais trouver le temps de poursuivre mes études en création littéraire, de tailler mes crayons de couleur, de brancher mon imprimante photo et celui de continuer à venir vous raconter ce qui se passe dans l’univers de mes Contes de Fée.

N’est-ce pas ce qui s’appelle prendre du bon temps?

vendredi 27 novembre 2009

Parlez-moi d'amour ...


Invariablement, lorsque nous nous retrouvons entre copines, la conversation finit par glisser sur LE sujet qui rend intarissable même la plus secrète. Celui dont on ne se lasse jamais, sur lequel il y a toujours à dire et à redire. Celui dont les rêves nous font gravir les plus hauts sommets et nous donne envie de devenir une héroïne adulée.

Comment ça l’argent? Mais vous n’y êtes pas, mais alors pas du tout! C’est de l’amour dont il est question. Celui avec un authentique grand A, un M magique et monumental, un O comme une oasis, un U unique et non utopique et un R résolument romantique et ravissant.

Mes amies célibataires et moi ne manquons pas une occasion de nous vautrer dans d’interminables et délicieux palabres qui finissent immanquablement par l’imagination de scénarios tout aussi exaltés, qu’improbables. Comme des fillettes, nous nous enflammons en dressant la liste des qualités que possédera, sans aucun doute, notre futur amoureux.

Pour l’une, il devra être réservé, l’homme d’une seule femme, avoir ou pas de cheveux, pourvu qu’ils ne soient pas blonds, être intense et intègre, mais ne pas avoir les jambes trop longues (je sais, c’est assez étrange …). Pour une autre, ce devra être un monsieur avec de belles bouclettes poivre et sel, tendre et passionné, aimant communiquer et ayant déjà volé… en tant que pilote, pas comme cambrioleur! Pour celle que je surnomme mon petit volcan, nous imaginons un homme cultivé, curieux, affectueux et complètement fou … d’elle. Quant aux autres, celles qui ont trouvé chaussure à leur pied, elles ne semblent pas trop intéressées qu’on les leur casse avec nos fantasmes d’adolescentes attardées et fleurs bleues.

J’en parlais tout à l’heure avec mon ami Dan: les célibataires ont beau rêver, ouvrir grand les yeux, solliciter la coopération des copains, de la famille et des connaissances, s’inscrire sur des sites de rencontres, joindre les clubs de marche, de bridge ou de bingo, il n’est pas aussi facile qu’on pourrait le croire de troquer son statut de disponible, pour celui d’engagé.

Et dire qu’une fois en couples, la moitié d’entre eux ne parle plus d’amour et ne rêve que de célibat…


mardi 24 novembre 2009

Jeu d'enfant ...


Dans un mois précisément, ce sera la veille de Noël. Chez Frérot, les filles doivent déjà tenter de deviner ce qu’elles recevront en cadeau, et leurs parents se demander ce qu’ils pourront bien leur offrir qu’elles n’ont pas déjà.

Si leur sapin n’est pas encore installé, Lady Dy m’apprenait qu’elle et Frérot avaient commencé à préparer leurs desserts des Fêtes et ce sont huit douzaines de beignes qu’ils ont fait cuire aujourd’hui. J’étais bigrement impressionnée! Alors j’eus une idée qui allait m’éviter de rallonger ma liste de trucs à faire avant Noël: je dis à ma belle-sœur que je ne savais pas comment faire des beignes et que je n’en avais pas mangé depuis plus de vingt ans. Résultat? Elle promit de m’en apporter au Jour de l’An! Je sais, je suis drôlement futée!

Ainsi, pendant qu’à Amos une odeur de friture s’imprégnait dans chaque recoin de la maison de Frérot et de Lady Dy, la mienne se remplissait d’un doux parfum qui me rappelait les balades en forêt que nous faisions, enfants. En effet, ce matin je me suis levée avec une envie de m’amuser. Comme ma liste de tâches à faire ne comprend que des trucs barbants et que le plus excitant est de repeindre ma table de cuisine, je décidai de l’ignorer pour me consacrer à quelque chose de vraiment divertissant. Et j’y passai de délicieuses et longues heures.

Je commençai par regrouper les matières premières que mon généreux jardin m’avait procurées. J’eus besoin d’une pince coupante, d’une autre pointue et, faute de trouver mon sécateur, j’utilisai le ciseau à métal. Il me fallut ensuite plusieurs longueurs de fil de laiton et autant de celui à pêche. Comme base, j’avais trouvé tout ce qu’il me fallait dans le placard de l’entrée. Si j’avais une vague idée de la façon de commencer, pour la suite j’allais devoir improviser. En cours de route, je fis quelques essais plus ou moins convaincants et finalement, je décidai de m’en tenir strictement à ce qui était naturel.
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Pendant que je m’amusais comme une enfant, bien au chaud dans mon atelier, Monsieur-fait-tout était grimpé dans son échelle pour hisser dans le pignon du devant, l’imposante décoration de Noël que Madame Lafleur a laissée dans la remise.

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N’est-ce pas là une journée couronnée de succès?

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dimanche 22 novembre 2009

Pièce de résistance ...


Habituellement, de ma liste de tâches à accomplir, je commence toujours par celle qui me rebute le plus, qui me plaît le moins. Une fois cette corvée exécutée, celles qui restent me paraissent moins pénibles, à la limite, plus faciles.

Malgré cela, depuis des semaines je déroge à ma propre règle en tentant d’ignorer ce qui apparaît en première position de l’impressionnante série de trucs à faire, les uns tout simples, d’autres assommants et quelques-uns vraiment fastidieux.

- Juste ciel! Qu’y a-t-il donc d’écrit tout en haut de cette fichue liste? Se demanderont Grand-Frère, Carmen, Sylvie, l’Insulaire, Isabelle, Diane, Francine et peut-être même Lise, Emma, Zoreilles et le Taximan, mais sûrement pas Grande Soeur, Dan ni Martin.

Ce qu’il y est écrit? Ceci : «Trier et ranger vêtements / chambre».

Oh! Je devine. Vous vous dites qu’il n’y a pas de quoi fouetter un chat ni même téléphoner à sa mère, surtout que la mienne m’a clairement laissé entendre que je devais le faire moins souvent.

Mais ce que vous ignorez, c’est que depuis mon déménagement, mes valises au contenu quasi intact n’avaient pas bougé des commodes où je les avais déposées le 28 septembre dernier. Quant à ces dernières, elles étaient remplies à craquer des sacs de vêtements que j’y avais entassés en quittant North Hatley. Par conséquent, lorsque je désirais un morceau, je devais essayer d’entrouvrir un tiroir sans qu’il ne bascule et, à tâtons, tenter de deviner si c’était bien la laine de tel chandail ou le tissu de telle jupe.

Après quelques semaines, j’en eus assez de chercher à l’aveuglette. C’est ainsi que deux gros sacs quittèrent les tiroirs pour se retrouver par terre au pied de mon lit. Ils furent bientôt rejoints par des paniers à lessive remplis de vêtements venant d’être lavés, par une boite débordant de cintres, trois autres de chaussures et enfin, par une autre très grosse, pleine de choses qui auraient dû être rangées dans la salle de bain si, sur ma liste, cela n’avait pas été écrit tout en bas. N’empêche, cette boite fut diablement pratique, car je pus y déposer le contenu propre des paniers à lessive pour remplir ces derniers de vêtements à laver. À moins que ce ne soit l’inverse? Euh… ce n’était donc pas le nouvel assouplisseur qui donnait cette odeur étrange à mes chaussettes???
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Finalement, il fallut huit semaines à ma patience pour atteindre ses limites et avoir raison de ma procrastination qui, je l’admets, commençait à se dégrader. C’est ainsi qu’hier je surlignai en jaune fluo la première ligne de ma liste des choses à faire ce dimanche.

Je mis trois heures pour trier ce qui n'était plus à ma taille et ranger ce que devais conserver même si je ne l’aimais plus, ce qui était tout juste bon à porter pour faire des travaux de peinture et ce qui allait constituer ma garde-robe pour les prochains mois, que je le veuille ou pas.

Si je suis satisfaite de ma journée? Et comment! D’autant plus que sur ma liste, il ne reste que vingt-cinq choses à faire toutes plus captivantes les unes que les autres, comme laver les fenêtres intérieures, repeindre la penderie de l’entrée, confectionner des housses pour les chaises, installer...

J’y pense, peut-être auriez-vous envie de briser la monotonie de votre quotidien? De vous dépasser? De réaliser quelque chose d’extraordinaire, que dis-je, quelque chose de grand, ma foi, de très grand même (attendez de voir mes fenêtres…)?

Étrange... je sens quelque chose, comme une certaine résistance…

vendredi 20 novembre 2009

Couper le cordon avec des gants blancs...



- J’ai quelque chose à te demander, me dit Maman, hier soir.

- Ah! Oui?

- Oui et je ne sais pas ce que tu vas en penser.

- Ce que j’en penserai?

- Oui et dépendamment de ce que tu vas répondre…

- Allez-y Maman, je suis certaine que peu importe ce que c’est, ça pourra se faire.

- Bon… est-ce que ça te dérangerait de me téléphoner moins souvent?

- … ah! mais bien sûr, répondis-je un peu surprise. Je pourrais appeler aux deux jours et …

- Ou aux trois jours? me coupa Maman.

- … mais oui, pourquoi pas aux trois jours. Et ça ira? Vous ne serez pas inquiète?

- Mais non! répondit ma mère, comme si cette question était complètement farfelue.

C’est ainsi qu’il fut décidé que je ne téléphonerais plus à ma génitrice chaque soir vers 18h00. J’avais pris cette habitude il y a un peu plus d’un an. À cette époque, Maman nous avait fait une peur bleue en ayant un malaise causé par une tension artérielle beaucoup trop élevée. Par conséquent, lorsque Frérot m’annonça qu’il partait à la pêche dans le Nord avec sa petite famille, nous avions cru plus prudent que je téléphone à ma mère chaque jour, ce qui me permettait de vérifier comment elle se portait.

Ainsi, depuis plus de 15 mois, jour après jour je lui pose les mêmes questions sur la température, sur ce qu’elle a fait de sa journée et ce qu’elle a mangé au souper. De mon côté, je lui raconte mon quotidien et, pensant la distraire, lui décris les contrats que j’ai obtenus, les travaux effectués dans la maison. J’ai bien l’impression qu’elle trouvait cela plus assommant que divertissant!

À 83 ans, Maman n’aime pas beaucoup parler au téléphone. De plus, comme elle est foncièrement indépendante, il ne lui vient sans doute pas à l’esprit que ses enfants pourraient se faire du souci pour elle. Je souris en l’imaginant chercher comment me dire, même avec des gants blancs, qu’il était grand temps, à mon âge, que je coupe le cordon…

mercredi 18 novembre 2009

Par où commencer?


- Par le commencement, direz-vous.

D’accord, mais ne trouvez-vous pas que ce soit trop facile? J’ai plutôt envie de commencer par le milieu. Le début viendra ensuite et je terminerai par la fin, bien entendu. Évidemment, je pourrais débuter par la fin, revenir au début qui serait suivi du milieu, ce qui expliquerait la fin du début de l’histoire.

Mais voilà, pour mon examen 3 du module 3 en création littéraire, j’ai la consigne suivante :
Rédiger une histoire en choisissant de la commencer soit par l’ordre chronologique, soit par le conflit principal (lequel se situe souvent au milieu).

Je ne vous cacherai pas que j’ai du mal à m’y mettre. J’avais écrit une dizaine de lignes dans un cahier, quelque part entre mon départ de North Hatley et celui de Saint-Jérôme. Voulant inventer une histoire d’amour pour mon amie l’Ange Aérien, mon récit débutait par la mise en situation suivante :

En pleine forêt, sur un chemin peu fréquenté, une voiture était stationnée et l’occupante, une mince jeune femme aux boucles brunes, ne voyait d’autre solution que de poursuivre à pied. La jauge du réservoir d’essence confirmait la panne sèche et son cellulaire était inutilisable, comme l’indiquait l’écran noir.

La jeune femme, appelons-là, Angélique, se demandait si elle était sur la bonne route. Selon les indications qu’elle avait griffonnées sur un bout de papier, elle devait tourner à gauche immédiatement après avoir aperçu une vieille cabane délabrée au toit peint en bleu. Se pouvait-il qu’elle l’ait manquée? Ou qu’elle ne l’ait pas encore croisée? Et comment diable avait-elle pu oublier de faire le plein en quittant la ville?

Angélique fut tirée de ses réflexions par le bruit d’une voiture qui roulait vers elle.

J’en étais là dans l’ébauche de mon histoire, lorsque je dus me consacrer tout entière à mon déménagement.

Deux mois plus tard, cet examen commence à me hanter et j’aimerais bien le soumettre à ma correctrice avant Noël. Toutefois, mon récit inachevé ne m’enflamme plus autant. Bien sûr, je pourrais l’actualiser et transposer l’aventure dans le Grand Nord, disons à Kuujjuaq. Mais voilà, depuis la première neige tombée au début du mois, j’ai d’avantage d’inspiration pour une histoire de Noël. Alors, la semaine dernière, je me mis au travail et imaginai une saga qui, elle aussi, débutait par le conflit principal.

Mon récit commençait ainsi :

Lorsqu’un voyant rouge, de ceux qui indiquent qu’il se passe quelque chose de très alarmant, se mit à clignoter sur le tableau de bord, le sourire béat de l’homme se mua en un rictus crispé où pouvaient se lire l’étonnement le plus grand et une inquiétude encore plus grande …

L’histoire se poursuit en 250 mots approximativement mais devra en comporter entre 1000 et 1500. Si j’ai déjà une idée du déroulement, il me manque l’élan pour continuer et, à moins d’une autre chute de neige inspirante, j’ai bien l’impression que le voyant continuera à projeter une inquiétante lueur rouge sur le visage blafard du pauvre homme ou encore que la chère Angélique ne saura, qui du braconnier psychopathe, du séduisant médecin ou du mystérieux anachorète, s’amène sur cette route perdue au milieu de nulle part…

Bon, c’est quand même un début…

lundi 16 novembre 2009

Je n'irai plus au Bois ...

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- Parlez-moi de vous.

C’est toujours par cette phrase qu’il m’accueille lorsque nous nous retrouvons. Ses yeux rivés aux miens, il écoute attentivement pendant que je me raconte.

Nous nous sommes rencontrés le mois dernier. On m’avait parlé de lui, de sa gentillesse et de sa grande douceur. Au téléphone, lorsque j’entendis sa voix pour la première fois, je fus conquise par la bonté qui en émanait.

Dès notre premier rendez-vous, j’ai su que le courant passerait entre nous et que nous allions faire un bout de route ensemble. Ce qui m’a séduit chez lui, c’est son calme et la passion qui l’habite. Jamais il n’est brusque et malgré tout, il craint toujours de me blesser.

De tous ceux que j’ai rencontrés, il est le seul qui ait voulu m’aider à y voir plus clair afin que je ne refasse pas les mêmes erreurs. Sans me bousculer ni vouloir me contrôler, il m’a conseillée sur ce que je devais faire, sur ce qu’il valait mieux que j’abandonne et sur ce que je devais éviter à tout prix.

Toutefois, comme je le pressentais et, à vrai dire l’espérais, nous mettrons bientôt fin à ces rencontres. Ce n’est qu’une question de semaines, peut-être même de jours. C’est moi qui, la première, abordai le sujet ce matin:

- Je vous aime beaucoup et c’est un plaisir de passer du temps avec vous, mais puis-je espérer qu’à Noël nous ne nous verrons plus?

Avec un sourire très gentil, mon bon docteur en chiropratique, un jeune homme de 72 ans, m’a annoncé que tout portait à croire qu’après deux autres traitements, il aurait fait tout ce qu’il pouvait pour remettre en place ce que, l’an passé, le sablage de trois planchers de bois avait détraqué.

Avant que je ne quitte son bureau, le docteur Bois a ajouté très doucement que c’était à moi de décider si nous allions nous revoir souvent ou seulement au besoin. Si j’allais terminer le raclage du terrain et déneiger moi-même le stationnement une fois l’hiver venu, ou choisir de laisser là les aiguilles de pin et faire appel à un déneigeur.

Il faut l’admettre, ce cher docteur sait faire flèche de tout bois…
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dimanche 15 novembre 2009

samedi 14 novembre 2009

Sujet d'inquiétude...


C’est connu, les parents s’inquiètent constamment pour leurs enfants. Lorsqu’ils sont des bébés, ils se rongent les sangs à la moindre fièvre, au plus petit bouton. Plus grands, c’est à les voir traverser la rue, grimper aux arbres ou caresser un chien inconnu. Rendus à l’adolescence, ils sont obsédés par leurs fréquentations, la drogue, leurs résultats scolaires mais ne se soucient plus tellement de leurs boutons. On pourrait souhaiter, qu’une fois leur marmaille devenue adulte, les pauvres parents épuisés cesseraient de s’en faire et pourraient enfin dormir sur leurs deux oreilles.

Et bien, il semble que lorsqu’on se reproduit, on est condamné à s’inquiéter pour la vie. C’est ce que j’ai constaté ce soir.

Vers 17h45, j’étais à l’atelier à coudre un bout de tissu pour agrandir la taille du pantalon d’une cliente, lorsque le téléphone sonna. C’était Frérot. Il devait à coup sûr se passer quelque chose d’important car mon frangin, malgré tout son amour pour sa petite grande sœur, ne me téléphone pas très souvent.

- Maman vient de me téléphoner, me dit-il, et elle est inquiète.

- Ah! Oui?

- Oui. Elle a dit que tu devais lui téléphoner hier.

- Ah! Bon… (Ici, je pouvais sembler indifférente, mais la satanée bande de taille était trop courte pour être cousue au pantalon et je tentais de comprendre où j’avais fait l’erreur…)

- Oui, et semblerait que tu l’as pas fait.

La conversation fut brève : son souper était prêt, il m’avait transmis le message et je l’avais rassuré : dans moins de 15 minutes, soit à 18h00 tapant, je téléphonerais à Maman, comme je le fais chaque jour. Enfin, presque chaque jour puisqu'hier, je ne l'ai pas fait. C'est qu'à l'heure où j'appelle habituellement ma mère, on sonna à ma porte; c’était mon amie l’Ange Aérien qui, de retour d’une semaine d’immersion anglaise en Estrie, atterrissait chez moi avant de reprendre la route vers l’Abitibi, ce matin. Une bouteille de vin et tout plein de choses à se raconter plus tard, il n’était plus l’heure de téléphoner à Maman qui se couche plus tôt que celle des poules.

- Allo Maman! Désolée pour hier! Une amie est venue souper et lorsque j’ai regardé l’heure, il était autour de 22h00 et je ne voulais pas vous réveiller en téléphonant si tard.

- Me réveiller? répondit ma mère. J’étais tellement inquiète, que je n’ai pas dormi de la nuit… D’habitude, si tu ne peux pas me téléphoner, tu m’avertis la veille…

Oups…

Décidément, peu importe leur âge, les enfants demeureront toujours des sujets d’inquiétude pour leurs parents.




- Jules? Juuuuuujuuuules!!! Allez, c’est l’heure de rentrer. Il est tard pour des p’tits minous comme toi. Jujuuuuules! Minou-minou-minou…. Viens voir ta maman… Jujules!!!
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jeudi 12 novembre 2009

Un peu de magie avant Noël...


Ce matin, j’ai reçu un second cadeau de Noël de mon ami le Magicien. S’il m’arrive parfois de lui reprocher gentiment d’avoir peu de mémoire, cette fois-ci je n’ai rien dit. Cela n’aurait pas été gentil de l’asticoter pour si peu.

Si le premier me fut livré par la société de la Couronne avec une série de timbres à l’effigie de sa Majesté, le second m’arriva par téléphone, sous la forme d’une consultation en Tarot.

C’était, pour ainsi dire, mon baptême. Si, entre copines il nous arrive parfois de dépoussiérer les Dés de la destinée ou d’étaler la planche illustrée du Gong Hy Phot Tchoy, jamais je ne m’étais fait tirer aux cartes. Et j’en mourrais d’envie, comme je l’avais confié à Martin la semaine dernière. Si sa mémoire a la faculté d’oublier, son oreille n’est pas celle d’un sourd.

J’imagine que vous aimeriez bien apprendre tout ce que Muriel a vu dans mes cartes? Savoir si ma destinée aura pour toile de fond un château en Espagne? Si ma route sera pavée d’or et ma peau d’albâtre couverte de bijoux? Ou encore si elle a vu mon nom écrit en lettres d’argent telle une étoile dans le firmament de la gloire?

Je regrette mais je ne peux rien vous dévoiler.

Oh! Vous êtes déçus!

Bon, d’accord, mais je ne vous divulguerai qu’un ou deux trucs. Ça vous va?

La première chose qu’a vu Muriel en tournant mes cartes, c’est que j’ai la capacité de mener plusieurs choses de front, que je suis une femme appréciée, qui aura toujours l’air jeune et que j’ai le pouvoir de semer la joie autour de moi. Euh… j’avoue que j’ai brodé un peu autour de ses propos, mais pour vrai, elle a dit que j’étais une femme. Ah! Vous voyez!

Comme je crains que vous ne soyez restés sur votre appétit, je peux ajouter un dernier détail qui est une énigme en soi. Dans les cartes, Muriel a vu de l’eau, beaucoup d’eau et ce, à deux reprises. Mais non, il ne s’agit pas de ma piscine, mes petits comiques! Muriel croit plutôt qu’il pourrait s’agir d’un endroit qui me permettrait de me ressourcer et de changer ma façon de voir les choses.

N’est-ce pas un cadeau de Noël tout à fait excitant?

mardi 10 novembre 2009

Se coucher à pas d'heure ...


J’aimerais bien comprendre pourquoi ce n’est qu’à une heure où la plupart d’entre vous avez déjà enfilé votre pyjama, que l’envie me prend d’entreprendre un de mes nombreux projets de décoration ou d’aménagement.

Ce soir, par exemple, j’avais pris la peine de souper plus tôt. Ainsi, je croyais arriver à me glisser sous mes draps à une heure décente et passer un moment agréable en compagnie des personnages de «Anne dans sa maison de rêve». Utopie!

La dernière bouchée de mon sauté de légumes et tofu à peine avalée, j’étais dans l’atelier à recouvrir de peinture argentée une tringle à rideaux laissée ici par madame Lafleur et qui avait déjà eu meilleure mine. La tringle, pas madame Lafleur. Une fois terminé, j’aurais pu simplement remettre le couvercle sur le pot de peinture et retourner à ma lecture. Eh! Non. À la place, je me suis dit que je pourrais en profiter pour repeindre, en argent, les cinq petits encadrements dorés qui ne vont plus du tout avec mon nouveau décor… Ce que je fis.

Si me m’étais arrêtée là, j’aurais pu me coucher relativement tôt. Mais voilà… j’eus tout à coup envie de «voir, juste pour le fun» quel serait l’emplacement idéal des boutons que je désirais, un de ces quatre, fixer sur les armoires de la cuisine. Ceci entraîna cela… et où Anne avait échoué, ma perceuse complètement à plat, réussit. N’empêche, je me mettrai au lit beaucoup trop tard, encore une fois…

Demain, promis, j’essaierai de ne pas oublier l’heure.
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lundi 9 novembre 2009

Bonne fête Lady Dy...

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Joyeux anniversaire à la plus patiente, la plus douce, câline et mère poule. À la plus amoureuse, persévérante et généreuse. Et surtout, à la plus courageuse.
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Bonne fête ma belle-soeur, ma Lady Dy!
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xxx
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dimanche 8 novembre 2009

Récolte d'automne...


Quel magnifique dimanche d’automne! Le soleil, qui s’était levé du bon pied, passa tout son temps à darder ses rayons sur ma vallée, faisant oublier la terne parure pré hivernale de ses montagnes.

Sans contredit, cela aurait été la journée idéale pour déambuler lentement sur la Principale en se laissant séduire par ses vitrines aguicheuses avant d’aller, pour la dernière fois de la saison, siroter un Jour Blanc sur la terrasse de la Brûlerie. Ou encore, pour emprunter le sentier pédestre et se laisser griser par les parfums d’automne de la forêt qu’il traverse, tout en admirant quelques spécimens récalcitrants qui refusent de laisser choir au sol leurs feuilles flétries.

Oui, décidément, c’était la journée parfaite pour profiter de la douce température avant que le thermomètre n’amorce sa chute inéluctable. Et c'est exactement ce que je fis en ce dimanche…

À midi tapant, alors que les cloches de l’église s’élançaient dans un concerto pour quatre voix, j’entrepris de balayer le dessus du muret qui sépare mon terrain de celui de Grande Sœur et de Bôf-Adoré. Après la pluie d’aiguilles qui changea en or le vert de nos jardins, les pierres étaient recouvertes d’un épais bonnet jaune qui avait la manie, au moindre vent, de déborder dans mon stationnement, ce qui, avouons-le, n’était pas très gentil en plus de lui donner un air négligé. Mue par l’énergie du désespoir de l’astre solaire, j’attaquai ensuite le talus devant la maison qui recela une quantité étonnante de débris végétaux, tellement que ma réserve de sacs verts y passa. Vaincue, je décidai de remettre à plus tard le raclage du côté ouest et celui à l’arrière. Il était 15h30.
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C’est courbaturée et menacée d’ampoules, malgré mes gants de travail, que j’allai ranger le râteau et la pelle. Mais avant de rentrer, il me restait encore une chose à faire. Sous le chaud soleil d’automne, accompagnée d’un Jules heureux de sa vie de chat, je redevins la petite fille que j’étais il y a bien longtemps, enfin, pas si longtemps que ça… Si dans les bois entourant la ferme de mes parents ils étaient rares et tout petits, dans mon jardin et celui de Grande Sœur, il y en avait partout où je posais les yeux. Ce fut toute une récolte…


vendredi 6 novembre 2009

De but en blanc ...


Ce matin, à notre réveil, Jules et moi avons découvert le plus joli des panoramas. Chaque branche, chaque tige et chaque brindille était enveloppée d’une écharpe immaculée. Même la clôture qui enclave la piscine s’était vêtue de blanc et faisait la coquette devant un soleil timide.

Pendant que Jules expérimentait la nouvelle sensation de cette étrange substance laiteuse sous ses petites pattes, je parcourais le jardin afin d’immortaliser les jolies images créées par la toute première neige de la saison qui est également la première à tomber sur mon nouvel univers.








J’aurais pu passer la journée le nez à la fenêtre, à admirer le paysage, à contempler les arbres saupoudrés de poussière de diamant, à guetter le souffle du vent qui faisait tourbillonner, en fine poudre blanche, la neige qui s’était déposée pendant la nuit. J’aurais pu, si je ne m’étais fixé un but : celui d’entreprendre la confection des rideaux du salon et de la salle à manger.

Tout commença hier en soirée, où je réussis, non sans quelques contorsions, à fixer les pôles au-dessus des deux fenêtres dont une m’obligea à utiliser ma baguette magique mon ingéniosité pour transformer un assortiment de tringles trop courtes en une, suffisamment longue pour couvrir la largeur de la fenêtre du salon. Il va sans dire qu’après tous ces efforts, la contemplation, même du plus magnifique des tableaux de dame Nature, me semblait nettement moins pertinente que la réalisation des rideaux.
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C’est ainsi qu’après avoir terminé un petit contrat débuté la veille, je taillai six panneaux de tissu mesurant 250 centimètres chacun. Malgré les quarante-huit mètres de bordures et d’ourlets qu’il me faudra coudre et les imprévus qui risquent de survenir, j’espère en avoir terminé dimanche. Du moins, c’est mon but, car entre nous, plus d’un mois après mon déménagement, il me tarde de voir mes fenêtres habillées de blanc.
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PS: Certaines photos sont "cliquables", cool n'est-ce pas?
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mercredi 4 novembre 2009

Anne et moi ...


Pour avoir fait sa connaissance il y a de cela fort longtemps, je croyais savoir qui elle était. Pourtant, je ne connaissais qu’une petite partie de sa vie et, je m’en confesse, avec le temps mon esprit en avait gommé de grands pans. Il en est parfois ainsi lorsque nos chemins, après s’être croisés, se séparent pendant de longues années.

Avant qu’elle ne réapparaisse, j’avais oublié à quel point nous nous ressemblions. Comme elle, mon imagination est fertile ce qui, enfant, m’amena à construire mille et un châteaux sur la «montagne» qui séparait les terres d’oncle Ernest de celle de Ti-Pierre Beaupré. À imaginer, dans la talle d’aulnes qui poussait près de la source, des pays inconnus où poussaient d’étranges fruits ressemblant aux groseilles et aux gadelles. À suivre les sentiers tracés par nos vaches à travers les bois et, en débouchant sur une clairière, rêver d’y creuser un abri comme celui de mon héros, Robin des Bois.

Comme Anne, les arbres me fascinent, moi aussi. Tout au long de mon enfance et de mon adolescence, malgré le même itinéraire emprunté par l’autobus scolaire jour après jour, je ne me lassais pas d’admirer l’abord des routes où poussaient de squelettiques épinettes, des bouleaux immaculés et des trembles qui, au moindre prétexte, agitaient leurs petites feuilles rondes. Les yeux rivés à la fenêtre, je préférais mes rêveries aux babillages de mes compagnons de banc.

Si Anne était romantique, je l’étais tout autant et, la nuit venue avant de m’endormir, j’inventais de délicieuses histoires dont j’étais l’héroïne. En posant ma tête sur l’oreiller, j’étalais mes cheveux de chaque côté de mon visage puis je croisais les mains sur ma poitrine et souriais gracieusement. Ainsi, je croyais que si un prince charmant venait qu’à passer, il me trouverait tellement jolie qu’il m’embrasserait avant de m’emporter vers son royaume, sur son cheval blanc…

Fillettes, nous aurions pu passer pour des sœurs : les mêmes taches de son sur le nez, les mêmes grands yeux verts et, si nous avions toutes deux une longue chevelure bouclée, la mienne était châtain foncé tandis que la sienne était rousse. Pourtant, à cette époque j’aurais bien aimé avoir les cheveux roux et si la nature m’en avait doté, comme Anne, je n’aurais pas toléré qu’on m’appelle Poils-de-carotte.

J’avais oublié la plupart de ces ressemblances et c’est à la radio que, récemment, j’entendis parler du retour d’Anne. Cent ans après la naissance de celle qui fit la joie de millions de lecteurs, je pus apprendre ce qu’avait été sa vie d’avant. D’avant celle où elle fut adoptée par Marilla et Matthew. Cette histoire, c’est le roman « Anne… Avant la maison aux pignons verts." Ce furent 599 pages de pur émerveillement, d’émotions, de larmes plein les yeux et de rires joyeux que nous avons partagés, Anne et moi…
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Si le coeur vous en dit, vous trouverez ICI la biographie de l'auteur de la série Anne, la Maison aux Pignons Verts, tandis que , vous en saurez un peu plus sur celle qui, avec brio, inventa à Anne, sa vie d'avant...

lundi 2 novembre 2009

Souvenirs du passé...


Comme si c’était mon anniversaire, Noël ou la pendaison de crémaillère inaugurant ma nouvelle demeure, on m’offrit récemment trois magnifiques cadeaux, de réelles surprises, des trésors.

Les deux premiers me furent remis vendredi dernier par une étonnante mère supérieure campée derrière le comptoir de Poste Canada. Face à face dans un nid de caoutchouc-mousse et recouverts de plusieurs épaisseurs de papier Kraft, ils attendaient depuis quelques jours que je les réclame. Si, ayant été atteinte de cécité temporaire, je n’avais pu être en mesure de reconnaître l’écriture sur le colis, la provenance, elle, m’aurait mis la puce à l’oreille.

Dans mon esprit, il ne subsistait aucun doute quant à la nature du contenu du paquet, toutefois j’étais à des lieux de me douter de la surprise qu’il cachait dans ses entrailles de fibres végétales. C’est donc fébrile que je défis l’emballage, m’attendant à quelque chose de mignon comme l’étaient les amusantes peintures de chats ou encore les marrantes corneilles qu’avait peintes pour moi mon amie Josée-Ninon.

Cependant, cette fois-ci, ce n’est pas un sourire qui me vint, mais des larmes, plein les yeux. Cette amie, tatoueuse respectée dans un patelin pas très loin de Montmagny, possède un immense talent que longtemps je lui enviai : elle dessine et elle peint avec une facilité déconcertante.

Si le premier dessin, un portrait de moi, me fit énormément plaisir, c’est le second qui m’émut au plus haut point. Josée-Ninon avait reproduit une photo de notre ami commun, Ubald, qui avait été prise dans le légendaire Bar Amos alors qu’il n’avait pas l’âge d’y être. Ce cliché le montrait tel qu’il fut toute sa vie, heureux, tripeux et confiant… jusqu’à ce qu’un cancer vienne nous l’enlever il y a quelques années.
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Mon troisième cadeau arriva dimanche, à l’arrière de la voiture de ma cousine Diane qu’accompagnait sa sœur Nicole. Elle me l’avait promis, il y a deux ans, lorsque Grande Sœur et moi étions allées souper chez elle. Ce n’est pas qu’elle voulait vraiment s’en départir, car il a une grande valeur sentimentale, mais à cause de l’exiguïté de son appartement, elle avait été contrainte de le placer dans sa salle à manger où il n’était pas à l’honneur.

Son histoire est pourtant semblable à celle de bien d’autres de son époque. Mais ce qui le distingue, c’est qu’il vécut de longues années chez cette tante que j’adorais et qui nous quitta avant que je puisse lui faire mes adieux. En le regardant, on voit à quel point il fut utile, combien il a travaillé. Son corps en garde les marques et l’usure, souvenirs indélébiles laissés par celle que je chérissais.

Chez moi, ce trésor à la patine authentique côtoie maintenant cette gracieuse dame qui, malgré qu’elle n’ait pas son grand âge, a vu, comme lui, le temps passer, les modes se succéder.
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Ces cadeaux aux valeurs inestimables ont amené avec eux tout un lot de souvenirs qu'il me sera doux de faire revivre, le temps d'un regard, le moment d'une caresse...

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samedi 31 octobre 2009

Accroc à la règle...


Ce n’est pas le temps maussade, ni le virus A(H1-N1), ni même cette vilaine douleur handicapante et récurrente qui me tint loin de la blogosphère durant les derniers jours.

C’est que mon amie Emma, ce week-end, eut besoin de mes doigts de Fée et de ma patience d’ange. Je le passai donc à mesurer la longueur de pantalons, à raccourcir un manteau d’hiver et à en transformer un autre, en une fort jolie veste courte et sans manche. Bien sûr, il y eut aussi des badinages, de passionnantes conversations et une séance de magasinage pendant laquelle, je boitai de boutique en boutique, grimaçant de douleur. Quelle extraordinaire amie je fais, n’est-ce pas?

Mais ce soir, n’en pouvant plus, je transgressai les règles de bienséance ainsi que mes devoirs d’hôtesse, d’amie et de styliste, et je plantai là Emma afin de venir vous saluer, même brièvement.
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On est accro ou on ne l’est pas…
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mercredi 28 octobre 2009

Roman photos...

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Ce soir, j'imiterai l'Ange Aérien qui, fort occupée à préparer son prochain départ pour Kuujjuaq, nous nourrit de photos, faute de mots.

Pour ma part, ce n'est pas tant que je sois dépassée par les événements ou par le temps qui file, mais plutôt que, depuis cet après-midi, je me sente comment dire? Bizarre? Comme si un méchant virus s'était insinué sournoisement dans mon organisme. Toutefois, je n'ai pas mal à la gorge, je ne tousse pas et ne fais pas de fièvre. Aucune douleur ni courbature. Juste une étrange sensation de flottement. C'est bizarre...

Par conséquent, vous devrez vous contenter d'un récapitulatif des derniers jours, en photos. J'ai quand même ajouté une légende pour chacune, sinon certaines pourraient vous sembler bizarres.


Ma table de coupe fut enfin installée et, oh bonheur, mes tissus regroupés par genres.

C'était ma première expérience de vidange d'huile. Après avoir réussi à retirer la tête de la surjeteuse (c'est drôlement lourd...) de son meuble, je dus téléphoner chez mon réparateur de machines à coudre à East Angus, en Estrie, pour qu'on m'indique où diable était le fameux bouchon de vidange.

Le plein d'huile neuve fait, il ne me resta qu'à bien nettoyer la machine, les tabourets et ... le plancher avant de remettre la surjeteuse sur sa table et de la relier au moteur et au pédalier.

Ici, j'aurais pu, bien sûr, me contenter de ma vieille et moche chaise de bureau au revêtement gris tout peluché.

Mais ce fut plus fort que moi. J'avais justement un joli coupon de tissu qui se coordonnait à merveille avec le feuillage de l'hibiscus rescapé.

Ça valait l'effort, non?

Voici la chambre d'amis qui, faute d'espace, servait aussi de débarras. Ce n'était pas très invitant, il faut l'admettre.

Mais voilà que dimanche, j'en eus assez. Sans l'aide de ma baguette magique, je n'y serais pas arrivée. Malgré tout, j'y passai la journée. Il ne restera qu'à faire le lit et attendre qu'une amie s'invite.

Aujourd'hui, malgré ma longue liste et mes bonnes intentions, je ne fus pas vraiment productive. Néanmoins, comme ça ne demandait pas trop d'effort, je commençai la réalisation de ma pancarte. Je sais, cela aurait été beaucoup plus simple de faire imprimer les caractères que j'ai l'intention de décalquer sur un panneau de bois, que de les dessiner. Mais voilà... mon portable est incompatible avec mon imprimante qui elle, l'est avec mon autre ordinateur, celui-là même qui revient tout juste de chez mon spécialiste informatique préféré et, par conséquent, qui n'est pas rebranché. N'avais-je pas envie de vérifier si j'arrivais à le faire moi-même? Euh, en fait, pas vraiment, enfin patencore. Bizarre? Non, pathétique...