lundi 21 novembre 2011

D'un Nord à un autre ...


Comme dans les contes de fées, cette histoire aura une jolie fin.
 
Comme dans les contes de fées, il y aura une princesse prisonnière, sans le château. Un geôlier, mais aucun dragon. Tout plein d'embûches, mais pas de Prince charmant.

Comme dans les contes de fées, la demoiselle aura de beaux grands yeux, sans pour autant être bleus. Sa silhouette, au lieu d'être élancée, sera famélique et sa toison n'aura pas la couleur du miel, mais celle de l'ébène. Quant au collier qu'on aura attaché à son cou, il aura été incrusté de boue au lieu d'être serti de diamants.

Comme dans les contes de fées, la princesse aura été victime d'un sortilège qui l'aura fait dormir, non pas 100 ans, mais assez longtemps pour que sa courte vie lui paraisse une éternité.

Comme dans les contes de fées, l'héroïne aura eu beaucoup d'enfants, mais n'aura pas vécu heureuse.

Vendredi dernier, ma princesse kuujjuamiut a quitté pour toujours le pergélisol du Nunavik pour la chaleur d'un foyer dans le Nord. Depuis, elle renifle et explore chaque recoin de la maison. De son poste d'observation, sur la première marche du palier qui descend au jardin, elle hume l'air et examine les géants qui la dominent et qui agitent leurs longues branches en signe de bienvenue.

D'une étonnante capacité d'adaptation, elle a relevé haut la patte les défis de la cage de transport, de la balade en voiture, du vol en soute, du passage chez le toiletteur, et plus important encore, celui de la rencontre pacifique d'un représentant de la race féline, sans avoir tenté d'y goûter.

Blandine, alias Patte Blanche, alias Molla, est un trésor de gentillesse et de joie de vivre. Intelligente, propre, amicale avec tous, parfois exubérante, elle apprend rapidement les règles et, une fois qu'elle aura assimilé la marche en laisse plutôt que le halage de bipède, elle pourra partir à la rencontre de ses futurs sujets.

Blandine, malgré sa joie de trouver sa gamelle remplie, d'avoir dorénavant de l'eau pour épancher sa soif, un toit au-dessus de sa tête et sa propre ménagerie à 2 et à 4 pattes, rêve d'un foyer qui serait entouré d'un grand terrain où elle pourrait s'ébattre en liberté. Elle aimerait adopter un humain qui serait bien à elle. Elle l'imagine patient, libre, actif et très amoureux. En échange, elle promet de le faire marcher chaque jour, de le gratifier de gros câlins et de lui être fidèle… jusqu'à la fin des temps.
 
PS: Pour en savoir davantage sur Blandine et sur ses critères de sélection, veuillez me contacter par courriel à: sally_fee@hotmail.com



samedi 29 octobre 2011

Stella, l'étoile du Nord ...

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La première fois que Fitzsou mentionna le prénom de sa collègue et amie, j'imaginai une étoile scintillant dans le firmament du Nunavik. Je ne m'étais pas trompée. Notre Stella, unique de plus d'une façon, est un astre dont la réverbération rayonne bien au-delà de son département qu'elle dirige d'une main manucurée dans un gant de fer.

Flamboyante, elle est à la fois rigoureuse et souple, exigeante et généreuse. On ne la croit pas lorsqu'elle affirme fièrement qu'elle soufflera bientôt 70 bougies sur son gâteau d'anniversaire. Mince, pleine d'énergie et colorée, cette femme hors de l'ordinaire maîtrise les chiffres, la scie circulaire et l'art de la coquetterie.

Après plusieurs années passées dans le Nord, à multiplier les amitiés et à pratiquement reconstruire un camp délabré quelque part dans la toundra près de Kuujjuaq, notre Stella s'envolera bientôt vers le Sud pour un aller simple. À voir le pétillement de ses yeux lorsqu'elle nous parle de ses projets à venir, le mot retraite ne sera pas intégré de sitôt à son vocabulaire.

Il me reste encore presque un mois à recevoir son accolade du matin. À la croiser dans les corridors de la Régie, à entendre sa voix et humer son parfum. Quatre semaines à admirer le personnage toujours tiré à quatre épingles, la professionnelle qui n'a pas peur de dire ce qu'elle pense et la femme qui rêve encore aux lendemains qu'elle saura bâtir à la hauteur de ses désirs.

Stella, à la fin de novembre tu laisseras un grand vide autour de toi. Chacun se souviendra longtemps de la collègue, de l'amie et de l'étoile du Nord que tu as été pour chacun de nous.

Au nom de nous tous qui t'aimons, je te souhaite la plus formidable des non-retraites!

lundi 10 octobre 2011

Des nouvelles de Patte Blanche ...

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Vous vous souvenez de mon amie Patte Blanche?  Je vous l'avais présentée au début de l'été. 

Après de longues semaines où je la crus disparue à jamais, elle vient de réapparaître.

Cathy et André, des Chiots Nordiques, m'ont invitée à raconter son histoire.  C'est juste  ICI.
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mercredi 5 octobre 2011

Vide-poches ...

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Avant mon départ de Saint-Sauveur, une amie m'avait mise en garde.

"Tu trouveras ça difficile; la vie n'est pas rose pour les chiens ici et il y en a beaucoup à Kuujjuaq."

Et elle avait ajouté:

"Il est peut-être mieux de ne pas s'en occuper. On ne sait jamais combien de temps nous passons dans le Nord; c'est pire s'ils s'attachent à nous."

Mon amie avait vu juste. Dès les premiers jours, j'eus le cœur gros et la gorge serrée en apercevant des bêtes négligées, errant ici et là à la recherche de quelque chose à se mettre sous la dent ou quémandant une simple caresse. Plusieurs boitaient, sans doute à la suite d'une bagarre. D'autres affichaient leur crainte des humains, probablement pour les mêmes raisons.

Bien sûr, je n'ai fait qu'à ma tête. Et au lieu de les ignorer, je me suis mise à leur parler, à leur donner des gâteries ou à leur distribuer des caresses. À Gros Chien, celui qui n'inspire pas confiance et que tous craignent. Puis, à Grosse Fille malgré son éternelle gueule des mauvais jours. À Tommette, qui se laissa vite apprivoiser et caresser; comme ma Clopinette, Blondie et Poilu-Frisé, tous maintenant disparus. Aussi à Patte Blanche, mon amie de randonnée et à sa copine Rosie. Plus récemment, à Cotonneuse qui découvrit le trésor que recelait mes poches. Chaque matin depuis, elle vient à ma rencontre, parfois accompagnée du beau Jaunas. Il y en eut d'autres, des amis de passage, observateurs ou effrontés, affamés ou repus.

Je sais bien que ces chiens qui sont devenus mes amis me chercheront parmi les piétons qui empruntent la rue matin et soir. Qu'ils guetteront ma silhouette, au loin. Qu'ils accourront peut-être vers un passant qui me ressemblera et qui aura sans doute les poches vides. Qu'ils espéreront mon retour avant de m'oublier, un peu plus chaque jour.

N'empêche, ces courts instants où nous nous retrouvons sont autant de petits bonheurs qui mettent un baume sur leurs tristes conditions et égayent leur trop courte vie de chiens nordiques.

Ils me manqueront...
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dimanche 2 octobre 2011

mardi 27 septembre 2011

Tôt ou tard ...

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"Itizlatinmooningorerliaftnoon?"
 
"Pardon me?"

"Itizlétinmorningoritizerliafternoon"?, me répète un monsieur Inuit tout frêle alors que je passais devant chez lui au retour du bureau, ce soir.

"Sorry, it is what?", lui demandais-je en m'approchant de lui.

"Is it late in the morning or early in the afternoon?" me redemanda l'homme avec un gentil sourire alambiqué.
 
"Oh…. It is the afternoon, around 5 hours and a half."
 
"Nakurmiik! In Inuktitut, we say nakurmiik!", me répondit-il l'air heureux.

Et c'est sur un "assunaï" qui eut l'air de le ravir que je laissai le monsieur Inuit remettre ses pendules à l'heure.
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mardi 20 septembre 2011

Afficher ses couleurs ...





Un nouvel ami, Jaunas.

samedi 17 septembre 2011

Le coeur à la flotte...

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Depuis des semaines, c'est une lourde chape grise et humide qui pèse sur le moral des troupes déployées dans le Nunavik.

Presque du jour au lendemain, le mi-automne s'est installé, nous privant des parfums de fin d'été et des tièdes journées qui nous auraient rappelé que l'hiver est encore loin. Le soleil se fait rare en cette saison des pluies; il peine à percer la masse nuageuse compacte et s'il y réussit, l'espace d'un trop court instant, il est vite relégué au dernier plan par les stratus annonciateurs de mornitude et de vague à l'âme.

Les nombreuses journées de pluie ont transformé les chemins et les terrains en bourbiers où les piétons pataugent pour se rendre au travail, envieux de ceux qui ont la chance de posséder un véhicule. Même les inconditionnels de la marche-matin-et-soir se laissent aller à quémander une place auprès du premier collègue-automobiliste ou VTTiste venu.

Au travail, chacun tente d'afficher son plus beau sourire malgré le ras-le-bol de l'attitude, qu'on dit inhabituelle, de dame Nature. Alors, pendant les pauses et sur l'heure du lunch, on y va de sa future destination de vacances, de la date du prochain "annual leave" ou, pour ceux qui sont au Nord temporairement, de la joie que sera le retour au "Sud".

Les activités de plein air se raréfient et, à l'exception des vrais mordus, on pratique le cocooning. On est plus nombreux à se rejoindre au Kuujjuaq Inn le vendredi à 17h et les invitations aux 5 à 7, aux soupers entre amis ou aux "tea parties" se multiplient.

Pour ma part, je profite de ces retraites forcées pour refaire le plein, pour lire et, le week-end, faire des siestes avec Mimi. Nous n'allons plus marcher, puisque le vent et la pluie rebutent mademoiselle qui préfère, et de loin, le farniente aux rencontres impromptues de ses pairs quelquefois envahissants ou belliqueux qui, eux, ne se formalisent pas d'avoir le pelage trempé. Son exercice ne consiste plus, si le temps lui plait, qu'à un bref tour du pâté de maisons. Je me demande parfois si nos promenades dans les rues de Saint-Sauveur lui manquent.

Avec le soleil qui se lève de plus en plus tard et qui, bientôt, se couchera à l'heure des poules, il faut s'armer de patience et trouver sa propre recette qui nous permettra de passer à travers les prochains mois sans trop y laisser de plumes, sans trop avoir le cœur à la flotte.
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mardi 13 septembre 2011

L'Open Kuujjuamiut…




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Pour Grande-Soeur et Bôf-Adoré.
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mercredi 7 septembre 2011

Il était une fois ... Lola

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Mon court séjour dans le Nunavik m'aura permis de faire la connaissance d'une panoplie d'individus, les uns amicaux et excessifs, les autres réservés et méfiants.

Au cours des 10 prochaines semaines, je raconterai l'histoire parfois triste, parfois heureuse, de certains d'entre eux.

Celle de Lola se trouve ICI.

samedi 3 septembre 2011

Randonnée au Radar ...

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L'automne ne se faisait pas encore trop sentir, samedi dernier, lorsqu'avec des collègues et amis, j'ai emprunté la route qui mène à la Marina, au dépotoir et au chemin du Radar.

Chacun avait apporté un goûter et, grâce à un biscuit trouvé dans la poche de mon manteau, même Léa pu casser la croute une fois franchis les 4669 pas qui nous menèrent tout en haut de la "côte du Radar", à environ 1/2 heure de chez moi et 1 heure du centre ville de Kuujjuaq.

De là-haut, j'ai découvert un panorama qui me réconcilia presque avec le Nord... presque.

Parce qu'avec la connexion en "méga-basse" vitesse il me fallut plus d'une heure pour télécharger la série de photos sur Facebook, vous me pardonnerez sans aucun doute de ne pas avoir recommencé l'exercice ici.  J'ai bien d'autres Mimi chats à fouetter!

Toutefois, vous pourrez les regarder si vous cliquez ICI.  L'album est public et vous n'avez pas besoin d'être inscrits sur Facebook y avoir accès.

Bonne randonnée!




samedi 27 août 2011

Les chroniques du chien errant ...


Par un concours de circonstances, je collaborerai aux "Chroniques du chien errant" que vous pourrez lire sur le blogue Les Chiots Nordiques.

Mon tout premier billet a été mis en ligne il y a quelques minutes.

Vous avez envie de découvrir ce que j'ai bien pu raconter?

C'est juste  ICI...


PS:  Je vous invite à faire un don, même tout petit, afin d'aider Les Chiots Nordiques à faire transporter les 1815 livres de nourriture pour chiens offertes par  Hagen Canada, vers Kawawachikamach.

lundi 22 août 2011

Scènes de ménage ...


On nous l'avait annoncé depuis quelques semaines. Un collègue avait même dû revenir de toute urgence d'un séjour dans les Maritimes pour s'assurer de l'organisation protocolaire de cet événement. Au début de la semaine dernière, un message adressé à "All Staff" nous rappelait à l'ordre et vendredi après-midi fut dédié au ménage de nos espaces respectifs. La consigne était claire: pas de traineries, pas de boites empilées dans les bureaux ou de paperasse étalée sur nos tables de travail. Considérant le manque d'espace chronique, pour certains, ce fut un tour de force que de faire place nette.

Mon cubicule ayant déjà été nettoyé et rangé au lendemain du départ de celui que je remplace, je n'eus qu'à faire un peu d'époussetage avant de passer un chiffon dans le bureau de mon patron qui est utilisé comme salle de réunion lorsqu'il travaille à partir du Sud.

Un peu de pouche-pouche qui sent bon sur le tapis taché, un coup de torchon sur la table de la cuisinette et je pus continuer à travailler pendant que mes collègues passaient l'aspirateur et versaient dans la cuvette des 3 salles de toilette, du liquide bleu qui masqua les taches et les odeurs. Car, voyez-vous, nous n'avons pas de concierge. Enfin, ce n'est pas tout à fait exact puisque quelqu'un est engagé pour vider nos corbeilles et que deux fois sur trois elles le sont vraiment.

Bref, nous attendions de la grande visite. Pour la recevoir, mon patron a fait un saut de 24 heures à Kuujjuaq, notre directrice générale nous a gratifiés de sa présence et moi, j'ai délaissé mon jean, tenue de mise au Nord, pour revêtir l'habit qui fait le moine la secrétaire de direction du département de Santé publique.

Tout ça pour serrer la main de notre grand patron, le ministre de la Santé, monsieur Yves Bolduc.


Comment ça, "c'est tout?"? Oh… vous vous attendiez à ce que je vous raconte en long et en large mes retrouvailles? Que je vous relate par le menu détail tous ces moments hors de l'ordinaire, inoubliables et exceptionnels? Que je tente de vous expliquer ce que j'ai ressenti en revoyant tous ces amis?

Je vais faire mieux encore. Voici, en photos, mes retrouvailles avec les filles du journal étudiant et celles de mon école primaire!

PS:  cliquer sur les mots en caractères gras pour activer les liens.



jeudi 28 juillet 2011

Drôles de semaines ...

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J'aurais voulu vous raconter ces drôles de semaines.  Vous décrire les fous-rires de Fitzsou et moi pendant que nous tentions de nous retrouver parmi les dizaines de documents qui avaient une longue série d'étapes à franchir, de l'approbation du patron qu'il fallut déranger pendant ses vacances, à l'envoi à la traduction anglaise, puis inuite, des vérifications finales qui nous mettaient sous le nez une parenthèse oubliée, un point manquant.

J'aurais aimé partager avec vous les dizaines de photos prises lors de mes randonnées en solitaire ou entre amies.  Vous montrer combien une région nordique peut receler d'espèces de plantes et de fleurs, plus  jolies les unes que les autres.






J'aurais aimé que vous assistiez aux leçons de bienséance que GrosseFille inculqua à son rejeton, Ptitom, le seul chiot qu'on lui permit de garder.  Vous auriez souri en voyant la petite canaille sauter au cou de sa maman, feignant une attaque puis, se coucher sur le dos en signe de soumission sous le regard intéressé de Clopinette qui, je crois, prenait des notes.

 



J'aurais adoré vous faire saliver en vous décrivant les plats que ma collègue Su avait préparé pour un 5 à 7 auquel s'était jointes Fitzsou et Janet.  Vous auriez été tout ouï pour écouter les voyages de l'une, l'avant-Kuujjuaq de l'autre et les rêves de chacune.


J'aurais voulu voir votre étonnement en découvrant cette serre, fruit des efforts d'une poignée de passionnés de jardinage qui n'hésitent pas, les fins de semaine et même après les heures de bureau, à y passer du temps pour semer, désherber, arroser, composter, allant même jusqu'à jouer les bons samaritains envers leurs partenaires procrastinateurs.




J'aurais voulu vous faire découvrir le fameux Repaire de l'Ange qui se trouve sur les berges de la rivière Koksoak.  Fitzsou vous aurait raconté sa découverte, son attachement pour cet endroit auquel on accède après avoir traversé le lieu d'amarrage de l'imposante barge et longé une longue plage parfois rocailleuse, parfois sablonneuse.  Vous auriez été étonné de constater la hauteur de la marée qui nous obligea, au retour, à marcher sur un lit de gros rochers instables.




Finalement, j'aurais voulu vous confier à quel point Mimi et moi avons hâte à nos vacances, lesquelles ont débuté ce soir à 17h.  Il nous tarde de retrouver nos paysages, nos voisins et notre Jules.


Mais, le temps me manque et, après une indisposition qui a un très mauvais sens du timing, me faisant passer une nuit blanche et m'empêchant de me rendre au travail cet avant-midi, l'heure est venue de préparer ma valise et de prendre encore du repos pour être en mesure, demain, de faire le vol Kuujjuaq-Montréal.

N'empêche, j'aurais vraiment aimé vous raconter, en détail, ces drôles de semaines...

À bientôt!

lundi 25 juillet 2011

Un taxi pour nulle part ...

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Pour mon ami Taximan;  bonnes vacances PL!

vendredi 22 juillet 2011

lundi 18 juillet 2011

Parfums de vacances ...



À Kuujjuaq, depuis deux semaines, ça sent les vacances! Au travail, il faut voir les bureaux déserts de ceux qui sont en "annual leave" et l'effervescence des autres qui mettent les bouchées doubles afin de terminer des rapports ou de finaliser des comptes rendus de réunion avant de partir en congé.

Ceux qui n'ont pas encore quitté pour le "sud" comptent les dodos, certains en biffant les jours sur leur calendrier, d'autres en enlevant, chaque soir, un des nombreux fins bracelets glissés à leur poignet.

Les "tea-parties", les "potlucks" et les invitations se multiplient, comme les "Request for an authorization absence" de dernière minute et les réservations de billets d'avion.

Vendredi, emportée par cette odeur d'été, j'ai même succombé à la tentation d'accompagner Fitzsou et quelques autres collègues au Kuujjuaq Inn pour prendre la bière qui marque la fin de la semaine.

Puis, samedi, ce fut le "Summer Party" organisé par notre très dynamique compagne l'Ange Aérien. Alternant entre l'anglais, le français et les fariboles, les 5 convives et l'hôtesse eurent un plaisir évident à apprendre à se connaître dans un autre cadre et à déguster des plats tous plus délicieux les uns que les autres. Pendant plus de 4 heures, nous nous sommes prêtés au jeu de profiter de la vie.


Dimanche, malgré un temps incertain, j'ai demandé à Mimi si elle avait envie d'une balade du côté de son repaire. Elle n'a pas hésité bien longtemps et c'est sous un vent juste parfait que nous avons pris la direction de "la grosse maison sur le cap".

Deux surprises nous attendaient au bout de la rue. La première, enjouée, nous conduisit à la seconde, nettement moins agréable.



Après en avoir presque terminé avec la destruction de la petite forêt derrière chez-moi, laquelle est en voie de devenir un nouveau lotissement pour des logements sociaux, il semble que la municipalité ait jeté son dévolu sur ce bout de lande par laquelle on accède au Repaire de Mimi.  Il y a de bien étranges décisions qui se prennent ici.



Comme je n'y peux rien, j'ai détourné les yeux et, devancées par GrosseFille, Mimi et moi avons emprunté le sentier qui longe le cap, bien décidées à en profiter avant que l'endroit ne soit envahi de pelles mécaniques et de camions.


Nous n'avions pas fait la moitié du parcours que le vent nous laissa tomber, donnant le feu vert aux nuées de mouches noires et de maringouins qui se jetèrent sur nous comme sur le dernier des chiens hommes. Mimi en eu vite marre et tira sur sa laisse de façon non équivoque: il était temps de rentrer. Pour suivre mademoiselle à qui les bibittes avaient donné des ailes, il me fallut me mettre au pas de course.

C'est à ce moment qu'un coup de semonce résonna au-dessus de nos têtes auréolées de diptères. En levant les yeux au ciel, je compris qu'il ne tarderait pas à se déverser sur nous. Vite Mimi!


En s'engageant dans la rue, tout près de chez Fitzsou, nous avons croisé une copine qui passait par là et lui avons fortement conseillé de rebrousser chemin.


Ma caméra cachée sous les pans de ma veste et Mimi sous le bras, je fis les derniers mètres à grands pas. Après une sempiternelle bataille avec la serrure, je réussis à nous mettre à l'abri au moment même où la pluie s'abattait sur Kuujjuaq et sur GrosseFille et Clopinette.

Les deux amies trempées poursuivirent leur petit bonhomme de chemin, sans se presser, à la recherche sans doute d'un autre humain avec qui partager un bon moment, un bout de vacances.

PS: Vous me pardonnerez d'utiliser des termes anglais, ce que j'évitais par choix dans mes billets d'avant-Kuujjuaq. Saviez-vous qu'ici la Loi 101 n'est pas appliquée? Si la langue maternelle des Inuit est l'Inuktitut, la seconde est l'anglais; peu de mes concitoyens Kuujjuamiut comprennent le français. Ainsi, dans une assemblée, s'il y a un seul Inuit parmi des francophones, les échanges se feront nécessairement en anglais.



Cliquez sur les photos pour voir les détails.




vendredi 15 juillet 2011

Une bien Bell surprise ...


Ce matin, au lieu de quitter l'appartement à 8h30, je pris la route à 8h15.

Tout juste avant d'arriver au bureau, je traversai la rue et entrai dans l'édifice dont la porte était grande ouverte.






Trois hommes s'y trouvaient.

"Bonjour!", dis-je au premier, "est-ce qu'un Robert travaille ici?"

"Oui, c'est lui", répondit-il en me désignant celui qui parlait au téléphone.

Je n'eus pas à attendre bien longtemps et, lorsqu'il eut raccroché, le Robert s'avança vers moi.

"Quesque j'peux faire pour vous?"

"Vous laisser prendre en photo", lui dis-je en sortant l'appareil de mon sac à dos.

"Quoi?" rétorqua le Robert, visiblement étonné.

"Votre épouse se nomme bien Bernadette?" ajoutai-je pour le plaisir de voir la confusion dans ses yeux.

"Euh… oui?"

Afin de mettre fin au suspense et surtout d'éviter d'être en retard au travail, je lui expliquai qu'un confrère blogueur était un de ses vieux chums et que, pour lui faire un petit clin d'œil, j'avais pensé prendre une photo de son pote qu'il n'avait pas vu depuis quelques lunes.

"Aye! Ça fait longtemps! On roulait dans c'temps là! C'était dans les années '70! Asteure, on déroule!!!", me dit Robert tout sourire.

Pour toi, Crocomickey, avec les salutations de ton chum Robert, en direct de son "Bell office" de Kuujjuaq.



PS.  Pour respecter le désir de Robert de ne pas "voir sa face sur internet", je t'enverrai sa photo par courriel.