mercredi 26 août 2009

Impropriétés immobilières…


Dans moins de trois semaines, devant notaire, j’apposerai ma signature sur un contrat. Ce document confirmera, noir sur blanc, mon statut de propriétaire d’un immeuble «dans le Nord».

Avant même l’arrivée de Grande Sœur et de Bôf Adoré, au début du mois d’août, j’avais commencé à explorer des villes de la région. Des minuscules, des vieillissantes, des pittoresques, des camouflées, une presque déserte et une autre, au contraire, vivante et stimulante.

Par la suite, en compagnie de mes deux Britanniques préférés (quoique j’aime bien Charles…), j’ai visité plusieurs propriétés qui nous laissèrent sur notre appétit. Nous avions cru opportun de faire appel à un agent d’immeuble qui connaissait bien la région. Nous lui avions fait part de nos critères qui se résumaient à ceci:

- Duplex, intergénération ou maison assez spacieuse pour y aménager un second logement;
- Être à distance de marche (maximum 15 minutes) du centre-ville;
- Avoir une jolie vue;
- Respecter un certain budget.

La plupart des maisons que l’agent, appelons-le Gérard, nous présenta, étaient soit beaucoup trop loin, soit difficilement transformables en duplex ou encore dépassaient largement notre budget. Dès le départ, nous fûmes étonnés de constater que, chemin faisant, il passait sans ralentir devant des propriétés qui, incontestablement, nous semblaient intéressantes malgré qu’elles s’annonçaient sous une autre enseigne que la sienne. C’est là que nous découvrîmes le pot-au-feu pot aux roses: Gérard était quelque peu égoïste et, une fois les préliminaires bâclés, il ne pensait qu’à son petit plaisir gros profit. Vraisemblablement, le bonhomme n’avait pas envie de se contenter de 50% d’une commission en nous faisant visiter des propriétés inscrites sous une autre bannière, même si celles-ci avaient 100% de chances de répondre à nos désirs. Ça, ce n’était pas très gentil…

Après avoir passé deux jours en compagnie de Gérard, à se balader ici et là et à visiter des maisons qui ne correspondaient pas à nos critères, nous décidâmes unanimement de procéder nous-mêmes aux recherches. Notre plan était plutôt simple, pour ne pas dire simpliste: dans la municipalité que nous avions finalement élue, nous allions sillonner chaque rue à proximité du centre-ville et dresser une liste des maisons qui nous semblaient potentiellement intéressantes. C’est ce que nous fîmes. Moi au volant (ici, j’imagine le haussement de sourcil d’un Insulaire…), Grande Sœur comme navigateur et Bôf Adoré sur la banquette arrière, nous passâmes le plus beau quartier au peigne fin, n’hésitant pas à aller frapper aux portes lorsqu’une propriété nous attirait particulièrement, et des maisons à vendre dans le secteur, il y en avait à profusion.

Vous ne serez sans doute pas surpris d’apprendre que les deux maisons les plus attrayantes furent celles devant lesquelles nous passâmes deux fois sans nous arrêter, alors que Gérard nous menait en bateau vers des propriétés perdues au fond des bois ou frôlant le demi-million. D’un commun accord, nous décidâmes de ne pas faire appel à lui, mais plutôt à l’agent inscripteur de chacune de ces deux propriétés.

C’est à partir de ce moment que les choses se mirent à bouger. La première visite nous fit découvrir le charmant duplex de madame Lafleur, dont le terrain était entouré d’arbres. Situé à quelques minutes de marche du centre-ville, je fus séduite par ses balcons, ses foyers et la lumière qui entrait à profusion dans les deux logements. De son côté, Grande Sœur le trouvait petit et fade, mais aimait bien la vue sur le jardin ainsi que le terrain adjacent. Quant à Bôf Adoré, la proximité de tous les services lui plaisait en "tabarouette". Après deux visites, nous fûmes à un cheveu de faire une offre d’achat.

Toutefois, une nouvelle balade juste un peu plus loin dans le secteur, nous avait fait découvrir une très grande propriété. Dès que nous avions franchi le seuil, son immense (vraiment immense) salon nous avait charmés avec son plancher de pin et son imposant foyer de pierres. Le reste de l’étage était aussi spacieux et luxueux. Bôf Adoré en avait mesuré chaque pièce, chaque ouverture de porte et avait pris des dizaines et des dizaines de photos. Toutefois, le sous-sol nous avait déçus et il aurait fallu investir une somme considérable pour doter la maison d’un second logement.

Malgré tout, nous fîmes une offre sur cette propriété baptisée Blue Jay. Bien en deçà du prix demandé, elle tenait compte des travaux à réaliser et était conditionnelle à une inspection par un professionnel. Comme nous nous y attendions, nous reçûmes une contre-proposition à laquelle nous répondîmes par une offre finale qui, sans étonnement, fut rejetée. L’affaire était classée.

Parallèlement, nous n’avions pas oublié le duplex de madame Lafleur. Au retour de l’Abitibi, après une semaine de réflexion, nous décidâmes de solliciter une troisième visite: elle fut concluante. Bôf Adoré était encore persuadé que sa localisation était la meilleure, Grande Sœur y voyait un potentiel nouveau et moi, j’imaginais déjà son aménagement, la couleur de ses murs et je m’étais mise à échafauder des plans de rentabilisation pour le second logement. C’est donc avec un grand plaisir et, ma foi, une certaine surprise que moins de 24 heures après notre offre d’achat, qui fut suivie d’une contre offre des plus raisonnables, l’entente fut conclue.

En quittant l’Estrie, j’avais fait un vœu: celui de trouver un duplex qui ne nécessitait que peu de travaux, qui était abordable et qui se trouvait à distance de marche d’un centre-ville. Je souhaitais un terrain avec des arbres matures, une galerie pour y lire et un espace pour y loger l’atelier. Si une ville m’attirait nettement plus que les autres, j’étais néanmoins prête à faire des compromis en m’établissant dans l’un ou l’autre des patelins qui venait en second lieu sur ma liste.

Malgré ceux qui disaient que mes attentes n’étaient pas réalistes, je n’ai jamais douté. J’ai eu raison: je recevrai exactement ce que j’avais demandé. Enfin, presque exactement… car en réalité, il y aura des extras: un solarium qui abritera mon atelier, une jolie piscine creusée, un foyer au bois, des planchers de lattes dans mon appartement et un terrain additionnel. Mais le plus étonnant, extraordinaire et incroyable se trouve à l’étage: ce logement a, depuis des années, une vocation de gite touristique! Ceux et celles à qui j’avais confié mes projets croiront qu’il y a de la magie là-dessous! (Vous pourrez vous procurer une baguette magique en cliquant juste ICI).

Finalement, après plus d’un mois à loger chez Benoit, à partager ma chambre avec Jules, entre mes valises et sa litière, une signature au bas d’un contrat notarié me permettra de refaire mon nid. S’il me tarde de revoir mes amis estriens, de prendre un café avec Céline, de suivre de loin ma belle Carmen et surtout, de réinventer le monde avec ma Baladine, je ne pense presque plus à la maison que j’ai quittée le 29 juillet dernier, il y a bientôt un mois, pour ainsi dire une éternité.

Coté jardin... n'est-ce pas tout à fait charmant?

PS: Je viens tout juste de découvrir une bibliothèque à quelques rues seulement de chez Benoit... l'accès internet y est gratuit et illimité! C'est tipas cool ça???

4 commentaires:

Zoreilles a dit…

Tu sembles avoir vraiment eu une baguette magique...

On aurait le goût de nous y installer nous aussi. C'est joli. Conserveras-tu le gîte touristique? Quelle est cette ville, ce village qui t'attirait? Est-ce un secret? Si oui, oublie ma question!

Fitzsou, l'ange-aérien a dit…

Je suis très contente de tes désirs ses soient réalisés si rapidement... Hum! La baguette, hein?...

Sally Fée a dit…

Une baguette? Non, deux! Et voyez le résultat...

:O)

Fitzsou, l'ange-aérien a dit…

... dis-donc!... de passage et je relis ma note du 29: Ouach! Tu devrais y lire plutôt:
Je suis très contente que tes désirs se soient réalisés si rapidement...
Bon, il me semble que je me sens moins illettrée comme ça!... En fait ça faisait un peu " English traduction" ne trouves-tu pas?...