samedi 31 mai 2008

Pour le meilleur et pour le pire …

Sans elle, notre bonheur n’est pas aussi intense, aussi grand. Lorsqu’elle nous fait défaut, nous nous sentons pris au piège : D’un travail qui ne nous passionne plus, d’engagements périmés, d’attentes à sens unique ou de soi-disant devoirs. Souvent même, d’une vie qui n’est pas celle dont nous avions rêvé.

En son absence, nous choisissons parfois d’avoir plus d’argent et moins de temps. Son manque risque aussi de nous condamner à accepter ces présences lourdes et asphyxiantes qui drainent notre énergie et barbouillent notre humeur et qu’à tort nous croyons devoir subir au nom de l’amitié ou du lien familial.

Lorsque nous lui tournons le dos ou qu’on nous l’arrache, nous nous sentons brimés, muselés, pris dans un moule inconfortable dans lequel nous ne pouvons bouger sans nous faire quelques bleus.

En l’ignorant, nous acceptons une pléthore de contraintes, d’obligations, au détriment de notre propre bonheur. Nous oublions d’être fidèles à nous-mêmes, à nos convictions et parfois même à nos principes.

La liberté est le principal ingrédient de mon bonheur. Je ne saurais m’en passer. A certaines époques de ma vie, je l’ai négligée et elle m’a beaucoup manquée ; tellement, qu’en son nom, j’ai choisi de tout laisser tomber pour lui revenir. Je ne la quitterai plus jamais…

La liberté c’est me donner le droit de choisir. De créer ma vie avec tout ce que ça peut impliquer comme conséquences. De dire non parfois alors qu’il serait tellement plus simple de dire oui.

La liberté me permet aussi d’aimer mieux. Sans besoin de promesse, ni de serment, ces entraves jugées indispensables pour certains. De le choisir à chaque rencontre, librement, comme si c’était la première fois. De préférer l’incertitude aux acquis, l’improvisation, à la planification.

La liberté, c’est elle que je choisis, pour le meilleur et pour le pire…

vendredi 30 mai 2008

Chien chaud ...

Alors, elles viennent ces guimauves?

jeudi 29 mai 2008

Forget me not ...


Cette toute petite fleur, de la famille des Boraginaceae, pousse à profusion tout autour de chez-moi. En levant les yeux de mon écran, j’en vois toute une bande qui prend ses aises en bordure du terrain de ma gentille voisine d’en face, que je surnomme "la petite souris".

Il y a quelques années, fascinée par ces myosotis, j’en avais prélevé un plant aux abords du chemin qui mène à la piste cyclable. Depuis, il s’est multiplié et j’ai eu le plaisir de constater, il y a quelques jours, qu’il poussait maintenant à plusieurs endroits sur mon terrain. Il est actuellement en pleine floraison, égayant de son bleu tendre, le vert moussu de mon jardin.

Son nom Forget-me-not, vient d’une légende qui veut qu’un chevalier tombé dans une rivière en voulant cueillir une fleur pour sa dame, au moment de se noyer, la lança à sa belle en implorant : "Ne m’oubliez pas !".

Ce myosotis a su inspirer l’homme qui en a fait l’emblème de plus d’une cause, dont celle de l’Alzheimer.

Mais pour moi, cette petite fleur bleue est le symbole de l’amour et de l’amitié qui survivent au fil des ans et des kilomètres. Je pense à nos familles, nos amis qu’on ne voit pas assez souvent et qui vivent parfois loin de nous. Des cœurs qui battent à l’unisson malgré la distance et du souvenir qu’on veut garder vivant avant que ne s’étiole la mémoire, que ne se fanent les cœurs.

Forget me not …


mercredi 28 mai 2008

Le petit oiseau qui ne voulait plus sortir ...

Photo prise d'une rue voisine qui jouxte les terrains de Flo.


Le lendemain de mon arrivée dans les Laurentides, alors que je me promettais un safari-photo, le petit icône de mon appareil, indiquant de changer les piles, s’est mis à clignoter.

Qu’à cela ne tienne, me suis-je dit ! Prévoyante jusqu'au bout des doigts (de Fée), j’avais acheté la veille quatre piles rechargeables prêtes à utiliser, selon ce qui était indiqué sur l’emballage. C'est que lors de mon (très agréable) séjour à Saint-Pierre, mon chargeur a été victime d’un infarctus, n’ayant pu supporter l’intensité du courant électrique local et je n’avais pas eu (ni pris) le temps d’en acheter un nouveau.

Je remplaçai donc les piles et je repartis à la découverte de la forêt de Flo dans l’espoir de croquer sur le vif, histoire d’inverser les rôles, une belle grosse mouche noire qui ferait blêmir d’envie mes amis abitibiens. Je rêvais aussi de sous-bois traversés de rayons de soleil obliques, d’arbres aux formes étranges, de petites bestioles qui auraient pris la pause le temps que je cadre correctement, en évitant de bouger la moindre plume, le moindre poil.

Clic… Clic… Le fameux petit icône recommença de plus belle. Bon, je remplaçai les piles encore une fois. Et le même manège se répéta, encore et encore jusqu’à ce que toutes les batteries y soient passées. Flo sorti son attirail : chargeur (dont les témoins lumineux demeurèrent étrangement éteints) et son "testeur" qui, selon ses dires, indiquèrent que mes piles étaient chargées… Hum, bon, bizarre, tant pis…

Finalement, hier je suis allée chez le marchand qui m’avait vendu mon Canon Power Shot 6.0 Mega Pixels. Après vérification, il m’a assuré que mon appareil n’était pas défectueux mais que toutes mes piles étaient à plat. Ouf… Je suis repartie soulagée et avec un nouveau chargeur à batteries.

Petite consolation: J’avais pu prendre quelques photos des Laurentides avant que le petit oiseau refuse de sortir. C’est toujours ça…

lundi 26 mai 2008

L’herbe du voisin…


Non, mon voisin ne fait pas pousser de l’herbe; quoique s’il en fumait de temps à autre, ça le décoincerait peut-être!!! Mais ça, c’est une histoire que je ne raconterai pas!

Je suis revenue hier d’un petit séjour de deux jours dans les Laurentides, chez l’ami Flo. Ah, les Laurentides! Une région magnifique, spectaculaire avec ses sommets plus hauts les uns que les autres. Et que dire de ses lacs, ses centres de villégiature, ses terrains de golf, ses impressionnantes demeures et son flot de touristes venus de partout?

Avec Dan et Flo, j’ai parcouru les rues de St-Jovite, découvert le petit village du Lac Mercier, sillonné des routes le long desquelles s’alignaient des petites maisons bâties près d’étangs ou près de rien du tout… Nous avons roulé dans les rues d’un nouveau développement dont les prospères propriétaires ont vue sur la station du Mont Tremblant. Puis grimpé une route toute neuve qui menait à un projet immobilier dont les maisons, une fois érigées, domineront le circuit de course automobile du même nom.

Nous avons aussi marché en forêt, très peu cependant, car des nuées de mouches noires nous ont tendu une embuscade. En plus d’être très très affamées, ces bestioles semblaient me trouver vraiment à leur goût. Mais Flo nous a rassurés: dans quelques semaines le pire sera passé. Enfin, moi je me demande s’il n’a pas dit ça pour éviter que tous ses chums qui doivent aller fêter la Saint-Jean chez-lui, ne se désistent en lisant mon billet…

Finalement, malgré tout ce que j’ai vu et admiré, ce week-end Laurentien a confirmé ma préférence pour l’Estrie. J’aime l’alternance de grands champs, de montagnes, de lacs et de forêts. Sur le chemin du retour, mon cœur battait au rythme des kilomètres et des panoramas qui défilaient de chaque côté de l’autoroute 10. Des belles fermes où paissaient des vaches, des champs nouvellement ensemencés qui alignaient leurs sillons bien droits, des vastes étendues vertes parfois plates, parfois vallonnées et bordées d’arbres. Puis à l’horizon, comme si toute cette beauté ne suffisait pas déjà à me couper le souffle, se profilaient les courbes bleutées des Appalaches. L’Estrie est vraiment incomparable.

Un jour ou l’autre il peut nous arriver de penser que l’herbe est plus verte chez le voisin, et je crois qu’il faut aller vérifier, histoire de s'en assurer. Mais souvent, en y regardant de plus près, on constate que l’autre vert est moins éclatant, que sa teinte nous plait nettement moins que celle qui pousse dans notre cour et qui, elle, émeut notre cœur…

jeudi 22 mai 2008

Weed-end Laurentabitibien…


Ça faisait bien 3-4 mois que je promettais à mon ami Flo de lui rendre visite. D’une fois à l’autre, soit le timing n’était pas bon, soit c’était la température qui faisait des siennes.

Mais cette fois-ci, ça y est, c’est la bonne. Le printemps est là, je n’avais rien de prévu en fin de semaine et ma coloc Lise pourra s’occuper de la ménagerie pendant mon absence. Bon, j’aurais bien été tentée, aidée de ma baguette magique, de transplaner jusqu’à
Saint-Pierre et Miquelon mais avec mon Fée-noménal manque d’orientation, je craignais d’atterrir non pas sur l’archipel mais quelque part à St-Ignace de Loyola au milieu du lac St-Pierre, et comme je nage comme une marmite …

C’est donc par voie terrestre, dans mon vieux baz que je me rendrai dans la région du
Mont Tremblant où, depuis 2005, mon ami Flo a élu domicile. C’est après avoir vécu plus de 40 ans à Amos, qu’il eut un jour envie d’aller voir ce qui se passait ailleurs. Naturellement ce sont les Laurentides qu’il a choisies.

Pour nous, abitibiens, cette région tient une place particulière dans nos cœurs. Après avoir traversé le
parc La Vérendrye et dépassé Mont-Laurier, le panorama se métamorphose. Finis les terrains plats, sans relief. Ce sont les collines et surtout les montagnes qui nous fascinent, qui nous font nous extasier tout au long de la route qui nous mène à Montréal, l’incontournable destination lorsqu’on décide de faire près de sept heures de route pour aller "en ville".

Flo avait déniché, dans un petit coin de campagne, un immense terrain de plusieurs acres sur lequel se trouvait un grand bâtiment à peine habitable. Le connaissant, nul doute qu’il a pu acquérir son "domaine", comme il l’appelle affectueusement, pour pas trop cher.

Et c’est ainsi qu’armé de beaucoup de courage et de détermination, il a transporté et entassé ses pénates dans des abris temporaires qu’il a fabriqués lui-même. Il a ensuite entamé les rénovations du bâtiment qui allait devenir sa maison et dans lequel il a aménagé un
studio (Ar 496) qu’il loue à une clientèle touristique.

En fin de semaine, Flo me fera parcourir sa forêt, me partagera ses rêves, ses ambitions et ses projets d’aménagement de ce coin de pays qui est devenu le sien.

Puis, comme un plaisir n’arrive jamais seul, mon vieux chum Dan viendra nous rejoindre. Je ne croyais pas vraiment que mes "
Come on, Dan, viens dont, sors de ton rang pour une fois… ce s’rait l’fun ! Flo serait content de te revoir…" auraient décidé mon ami à se taper 950 km en deux jours pour venir passer quelques heures avec son amie la Fée. Et j’ai même pas eu besoin d’utiliser un philtre de persuasion ou encore ma baguette magique. Cool, hein ?

Wow, c’est vrai que ce sera l’fun…

mercredi 21 mai 2008

Fenêtre sur la nature ...

J’ai passé une grande partie de la journée à repasser et à finir un lot supplémentaire de vêtements pour ma cliente qui viendra chercher sa commande demain soir. Pendant que je posais les lacets sur les robes et sur quelques corsages, mon regard fut attiré par le vert qui éclaboussait une des fenêtres de mon atelier. Un jeune érable entêté déploie ses branches malgré les coupes qu’il subit année après année ; celles-ci viennent caresser les carreaux près de mon espace de couture.

Quel contraste avec les locaux que mon entreprise a occupés durant les sept dernières années, dans lesquels il y avait peu ou pas de fenêtre. Combien de jours, submergée par trop de travail, je n’eus aucune idée de la température qu’il faisait à l’extérieur, jusqu’à ce que je sorte, à la fin de ma journée?

Dans mon atelier actuel, malgré son manque d’espace, la lumière elle, y entre à profusion. A l’est, à l’ouest et au nord, j’aperçois des fleurs, des arbres, des carrés de pelouse bien verte et les montagnes qui entourent mon village. Toute cette luminosité crée une ambiance particulière, propice à la création.

Il m’arrive fréquemment de lever les yeux de mon travail pour jeter un coup d’œil par une des six fenêtres ; je vois des oiseaux, la couleur du ciel et le temps qu’il fait. Ma nature contemplative se réjouit et je réalise ma chance d’avoir un environnement comme le mien au lieu de celui aveugle, poussiéreux et bruyant qui, trop souvent hélas, est le lot des travailleurs du textile.

Pour mon plus grand bonheur, mon atelier a ses fenêtres sur la nature…


mardi 20 mai 2008

A pleine vapeur …


Alors que des nuages hors saison saupoudraient quelques flocons de neige sur la région qui m’a vu naître, au grand dam des abitibiens qui en ont plus qu’assez de cette température "printaumnale", je travaillais bien au chaud dans mon atelier en me réjouissant des belles éclaircies de soleil dans le ciel de mon Estrie d’adoption.

Quel temps parfait pour travailler à l’intérieur ! Un tout petit 14C acoquiné à un ciel menaçant dont le soleil avait peine à percer les nuages tout gris. Rien qui donne envie de mettre le nez dehors au lieu de bosser. Du sur mesure pour moi en ce début de semaine.

Une fois le fer installé, puisqu’il avait séjourné chez ma couturière Sylvie durant mes vacances, je me suis attaquée au repassage de deux douzaines de corsages pour une petite boutique de ma région, à East Angus. Rien de trop ardu pour un retour au travail après un arrêt de trois semaines. Cool...

Alors que la vapeur s’élançait à l’assaut des plis et des coutures, j’ai réalisé ma chance d’avoir un atelier si bien équipé. Particulièrement mon fer industriel qui rend jaloux mon sous-traitant (oui, oui…). Mon entreprise avait fait cet investissement au début de 2000 alors que les commandes justifiaient l’embauche de 2 presseuses à plein temps. Outre le fer ultra léger qui est suspendu à la pôle transversale de la table de pressage, évitant d’avoir à le déposer entre chaque étape, son débit de vapeur ajustable permet également de l’utiliser comme défroisseur. Un petit bijou qui me fait presque aimer le repassage !

Si rien ne vient me distraire ce soir, je devrais être en mesure de mettre en boite les vêtements puisqu’il ne me reste que le laçage à faire et à préparer le bon de livraison. Soit encore une heure ou deux, tout au plus.

Ainsi dès demain, je pourrai me consacrer au développement des produits que m’a demandé mon ami le magicien. J’avoue qu’il me tarde de m’y mettre. Ce travail sera à mi-chemin entre la confection et le bricolage. J’ai peu de contraintes contrairement à la création de vêtements. N’empêche que mon défi sera de réaliser des articles qui existent déjà sur le marché mais en leur ajoutant un petit "je ne sais quoi", une petite touche qui les différenciera de ceux qui inondent le marché et qui sont fabriqués pour même pas une bouchée de riz en Asie.

Alors sans lui faire de promesse que je ne saurais tenir (jamais je n’oserais !!!) il est fort possible qu’il puisse recevoir ces échantillons au courant de la semaine prochaine.

Hum, peut-être qu’un petit coup de baguette magique serait utile ?

lundi 19 mai 2008

Book-limie ...

Dès mon retour de vacances, je me suis plongée dans la lecture. Un peu pour faire passer mon petit spleen mais beaucoup par plaisir, car je l’avoue, j’en suis accro…

Juste avant de quitter Saint-Pierre, j’avais terminé l’excellent bouquin de Khaled Hosseini "Mille soleils splendides" que mon ami Blanche-Neige m’avait offert pour mon anniversaire. C’est un roman émouvant, tragique, qui nous rappelle que la puissance de l’amitié et de l’amour peut vaincre de tout, ou presque. J’avais adoré son roman précédent, "Les cerfs-volants de Kaboul".

En visitant une librairie de l’île, pendant mes vacances, je n’avais pu résister à la tentation de mettre la main sur le dernier roman de Didier Van Cauwelaert, un auteur que j’affectionne particulièrement, intitulé "La nuit dernière au XVe siècle". Une charmante histoire qui s’est lue toute seule la semaine dernière et qui fut divertissante à souhait. Je l’ai dévorée en moins de deux jours.

Encore affamée, j’ai ensuite attaqué un premier livre de Marc Fisher, "Le secret de la rose". Rien de nouveau puisque récemment j’avais lu "Le Secret" de l’américaine Rhonda Byrne et que, outre le récit de Fisher qui est romancé, les deux bouquins ont la même essence. Et entre vous et moi j’ai trouvé que, dans ce roman, la plume de monsieur Fisher manquait un peu de souplesse et beaucoup de ponctuation.

Finalement hier, j’ai terminé une autre œuvre de Marc Fisher intitulée "Conseils à un jeune romancier". Un tout petit bouquin de 134 pages qui représente néanmoins un précieux guide pour ceux et celles qui, comme moi, ont la passion de la littérature et qui rêvent, un jour, d’étaler leur amour des mots entre deux couvertures souples. Cet ouvrage fut composé sous forme de lettres écrites par l’auteur à son neveu qui manifeste le désir de devenir romancier. La méthode est efficace et plutôt sympathique.

Puis, en soirée, pour ne pas aller au lit l’esprit comme mon estomac, vide, j’ai commencé la lecture de contes tchèques, traduits en français : "Mon nouveau livre de contes", des Éditions du Korrigan. Je l’ai acheté en solde à ma pharmacie (j’y fais souvent d’intéressantes trouvailles). Ce livre renferme trente courtes histoires et comme dans ceux de mon enfance, il est illustré magnifiquement. Un régal pour mon cœur de petite fille et pour mes yeux gourmands.

Et en ce lundi férié où il me reste encore beaucoup à faire pour que ma chambre-salon perde son air vandalisé et où j’avais prévu préparer l’atelier pour mon retour au travail demain, je ressens un petit creux. Comme si ma lecture des derniers jours ne m’avait pas rassasiée mais au contraire, ouvert l’appétit.

Mon plus grand dilemme ? Choisir… Est-ce que ce sera "Libérer son écriture et enrichir son style" de Pascal Perrat ? Ou encore la poursuite de "Que la force d’attraction soit avec toi" de Michèle Cyr. Quoique une autre acquisition faite durant mes vacances m’attire particulièrement : "Les contes du Chalin aux Îles Saint-Pierre et Miquelon" d’Andrée Lebailly. A moins que je ne m’attaque à la pièce de résistance : le dernier Harry Potter qui m’attend sagement depuis plusieurs semaines dans ma bibliothèque, à côté de ses six prédécesseurs. Il y a aussi le deuxième examen de mon cours de création littéraire qui me hante l’esprit. Mais bon, comme j’ai mis à la poste l’examen #1 avant-hier, lequel a été courageusement complété durant mes vacances, je me dis que je peux bien attendre un peu avant d’expédier ma feuille-réponse #2. Histoire de ne pas surcharger la responsable de mon dossier qui a sûrement d’autres étudiants, euh… chats à fouetter…

Par conséquent, aujourd’hui, je serai raisonnable. Pour une petite heure de ménage, de lavage et d’aménagement, j’en passerai une le nez plongé dans un bouquin. C’est un bon compromis, surtout que c’est la fête de Dollar et que je ne voudrais surtout pas lui manquer de respect. Car pour moi un anniversaire, c’est sacré, surtout celui d’un compatriote…

dimanche 18 mai 2008

Remède contre la grisaille...

Petit dimanche; rien de particulier si ce n’est que j’ai ressenti un manque persistant. Et c’est plutôt inhabituel. Je dirais même que ce n’est pas dans ma nature.

Alors j’ai signalé le numéro de mon vieux chum Dan, à Amos. Il n’a pas son pareil pour me changer les idées, pour me faire rire. Ça marche à tout coup.

Nous nous sommes connus à l’âge de 11-12 ans et depuis, à part quelques brèves périodes de silence, nous avons fait partie de nos paysages respectifs. C’est mon meilleur ami ; celui à qui je peux raconter mes états d’âme, mes erreurs, mes peurs et mes désirs, aussi.

Même si je lui avais parlé plus tôt en semaine, j’ai eu envie de l’avoir au bout du fil aujourd’hui encore. Mais la sonnerie a retenti une bonne dizaine de fois, en vain. Il m’a finalement rappelée vers la fin de l’après-midi.

Comme d’habitude, nous avons commencé par comparer les températures estriennes et abitibiennes. Puis la conversation a glissé sur l’importance des amis, sur les défis à relever, les leçons que nous avons à apprendre. Il m’a écouté lui dire que je trouvais le ciel moins bleu, le soleil plus terne et que je me sentais seule sans toutefois avoir envie de voir qui que ce soit. Que j’en avais un peu marre de cette morosité qui me colle aux basquets depuis mon retour de vacances. Alors, il m’a rassurée. Il m’a dit que c’était normal. Que ça lui arrivait aussi que ses «blues passent pu dans porte». Et comme à chaque fois, nous avons passé quelques minutes à déconner un peu.

Nous n’avons pu parler bien longtemps car Dan devait se préparer pour son quart de travail de soir. Néanmoins cette pause-amitié m’a fait du bien et il m’a semblé que ça se dégageait un peu dans mon ciel…


samedi 17 mai 2008

Ode au printemps...

J’ai profité de cette journée magnifique et toute printanière pour faire quelques petits travaux dans le jardin. Le terrain avait grand besoin d’être raclé et ce qui, à tort, est nommé « pelouse » au devant de ma maison, avait poussé de façon chaotique et a dû être égalisé à l’aide de ma super tondeuse.Écologique, évidemment.

Par le fait même, je n’ai eu d’autre choix que de sacrifier la bande de pissenlits qui cachait de si jolie façon les méfaits de l’hiver dernier sur mon gazon. Mais bon, comme j’ai des voisins qui prennent soin de leur terrain comme si leur réputation était en jeu, n’hésitant pas à tondre leur pelouse deux fois par semaine, je me suis dit qu’ils n’apprécieraient peut-être pas mon amour pour ces fleurs jaunes et indigènes.

Par chance seul le terrain au devant de la maison nécessitait un petit coup de tondeuse. A l’arrière, les nombreux arbres jettent un ombrage suffisant pour ralentir la pousse des quelques brins d’herbe qui résistent à l’envahissement d’une spongieuse et verte mousse. Ainsi j’ai pu prendre de longues pauses-lecture entre chaque petite séance de travaux. J’aime …

Tout au long de la journée j’ai ressenti quelques désirs vite endigués, comme celui de rempoter les plans de géraniums rouges que j’ai achetés chez mon voisin le quincaillier. J’ai même sorti d’en dessous de la galerie, un sac de terre noire et un autre de compost. Mais il ne fallait pas sous estimer ma capacité à ne pas céder à mes désirs. Faisant preuve d’une détermination Fée-noménale, j’ai détourné les yeux des boites à fleurs vides qui n’attendaient que mon bon vouloir et j’ai vite ouvert mon bouquin. J’ai de la volonté, moi …

Cette chaleur printanière, l’odeur de la terre et de l’herbe coupée, le chant des oiseaux, tout ça a réveillé en moi de vieux rêves. Comme celui de vivre à la campagne, la vraie. D’avoir plusieurs acres de terre pour y aménager des sentiers à travers la forêt. D’installer une serre qui verrait pousser des tomates juteuses, des concombres croquants et qui donnerait aux légumes cette saveur si particulière. Ma foi, presque une envie d’un retour à la terre… mais pas jusqu’à me laisser pousser les poils sous les bras et sur les jambes, quand même. D’ailleurs ça me fait penser qu’il me faudrait prendre un rendez-vous chez mon esthéticienne…

Ce fut vraiment une belle journée. Travailler dehors, y prendre mes repas, lire, admirer les arbres, le vert de l’herbe et le bleu du ciel. M’émerveiller de voir renaître les arbustes, éclore les fleurs. M’emplir les oreilles du chant des oiseaux qui viennent visiter mes mangeoires, et rêver. Rêver...



vendredi 16 mai 2008

Mon Jules...

Mon Jules est revenu à la maison hier soir, quelques minutes seulement après que j'aie mis en ligne mon billet dans lequel je soulignais sa disparition. Je ne sais pas ce qui m'a poussée à sortir dehors vers 22h30 sans les chiens. C'est là que j'ai entendu un chat miauler faiblement, d'une voix que je ne reconnaissais pas. J'ai néanmoins prononcé son nom et les miaulements m'ont répondu. C'est sous la voiture de ma coloc, dans la pénombre, que j'ai aperçu un chat qui se roulait dans le gravier en miaulant d'une voix rauque. J'ai réussi à l'attraper et c'est alors que j'ai reconnu ses grands yeux. Après des retrouvailles émouvantes avec son chien et son environnement, nous avons passé la nuit à nous murmurer des mots doux et à ronronner.

jeudi 15 mai 2008

"Show must go on"...

Après trois semaines de vacances, je suis de retour chez-moi. J’ai retrouvé ma petite maison rouge et un Chihuahua très heureux de revoir sa maîtresse. Cependant un ami manquait à l’appel ; mon chat Jules a disparu une semaine après mon départ. J’espère de tout cœur qu’il retrouvera le chemin de sa maison...

Pendant mon absence, le printemps en a profité pour garnir les arbres d’un joli feuillage et pour faire éclore une multitude de fleurs … Plus de neige, plus de gris mais un vert éclatant agrémenté ici et là de pommiers fleuris.

Mon nid aussi s’est transformé ; ma coloc a emménagé chez-moi le lendemain de mon départ pour Saint-Pierre et Miquelon. Par conséquent, l’atmosphère n’est plus tout à fait la même, comme le décor et l’emplacement des choses. La sauvageonne que je suis devra s’adapter et apprendre à partager son espace. Par chance, j’ai une coloc des plus gentilles. Mais bon, on ne se refait pas si facilement.

Côté boulot par contre, rien, mais absolument rien n’a bougé. Pas de nouvelle, bonne nouvelle ? Je n’en suis pas si certaine. Mon courriel envoyé à la responsable des achats de mon client principal est demeuré lettre morte. Je demandais des nouvelles sur d’éventuelles commandes des modèles réguliers. Rien… Aujourd’hui je leur ai téléphoné. Résultat : pas de réponse au bureau de l’acheteuse et c’est une boite vocale qui a recueilli mon message lorsque j’ai signalé le numéro du siège social. Je devrais sans doute m’inquiéter de ce silence, mais curieusement ce n’est pas le cas. Au fil des ans, j’ai appris à faire confiance à la vie. Et il y a ce feeling persistant, comme une promesse d’événements heureux. Alors je ne m’en fais pas.

Pour ma petite maison rouge, aucun acheteur potentiel n’a encore manifesté le désir de la visiter. Bon, pour l’instant ça m’arrange car j’avoue que je ne sais pas où j’aimerais aller vivre. En ville ? A la campagne ? Dans un logement ? Acheter une autre maison ? Investir dans un édifice à logements ? Changer de ville ? De région ? Bref, je ne sais plus. S’il est relativement facile de déménager des meubles et des casseroles, il en est tout autrement d’un atelier de couture. Outre la machinerie et l’inventaire de tissus, de garnitures et de vêtements, il me faudra trouver un endroit suffisamment grand pour me reloger mais également pour installer mon atelier de façon fonctionnelle. Alors pour l’instant, je laisse aller les choses.

Encore quelques jours pour terminer l’installation de ma nouvelle chambre et d’une penderie, et je retournerai à l’atelier. Un magicien de ma connaissance attend impatiemment les échantillons de pochettes et d’étuis que je lui ai promis avant mon départ. Ce sera une belle façon de reprendre le travail.

Quant à mon petit blues d’après vacances, il s’estompe graduellement. Même si j’étais heureuse de retrouver mon village, ma maison, mes copains et copines, j’ai laissé derrière moi un ami, une île et un petit morceau de vie. Alors le retour au quotidien s’est teinté d’un peu de gris, le temps de reprendre pied. Mais c’est aussi ça, la vie.

«Show must go on…»

mardi 13 mai 2008

La douceur du printemps...

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Quelle douceur de découvrir ce vert tendre après trois semaines d'absence...

dimanche 11 mai 2008

Jour 19 de mes vacances... le dernier

Mon dernier jour de vacances à Saint-Pierre.
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Ça y est. C'est demain que je repartirai vers le Québec via Halifax. Ce seront 20 jours que j'aurai passés sur l'île à m'imprégner de la vie d'ici, du climat. A entendre l'accent des insulaires qui est à mi-chemin entre celui de la France et le nôtre du Québec.

Durant mon séjour, la température fut clémente et le soleil brilla plus souvent qu'à son tour en cette période de l'année. J'ai pu ainsi faire de magnifiques randonnées en montagne tant à Saint-Pierre, qu'à Miquelon. Il faut dire que la ville est entourée de massifs rocheux; il suffit de quelques minutes de marche seulement pour accéder aux multitudes de sentiers qui parcourent ce gros caillou.


L'île de Saint-Pierre fait 8 km de long (26 km carrés) et, à part quelques maisons bâties un peu en retrait, les commerces, les entreprises de services et ceux de loisirs sont regroupés près du port. Ici tout est à proximité et le rythme de la vie s'en ressent: personne ne semble pressé.

Pour desservir ses 6,000 habitants, plusieurs petits commerces ont poussé ici et là. La dizaine de marchés d'alimentation et dépanneurs tentent de satisfaire les besoins des Saint-Pierrais; il faut savoir que l'approvisionnement des produits frais se fait par bateau 1 fois par semaine, le mercredi. Pour cette raison, il est fréquent de retrouver sur les étals des légumes ramollis, des fruits trop murs ou des compartiments vides. D'ailleurs beaucoup de produits sont consommés en conserve. Le choix des aliments est plutôt restreint et varie selon les trouvailles des commerçants.

Tous les commerces ferment sur l'heure du dîner soit entre midi et 13h30. Le soir, c'est à 18h00, sauf certaines épiceries qui ouvrent jusqu'à 19h00. Le samedi, quelques magasins ouvrent leurs portes en avant-midi. Mais le dimanche, tout est fermé. Tout sauf les pâtisseries qui voient des files de Saint-Pierrais faire la queue pour se procurer des éclairs au chocolat, des Paris-Brest, des tartelettes et des gâteaux de toutes sortes.

Pour moi le dépaysement fut total. Avec ses maisons colorées et entassées les unes sur les autres, ses tambours empiétant sur les trottoirs, ses rues étroites, souvent à sens unique avec priorité de tourner à droite. Avec son port, la mer tout autour et l'air salin. Cette petite ville bâtie au pied des rochers qui s'accroche malgré son économie difficile et son climat rigoureux, m'a séduite. Ses habitants sont chaleureux et j'ai reçu un accueil des plus charmants, particulièrement des membres de la Chorale de Saint-Pierre qui ont accepté gentiment que j'assiste à 2 de leurs répétitions en vue de leur prochain spectacle qui aura lieu en juin. Mon séjour chez mon ami et hôte, André fut des plus agréables. Il fut mon guide durant ces trois semaines, me faisant découvrir les splendeurs de son île, les spécialités locales et le quotidien des insulaires. Ce fut un plaisir également de partager un bout de vie avec ses enfants: Estelle, qui m'a rappelé que mon adolescence n'est pas si loin. Coline, source inépuisable d'informations sur son île et Guilhem, grâce à qui j'en sais beaucoup plus sur les Pokémon, leur efficacité, leur taille, leur poids et j'en passe...

Mon seul regret fut de n'avoir pu visiter l'Île aux Marins. Ce minuscule petit bout de terre inhabité l'hiver, sur lequel on peut apercevoir une église, l'ancienne école et quelques bâtiments, m'a ensorcelée. Balayé par les vents, pas un arbre n'y a poussé mais cela n'a pas empêché une poignée d'hommes et de femmes d'y vivre il n'y a pas si longtemps. Cette île fait partie du paysage puisqu'elle se trouve tout près de celle de Saint-Pierre. Du centre-ville, de la montagne, du port, elle est là, dans toute sa splendeur. Énigmatique, romantique. Qui sait, peut-être qu'un jour son appel traversera l'océan pour me murmurer à l'oreille une invitation que je ne saurai décliner...

samedi 10 mai 2008

Jour 18 de mes vacances... l'avant dernier

Bord de mer au nord-est de Saint-Pierre.
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Nous avions prévu nous rendre sur l'Île aux Marins aujourd'hui. Cependant un contretemps nous en a empêchés. Nous avons donc fait une courte randonnée du côté de Savoyard (au sud-ouest de Saint-Pierre) à travers la forêt et sous un ciel couvert qui n'était pas propice à la photographie. J'ai plutôt choisi ce cliché pris il y a deux jours lors de notre promenade du côté du Colombier. Au bord de la mer, ce gros caillou encastré dans des rochers recouverts d'algues avait attiré mon attention. Ce n'est qu'après avoir transféré la photo sur mon ordinateur que j'ai remarqué qu'on voyait la courbure de l'horizon ...

vendredi 9 mai 2008

Jour 17 de mes vacances ...

L'entrée du port de Saint-Pierre.
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Hier, au retour d'une randonnée qui nous a amenés tout près du Colombier, immense caillou déposé dans la mer au nord-est de l'île de Saint-Pierre, j'ai croqué cette vue magnifique. Il s'agit de l'entrée du port où était accosté un paquebot qui venait de déverser un flot de touristes pour la journée. A l'extrême droite s'étend une partie de la ville de Saint-Pierre tandis qu'à gauche on peut apercevoir un tout petit bout de l'Île aux Marins. D'ailleurs demain, samedi, nous prévoyons une excursion sur cette île qui a capturé mon coeur depuis que j'y ai posé les yeux, à mon arrivée à Saint-Pierre le 23 avril dernier.

mercredi 7 mai 2008

Jour 15 de mes vacances...

Cap de Miquelon et ses étangs d'eau douce.
Tout au nord de Miquelon.
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Cette photo a été prise hier lors d'une randonnée d'une dizaine de kilomètres qui nous a menés au Cap de Miquelon. Nous avons marché tantôt à flanc de montagne, tantôt sur des sols marécageux, suivant la piste des chevreuils. Nous en avons d'ailleurs aperçu trois qui ont disparu avant que nous n'ayons pu dégainer (notre appareil photo, bien sûr...). Nous avons fait un arrêt pour casser la croûte, à mi-pente de la montagne de gauche. Abrités du vent par une talle de sapins, le soleil était chaud, comme en témoigne mon nez qui ferait blêmir d'envie Rudolf. Un peu plus bas, des Parulines et des Bruants voletaient ici et là, attirés par des nuées d'insectes qui se réfugiaient dans les conifères. Avec la mer à notre gauche, les étangs à nos pieds et les montagnes autour, le tout avait un avant-goût du paradis terrestre...

lundi 5 mai 2008

Jour 13 de mes vacances ...

Zoom sur l'Île aux Marins.

Photo prise le 2 mai dernier lors de ma randonnée en montagne. Sur le chemin du retour, l'Île aux Marins s'est profilée à l'horizon. Elle me fascine littéralement.

dimanche 4 mai 2008

Jour 12 de mes vacances... convalescence

Photos prises vendredi le 2 mai par un temps magnifique.
Il faisait d'ailleurs plus chaud à Saint-Pierre qu'au Québec!
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Randonnée en montagne du côté est de Saint-Pierre.
L'étang est celui du Cap.
Tout au fond, l'entrée du port de Saint-Pierre.
Nous sommes montés jusqu'au plus haut
sommet de l'île, le Trépied.

vendredi 2 mai 2008

Jour 10 de mes vacances... en mémoire de mon grand frère.

Photo prise hier au cimetière de Saint-Pierre.



Il était l'un de mes deux grands frères. Celui de qui j'étais le plus près, tant géographiquement que par affinités.

A l'époque où je vivais à Montréal, puis dans les Laurentides, je lui rendais visite fréquemment. Je me sentais chez-moi, chez-lui. Il m'accueillait toujours avec un plaisir évident. Malgré les années, je n'ai pas oublié sa voix, ses traits, le sourire dans ses yeux, son physique tout en minceur. Et que sa moustache me piquait lorsqu'il m'embrassait pour m'accueillir ou pour me dire aurevoir.

Avec lui je pouvais aborder n'importe quel sujet. Nous parlions de la vie, de nos rêves, de nos souvenirs d'enfance. Du regret aussi que ses fils n'aient pu connaître la ferme familiale, celle de ma mère. Il avait un coeur grand comme ça. Il était toujours prêt à rendre service.

Mon grand frère était un homme sensible, doux et il était fou de sa petite famille. De ses deux p'tits gars avec lesquels il aimait faire des "batailles" dans le salon. Et de sa femme dont il était très amoureux.

Lorsque je partis vivre en Estrie, nous nous vîmes moins souvent. En pré-démarrage de mon entreprise, les semaines, puis les mois se mirent à défiler de plus en plus vite. On se téléphonait de temps à autre mais, au bout du fil, les discussions étaient moins profondes; on s'en tenait au quotidien.

La dernière fois que je lui parlai, fut le 15 avril 1993. C'était l'anniversaire de ma belle-soeur, son épouse. C'est lui qui répondit au téléphone. Il ne semblait guère en forme. Il était même d'humeur sombre. Mais je ne m'en formalisai pas; ça peut arriver, me suis-je dit....

Et pourtant ... le 2 mai suivant je reçu un coup de fil comme un coup de poignard au coeur. Je connus le plus grand chagrin de ma vie... Mon grand frère, celui que j'admirais, que j'aimais, n'était plus. Il s'était suicidé.

C'est à ce moment seulement que j'appris qu'il était sur le point de se séparer de son épouse. Il ne m'en avait pas parlé. Il avait demandé à ma belle-soeur de garder le secret, préférant souffrir en silence parce que pour lui, c'était un échec, la fin de son existence. Il s'était donné la mort parce qu'il ne pouvait envisager de vivre sans sa femme et ses enfants. Rien n'avait plus aucun sens pour lui. Dans son grand chagrin, il était persuadé que ses deux p'tits hommes l'oublieraient rapidement et qu'à 45 ans, il était trop vieux pour refaire sa vie.

Il souffrait de dépression depuis quelques mois. On me dit qu'il avait beaucoup maigri. Lui qui était déjà très mince, n'avait plus que la peau sur les os. Mais tout ça, je le su trop tard... beaucoup trop tard.

Quinze ans ont passé et le vide causé par sa disparition n'a pas été comblé. Au fil des ans, mon coeur s'est cicatrisé mais il suffit que je pense à tout ce qu'il ne connaîtra pas, à tout ce que nous ne pourrons plus partager pour que cette blessure me fasse mal à nouveau.

Il ne saura jamais combien il nous manque à tous, surtout à ma vieille maman. Il n'aura pas vu mon entreprise croître, sa petite soeur devenir designer. Ni son petit frère être à son tour papa, de deux adorables fillettes. Il ne saura pas que son grand frère à lui, a trouvé le bonheur à l'autre bout du Canada. Que sa soeur cadette, celle qui a partagé ses jeux d'enfant, pourra dans quelques semaines profiter enfin de la vie, dans son Angleterre d'adoption. Pas plus qu'il n'aura partagé notre chagrin lorsque papa nous a quittés en 1998.

Ce grand frère que j'ai tant aimé, ne se réjouira jamais de voir ses deux garçons devenir des hommes. Des bons gars. Des beaux gars. Il ne pourra constater à quel point le cadet lui ressemble. Ni apprendre qu'il serait grand père pour la première fois l'automne prochain puisque son aîné sera lui même papa.

Jamais il ne saura que son souvenir est resté bien vivant dans nos coeurs. Et que loin de l'avoir oublié, ses fils pensent à lui souvent. Que le plus vieux, tel un talisman, conserve précieusement sa photo dans son portefeuille; il me l'a montrée l'été dernier...

Non, il ne saura jamais. Et quand j'y pense, ça me fait tellement de chagrin...

SVP: Si un de vos proches ou un de vos amis montre des signes de dépression, sonnez l'alarme. Resserrez les liens et osez en discuter avec lui. Ne sous-estimez pas cette maladie... parce qu'un jour, il pourrait être trop tard.

jeudi 1 mai 2008

Jour 9 de mes vacances ...

Pause-câlins...
La féline Saint-Pierraise et son ami de peluche.