mercredi 31 décembre 2008

Tititte, 3e partie …


…lui gratte le ventre. Aussi, elle s’était mise à enquiquiner Grand Frère pour qu’il la caresse. Lui, nullement intéressé, la repoussait de la main, espérant vainement qu’elle finisse par se lasser. Entêtée, elle lui courut dessus, descendit sur son torse et cabriola sur ses genoux… La paix a un prix et Grand Frère décida de l’acheter. Résigné, il gratouilla la fourrure douce de Tititte qui se trémoussa de plaisir. Lorsqu’elle en eut assez, elle lui grimpa sur la tête, s’y roula en boule pour s’endormir aussitôt. Grand Frère pu poursuivre sa lecture, un petit tas de fourrure en guise de couvre-chef.

Tititte aimait aussi se percher sur notre épaule, ses griffes solidement accrochées à nos vêtements ou, inconfortablement, à notre peau. De là-haut, elle pouvait observer le monde des humains. Un jour, sa curiosité faillit lui être fatale. Maman, debout devant la cuisinière, remuait une soupe qui réchauffait lentement dans un grand chaudron. La petite bête, intéressée par tous ces appétissants légumes qui flottaient à la surface, se pencha et perdit patte avant de faire un plongeon, très peu gracieux d’ailleurs, dans le bouillon. Tout se passa très vite! Maman, à l’aide de la louche, repêcha la petite chose dégoulinante…

mardi 30 décembre 2008

Tititte, 2e partie …


…attachante et plutôt espiègle. Un soir, avant le souper, alors que nous venions de déposer sur la table un plat rempli de tranches de concombre, un mouvement attira notre attention. À première vue, rien d’anormal. Mais, en y regardant mieux, nous découvrîmes de minuscules traces de pas imprimées dans le beurre, lesquelles, révélatrices, se poursuivaient sur la nappe, y laissant des empreintes grasses. Ébahis, nous avions retrouvé Tititte, bien installée sur le dossier d’un fauteuil du salon, tenant une tranche de concombre qu’elle grignotait, en la faisant tourner entre ses pattes. À partir de ce jour, la bestiole fut enfermée dans le salon au moment des repas. Comme en témoignèrent les marques de dents au bas de la porte rongée, Tititte n’aimait pas du tout qu’on lui coupe l’accès au buffet que constituait la table de la salle à manger.

Notre petite amie pouvait se montrer très tenace, et lorsqu’elle désirait quelque chose, elle lâchait rarement prise. Grand Frère avait fait sa connaissance lors d’un de ses séjours chez mes parents. Rat de bibliothèque, il était affalé dans un fauteuil, tenant d’une main un bouquin et de l’autre, tortillant sa moustache, signe chez lui d’une grande concentration.

Tititte adorait qu’on…


lundi 29 décembre 2008

Tititte, 1ère partie …


C’était une toute petite chose qui aurait pu tenir au creux de la main d’un enfant. En fait, au début, elles étaient deux. Découvertes dans la cavité d’un arbre qui venait d’être abattu, elles avaient été ramenées à la maison et couchées sur une vieille serviette qui avait été déposée dans le four réglé au minimum.

Maman avait déniché un compte-goutte et fait chauffer un peu de lait. Aux 4 heures, pendant quelques jours, nous nous étions relayés pour nourrir deux petites bouches affamées. Malheureusement, une d’entre elles ne put être sauvée.

Des poils commencèrent à apparaître sur la survivante qui prit du poids et de l’assurance. Ses pattes minuscules s’ornèrent de griffes aussi minuscules et bien utiles pour grimper partout. Avec le temps, elle passa experte dans l’art de nous escalader à toute vitesse et de se faufiler dans l’encolure de notre pull pour aller se pelotonner à l’endroit où notre vêtement, coincé dans la ceinture de notre pantalon, lui faisait un nid bien douillet. A l’heure de laver la vaisselle, nous prenions bien garde de ne pas nous appuyer sur le comptoir pour ne pas écraser la petite protubérance qui roupillait.

Cette petite boule de fourrure était …

dimanche 28 décembre 2008

Randonnée au paradis …



Vendredi après-midi, j’ai revêtu ma nouvelle tenue de randonnée reçue à Noël et, avec mon ami, j’ai grimpé jusqu’au barrage du Goéland inauguré la semaine dernière.

Lors de mes deux séjours sur l’archipel, j’ai eu la chance de parcourir quelques sentiers, les uns bordés de sapins, les autres à découvert. Chaque fois, je suis tombée sous le charme de ces îles qui recèlent des trésors, parfois bien cachés. Vendredi, malgré le vent mordant qui, par moments, soufflait si fort que j’avais du mal à avancer, à nouveau je n’ai pu que m’émerveiller devant tant de beauté.

L’île de Saint-Pierre et celle de Miquelon sont des paradis pour ceux qui, comme moi, sont amoureux de la nature. Dans la forêt, les troncs ne se contentent pas de pousser bien droit; ils se courbent avant de se redresser pour se cambrer à nouveau, dessinant des arabesques irréelles. Parmi eux, des victimes du climat se donnent en spectacle, grises et nues, insolites et touchantes. Tout autour, des sommets plus ou moins escarpés et déchiquetés, des pierres souvent grises, mais parfois d’un rose intense, parsemées ici et là de pastilles de mousse verte. Puis l’océan en toile de fond, masse mouvante et fascinante.

Magique…


Note : le crédit de la magnifique photo revient à mon ami André. Merci…

samedi 27 décembre 2008

Chaussettes de Noël ...



Cette fois-ci, c’est bel et bien du passé. Tous les cadeaux sont déballés. J’ai fait découvrir aux enfants de mon ami, la tradition des bas de Noël. Bon, eux s’entêtent à dire «chaussettes». Enfin, n’oublions pas qu’ils ont des origines françaises ces Saint-Pierrais et ceux qui connaissent nos cousins savent à quel point ils peuvent être butés parfois!

Toujours est-il que dans ces fameuses chaussettes, euh … bas de Noël, j’avais déposé plusieurs petites bricoles et quelques petits cadeaux. Dans celui d’Ado Première, celui qui reçut le plus de mentions «trop cool» fut une … pince à épiler. Ok, elle a de jolis motifs bleus, mais quand même!!!

Quant à Mister DS, ce n’est pas l’attrayant jeu de société qui retint son attention; il lui jeta à peine un coup d’œil! Mais un petit cahier relié ($1,00) et un stylo à encre dorée ($3,00) qui, aussi incroyable que cela puisse paraître, firent oublier au jeune homme de 8 ans, sa console Nintendo DS. En effet, aussitôt déballé, il se mit à écrire frénétiquement dans son premier «journal intime». Après de longues minutes, visiblement satisfait, il nous déclara qu’il y avait écrit tout plein de secrets, dont un «giga-dégoûtant». Ah bon???

vendredi 26 décembre 2008

Les pieds (dans les) plats …


Il n’apparaissait qu’au beau milieu de la nuit, au moment où chacun dormait profondément. Pour une raison qui restera à jamais obscure, il parcourait inlassablement le couloir qui reliait les deux chambres de l’étage. Une distance de quinze pas tout au plus, qui révéla cependant qu’il les avait plats. C’est une toute petite fille qui découvrit que la chose, qui laissait des traces sanglantes sur le prélart de ses parents, était un fantôme. Oui, de ceux qui portent de grands draps blancs qui ondulent lorsqu’ils bougent.

Ah! Vous vous demandez pourquoi j’ai utilisé l’expression «traces sanglantes». C’est que ce spectre, lorsqu’il marchait, laissait des empreintes très nettes, bien plates et toutes rouges. Vous me direz que cela aurait pu tout aussi bien être du jus de tomate ou de canneberge! Mais celle qui fut le témoin privilégié de cette balade nocturne insista sur ce fait : c’était du sang. Comment pouvait-elle en être aussi certaine? L’histoire ne le dit pas.

Ce rêve, je l’ai fait souvent durant toute la période de mon enfance. Ce fantôme était devenu, en quelque sorte, un ami et il ne m’effrayait plus. Quant aux traces de pas, elles disparaissaient mystérieusement le matin venu.

Bizarre …

jeudi 25 décembre 2008

Fée-rie de Noël …


Le voilà ce fameux jour de Noël, celui qui est tant attendu des petits et grands. La plupart d’entre nous préfèrent pourtant la veille. Cette nuit où l’esprit de Noël est au zénith, celle où l’on rêve encore d’une messe de minuit féerique, d’un réveillon festif et de surprises sous l’arbre.

Le 25 a ses charmes, bien sûr; ce sont les repas chez maman, frère aîné ou tante préférée. Il peut aussi être synonyme de repos après une veille bien arrosée. Plusieurs étrenneront leur cadeau qui, d’une jolie écharpe, d’un jeu pour la Wii, d’un bouquin ou d’une machine à expresso. Ce sera aussi jour de rangement où disparaîtront les papiers d’emballage déchirés, les boites éventrées, le papier bulle massacré.

Pour d’autres, ce seront les regrets d’avoir encore manqué ce plus beau jour de l’année ou de n’avoir pu atteindre cet état d’esprit, cette joie simple qui n’a rien à voir avec le nombre de cadeaux sous le sapin, mais qui a bien du mal à éclore devant un frigo désespérément vide.

À vous tous, amis, parents, lecteurs assidus ou occasionnels, je vous souhaite un grand bonheur et que profondément dans votre cœur, il plonge ses racines.

Joyeux Noël!

mercredi 24 décembre 2008

Paire-impaire …


Il sévit un peu partout sur la planète et ce, depuis des centaines d’années. Nul n’aurait pu prédire les ravages qu’il pouvait commettre, les pertes qu’il causerait, et pourtant …

Saint-Pierre n’y échappe pas; je l’ai malheureusement constaté. Malgré les précautions, il s’installe en maître et personne, à ma connaissance, n’a pu le déloger. Jour après jour, il reste tapi sous les lits, dans l’ombre des salles de bain, des laveries et parfois, oui, parfois, même dans celle du salon.

Son invisibilité fait de lui un ennemi redoutable, quasi invincible. Comment le traquer si on ne sait pas à quoi il ressemble? Peut-on arriver à le percer à jour si, de lui, on ne sait rien? Pourtant, il doit bien avoir un point faible? Un talon d’Achille? Autant de questions qui, hélas, demeurent sans réponse.

L’homme a peut-être marché sur la Lune, il n’en demeure pas moins condamné à subir les agressions silencieuses et les charges sournoises de cette chose qui, les jours de lessive, offre le spectacle désolant, affligeant et désespérant, de séchoirs à linge décimés, n’exhibant que de malheureux bas veufs et unijambistes qui, jamais peut-être, ne reverront leur douce moitié avalée par le monstre dévoreur de chaussettes…

mardi 23 décembre 2008

Colère océanique …


Avec la tempête qui sévit sur l’archipel, le balayant de rafales atteignant 60 nœuds (111.12 km/hre), j’ai très peu mis le nez dehors depuis dimanche dernier. Entre le moment où je m’extirpe du lit pour aller déjeuner, avant d’accomplir quelques petites tâches, et celui où l’horloge m’indique qu’il est temps d’aller dormir, il se passe peu de choses. Par conséquent, j’ai réalisé que mes sujets s’épuisaient; quallais-je bien pouvoir vous raconter, en 200 mots, durant les 12 prochains jours?

Comme je ne peux vous relater ce qui se passe à Saint-Pierre, n’en sachant strictement rien, trop occupée à rester bien au chaud, j’égaierai mon blog de courtes histoires inventées ou pas, de textes abracadabrants ou non, selon la fougue de mes neurones.

En attendant, voici le fruit d’une courte sortie faite hier en fin d’après-midi. Nous sommes allés admirer la mer déchaînée qui s’élançait à l’assaut des côtes, près de Savoyard. La lumière était insuffisante et mon horizon est approximatif à cause du vent qui tentait de m’arracher l’appareil des mains et ce, malgré que je sois restée assise dans la voiture pour prendre les photos. Néanmoins vous pourrez constater à quel point l’océan peut être impressionnant lorsqu’il est en colère.

lundi 22 décembre 2008

Saint-Pierre sous la neige …


Enfin, elle est là. Elle avait fait une brève apparition il y a quelques jours, mais s’était aussitôt éclipsée; il semble qu’elle ne supporte pas la pluie. Mais cette fois, ça y est. Elle devrait être des nôtres jusqu’à Noël, ce qui n’est pas habituel, parait-il.

Hier, profitant de brèves éclaircies avant l’ennuagement annoncé, mon ami et moi sommes sortis une petite heure pour aller faire une brève mais vivifiante randonnée en montagne, à l’endroit où elle surplombe le centre-ville et son port. Le vent du nord était coupant et c’est avec soulagement que nous nous faufilâmes dans les sentiers bordés de sapins, là où il a moins d’emprise.

Au retour, mon guide attaqua une pente qui menait au sommet du surplomb rocheux. Son but : prendre quelques photos de l’Île aux Marins, juste en face, au moment où des rayons de soleil fugitifs la baigneraient de lumière. Il dut patienter un bon moment, car la tempête prévue se profilait à l’est, noyant le ciel d’un gris soutenu.

Si ses photos de la fameuse île sont réussies, celle qu’il a croquée de sa ville est féerique, rien de moins. Je vous présente Saint-Pierre sous la neige, juste avant la tourmente…


dimanche 21 décembre 2008

Un baume pour Noël …


S’il est quelque chose de difficile, à mon avis, c’est d’admettre qu’on a eu tort. De demander pardon. D’avouer qu’on n’aurait pas dû faire ceci ou dire cela. Pour y parvenir, il faut arriver à marcher sur son orgueil et mettre de côté son égo. Il faut parfois du temps pour s’y préparer ou encore pour se dire qu’on a assez attendu, que le moment est venu.

La semaine dernière, dans une carte de l’Unicef, j’ai écrit quelques mots qui auraient dû l’être depuis des années. Rien de compliqué en fait, ni même de bien long. Je me suis contentée de ceux qui allaient mettre un baume sur une vieille blessure probablement déjà cicatrisée. Qui allaient atteindre leur cible. J’ai écrit : « …mes mots ont été durs et tu ne les méritais pas… je te demande pardon… tu as toujours donné le meilleur de toi-même… ». Ceux-là, je les pensais vraiment. Et ce, depuis 2001.

Le stress, lorsqu’il nous envahit, peut faire des ravages. Il peut nous gâcher la vie et même nous bousiller la santé. Il peut aussi être une arme redoutable qui blesse des gens autour de nous. Mais il n’est jamais trop tard pour demander pardon…

samedi 20 décembre 2008

Chapeau …

Je lève mon chapeau aux parents qui doivent, seuls ou à tour de rôle, coiffer celui de cuisinier, de blanchisseur, d’aide aux devoirs, d’éducateur et… de domestique.

Paisiblement installée dans ma vie bien rangée qui coule sans trop faire de vagues, n’ayant que ma petite personne et mon chat de qui m’occuper, je ne réalisais pas ce que trois enfants pouvaient occasionner en lavage et en ménage, sans parler du reste, bien entendu.

Après cinq jours, lorsqu’ils repartent chez leur maman, les trois «oisillons» de mon ami laissent à ce dernier de quoi s’occuper pendant les quelques jours que durera leur absence. Des amas, que dis-je, des montagnes de chaussettes, de pyjamas, de pulls et de sous-vêtements, sans oublier une multitude de serviettes et de gants de toilette débordent des paniers ou jonchent le plancher de leur chambre.

Chez Frérot, le constat est semblable; ses deux filles réussissent, à elles-seules, à s’assurer que leur maman, Belle-sœur Lady Dy, n’ait pas trop de temps pour souffler entre le nettoyage, la lessive et le ménage de leur chambre respective qu’on croirait avoir été saccagée et dans laquelle, en creusant bien, on peut espérer trouver un lit…

Ouf, je l’ai échappé belle!

vendredi 19 décembre 2008

Sons et images …


Hier, j’évoquais des souvenirs de mon enfance. Comme celui où, après avoir passé des heures à jouer dehors avec ma cousine Mimi et son frère Réal, nous rentrions nous réchauffer dans leur maison. Près de l’entrée, une grande grille encastrée dans le plancher laissait monter la chaleur de la chaudière à bois installée dans la cave. J’aimais secouer, au-dessus du grillage, mes mitaines de laine sur lesquelles s’étaient formées des petites boules de neige durcie. Lorsqu’ils atteignaient la fournaise, les menus fragments de glace faisaient des « pshittt-pshittt» qui me fascinaient.

De mes souvenirs de Noël, un est demeuré particulièrement vivant. C’était le soir du 24 décembre; j’avais entre 5 et 7 ans. Je me revois, dans le salon, près de la porte d’en avant que jamais personne n’empruntait. Je venais de déballer un cadeau que Grand Frère m’avait offert. À l’intérieur d’une boite de chaussure, j’avais découvert, ébahie, une multitude de petits jouets; des figurines de plastique, des billes et tout plein d’autres babioles qui n’avaient pas dû coûter bien cher. Mes yeux allaient d’une bricole à l’autre, émerveillés! Cette année là, ce fut le cadeau que je préférai … celui qui me laisse, encore aujourd’hui, un vif souvenir.


jeudi 18 décembre 2008

Le manque …


Il m’arrive de trouver étrange la structure de mon cœur. Il est pourtant tendre et il lui arrive plus souvent qu’à son tour d’être lourd face aux malheurs des autres, d’ici ou d’ailleurs. De se serrer lorsqu’il voit le sort que l’humain réserve aux animaux et à la nature. Le chagrin d’autrui, il le ressent et son empathie est grande.

Mais il est rare que les miens me manquent. Pourtant je les aime et j’ai toujours du plaisir à les revoir. Peut-être est-ce parce que leurs souvenirs m’habitent? Que malgré la distance, je les sens tout près? Serait-ce plutôt à cause de ce qu’on appelle résilience, cette capacité que nous avons de rebondir ? De s’adapter aux changements, à l’éloignement ? Ou une question de génétique ?

Néanmoins, présentement, je ressens un peu ce manque. Est-il dû à toute cette mer qui me sépare d’eux ? A décembre, déjà entamé qui nous rapproche de Noël et de ses festivités ? Ce sera le premier que je passe loin des miens. Outre leur présence, ce qui me manque le plus, c’est le son de leur voix. Les propos banals ou chaleureux, souvent drôles et parfois loufoques, des miens, parents et amis.

mercredi 17 décembre 2008

Rêver, la nuit …


En général, j’arrive à me souvenir des rêves que j’ai faits la nuit précédente. Ce qu’il y a d’extraordinaire dans cette affirmation? C’est que ce n’est pas le cas de tout le monde. Mon ami insulaire, lui, les oublie.

En quelques jours, durant ces odyssées nocturnes, j’ai visité une maison qui avait des couvre-planchers très laids en plus d’avoir besoin de plusieurs rénovations. J’ai revu Pixel et la nouvelle flamme d’Ex, soudainement devenue rousse et qui croyait m’apprendre qu’une chevelure bouclée, comme la mienne, était gage d’un cheveu sec… Puis j’ai conduit une fourgonnette sur une rue défoncée où il me fallait aligner les roues sur une bande d’à peine 2 cm de large. J’ai aussi vu des maisons calcinées, construites sur pilotis au milieu d’un cours d’eau.

Mon ancienne coloc se serait ruée sur son dictionnaire des rêves mais moi je crois que mon cerveau a enregistré les images d’un reportage sur les changements climatiques, qu’il a pensé aux rénovations effectuées sur ma maison et au petit chien qui l’habitait. Les nids de poule et la conduite qu’il faut adopter pour les éviter ont dû m’être inspirés par ceux de l’île! Quant à la petite rousse, là, aucune idée…


mardi 16 décembre 2008

Tiens, un défi…


J’ai assez envie d’imiter ce Matthieu « avec deux t » Simard et quotidiennement, pendant 20 jours, tenter d’écrire un texte de 200 mots. Lui y est arrivé divinement. Avec une poignée de lettres, il a fabriqué tout plein d’histoires. Qui ne disent rien ou qui, au contraire, disent tout. Il a un sacré talent ce mec. J’essaie de ne pas en être jalouse. Et j’y arrive … presque.

Je ne suis pas envieuse de nature; je suis toujours heureuse du succès d’un tel, du fric d’une autre ou de la beauté des uns et des autres. Non pas que j’ai tout ce qu’ils ont, loin de là. Mais je suis satisfaite de mon sort et ce que reflète mon miroir pourrait être pire.

Là où le bât blesse, c’est que je suis une procrastinatrice accomplie et que je remets aux calendes grecques certains défis, comme celui de suivre un cours de dessin et d’apprendre à peindre. Ou l’autre, d’inonder des magazines et des hebdomadaires de lettres et de courriels pour leur proposer mes mots.

Mais un jour il arrivera celui avec un J majuscule. Et si ce fameux jour était le 1er de l’An? Celui des résolutions? Qui sait?

lundi 15 décembre 2008

Décalage horaire…


Malgré que je séjourne à Saint-Pierre depuis douze jours, je fonctionne encore à l’heure de North Hatley, 120 minutes plus tôt.

Si le soir, sur l’archipel, je me mets au lit vers 23h30, dans mon village québécois il n’est que 21h30, heure à laquelle habituellement je termine mon souper. Évidemment, c’est un peu comme si je me mettais au lit très tôt, ce qui permet à la bête, de reprendre du poil (au sens figuré, bien entendu). Mais le matin, impossible de sortir des bras de Morphée avant 10h00, heure de Saint-Pierre, ce qui équivaut, sur mon vieux réveille-matin québécois, à 8h00 seulement. Et comme chez-moi j’ai l’habitude, chaque matin, d’ouvrir les yeux vers 7h30 mais de rester sous la couette jusqu’à la fin du bulletin de nouvelles de Radio-Canada vers 8h10, ça demeure relativement raisonnable. Sans être une lève-tard, je suis loin d’être une lève-tôt. Mais lorsqu’à Saint-Pierre, je n’émerge du sommeil que vers 10h00, ça me déprime un peu.

Il faut dire que la chambre dans laquelle je dors est très obscure; les toiles opaques des fenêtres plongent la pièce dans la pénombre. La mienne au Québec, à l’opposé, n’a que des rideaux blancs qui laissent le jour entrer, permettant au soleil de faire son boulot et de me réveiller tout doucement.

Depuis mon arrivée sur l’île, je n'ai réussi qu'un seul matin à me lever à 7h30, heure locale. Tous les autres, ce fut vers 10h00 et parfois plus tard. Horreur! Le temps de m’habiller, de me faire un thé et de me préparer un copieux petit déjeuner, l’horloge indique 11h00. Puis celui de le déguster en dévorant quelques chapitres d’un bouquin, les aiguilles filent jusqu’à 11h45. Comme à Saint-Pierre tous les commerces et les écoles ferment sur l’heure du dîner, cela signifie qu’au moment où je suis à faire disparaître les traces de mon petit-déjeuner gargantuesque, mon ami et sa progéniture arrivent, affamés. Et moi, je me sens un peu décalée.

Évidemment, je n’ai pas faim pour dîner. Mais trois heures plus tard, si. Je sais que je pourrais bien attendre à 16h00, heure de la traditionnelle collation saint-pierraise. Mais comme souvent celle-ci est composée de pâtisseries ou de pain blanc et de fromage, ce qui n’est pas tout à fait ma tasse de thé, je profite que la maison soit déserte à 15h00, pour me faire griller deux ou trois tranches de pain blanc mais néanmoins croûté ou encore pour m’empiffrer de pâtes que je recouvre généreusement de sauce à spaghetti. Ainsi, lorsque les enfants arrivent de l’école et qu’ils collationnent, ma fringale est du passé. Ce n’est qu’à l’heure du souper, vers 20h00, que mon appétit se met au diapason de la maisonnée. Cependant, comme ce repas est moins copieux vu son heure tardive, enfin, moins que celui que j’ai l’habitude de me préparer chez-moi… il m’arrive, vers 23h00 de ressentir un petit creux.

Il est probable que j’arriverais, à la longue, à me mettre à l’heure et à table en même temps que l’archipel. Mais je ne crois pas que je ferais miennes les habitudes sucrées de sa population. Moi qui, enfant, préférais le sel sur les tiges de rhubarbe fraîchement cueillies ou qui, en cachette, buvait le vinaigre des pots de « dills pickles », ai d’avantage le profil de la dent salée…

Néanmoins, toutes ces différences, si petites soient-elles, me semblent exotiques. Font que je me sente en vacances, dans un pays différent, ailleurs. Ainsi, lorsque je retournerai au Québec, dans ma petite maison rouge, j’en aurai pour quelques jours à reprendre mes habitudes et à me souvenir qu’à Saint-Pierre je faisais autrement… deux heures plus tard.

mercredi 10 décembre 2008

Série B, l’histoire …


Quel plaisir j’ai eu à imaginer ce court récit. Comme le premier, j’avais décidé d’en faire une histoire de Noël. Mais ce n’est qu’hier, après avoir échangé quelques mots sur MSN avec mon ami le Scarabée, que j’eus envie de lui faire une petite surprise. Un clin d’œil, tout au plus.

Les mots qui m’étaient imposés pour ce texte étaient les suivants :

Manoir, étranger, inconnu, désert, volet, abandonné, roc, débris, prisonnier, secours, cabane, barreaux, noir, danger.

Ah oui avant tout, j’ai oublié de vous faire part du résultat de mon examen 4. Vous vous souvenez? Celui-ci. Bon, je ne voudrais surtout pas vous paraître imbue de moi-même mais je suis très très fière de mon résultat. Après avoir atteint des 85% et 87% pour les 3 premiers, hé bien, j’ai eu un tout beau et tout rond … 100% pour le 4e! Cool n’est-ce pas?

Alors revenons à nos moutons, enfin, à notre histoire. Elle se déroule comme suit :


Par une nuit froide de décembre, apparut dans le ciel sombre un point rouge et mouvant. Un harfang des neiges, perché sur la branche d’un pin centenaire, le vit grossir peu à peu; de son regard perçant, il suivit la circonvolution de l’objet qui se rapprochait. Soudain, juste derrière la petite sphère écarlate, une forme floue se précisa. Sous l’œil étonné du rapace nocturne, cinq magnifiques bêtes au pelage gris brun, attelées à un traîneau, amorcèrent un long virage avant de glisser silencieusement sur la surface durcie d’un désert givré.

Une fine neige se mit à tomber. Le conducteur du curieux équipage descendit de la carriole, se secoua et observa cet endroit étrange et inconnu. Devant lui se dressait un manoir ancestral flanqué de deux tourelles biscornues. Ses volets fermés et sa cheminée éteinte malgré le froid piquant, laissaient supposer que la place était inoccupée. Curieux! se dit l’étranger. Il croyait connaître chaque maison de ce village et pourtant, il voyait celle-ci pour la première fois; il en était absolument certain. Sur le portail, il distingua des lettres gravées sur un panneau de bois vermoulu : « Le Castel du Scarabée », put-il lire.

Intrigué, le visiteur s’approcha du manoir et le contourna. La lune diffusait une faible lumière que masquaient de temps à autre, les nuages qui défilaient de plus en plus rapidement dans le ciel menaçant. Il ne repéra aucun escalier de secours; il lui faudrait s’en passer, songea-t-il. C’est alors qu’il vit, au fond de la cour entourée d’arbres gigantesques, une échelle appuyée sur une petite cabane de jardin. En s’avançant, il trébucha sur des débris de bois qui jonchaient la neige durcie comme le roc. Étouffant un juron indigne de son personnage, le voyageur se releva et frotta ses genoux douloureux.

L’homme réussit à dégager l’échelle et il la transporta près de la demeure imposante. De sa poche, il extirpa un petit objet qu’il fixa au centre du barreau supérieur; il enfonça un bouton et la chose s’illumina. Il redressa alors l’échelle et l’appuya sur le mur. Satisfait, il retourna au traîneau et saisit un énorme sac qu’il balança sur son épaule avant de se diriger vers l’arrière du manoir. Sans même reprendre son souffle et malgré le poids de la hotte sur son dos, il entreprit de grimper les barreaux, un à un, jusqu’à ce qu’il atteigne un petit balcon sur sa droite. Il dut déployer un effort considérable pour y lancer son sac avant de s’y hisser à son tour. De là, en s’accrochant aux aspérités des vieilles pierres du bâtiment, il réussit à grimper sur le toit. Puis à l’aide de la longue corde fixée à son sac, il put le tirer à ses côtés.

Le vent se mit tout à coup à souffler en bourrasques, faisant craindre à l’homme le danger d’une chute. Il jugea plus prudent de s’accroupir et d’attendre une accalmie avant de poursuivre son ascension qui s’annonçait ardue. Soudain, un fort coup de vent le fit chanceler. Malgré le blizzard, il entendit le bruit sourd de quelque chose qui glissait et chutait lourdement sur le sol gelé. L’étranger se pencha au-dessus du vide, et là tout en bas dans le noir, il distingua la petite lumière qu’il avait fixée à l’échelle qui, elle, gisait couchée sur la neige. Le pauvre Père Noël se retrouva prisonnier du manoir, abandonné à lui-même alors que dans quelques heures, ce serait Noël. Sans l’échelle, il n’avait aucune possibilité de redescendre, à moins que …

Fort heureusement, le vent s’apaisa et il put reprendre son ascension. Lorsque ses mains touchèrent le faîte du toit, il ne put retenir un cri de joie! Ho! Ho! Ho! Il y était arrivé! La lune, à propos, sortit de sa cachette et éclaira la scène. Avec précaution, le Père Noël se redressa en s’agrippant aux briques de la cheminée. Soulagé, il constata que le diamètre du trou lui permettrait de s’y faufiler et d’y glisser son énorme hotte. Assez perdu de temps! se dit-il avant de balancer le sac dans l’ouverture. Un « paf » rapide lui indiqua que le tuyau de l’âtre n’était pas bien long et qu’il devait aboutir à l’étage juste en dessous. Rassuré, il se glissa à son tour à l’intérieur de la cheminée.

Des rayons de lune éclairaient faiblement la pièce dont le décor semblait tout droit sorti d’un film d’Harry Potter. Sur un mur lambrissé, des chandeliers avaient été fixés de part et d'autre d’une immense tapisserie montrant une scène où se mêlaient des licornes, des elfes et des fées ailées. En face, des étagères débordant de livres s’élevaient jusqu’au plafond. Puis devant le foyer, deux fauteuils garnis de coussins étaient disposés face à face. Entre eux, sur une table basse était déposé un jeu d’échec aux figurines étranges qui luisaient doucement dans la pénombre.

Le Père Noël se dirigea vers un chandelier et gratta une allumette; la lumière mouvante éclaira la pièce et fit scintiller les délicates parures de verre accrochées aux branches du sapin qui avait été dressé dans un angle, près d’une fenêtre. Vite, se dit-il, le temps presse! Il défit la boucle qui fermait sa hotte et en sortit une grosse et lourde boite enrubannée. Il la déposa sous l’arbre odorant, referma son grand sac et souffla la bougie.

Sa mésaventure avait fait perdre un temps précieux au Père Noël. Aussi décida-t-il de prendre un chemin plus court et disons-le, moins acrobatique. La chance fut de son côté; en sortant du boudoir, il découvrit l’escalier qui menait au rez-de-chaussée. Il s’assura de bien reverrouiller la porte derrière lui et après avoir remis l’échelle à sa place, il monta dans son traîneau. À son signal, les rennes enfoncèrent leurs sabots dans la neige et après une brève course sur la surface gelée, prirent leur envol dans la nuit de Noël sous le regard hagard du strigidé pétrifié.

Quelques heures plus tard, à son retour chez lui, c’est un sorcier stupéfait qui découvrit des traces de pas qui sortaient tout droit de l’âtre. Puis ému, il vit, sous son sapin décoré, un présent qu’il n’attendait plus. Car depuis longtemps, le maître du Castel du Scarabée avait cessé de croire à l’existence du Père Noël.

lundi 8 décembre 2008

Examen 5, série A ...


Après quatre jours de repos passés à l’intérieur, la pluie et le vent étant au rendez-vous, j’ai repris le collier hier après-midi. Lentement. Très lentement. Les dernières semaines avant mon départ pour Saint-Pierre et Miquelon avaient été plutôt chargées et j’avais une banque négative d’heures de sommeil à mon actif. J’ai profité du léger décalage horaire de deux heures entre l’archipel et chez-moi, pour réclamer le droit à un « snooze » supplémentaire le matin. Mais bon, hier soir je me suis couchée vers 22h00, heure du Québec alors que j’ai l’habitude de me mettre au lit davantage vers minuit ou 1h00. Donc ce matin je me suis dit qu’il était temps de me mettre au tempo des saint-pierrais et je me suis levée à 7h30, heure locale (oui-oui, 5h30 au Québec!).

J’ai profité que tous avaient pris le chemin du travail ou de l’école pour grimper au second étage et m’installer devant mon ordinateur. Hier après-midi, dans un sursaut de courage, j’avais retranscrit le premier jet de mon examen 5, série A. C’est entre deux autobus, le 15 novembre dernier, que j’avais jeté sur une feuille la base de l’histoire qu’il me fallait imaginer en utilisant 14 mots imposés.

Dans un texte d’environ 1000 mots, devaient se retrouver les suivants : Ours, colline, source, épinette, soleil, campement, fosse, collier, vert, fusil, plaine, bleu, chasseur, photographe.

Pour le plaisir, je m’étais imposée un défi supplémentaire : tenter d’en faire une histoire de Noël. Voici le résultat :

Il y a très longtemps, dans une lointaine contrée où le bleu du ciel était d’une grande pureté, s’était formée une petite communauté aux grands idéaux. Les hommes, les femmes et les enfants qui la composaient avaient adopté un style de vie qui aurait fait l’envie de plusieurs. L’emplacement qu’ils avaient choisi pour établir leur campement permanent ne l’avait pas été par hasard. Les Esquimaux de la région leur avaient appris que jadis, un grand chasseur s’y était installé et y avait vécu de nombreuses années, entouré de sa tribu. Ses exploits avaient été tels, que depuis des générations, on racontait sa légende.

Ce lieu était unique : au nord du cercle arctique, au milieu d’un paysage accidenté, la plaine avait été creusée par d’anciens glaciers. Encastrée ainsi, elle était à l’abri des vents dominants et, durant l’été, le soleil la réchauffait plus rapidement. Mais ce qui rendait le site encore plus exceptionnel, c’était la source qui jaillissait tout près, entre deux gros rochers et qui, l’été venu, colorait précocement de vert l’herbe qui poussait sur ses abords.

Lorsque la communauté avait découvert ce site exceptionnel et décidé de s’y établir, elle avait commencé par creuser une grande fosse au pied d’une colline recouverte d’une forêt de sapins et d’épinettes, afin d’y conserver ses provisions. Des tentes de toile avaient été dressées à proximité et durant les quelques semaines qu’avait duré l’été polaire, tous avaient uni leurs efforts pour ériger un premier bâtiment qui allait leur assurer, pendant les longs mois d’hiver, un abri contre la température glaciale qui pouvait parfois descendre à 32C sous zéro.

C’est en creusant qu’on avait trouvé, emprisonné dans le pergélisol, un collier fait de griffes d’ours, de segments de bois sculptés et de rondelles découpées dans des andouillers de rennes. Cet ornement devint l’emblème de la petite société; il démontrait que la patience et l’amour de l’artisan pouvaient éclore sous toutes les latitudes. C’est d’ailleurs cette découverte qui fit germer dans l’esprit de plusieurs, l’envie d’exploiter leurs talents d’ébéniste, de joaillier, de sculpteur, de couturière ou de modéliste. Celui qu’ils désignèrent naturellement comme leur chef, un homme bon et souriant, les dépassant tous de plusieurs têtes et portant une longue barbe neigeuse, leur soumit une idée qui allait transformer leur vie à tout jamais. Les aptitudes individuelles allaient devenir l’ingrédient principal d’une recette qui allait mener le groupe au succès et à l’autonomie. Les nombreux contacts dont bénéficiait, dans le pays et sur d’autres continents, celui qu’ils nommèrent affectueusement Père Noël, leur permit, pour leur grande joie mais aussi pour leur plus grand étonnement encore, d’obtenir des contrats qui allaient faire de cette communauté la plus reconnue et la plus respectée de la planète.

L’emplacement exceptionnel qu’ils choisirent pour établir leur campement, leur fournit les matériaux dont ils avaient besoin pour ériger les bâtiments et fabriquer tous les meubles nécessaires. Les sapins, les épinettes et les mélèzes qui poussaient à proximité leur procurèrent également une partie de la matière première pour leurs œuvres à venir. À l’aide de traîneaux tirés par des chiens, ils purent transporter les troncs d’arbres jusqu’à l’appentis où les charpentiers et les menuisiers les taillèrent avant de les assembler.

À force de persévérance et de nombreuses heures de travail pendant lesquelles chacun mit le maximum d’efforts, cette petite collectivité réussit à s’installer confortablement. D’ailleurs, à peine un an après son arrivée, une longue annexe fut ajoutée au bâtiment principal. À l’intérieur, on y construisit une immense table de travail autour de laquelle allaient bientôt s’affairer des artisans talentueux et impatients de se mettre à l’œuvre.

Dans cet atelier, on allait fabriquer principalement des jouets qui allaient être distribués aux enfants. Unanimement, on décida que seuls ceux qui étaient sages allaient en recevoir. C’est ainsi que se formèrent des équipes; certaines concevraient des jouets en bois : voiturettes, trains, chevaux, avions et animaux de ferme. D’autres allaient confectionner des poupées, des oursons, des lapins, des chats et des chiens en peluche. On voulut aussi réaliser des trains miniatures, des maisons de poupée et des petits personnages. Des bilboquets, des yoyos et des jeux de quilles s’ajouteraient à la liste. Mais nul fusil, pistolet ni aucune réplique de sabre ou même d’épée.

La compagne du chef, Mère Noël, suggéra qu’on aménage sur la mezzanine de l’atelier, un espace où seraient confectionnés des écharpes, des moufles, des chaussons de laine et aussi des manteaux et autres vêtements bien chauds. Les artisans les plus habiles auraient la tâche délicate de fabriquer les jolies robes qui allaient habiller les poupées.

Le jour où tout fut enfin en place pour que l’équipe puisse commencer la production des jouets et des vêtements qui seraient distribués peu après le solstice d’hiver, en fut un de grande réjouissance. Une fête avait été préparée par ceux et celles dont l’aide n’avait pas été requise pour terminer les travaux. On s’était affairé, des jours durant, devant les grands fourneaux qui laissaient échapper des parfums alléchants. On invita les gens du village voisin et tous arrivèrent bientôt les bras chargés de fourrure, de vin de baies sauvages et de menus cadeaux.

Parmi eux se trouvait un photographe, un étranger un peu excentrique qui était venu de très loin dans le but d’explorer cette région. Il réussit le tour de force, malgré la centaine de personnes et de bêtes présentes, d’immortaliser ce jour mémorable où on soulignait la persévérance, l’effort, l’ingéniosité et les liens qui les unissaient tous dans la réalisation de ce projet commun qui allait faire de leur communauté, un endroit unique et magique.

Depuis ce jour, dans le grand salon du Père Noël, on peut admirer la photo de l’immense atelier, devant lequel posent fièrement Mère et Père Noël, l’équipe des lutins, leurs amis esquimaux, ainsi que Rudolf, Fringant et les autres rennes ainsi que la quinzaine de fidèles chiens de traîneaux. Ainsi, pour toujours, on se souviendra que c’est grâce aux efforts de tous, du plus petit au plus grand, qu’un jour un rêve pu devenir réalité.

vendredi 5 décembre 2008

A nos disparus...



Les drapeaux sont en berne, partout sur l’île. C’est à la tombée du jour, hier, qu’ont cessé les recherches pour retrouver les quatre marins disparus en mer lundi. Le navire Cap Blanc s’est retourné avant de couler par 130 mètres de profondeur, dans une mer déchaînée et meurtrière.

L’archipel est en deuil. Tous les commerces ont fermé leur porte cet après-midi. Même le ciel s’est couvert de nuages opaques et gris. Ce soir, à la cathédrale de Saint-Pierre aura lieu une cérémonie en mémoire des quatre saint-pierrais.

En marchant près du port aujourd'hui, mes pensées sont allées vers les proches des disparus. Je me suis demandée si certains d’entre eux auront des regrets; d’avoir laissé leur mari partir après une dispute non réglée, oublié de dire à leur père combien ils l’aimaient, à leur fils à quel point ils l’appréciaient, à leur collègue combien ils l’admiraient…

Parce que la vie défile … Parce qu’on ne sait jamais à quel moment elle cessera… Parce qu’on ne prend pas toujours le temps de dire je t’aime, je t’apprécie, je t’admire… Elle pourrait nous laisser de cruels regrets.




mardi 2 décembre 2008

Se faire la malle ...


J'ai réussi à boucler mes valises cet après-midi. Vous imaginez un peu tout ce qu'il faut apporter lorsqu'on part pour un mois? En hiver! Pendant la période des Fêtes de surcroît!!!

Mon exploit fut de m'en tenir à deux bagages enregistrés et à deux de cabine, dont mon ordinateur portable. J'ai dû me résigner à laisser chez-moi mon dictionnaire Larousse, mon Grand Druide des synonymes, un bouquin de Diana Gabaldon, un manteau sport, mes bottes de randonnée, le diffuseur pour mon séchoir, mon shampoing et mon revitalisant. De la valise qui ne fermait plus, j'ai retiré des pantalons d'intérieur, quelques chandails et ma belle robe Amazone en tricot gris.

C'est demain matin que je dirai au revoir à Jules avant de prendre la route pour la station d'autobus de Magog. Et en fin de soirée que l'avion d'Air Saint-Pierre se posera au bout de la piste de cette minuscule île baignée par l'Atlantique où quelqu'un m'attendra…

Je compte bien profiter de ce séjour pour me reposer un peu mais aussi pour renouer avec l'écriture; elle m'a beaucoup manquée. Nul doute que le vent du large, la montagne, les forêts torturées et ma belle Île aux Marins sauront me murmurer de doux mots que je traduirai pour vous.

A très bientôt…