samedi 25 décembre 2010

Joyeux Noël!

.
.
Joyeux, joyeux Noël à vous tous, amis d'ici, amis d'ailleurs, visiteurs assidus ou accidentels!
.
Que cette période de l'année vous permette de vous reposer, de vous amuser et vous donne l'élan nécessaire pour entamer 2011 qui, selon mes prédictions, s'annonce Fée-noménale, Fée-rique et Fée-conde.
.
À vous tous qui m'êtes chers, d'Est en Ouest, du Nord au Sud, je souhaite santé, bonheur, amour et tout plein de temps juste pour vous, pour réaliser de vieux rêves, en dessiner de nouveaux ou simplement pour le regarder passer.
.
Joyeuses Fêtes!
.
xxx
** *
.

samedi 18 décembre 2010

Pendant que ...

.
.
... certains profitent d'un repos sans doute bien mérité,
.
.


.
une autre doute qu'elle pourra se mériter un repos de sitôt!
.

.

jeudi 16 décembre 2010

La patience d'un ange ...

.
.
... des doigts de Fée et une tête de linotte mûle.
.
Il a mis toutes les chances de son côté,
.
sans que ça ne lui coûte un bras
.
ou qu'il n'y laisse sa chemise!
.

mercredi 15 décembre 2010

Déchirer sa chemise ...

.

.
... en se retroussant les manches?
.
Il ne faut pas y aller de main morte!
.

mercredi 8 décembre 2010

Variation ...

.
.
.
(Mimi-Fée avant et après son rendez-vous
chez son coiffeur.)
.
.
... sur un même chien!
.

lundi 6 décembre 2010

Le poil de la bête ...

.
Les deux sont couturés, faits de cuir véritable, chauds lorsque déposés sur les genoux et sont diablement résistants.
.
L'un a plus de 20 ans, l'autre à peine la moitié.
.
Le premier est domestiqué tandis que le second est sauvage.
.
Tous deux ont une grande valeur sentimentale et coûtent la peau des ... euh... Fées lorsqu'il faut les recoudre.
.
Si je suis absolument contre le deuxième, à moins qu'il ne soit très très âgé, je craque pour le premier et tous ses semblables, peu importe leur âge.
.
Heureuse de ne pas avoir eu à enlever le col de l'un, ce fut un véritable soulagement de retirer celui de l'autre.
.

.
Jules va mieux, beaucoup mieux. Avec un peu de chance, son rendez-vous de jeudi chez le vétérinaire sera le dernier.
.
.
Demain, ce chat sauvage sera raccourci de plusieurs centimètres à la demande de sa maîtresse propriétaire.
.
.
Si le second en perdra inévitablement, je n'ai aucun doute que le premier continuera à en reprendre... du poil de la bête.
.

dimanche 28 novembre 2010

Y laisser sa peau ...


Je ne l’avais pas revu depuis l’accident. Dès notre arrivée à l’hôpital, on l’avait transporté dans une salle au fond du corridor. Il avait fallu faire vite et le stabiliser pour éviter que sa blessure ne s’aggrave. Les larmes aux yeux et le cœur serré par l’angoisse, j’avais décliné son identité et répondu à la préposée à l’accueil tant bien que mal, l’esprit embrouillé.

«Il devra être opéré. Immédiatement.», m’avait annoncé le docteur un instant ou un siècle plus tard.

Puis il avait été question d’autorisation, de risques postopératoires, de cicatrices importantes, de … je ne sais plus trop.

«Si vous le voulez, je vous téléphonerai après l’opération pour vous donner des nouvelles.», avait dit le médecin, compatissant.

Le lendemain, en poussant la porte du petit hôpital, j’avais senti mes jambes trembler. Une odeur de désinfectant m’était montée aux narines, me soulevant l’estomac que j’avais déjà au bord des lèvres.

Comment allait-il réagir en me voyant? Allait-il s’agiter? Allais-je flancher?

«Il ne sera pas beau à voir… nous avons dû lui faire de nombreux points de suture et installer un drain afin que le liquide s’écoule…», m’avait-on avertie.

Puis, on m’avait conduit à la salle où d’autres patients impatients récupéraient, certains en gémissant, d’autres silencieusement.

Mes yeux avaient rencontré les siens, tout au fond de la pièce tamisée… il m’attendait.



Mon Jules fut victime d’un étrange accident lundi dernier; il s’en fallut de peu qu’il lui soit fatal. Après avoir manqué à l’appel toute la journée, ne réapparaissant pas toutes les heures pour venir croquer quelques grains de moulée comme il le faisait d’habitude, je l’aperçus près de la porte qui donne sur le jardin. Une fois à l’intérieur, son comportement me parut insolite et malgré qu’il m’ait signifié qu’il voulait retourner dehors, je décidai de ne pas le laisser sortir.

C’est au moment où je voulus le prendre pour aller le porter dans «sa chambre» le temps que je m’occupe d’une cliente qui venait d’arriver et éviter ainsi qu’il ne se faufile à l’extérieur, que je vis qu’il avait un trou énorme et béant au ventre.

Opéré d’urgence, moins d’une heure plus tard, l’intervention se déroula bien et à la lumière de l’examen préopératoire, on m’assura qu’aucun organe n’avait été touché. La déchirure était à ce point importante et la peau tellement abimée, que le médecin n’eut d’autre choix que de découper tout le tour de la plaie. Lorsque vint le temps de recoudre le ventre de Jules, il dut tirer ce qui restait, effectuant involontairement un drapage très peu esthétique.

Le drain fut retiré samedi et les points le seront vendredi prochain. D’ici là, minet est au repos complet, doit porter un collier élisabéthain et subir le très désagréable moment, deux fois par jour, d’ingérer un antibiotique en comprimé jeté au fond de sa gorge. Pauvre, pauvre Jujules…

Quant à la clé des champs, mon chat n’est pas prêt d’être autorisé à la prendre. D’ici à ce qu’il soit entièrement guéri, j’aurais trop peur qu’il y laisse sa peau …

lundi 22 novembre 2010

Excès de confiance ...


«Combien ça coûte faire remplacer une fermeture Éclair? C’t’une vieille jaquette, mais j’me décide pas à la jeter!», m’avait demandé une nouvelle cliente au téléphone.

«Entre $10 et $12.», lui avais-je répondu.

Lorsqu’un peu plus tard la dame déposa un sac sur mon bureau, elle me dit d’un ton assuré :

«Ça va être plusse $10 que $12, j’ai fait la moitié de l’ouvrage, j’ai décousu l’ancien zip…»

Assaillie d’un doute, j’entrouvris le sac et en retirai le vêtement qu’elle m’avait apporté.

«Oh… Sapristi!», m’exclamais-je.
.

.
«Vous avez l’air de trouver que j’ai pas fait du bon travail… J’ai pas l’affaire spéciale pour découdre, fait que j’ai pris une lame de rasoir.», ajouta-t-elle candidement.
.
«Hum… Je vois ça… Il me faudra travailler pas mal plus fort pour camoufler les coupures…».
.
«Bah!», rétorqua ma cliente avec conviction. «Vous allez pouvoir arranger ça, vous êtes couturière!»
.
Hum...
.

mardi 16 novembre 2010

Dans l'oreille d'un sourd ...


Lui : Allez-vous pouvoir r’coude l’élastique dans le bas du pantalon?

Moi : Je n’aurai pas à le découdre puisque je raccourcirai le pantalon par une découpe sur la jambe.

Elle : C’t’une bonne idée, ça!

Lui : Oui, mais allez-vous r’mettre l’élastique?

Elle : A vient d’dire qu’a l’aura pas besoin de l’découde…

Moi : Effectivement, en faisant une découpe sous le genou, au-dessus de la fermeture éclair, je n’aurai à toucher ni à l’élastique de l’ourlet, ni au zip…

Lui : Puis l’élastique, vous allez…

Elle : Eille toé! Veux-tu ben arrêter! A l’a dit qu’à l’aura pas à l’découde, pis c’est mon pantalon, pas le tien!


Dix minutes plus tard, la cliente a retiré son pantalon de ski trop long et vient rejoindre son compagnon qui l’attend près de mon bureau d’accueil.


Lui : Eille! Bonne nouvelle! A dit que tu vas pouvoir garder l’élastique dans l’bas du pantalon.

Elle : Ben, je l’savais depuis l’début, a l’avait dit tantôt!

Lui : Ouin, mais moé j’connais rien à ça, la couture…


La réalité dépasse parfois la fiction …

.

vendredi 5 novembre 2010

Victime ...


Je sais, je récolte ce que j’ai semé. C’est vrai, j’ai couru après.

«Tu n’as que ce que tu mérites…», a ajouté une amie lorsqu’elle a su.

Je l’admets: ça devait arriver tôt ou tard, c’était inéluctable. Je parie que vous-même, avant la fin de ce billet, me soupçonnerez de l’avoir souhaité. Vous avez sans doute raison. N’empêche, depuis ce jour, j’en ai la tête qui tourne. Je néglige mes exercices, je bâcle le ménage et je dîne à la sauvette de peur de me faire surprendre. Plus d’une intention, aussi bonne soit-elle, s’est inclinée devant le monstre que j’ai laissé entrer chez moi.

D’accord, je n’ai peut-être pas toutes les raisons, mais au moins 5,584, d’être victime …

…de mon succès!
.

Génial, non?
.

mardi 19 octobre 2010

Auto-suffisance ...


Mon ami le Scarabée aime bien se payer ma tête lorsqu’il est question d’informatique. Cela remonte au jour où il m’offrit son aide, par téléphone, pour inscrire mes Contes de Fée sur Google Analytics. Ce jour-là, il put mesurer l’ampleur de mon impéritie et dut faire preuve de beaucoup de patience à mon égard. Je dirais même, de beaucoup, beaucoup de patience…

«Écoute-moi, la Fée…»

«Oui, mais, j’comprends rien…»

«Du calme…»

«Misère, où ça l’onglet à gauche, je le vois pas!»

«Soupirs… pas à gauche, à droite! Tu sais, la main avec laquelle tu écris?»

«Pfff… tu sauras que j’arrive à écrire de la main gauche, des fois…»

Finalement, nous avions réussi. Moi, à refouler mon envie de sauter à pieds joints sur mon portable et le Scarabée, celle de m’infliger le sortilège Furunculus… Depuis, il m’asticote dès que l’occasion se présente; je le soupçonne d’ailleurs d’en provoquer juste pour son petit plaisir.

Toutefois, la semaine dernière, je pus lui faire ravaler ses sarcasmes et même susciter son incommensurable admiration son étonnement en décryptant le langage secret d’un programme inconnu, voire obscur, profondément enfoui dans les abysses de mon PC. Bon, d’accord, il me fallut des heures pour arriver à saisir l’essentiel, pour l’adapter, importer des images, faire la disposition et peaufiner le tout jusqu’à l'obtention d'un résultat satisfaisant. Mais… quel résultat!!!

Ah! Ça vous épate aussi, hein? Vous brûlez de savoir à quoi m’a servi cette découverte formidable? D’apprendre quel était le but de mon audacieuse prospection? De comprendre pourquoi diable je vous entretiens de ceci au lieu de vous causer de cela? Et surtout, de contempler le fruit de mes entrailles mon labeur?

Du calme! Patience!

Il faudrait peut-être laisser le temps à l’imprimeur de faire son boulot, non?

mardi 12 octobre 2010

La sieste ...

.

.
... selon Mimi-Fée.

lundi 4 octobre 2010

Monts et merveilles ...

.
Samedi, c’est sous un soleil radieux, malgré un vent frisquet, que je mis les pieds l’un devant l’autre pour une randonnée pédestre quelque part entre Morin Heights et Saint-Sauveur.
.

.
D’abord à travers une forêt lumineuse, ensuite par un sentier pas toujours sec, je gardai un oeil sur mon guide et l’autre sur l’écran de ma caméra, tentant de croquer pour vous certains personnages mis en scène par Dame Nature ou encore quelques talentueux assistants.






Après avoir grimpé un long moment, s’agrippant où c’était possible, parfois où ça ne l’était pas, un décor digne des plus grands maîtres s’offrit à nos yeux avant de s’étendre à nos pieds.
.



Plus loin, les vestiges d’une cité canine ancienne semblaient monter la garde derrière un temple aveugle.
.


Il nous fallut ensuite franchir, au son des trompettes, une lourde grille qui nous mena…
.

… à l’autre versant où le paysage balafré de gris nous offrit une interprétation étonnante et fort réussie.


Toutefois, ce n’est qu’après avoir encore parcouru sept kilomètres que nous eûmes droit à un dernier acte flamboyant.
.
.
Cela se passa quelque part entre Saint-Sauveur et Morin-Heights, juste avant la tombée du rideau.
.
PS: cliquer sur les photos pour les agrandir...
.

mercredi 29 septembre 2010

Entre deux joints ...


Chez mes voisins depuis mardi, il se passe des choses inhabituelles: de drôles de moineaux, visiblement de la famille des échassiers, vont et viennent, la démarche incertaine et le visage blafard. Il n’en fallait pas davantage pour me mettre la puce à l’oreille.

Intriguée, j’attendis qu’ils aient quitté les lieux pour aller jeter un coup d’œil. À peine avais-je passé la tête par l’entrebâillement de la porte que je découvris un décor singulier … Sur le sol, une fine poudre blanche et volatile s’était déposée jusque dans les moindres recoins. Mais le plus étonnant se trouvait à l’étage: des joints, partout! Des dizaines et des dizaines de joints avaient été roulés tirés et séchaient lentement, à l’abri des regards.






Si à l’intérieur tout semblait avoir été fait dans les règles, avec diligence et la plus grande prudence, il n’en était pas de même à l’extérieur…




Mes voisins ne savent-ils pas qu’il ne faut jamais, au grand jamais partager ses aiguilles?
.

dimanche 26 septembre 2010

Beau temps pour les regrets ...


«Tu vois, elle te va comme un gant!», dis-je à l’homme vêtu de ma robe de chambre jaune poussin, posté devant ma cuisinière.
.
.

Cette histoire avait commencé beaucoup plus tôt, ce dernier vendredi au milieu de l’après-midi. Alors que j’étais au téléphone avec mon ami Vieux-Dan, j’avais vu une camionnette se stationner devant chez moi.

«Salut, je m’en vais faire une randonnée sur le Mont-Habitant, t’as envie de venir?» m’avait demandé CC, nouvelle connaissance et habitué du Bistro-Inter-Café où j’aime aller bouquiner, à qui j’avais confié, il y a quelques semaines, mon désir de fouler des sentiers inconnus. C’est donc vers 15h30 que je disais au revoir à une Mimi-Fée regrettant visiblement de ne pas être conviée, elle aussi, à se perdre dans les bois.

CC avait stationné son véhicule tout près de l’endroit où débutait le sentier. La température était douce et, malgré le ciel nuageux, il y avait une belle lumière qui pénétrait dans la forêt. J'avais immédiatement regretté de ne pas avoir apporté ma caméra. Le long de la piste, de gros rochers recouverts de mousse d’un vert inimaginable nous frôlaient, de drôles de champignons qui colonisaient des troncs morts se rendaient intéressants et de robustes Inuksuit montaient la garde. Dame Nature avait fait du beau travail, c’était grandiose et je n’étais hélas pas en mesure de l’immortaliser…

À mi-pente, une pancarte nous avait indiqué qu’il fallait bifurquer à gauche; à droite, à travers les taillis, on avait aperçu le toit de quelques maisons d’un nouveau développement. CC, qui connaissait ce sentier pour l’avoir emprunté l’hiver dernier, avait pris les devants et me guidait.

Outre les racines et les pierres, il fallait prendre garde où on posait les pieds; après la pluie des derniers jours, la piste était glissante et j'avais bien vite regretté de ne pas m’être munie d’un de mes nouveaux bâtons de marche.

Au bout d’une demi-heure, après avoir contourné une longue paroi moussue, nous avions atteint un sommet où s’arrêtait le sentier. CC avait repris son souffle, forçant au repos sa langue habituellement bien pendue. La paix qui régnait tout là haut faisait contraste avec l’effervescence du centre-ville de Saint-Sauveur pendant les week-ends automnaux. Le silence, à peine égratigné par la rumeur de la circulation sur la Principale tout en bas, était la plus douce des musiques. Même les oiseaux semblaient être occupés ailleurs. Ç’aurait été un bel endroit pour casser la croute, ce qui me fit regretter de ne pas avoir glissé dans mon sac des noix, des pommes, un morceau de fromage et un bout de baguette.

Après être redescendus, nous étions arrivés à une intersection. Deux choix s’offraient à nous : poursuivre sur le même sentier ou emprunter celui qui avait été baptisé «Nomade».

«J’ne connais pas le Nomade; l’hiver dernier lorsque j’suis venu, j’ai suivi celui-ci», m'avait dit CC. La lumière était encore belle et la piste inconnue semblait nous inviter à l’emprunter, ce que nous avons fait d’un pas léger.

Dessinés pour éviter la monotonie, les sentiers du Mont-Habitant sinuent, font des boucles, serpentent en descendant, se contorsionnent en montant, bref, ils sont des plus attrayants. Après avoir suivi le Nomade pendant près d’une heure, nous étions arrivés près ce qui fut un marécage. Une certaine beauté se dégageait de cette petite vallée enclavée entre deux versants. Des individus graves et fiers dans la mort se dressaient encore. À leur pied, des troncs émergeaient du sol tourmenté, exhibant leur extrémité taillée en pointe, preuve irréfutable que des castors y avaient besogné fort jadis.

«Il commence à se faire tard » m'avait annoncé CC en jetant un œil sur le ciel grisonnant. «Vaudrait mieux faire demi-tour si on ne veut pas se faire surprendre par la noirceur».

Nous avions donc repris le sentier à rebours, mon guide hésitant à peine aux embranchements. Nous marchions depuis plusieurs minutes lorsque je lui avais confié:

«Mon problème, lorsque je vais en forêt, c’est que j’oublie d’enregistrer des repères visuels. Ainsi, lorsque je fais le trajet en sens inverse, j’ai souvent l’impression de ne jamais être passée par là…».

En réalité, mon sentiment de «jamais-vu» ne m’avait pas trompée : par mégarde, nous avions emprunté un sentier différent. C’est lorsque nous avons réalisé que nous tournions le dos au bruit de la circulation et que la piste semblait monter alors qu’elle aurait dû descendre, que nous avons décidé de revenir sur nos pas. «Devrais-je commencer à regretter de ne pas avoir apporté un chandail plus chaud?», avais-je songé lorsqu’une petite brume s'était mis à s’élever du sol, flottant autour de nous.

Le ciel s’assombrissait de plus en plus et nous marchions d’un bon pas, évitant les racines traitresses, contournant les flaques boueuses, pressés de retrouver le premier panneau indicateur et la vue rassurante des maisons construites à flanc de montagne.

«On est chanceux, au moins il ne pleut pas!», avait déclaré CC, tant pour faire la conversation que pour me rassurer.

S’il avait semblé facile, à l’aller, de prendre la bonne direction, au retour devant une intersection que je ne me souvenais pas d’avoir vue, CC avait hésité. À gauche? À droite? Unanimement, nous avions choisi le sentier de gauche… pour refaire le trajet inverse quinze minutes plus tard après avoir eu l’impression, encore une fois, de tourner dos à la ville.

Entre-temps, le ciel s’était encore obscurci et nous avions dû ralentir le pas, voyant de moins en moins où nous les mettions. Bientôt, cependant, on avait pu distinguer la lumière des maisons qui filtrait à travers les arbres, au loin. Ouf… jamais lueur ne m'avait semblé si accueillante… En outre, cela nous indiquait que nous étions presque rendus au dernier embranchement qui allait nous conduire jusqu’à la rue.

«Tiens, il est là! C’est le panneau!» m'avait dit CC du ton de celui qui, depuis le début, sait que nous étions dans la bonne direction. «On est presque arrivés!». À peine avait-il terminé sa phrase que les premières gouttes de pluie, perçant le toit végétal, s'étaient mises à nous tomber dessus. Oui, vous avez deviné… je regrettais ne pas avoir songé à apporter un imperméable.

Nous marchions depuis dix minutes lorsque, devant moi, CC s’était exclamé : «J’aurais dû apporter une lampe de poche, je ne vois plus rien!», un soupçon de regret dans la voix. «Oups…», avait-il ajouté avant de s’arrêter net, «On a perdu le sentier…».

«OK! Il fait trop noir, on essaie de retourner sur nos pas jusqu’au panneau indicateur plus haut et ensuite on se dirige droit sur les maisons, quitte à devoir abandonner la piste! », avais-je affirmé en prenant les devants.

Plusieurs minutes de tâtonnement plus tard, nous avions débouché dans le jardin d’une maison où de réconfortantes lumières plantées dans la pelouse nous avaient indiqué la direction à prendre pour retrouver le bon vieux bitume. C’est un crachin tiède qui nous tombait dessus tandis que nous nous demandions, où diable nous avions atterri.

«J’ai un imper dans mon sac, tu le veux?», m'avait demandé CC pendant que nous marchions au beau milieu de la rue déserte.

«Non, merci, ça ira», lui avais-je répondu. Lorsque la pluie s'était mise à tomber dru et que tout effort de coquetterie me sembla vain, j'avais changé d’idée et endossé l’imperméable de CC qui me couvrait jusqu’aux genoux.

Quelques minutes plus tard, c’est un monsieur méfiant en robe de chambre qui m’avait ouvert sa porte. Après lui avoir appris que nous nous étions un peu égarés en montagne, je lui avais demandé quelle direction nous devions prendre pour retrouver la rue de la Colline et la camionnette de CC qui y était garée.

«De la Colline? J’sais pas où c’est!», avait-il répondu.

«Ah… La rue Principale, alors?» avais-je demandé, un peu lasse.

«Oh! C’est assez loin! Prenez à droite, descendez jusqu’au bout puis tournez à gauche; vous allez arriver à la Principale. Mais, c’est pas mal loin», avait-il ajouté, avant de nous souhaiter bonne chance.

Nous avions marché ainsi une vingtaine de minutes sous la pluie, frôlant les fossés lorsque des voitures venaient dans notre direction. Puis… elle fut là, la rue de la Colline.

«Il ne manquerait plus qu’une chose», avais-je dit à CC alors que nous avancions au milieu de la route non éclairée.

«Quoi?»

«Qu’on ait remorqué ta camionnette!».

Par chance, elle était encore là, à nous attendre dans la nuit noire. Lorsque CC avait démarré le moteur, l’horloge indiquait 20h15. Nous avions passé plus de quatre heures à marcher en forêt. Si nous étions vraiment heureux d’être enfin à l’abri, nous étions aussi drôlement trempés, un peu crevés et très très affamés.

«Allez, monsieur l’Égareur des bois ! Je t’invite à souper; tu pourras mettre tes vêtements dans la sécheuse pendant que je préparerai des pâtes».

Mon guide n'avait pas protesté et c'est la raison pour laquelle, aux environs de 21h00 vendredi soir, vous auriez pu voir dans ma cuisine un homme drapé dans une mignonne robe de chambre jaune parsemée de nounours cosmonautes, occupé à surveiller la sauce à spaghetti pendant que je me faisais sécher les cheveux.

Ah, et puis… c'est trop tentant! Vous n'aurez rien manqué!




mercredi 22 septembre 2010

Des voisins branchés ...

.
La construction de la maison de Grande-Sœur et Bôf-Adoré a bien progressé depuis le passage de Grand-Frère, le 24 août dernier.
.
.
Durant son séjour, il avait pu constater l’ajout du premier étage :
.

.
Cependant, il a manqué les manœuvres du grutier, lequel dut se faufiler entre les branches des pins et éviter le fil électrique à haute tension pour soulever les lourdes poutres jusqu’au toit, où les ouvriers devaient les attraper avant de les fixer.


Ce fut un spectacle pour le moins enlevant!

Il aurait sans doute été impressionné de voir Neveu Bâtisseur et son frangin juchés tout en haut, occupés à clouer les fermes de toit en défiant le vide.

.
Il n’a pas vu non plus la maison s’orner de ses balcons.



.
Comme il a raté l’arrivée des fenêtres et des portes de garage.
.


.
Je crois qu’il aurait été estomaqué de découvrir la quantité de feuilles de gypse qui sera nécessaire et que, même sans avoir tiré le moindre join joint de sa vie, il aurait pu imaginer le travail que cela représentera pour amener les murs à l’étape de l'application de la peinture.
.

Finalement, Grand Frère aurait probablement souri en apercevant l’activité intense qui régnait dans la rue ce matin.


Tout ce tohu-bohu ... pour que mes voisins soient branchés!

PS: Grand-Frère, comme souhaité, tu as maintenant vu!
.