vendredi 29 mai 2009

Comme sur un nuage...


Comment oublier la toute première nuit près de lui, alors que notre corps le réclamait depuis si longtemps? Comment ne pas graver à tout jamais le souvenir de ces douces sensations qui nous envahissent, qui nous pénètrent jusqu’au creux des reins? Ces frissons d’enchantement, ces soupirs d’extase que nous ne pouvons réfréner?

Pelotonnées contre lui, enfin conquises, nous ne souhaitons qu’une chose : que pour toujours il reste ainsi, tendre et solide, doux mais ferme.

À jamais, nous nous souviendrons, qu’avant lui, notre réveil était pénible, parfois douloureux. Que notre corps, perclus, se languissait de ses caresses apaisantes. Que sans lui, nous n’étions plus que l’ombre de nous-mêmes.

Maintenant qu’il est là, il nous bercera en nous promettant de veiller sur notre sommeil. Nos rêves n’en seront que plus doux, comme si nous flottions sur un nuage, légères et vaporeuses.

Ce soir je serai brève car il me tarde d’aller le rejoindre. Pour lui, j’ai mis mes plus beaux draps, parfumés à la lavande.

Cette nuit sera la première d’une multitude d’autres.

Cette nuit, je dormirai pour la toute première fois sur mon nouveau matelas…

mercredi 27 mai 2009

Mince alors…


Il semble que j’aie passé le test et que ma nouvelle cliente, L. juge que je couds assez bien pour elle. Après avoir raccourci un rideau de dentelle et en avoir réalisé un autre, elle me confia la confection de deux coussins pour la chambre de sa petite fille. Elle accepta même ma suggestion d’ajouter un cordonnet blanc sur les contours, ce qui leur donna beaucoup plus de punch et fit oublier que les tissus étaient quelconques. L. fut ravie du résultat.

Mes amis savent à quel point j’ai l’imagination fertile. Il suffit qu’on me laisse miroiter qu’on désire me faire une surprise, que j’imagine une croisière sur la
Mare Tranquillitatis, un château en Espagne ou encore un safari-photo dans la vallée de Chasma Boréalis.

Par conséquent, lorsqu’hier, L. me parla d’un somptueux couvre-lit en dentelle dont elle se désolait qu’il soit si mince et que sa fille y ait malencontreusement fait une entaille avec un ciseau (?), j’imaginais un entrelacs de fils savamment crochetés, de fragiles volutes, ou encore un fin voile aux broderies arachnéennes…. Je l’avais rassurée en lui disant que je pourrais sans doute le doubler et réparer le bris.

Alors qu’elle devait passer à mon atelier vers 17h00, L. me téléphona à 15h00 pour me demander d’aller la voir au garage où elle travaille. Comme c’est vraiment à côté, j’abandonnai les chemises sur lesquelles je travaillais et me rendis à son bureau.

Visiblement fière, elle sortit d’un sac un truc tout blanc sur lequel je distinguai quelque chose de vaguement texturé.

L. : - Regarde, c’est ça. C’est tu assez beau, hein ? Mais c’est ben d’trop mince, regarde.

Moi : - Ah… mais c’est un jupon de lit.

L. : - Ouin, c’est mince, pis regarde le trou là.

Moi : - Oui, c’est normal que le tissu du centre soit mince, car c’est un jupon de lit et …

L. : - Je mets ça par-dessus le lit de ma fille. C’est assez beau, là ! Mais c’est tellement mince. Regarde, on voit à travers !

Moi : -Je vois, en effet, mais les jupons de lit, en général, sont faits comme ça. On utilise un tissu mince et peu dispendieux pour le milieu puisque ça se place sous le matelas et que ça ne sert à rien de …

L. : -On n’en trouve pus comme ça. C’est tellement beau. Mais c’est ben d’trop mince.

Moi : - Euh… oui, tu as raison : c’est mince. Vraiment très très mince.

Alors, pour éviter d’y passer l’après-midi, j’abrégeai et proposai à L. de remplacer le tissu du centre par un autre, plus épais et attrayant. Le jupon deviendrait alors un véritable couvre-lit, mettant en valeur les jolis appliqués texturés qui garnissent la bande du contour.

Ouf ! De rester zen n’est pas toujours une mince affaire…

lundi 25 mai 2009

Tout le monde il est gentil…


Je le répète à qui veut l’entendre : je suis entourée de «bonnes personnes». Je crois même que je les attire. Qui plus est, même les pas gentilles le deviennent et les revêches s’adoucissent. Des exemples?

Ma voisine, cette américaine qui passe l’hiver dans sa maison de Floride et l’été dans celle qui est juste de l’autre côté de la rangée d’arbres lesquels, assure-t-elle, se trouvent sur SON terrain. Ah, bon, si ça lui chante… Mais le problème n’est pas là. C’est que, voyez-vous, nous nous partageons un chemin privé qui mène d’abord à ma maison et ensuite, à la sienne. Cette dame qui, je l’espère, ne lit pas mon blog, est une vraie mégère. Elle se plaint pour tout et pour rien. Elle fait la vie dure à notre voisin le garagiste et par le passé, a réservé le même sort au quincaillier. Elle a terrorisé la locataire qui habitait la petite maison blanche maintenant abandonnée et a cassé les pieds des élus municipaux. Bref, elle est considérée comme une harpie, une vraie de vraie.

Avec moi? Elle est gentille. De la Floride, elle m’envoie ses vœux de Noël et en avril, m’annonce par courriel la date de son retour. Nous défrayons ensemble les coûts de déneigement du chemin privé et, tous les deux ou trois ans, l’ajout de gravier. Sans anicroche, tout en harmonie. Elle m’aime bien et j’ai même droit, en mai et en octobre, à un «hug» de sa part. Ce n’est pas rien!

Puis, il y a l’épouse du quincailler. Oh, elle est loin d’être désagréable mais en général, elle est distante et souvent froide avec les gens. Je crois surtout qu’elle est timide mais, malheureusement, je n’entends que des commentaires peu flatteurs à son égard. Pourtant avec moi, elle est souriante, me salue en prononçant mon prénom, me sert avec empressement et fait l’effort de me parler en français même si elle ne maîtrise pas ma langue.

C’est ainsi depuis toujours. Sauf à de rares exceptions, j’ai eu la chance de ne côtoyer que des gens aimables et honnêtes. Chance ou intuition? Il me plait de croire que j’ai de l’instinct; que j’ai du flair pour deviner les envieux, les négatifs et les tricheurs. Et la sagesse de prendre mes jambes à mon cou s’ils croisent ma route.

Même dans mes nouvelles connaissances, il n’y a que des personnes charmantes : Claudine, Madeleine, Olivier, Gabrielle, tous mes clients ainsi que mon peintre Christian et son amie Sonia.

Si je n’oublie pas que la Terre est peuplée de trop nombreux individus abjects, d’êtres ignobles et de sombres crapules, dans mon univers à moi, tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil…

samedi 23 mai 2009

Les nuits de Baladine…


Lorsqu’allaient retentir les douze coups de minuit, Cendrillon devait avoir quitté le bal, le château et son prince. Sa marraine-fée l’avait mise en garde; sa somptueuse robe, le carrosse et son attelage allaient disparaître et c’est sous son vrai jour qu’apparaîtrait cette pauvresse vivant sous le joug d’une belle-mère acariâtre et de demi-sœurs despotiques et envieuses.

Dans mon univers à moi gravitent des personnages tout aussi légendaires. Il y a bien sûr mon ami le testostéronesque Blanche-Neige qui, étrangement, disparut peu après sa rencontre avec une jolie bibliothécaire qui, m’a-t-on dit, n’est pas naine. Puis il y a Baladine, petit volcan qui, jusqu’à récemment, se languissait d’être inactif et qui, sous une épaisse couche de cendre, entretenait une flamme qui ne demandait qu’à la consumer tout entière.

Comme pour Cendrillon, une Fée, qui toutefois n’était pas sa marraine, décida qu’il était temps qu’elle sorte de sa léthargie. Ces êtres ailés qui vivent parmi nous ont des pouvoirs insoupçonnés. Il arrive que, d’un seul coup de baguette magique, ils réussissent là où les méthodes des simples mortels donnent des succès mitigés, parfois même voués à l’échec. Ainsi fut-il.

Au cœur du printemps, par une nuit de pleine lune, alors que les citoyens vertueux se mettaient au lit, Baladine sortit du sien. Une invitation, reçue le jour même, l’avait laissée pantelante. Elle avait été conviée, sans autre cérémonie, à un bal nocturne qui ne débutait qu’à minuit et où il lui faudrait retirer son masque. Pour s’y rendre, il lui fallut traverser des hameaux endormis, longer des champs somnolents et contourner de sombres forêts. Au fil des kilomètres, conduisant de ses mains frémissantes ses 110 chevaux-vapeur à la robe gris taupe, la fébrilité gagnait du terrain. Le cœur de Baladine tambourinait dans sa poitrine, charriant dans ses veines une lave en ébullition.

À son arrivée au village, Baladine repéra facilement le bâtiment ancien; sa tour blanche coiffée d’un toit pointu marquait la nuit d’une tache claire. Sans faire de bruit, elle rasa la façade ouest de l’imposante demeure où elle fut introduite par une porte dérobée. Derrière les battants, intimidée, elle découvrit un monde à l’atmosphère feutré où les mots se chuchotent. Sur ce royaume, un seigneur régnait désormais seul. Après avoir rompu un enchantement qui l’avait contraint à l’éloignement de longs mois, il lui tardait de célébrer sa liberté retrouvée et de partager les émotions qu’elle éveillait en lui. Émerveillée, Baladine se laissa emporter par la musique et par ses sens que le seigneur sut embraser, se laissant submerger par le désir, ivre de plaisirs enfin assouvis.

Depuis cette nuit Fée-rique, Baladine emprunte chaque semaine cette route, guidée par sa passion et enivrée par l’anticipation de retrouver ce maître qui, dès les douze coups de minuit, déploie tous ses pouvoirs pour l’amener au 7e ciel.

jeudi 21 mai 2009

Sous-estimation…


Depuis que j’offre mes services pour réparer des vêtements, je découvre une faune diversifiée et parfois divertissante. Il y a les très gentils, les polis, les reconnaissants, les exubérants, les passionnés, les posés, les rigolos, mais aussi les méfiants.

- Est-ce que tu couds bien? Me demanda l’une de cette dernière catégorie.
Parce que sinon, je vais aller au Carrefour de l’Estrie, y a là une couturière. Avait-elle ajouté.

Honnêtement, croyait-elle que j’allais répondre : "Non, je couds mal." ? C’est qu’elle avait, parait-il, un magnifique manteau d’hiver signé
Hilary Radley. Le hic, c’est qu’il était beaucoup trop grand et elle m’avait demandé si je pouvais l’ajuster à sa taille. Je lui avais suggéré qu’elle vienne me rencontrer et que je pourrais alors lui dire si la coupe permettait des modifications.

- Est-ce que ça va coûter cher? Parce que je ne veux pas mettre trop d’argent sur ce manteau même si je l’ai eu pour presque rien.

Gentiment, je lui avais répondu que je ne pouvais lui répondre tant que je n’avais pas vu le manteau et que si je pouvais évaluer approximativement le temps nécessaire, jamais je ne fixais de prix d’avance. Je l’informai de mon tarif horaire et l’invitai à prendre rendez-vous.

Les jours passèrent et c’est hier qu’elle me téléphona. Nos disponibilités concordèrent pour aujourd’hui, 10h30. Ce n’est toutefois qu’aux alentours de 15h00 qu’elle me donna un coup de fil pour s’excuser de n’avoir pu se présenter, à cause de trop nombreux clients au garage où elle travaille, de ses vieux parents desquels elle doit s’occuper, du bureau de poste où elle devait passer et de ses journées trop bien remplies. Mais, ajouta-t-elle, elle essaierait de se libérer un peu avant 17h00.

Il était 20h30 lorsque le téléphone sonna.

-Allo! C’est L., j’avais à faire au garage. Est-ce que je peux aller te voir ?

-Ah… Oui… En fait, j’étais en train de souper, mais il ne me reste qu’une bouchée et …

- Ok, j’arrive !

Et elle arriva, visiblement ravie de mettre les pieds chez moi pour la première fois et, je crois, un peu rassurée de constater que j’avais un «vrai atelier de couture».

Avant de nous pencher sur le cas du manteau, L. sortit d’un sac deux rideaux de dentelle et un jupon de lit. La première mission qu’elle me confia, serait de raccourcir un des panneaux de dentelle pour qu’il soit de la même longueur que l’autre. La seconde, celle de tailler et de confectionner, dans le tissu du contour du jupon, un genre de rideau très court (cela doit bien avoir un nom ce truc, n’est-ce pas Emma ?) pour la chambre de son fils.

- C’est pas trop difficile, ce que je te demande?

- …

J’aurais pu lui répondre que la première fois que j’ai utilisé une machine à coudre, j’avais 11 ans. Qu’à 12, dans le cadre d’un cours de couture, j’ai confectionné
ma première robe. Puis, que durant toute mon adolescence et ma vie de jeune adulte, j’ai réalisé un nombre incalculable de vêtements pour moi et quelques uns pour des amies. Que j’ai une formation en dessin de mode et une accréditation en design. Que j’ai dirigé une entreprise manufacturière durant 16 ans dont 8 pendant lesquelles je participai à la production. Que j’ai eu à concevoir et à coudre des manteaux, des robes de bal et de mariée. Et que mon entreprise se démarquait et était reconnue pour la qualité de sa confection.

J’aurais pu … mais je me suis contentée de lui sourire et de lui répondre que non, ce ne serait pas trop compliqué et que je devrais pouvoir y arriver.

Quant au manteau, il me suffira de raccourcir l’épaule, de rapetisser l’emmanchure et sa manche, de rétrécir le vêtement d’environ 6 cm sur chaque latérale au niveau de la taille, d’un peu moins vis-à-vis le sous bras, à rien à l’ourlet. Finalement, de remodeler un manteau 8 ans pour en faire un 5 ans.

Bon, ça au moins c’est facile !

mardi 19 mai 2009

La fin des regrets...



Depuis quelques jours, je pensais davantage à lui. C’est probablement pour cette raison que je fus surprise, en matinée, lorsqu’on me demanda de ses nouvelles. Notre dernière rencontre remontait à si longtemps. Je l’avais bien aperçu, le mois dernier, mais sans qu’il ne me voie. Il était passé sur ma rue, accompagné d’une amie; la tête haute, le pas rapide, il avait regardé droit devant. Je mentirais si je disais que cela m'avait laissée indifférente. Dès que je l’avais reconnu, mon cœur s’était serré et j’avais senti une vague de regrets m’assaillir, entremêlés d’un flot de souvenirs. Par chance, j’avais réussi à me rappeler les raisons pour lesquelles nous nous étions séparés.

Malgré tout, je sens encore son énergie bien présente et, immanquablement, lorsque je fais du rangement, je trouve des objets qui lui appartenaient. Des dizaines de photos de lui sont mémorisées sur mes ordinateurs et une, particulièrement réussie, se trouve encore sur mon appareil photo sans que je n’aie le courage de l’effacer.

Puis aujourd’hui, alors que je ne l’attendais plus, il a poussé le portillon de mon jardin. Dans son regard, je pus voir toute la joie qu’il avait de me retrouver. Ses gestes étaient empreints de fébrilité, de tendresse. Quant à moi, je n’arrivais pas à détacher mes yeux de cette apparition. Si vous saviez comme je l’ai trouvé beau lorsqu’il s’est avancé vers moi…

Soudain, comme s’il y avait urgence, il a manifesté le désir de visiter la maison, son ancienne maison. Il l’a parcourue, visiblement heureux de s’y retrouver. Lorsqu’un peu plus tard j’ai proposé que l’on retourne sur la terrasse pour profiter du soleil, il a retrouvé ses gestes, sa place favorite, comme s’il n’était jamais parti. Comme s’il n’y avait pas sept mois qu’il m’avait quittée.

Je remarquai pourtant que quelque chose en lui avait changé. Il était un peu plus distant, un peu moins câlin. Et j’ai senti, sans qu’il ne subsiste le moindre doute, qu’entre nous c’était bel et bien fini. Je n’étais plus le centre de son univers et, curieusement, ce constat, au lieu de me peiner, me soulagea. Son comportement avait réussi à balayer mes regrets, une fois pour toutes, pour ne laisser la place qu’aux heureux souvenirs.

Pixel, rebaptisé Axel, m’a rendu visite aujourd’hui, avec sa maîtresse Mélanie. Mes craintes que je lui manque, qu’il s’ennuie de son ancienne vie, ont disparu complètement. S’il était content de me revoir, de fureter dans la maison et dans le jardin, j’ai bien vu qu’il était très attaché à la jeune femme qui l’a adopté l’automne dernier.
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C’est donc le cœur léger que je vis repartir, deux heures plus tard, un petit chien heureux à l’idée de reprendre le chemin de sa maison qui, je l’ai compris, n’était plus la mienne.

dimanche 17 mai 2009

Comme on fait son lit…

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-«Bonne fin de semaine à toi (je ne te dis pas d'en profiter, suis certaine que tu le feras...)», m’écrivait l’Ange Aérien.

Mon amie ne se trompait pas. Tout ce que j’avais prévu, c’était d’aller emprunter des livres à la bibliothèque, passer l’aspirateur, laver les planchers et reporter aux calendes grecques l’époussetage pourtant nécessaire. Et pourtant…

Tout commença jeudi après-midi. Avant d’aller faire mon marché, j’arrêtai saluer Céline et l’inviter à monter au café pour en siroter un. Lorsque je pénétrai dans son atelier, elle sembla fort occupée à se débattre avec un amas de tissu qui prenait toute la place sur sa trop petite table. Elle m’apprit qu’une cliente lui avait demandé de lui confectionner une housse de couette. Cela me rappela que, moi aussi, j’avais projeté de remplacer la mienne, une vieille chose beige et terne qui datait de plusieurs années. Et que, fidèle à mes habitudes, je n’avais cessé de remettre la réalisation à plus tard.

Néanmoins, la petite graine était semée et, en revenant chez moi, je m’empressai de sortir le coton que j’avais acheté au cours du printemps et je me mis au travail. Le tissu était souple et fut facile à coudre si ce n’est des rayures qu’il me fallut faire coïncider entre elles. Comme les belles choses ne sont pas nécessairement les plus difficiles à réaliser, je choisis de faire une housse de type «sac à sandwichs». Outre le fait qu’il me fallut coudre deux bandes latérales à celle du milieu pour obtenir la largeur voulue, la réalisation ne me prit que quelques heures. J’étais assez fière ! Mais voilà… une jolie couette houssée de neuf ne pouvait quand même pas s’exhiber avec des taies défraîchies et dépareillées ! Et les oreillers, eux, n’avaient toujours pas d’enveloppe protectrice. Alors, je taillai quatre enveloppes blanches et quatre taies rayées avec bordures inversées. C’était presque parfait. Presque… En effet, malgré la jolie couette et de belles taies, il manquait encore un détail pour que mon lit ancien soit habillé comme il se devait : il lui fallait un jupon. Bah ! Ce sera facile, m’étais-je dit. Erreur. Pour avoir mal imaginé la conception, cela me prit beaucoup plus de temps que prévu. Finalement, comme il restait encore plusieurs mètres de tissus, je songeai qu’il serait du plus bel effet si des rideaux garnissaient ma penderie. L'inspiration était au rendez-vous.

En voyant les délicates rayures faire écho au bleu des murs et au blanc des plinthes et des tentures, je sus que désormais, je rêverais mieux…

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vendredi 15 mai 2009

Plein le dos...


Ce matin, comme presque tous les autres depuis des mois, j’en eus plein le dos. Dès mon réveil, je me mis à ronchonner, à grommeler et à vitupérer. Contre mon radio réveil? Jules? Ou peut-être à cause de la nuit trop courte? Pas du tout.

Ce que je maudissais ainsi, c’était ce mal de dos qui perdure. L’an passé, au printemps, je crus que c’était la faute du stress, puis celle des travaux de rénovation qui mirent mes muscles à dure épreuve. Ensuite, je soupçonnai le compagnon de mes nuits de ne plus être assez ferme.

J’essayai bien des choses : des traitements chez une chiropraticienne, le repos, la pratique de certains exercices, l’arrêt de tout exercice, des massages répétés et même une séance d’exorciste! Mais non, je plaisante! Il n’y eut jamais de massages répétés!!!

Une fois mon sacrum remis à sa place et mon grand oblique reposé, je crus que je pourrais me lever du bon pied comme avant et retrouver toute ma souplesse. Mais les semaines et les mois passèrent sans véritable amélioration, si ce n’est que je peux, depuis un mois, me retourner dans mon lit sans devoir m’accrocher au montant. C’est toujours ça, mais c’est insuffisant…

Chassés, mes soupçons revinrent au galop. Alors cet après-midi, sans plus hésiter, je décidai de remercier celui qui, vraisemblablement, n’arrive plus à me supporter. Son remplaçant, jeune et ferme, gagnera ma chambre dans trois semaines.

Il me tarde de passer ma première nuit avec lui, mon nouveau matelas…

mercredi 13 mai 2009

Résigne-action...


Après plusieurs jours passés à l’atelier, à me consacrer à la réalisation des trois corsages sur mesure, ce fut sans regret que j’en sortis. Vers midi, ayant mis la touche finale au dernier vêtement, je pus débrancher le fer, éteindre les lumières et refermer les portes derrière moi. Une autre se serait lancé dans le ménage ce qui, honnêtement, n’aurait pas été un luxe. Mais moi, plutôt, je décidai de m’accorder une pause et de profiter des 19 degrés annoncés. Sur la table, une tasse de thé fumant, mes jumelles et une grille Sudoku donnaient à ma terrasse un petit air de vacances. Le soleil était au menu, me dorant délicieusement les bras et colorant mon nez d’une jolie teinte vermeille.

Le temps, pétrifié, se mit à ralentir et consentit même à s’arrêter. J’en profitai pour observer les tourterelles, les mésanges et les geais bleus venir, tour à tour, casser la graine dans mon jardin. Pour regarder mon Jules, redevenir un chaton et tenter d’attraper des feuilles mortes soufflées par la brise ou grimper aux arbres, comme s’il avait un chihuahua aux trousses. Et pour constater combien la ciboulette avait poussé et le plantain, proliféré.

Cependant, après de longues minutes de flânerie, il fallut me résigner : je devais vraiment m’occuper de choses plus sérieuses, comme du terrain devant ma maison. Je n’en avais pas vraiment envie mais bon, il y a de ces obligations auxquelles il est difficile de se soustraire. Il faut dire que l’herbe y était scandaleusement longue, que des tiges séchées de phlox se dressaient, inélégantes et qu’une multitude de branches cassées jonchaient la pelouse qui donne sur la rue. Alors, je pris mon sécateur d’une main, mon râteau de l’autre et je m’attelai à la tâche.

Ainsi, au lieu de dévorer les six derniers chapitres de la Grotte aux fées de Marie-Bernadette Dupuy, je tondis la pelouse et raclai le terrain. Je dévissai les quatorze équerres fixées aux sept fenêtres et retirai les trois boites à fleurs qui avaient passé l’hiver à agrémenter les vitrines du devant. Je décrochai la vigne à raisin et la clématite de leurs supports afin que le peintre, qui viendra refaire une beauté à ma maison, ait le champ libre. Je déracinai une quantité étonnante de pissenlits, enlevai un amoncellement de feuilles mortes sur la parcelle de potager sauvage et balayai les dalles de l’ancien enclos des chiens, celles qui mènent au stationnement ainsi que les deux galeries. Des mètres de tiges traçantes de lierre terrestre furent arrachées et presque autant de vigne vierge, qui courrait à travers les plants de fraises. Ce n’est que vers 17h30 que je jetai les gants, satisfaite du travail accompli.

Une telle journée ne pouvait que se terminer en beauté : en début de soirée, au moment où je m’apprêtais à jeter des pâtes dans de l’eau bouillante, l’amie Claudine s’annonça. Son prétexte? Une jupe qu’elle voulait faire rétrécir à la taille. En réalité? Une envie de bavarder. Comme par hasard, il me restait une bonne bouteille de Puyfromage. Rien de mieux pour irriguer les conversations. De quoi avons-nous discuté? Mais vous êtes d’incorrigibles curieux! Bon, d’accord, puisque vous insistez. Nous avons parlé entre autres des …, davantage de… mais surtout de nos… Mais ça reste entre nous, promis?

lundi 11 mai 2009

Un tour à Québec…


Je fus bien inspirée de m’enfuir à Québec vendredi dernier, puisqu’il semble que l’Estrie ait reçu des trombes d’eau la fin de semaine durant. Je pus le constater en roulant vers North Hatley hier soir: des canards et des bernaches flottaient paresseusement dans le champ inondé de la ferme Beaulieu. Plus loin, les rivières Massawippi et Coaticook affichaient un niveau étonnamment haut.

Dans la vieille capitale, si le ciel ne quitta guère sa couverture grise, le temps ne nous empêcha pas de nous balader un peu et même, de faire un safari photo. Enfin, pas un vrai de vrai, car l’exercice avait pour but d’initier mon amie Emma au fonctionnement de sa nouvelle caméra numérique. Elle a d’ailleurs fait quelques magnifiques photos en macro et réussi à croquer le portrait de deux corneilles amoureuses qui se bécotaient sur un fil. Bon… on ne voit que leurs pattes, mais ce sont de très jolies pattes, je vous assure!

Dans cette belle ville, qui fut mienne l’espace de ma première année d’études en Dessin de mode en 1988, le printemps se donnait en spectacle. Le long des rues, de jolies feuilles tachetaient les arbres gris de vert, le gazon, prolixe, faisait la barbe aux tondeuses et de photogéniques pissenlits dressaient fièrement leur capitule jaune en quête d’un soleil intermittent. Malgré tout, les terrasses étaient quasi désertes et, outre les corneilles, la faune urbaine s’y fit rare.

Si le temps nous a manqué pour aller flâner sur les places publiques, nous avons toutefois découvert un excellent restaurant à deux pas de chez Emma. Et là, le mot «excellent» est faible. Malgré qu’il ne payait pas de mine de l’extérieur, et que l’intérieur aurait intérêt à être «relooké» par mon amie, la cuisine, elle, y était exquise, savoureuse, renversante… Honnêtement, j’ai été tout à fait conquise par le restaurant-bistro Au pied de la Tour, tout comme Emma. Si vous vous installez à une de ses tables, la propriétaire, Carole McBain, vous racontera sans doute qu’il y a tout juste un an qu’elle a réalisé son rêve en ouvrant ce resto. Son chef, un géant baraqué, délaissera probablement ses fourneaux pour venir vous décrire ses plats ou encore pour s’assurer que ce qu’il vous a mijoté vous plait. Ça vous tente? C’est au 969 sur l’avenue Myrand à Québec, juste en face des studios de TVA. Vous ne pourrez le manquer, il est juste au pied de la tour…

jeudi 7 mai 2009

La mémoire empoussiérée…


Si j’avais oublié la raison pour laquelle la réalisation de vêtements sur mesure me répugnait tant, ça m’est revenu aujourd’hui. Tiens, c’est comme pour la soupe aux pois. Je me rappelais vaguement que ce n’était pas mon met préféré. Puis, au fil des ans, je me suis mise à croire que ça ne devait pas être si pire. Alors, un jour j’y ai goûté à nouveau. Ce n’est toujours pas ma soupe favorite.

Pour le «sur-mesure», c’est semblable. Les mauvais souvenirs, comme le fameux cas Rudy* ou celui de la fiancée de Jésus* se sont estompés, ont pâli. Certaines aventures aux relents d’enfer ont été peu à peu recouvertes par la poussière du temps. Parfois, elles affichent même une belle patine qui nous fait oublier qu’à l’époque, elles nous hantèrent le jour comme la nuit. Surtout le jour…

N’ayez crainte, les trois clientes pour lesquelles je confectionne des tenues pour le mariage de la fille de l'une d'entre elles, sont très gentilles et souriantes. Elles font des efforts remarquables pour me parler en français alors que moi, je ne peux que leur baragouiner les quelques mots que je connais, comme sleeve, lining, fabric et miracle qui se prononce presque de la même façon dans les deux langues. Cool!

N’empêche, même si elles sont des soies, le contrat que j’ai accepté ne me fait pas trépigner de joie. Pourquoi? À cause des nombreux essayages, des ajustements, des corrections de patrons, des réalisations de prototypes, des réessayages, des réajustements et des recorrections. Misère!

Pour ajouter du piquant, c’est dans trois minuscules coupons que je devrai tenter de loger les patrons de chacune de mes clientes. Il y a trop peu de tissu, ce qui m’oblige à devoir essayer divers placements pour que les deux pièces du dos, les trois du devant et les deux manches s’emboitent, tout en respectant le droit fil et en faisant correspondre la lisière brodée, au bas des manches. D’ailleurs, pour l’un des corsages taillé en fin d’après-midi, je dus créer une découpe horizontale sur les pièces du dos ainsi qu’une autre, verticale, sur la médiane et tailler les parties inférieures et centrales dans la pièce de soie prévue pour servir de sari. J’y ai presque épuisé ma réserve de concentration et de patience… Presque.

Même si Carole, Judy 1 et Judy 2 sont sympathiques et reconnaissantes pour l’épine que je leur enlève du pied, je préfère de loin remodeler des manteaux, raccourcir des pantalons, remplacer des fermetures à glissière et… repriser des chaussettes.

Je m’en souviendrai, la prochaine fois. Promis…


Ah! Oui, j’oubliais : je vous quitte jusqu’à lundi. J’irai passer deux belles journées à Québec chez mon amie Emma. Si vous mangez tous vos légumes, je vous raconterai.


*Des histoires d’horreur horrifiantes, dignes des Contes de Fée. Un jour, peut-être...

mercredi 6 mai 2009

La panne…


Ça se passait hier. J’avais enfilé un chandail que je venais de coudre et je me préparais à aller voir ce qu’en disait le reflet du miroir, lorsque j’entendis une voix de femme.

- Hou! Hou!

Revenant sur mes pas, je découvris une inconnue dans ma salle à manger.

- Vous êtes Sally? Me demande-t-elle, avec un petit accent anglais.

Ça commençait bien, je connaissais la réponse!

-Oui, c’est moi. Lui répondis-je.

Et la dame de m’expliquer que c’était Denise, bénévole à la bibliothèque, qui lui avait conseillé de venir me voir pour une robe qui avait besoin d’être ajustée. Que c’était très simple comme réparation, que la robe n’avait pas de manches et que c’était les bretelles qui étaient trop longues. Bon…

Vraisemblablement, la gentille Denise n’avait pas cru utile de suggérer à son amie de téléphoner avant de débarquer chez moi. Heureusement, je ne portais pas mon vieux survêtement et j’avais eu le temps de me coiffer. La maison, elle, était dans un état relativement normal considérant les travaux en cours : des poils de chat jouaient à saute-mouton sous la table, de la poussière de plâtre recouvrait le buffet et l’escabeau de 8 pieds, qui sert à accéder au grenier, était appuyé à l'horizontale sur la chaise berçante près de l’entrée. De quoi mettre en confiance une nouvelle cliente…

Après avoir examiné la robe, j’informai la dame que je lui ferais l’ajustement sur-le-champ et qu’elle pouvait attendre. Pendant que je décousais, raccourcissais, surjetais, repiquais puis repassais le tout, elle me confia que sa fille allait se marier la semaine prochaine. Que son futur époux était d’origine indienne et qu’il y aurait deux cérémonies. Que pour la seconde, les femmes allaient porter le sari traditionnel. Sa fille lui avait offert de splendides pièces de soie et une couturière d’une ville voisine avait pour mandat de confectionner les corsages qui se portent en dessous, pour elle et pour deux invitées. Elle ajouta que c’était dommage qu’elle ne m’ait pas rencontrée avant, car elle aurait aimé me confier ce délicat travail.

Moi, je n’étais pas désolée; réaliser des vêtements sur mesure n’est pas ma tasse de thé. Habituellement, lorsqu’on me le demande, je dirige les gens vers une amie designer dont c’est la spécialité. Je fais toutefois exception pour Gabrielle, ma cliente qui est illustratrice. Avec elle, ce n’est pas une corvée, mais un plaisir.

La dame, donc, repartit heureuse avec sa robe sous le bras. Avant qu’elle ne s’en aille, je lui remis ma carte professionnelle en me disant que, comme elle aurait mon numéro de téléphone, elle pourrait dorénavant s’annoncer avant de venir faire des Hou! Hou! dans ma cuisine.

Et bien non. En fin d’après-midi, qui vis-je se profiler par la fenêtre de la porte principale? La dame à la robe. Je lui ouvris et, d’un air désolé, elle s'empressa de me dire :

- J’ai une panne!

-Oh! Non! Pas vrai? J’allais lui offrir d’utiliser mon téléphone ou, pourquoi pas, d’aller la reconduire chez elle.

Je n’y étais pas du tout! La panne n’était pas mécanique, mais humaine. La dame m’apprit que la couturière qui devait confectionner les trois corsages était tombée malade et qu’elle ne pourrait terminer le contrat. Elle me demanda, pleine d’espoir, si je pouvais m’en occuper; elle ajouta qu’il fallait que les vêtements soient terminés mercredi prochain. Elle était là, à attendre ma réponse, avec au fond des yeux comme une supplication.

Pendant ce temps, je réfléchissais. J’avais prévu partir demain matin pour Québec et ne revenir que dimanche soir ou lundi matin. Et puis c’était du satané «sur mesure», ce que j’aimais le moins faire, pour ne pas dire que j’abhorrais…

Zut… d'un autre côté, je ne pouvais la laisser en plan. Alors, j’acceptai et, par le fait même, reportai mon départ à vendredi.

Ce n’est que vers 11h30, aujourd’hui, que la dame m’apporta les coupons de soie, la doublure et un prototype de corsage commencé par la couturière qui s’était portée blême. Demain matin à 9 h, la dame reviendra, accompagnée d’Invitée-numéro-1, pour essayer la doublure que j’ai assemblée tout à l’heure, après avoir réalisé un patron à ses mesures. Je m’en servirai également pour l’essayage d’Invitée-numéro-2 qui passera sur l’heure du dîner. Il ne me reste qu’à souhaiter qu’il y ait que peu de modifications à faire au patron de la dame pour qu’il s’ajuste aux formes de ses deux amies.

Y a pas que le CAA qui fait du dépannage! Moi aussi, et vous n'avez même pas besoin d’être membres!

lundi 4 mai 2009

Florilège de souvenirs…


Claudine et moi ne fûmes pas seules hier soir, à nous souvenir. Autour de nous, des spectateurs conquis fredonnèrent les airs connus que nous ont servi, sur le plateau du théâtre Centennial de l’Université Bishop, les soixante choristes du Chœur Florilège. Leur spectacle intitulé «Te souviens-tu?», nous permit de revivre l’époque de la formation suédoise Abba, de réentendre les chansons à succès du regretté Joe Dassin et, oh! bonheur, de chantonner avec eux les meilleures tounes du groupe humoristique Rock et Belles Oreilles.

Comme nous, probablement, vous vous seriez attendus à un spectacle statique. Et bien, comme vous l’auriez sans aucun doute été, nous fûmes agréablement surprises. Une habile mise en scène, des choristes-comédiens doués et des chorégraphies délectables donnèrent à ce spectacle un petit air de comédie musicale, ce qui valut aux artistes une ovation spontanée et drôlement méritée.
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Je pus admirer le fruit de mon labeur de la semaine dernière lorsque, après l’entracte, le rideau se leva sur soixante capes noires. Sous leurs plis étaient dissimulés tout autant de choristes qui, de toute évidence, avaient des choses à nous cacher. Après l’interprétation du célèbre Fantôme de l’Opéra, dans un geste théâtral, ils laissèrent glisser leur cape de trois mètres sur le plancher de la scène, anéantissant du même coup mon travail de repassage…

À mes côtés, Claudine prit soudain un air déconfit. Pauvre amie, comme elle fut déçue! Elle avait cru, et visiblement espéré, que les basses, les ténors et les barytons allaient apparaître dans toute la splendeur de leur costume d’Adam. Hélas, elle dut se contenter de l’accoutrement à la mode des années 1980 qu’ils avaient revêtu.
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Même l’ami Steeve eut l’air d’avoir régressé… dans le temps. Il portait une abomin… euh, adorable chemise rouge à fleurs blanches qui lui donnait un petit air indéfinissable.
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Il fallait le voir, la bouche en cœur, faire des «tadumtadumdum» et des «humahumahum» en se trémoussant et en claquant des doigts.

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Mémorable...

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PS : Pour les détails succulents, vous pouvez cliquer sur les photos.

samedi 2 mai 2009

La vérité, toute la vérité…


Les sorcières, Satan, le Père Noël et le Lapin de Pâques. Lesquels sont réels? Lesquels ne sont que fabulation? Bien malin qui pourrait le dire.

Cependant, les anges existent, je peux en témoigner puisqu’ils font partie de mon univers. Il y a mon amie, l’Ange Aérien, à qui l'on a confié les Territoires du Nord. Malgré les turbulences et les nuages parfois gris qui envahissent son ciel boréal, elle garde le cap sans baisser les ailes.

L’autre, mon Ange Gardien, vit très loin d’ici, dans un Royaume coloré appelé les Angles. On l’y envoya, jadis, pour régner sur les verts. Malgré la distance, cet ange veille sur moi, il allège mon existence et me permet de goûter aux plaisirs de la vie. Ses interventions sont discrètes, empreintes de retenue et insufflées par la grande générosité qui est propre à son peuple.
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Quant au Bonhomme 7 heures, la Fée des Dents et le Marchand de Sable, je vous dois la vérité… au moment où j’écris ces lignes, je n’ai aucune preuve qu’ils ne soient que contes de fées …