vendredi 15 février 2008

Tournée fée-conde...

Partie tôt ce matin, je n’avais osé me faire d’illusion sur cette tournée des fournisseurs. J’avais encore sur le coeur ma déception de la semaine dernière alors que je n’avais absolument rien trouvé à Longueuil. Le temps de passer prendre Sylvie, ma fidèle couturière qui avait accepté de m’accompagner, nous prenions la route. Il neigeait, la chaussée n’était pas adaptée à mes vieux pneus d’hiver de l’an passé, puis il y avait ce vent qui nous bousculait… N’eut été l’urgence de dénicher de quoi transformer mes idées en comptes à recevoir, j’aurais tout simplement annulé mes rendez-vous à Montréal.

Je déteste conduire dans cette ville ; tout va trop vite. Il y a trop de trafic, de sorties, de mastodontes à côtoyer. Ainsi, j’avais convenu avec Sylvie qu’elle prendrait le volant à la sortie vers d'Iberville. J’ai l’habitude d’y arrêter juste avant d’entrer dans Montréal sauf que ce matin, j’ai passé tout droit. Je m’en suis aperçue alors qu’on s’apprêtait à entrer dans Montréal. Zut ! J’ai serré les dents … et le volant, mon navigateur tenant fébrilement notre itinéraire de «Map Quest» entre ses mains, prête à me diriger.

J’avoue que ça s’est relativement bien passé. Nous avions un premier rendez-vous à 11h00 chez un fournisseur de longue date qui avait déménagé ses pénates dans de nouveaux locaux dans un parc industriel quelque part près de la 40 ouest. Nous avons cru louper la sortie, demandé notre chemin, fait demi-tour pour se rendre compte que la première fois nous étions au bon endroit. Nous sommes finalement arrivées à l’heure au rendez-vous. Ça commençait plutôt bien malgré le détour…

La salle d’échantillons semblait avoir été conçue pour impressionner ! Une pièce immense avec un plafond démesurément haut. Une dizaine de petites alcôves accueillaient les «cartes de couleurs» (cartons sur lesquels sont collés des carrés de tissus et qui indiquent les informations techniques).

Première alcôve. -Rien ! Me suis-je dit, déçue… avant de tomber sur un magnifique tissu extensible, offert dans quatre teintes plus belles les unes que les autres. Wow… Un peu cher cependant… Mais bon…

Deuxième alcôve. Un coup de cœur : Un faux cuir étampé époustouflant. Pas moins de sept couleurs disponibles. Une cliente me réclamait depuis des mois (OK…des années) un de mes modèles de manteau créé en 2000 qui eut un succès monstre… (tellement qu’il fut copié par un fabricant de manteaux de «cuir» type «ranch»). Belle trouvaille, cool !

Je continuai à passer en revue les cartes mais rien ne ressemblait à ce que je cherchais. Ce n’est qu’à la dernière alcôve que je tombai sur deux magnifiques tissus… Le premier serait parfait pour un modèle de robe de soirée qu’on me commande année après année. Récemment, on m’a demandé des teintes pastel, du ivoire et du noir… Incroyable… toutes étaient disponibles.

Le second était un autre tricot fin, très beau, dans de belles couleurs et un peu moins cher que le premier … Idéal pour deux autres modèles classiques qu’on me réclamait. Là, j’ai commencé à douter. Et si je rêvais ? Je voulu m’en assurer… je pinçai Sylvie. Son cri me confirma que non, je ne rêvais pas… Ouf !

J’arrivais à peine à y croire… habituellement, lorsque je craque pour des tissus, ils ne se font plus ou ils sont en rupture de stock, ou encore il ne reste que les couleurs invendables comme le petit jaune pas beau ou le aqua improbable… Cette fois-ci, que de jolies teintes, à des prix relativement raisonnables et… en inventaire ! C’était presque louche…

Nous avons donc repris la route, moi le cœur léger et Sylvie se frottant le bras. Cette fois ci, une destination toute simple : rue St-Laurent. Chez un autre fournisseur, je trouvai un tissu qui allait être parfait pour une nouvelle chemise d’homme… Bon prix, look intéressant. Quelque chose de frais, de déjà froissé et un inventaire relativement rassurant … à la condition que mes clients ne tardent pas trop à me confirmer leurs commandes.

Il nous restait un dernier arrêt à faire sur Chabanel, ancienne destination mode, qui est devenue un désert désolant… Édifice décrépit, 4e étage crasseux. Ce fournisseur était un revendeur où j’aimais bien aller fouiner. Les prix étaient très bas, mais il me fallait acheter les tissus sur le champ au risque de les voir disparus la fois suivante. J’eu un choc… le local était presque vide. Il ne restait que quelques rouleaux éparpillés ici et là… C’est le propriétaire «sorry-I-dont-understand-french» qui était là au lieu du sympathique Wayne avec qui je faisais affaires habituellement. « Anyway », je lui achetai un rouleau de jolie laine bouillie vert olive… pour moi ! J’adore le vert et je n’ai pu résister. Je la transformerai en manteau demi-saison, en jeté ou en jupe… bref, les mites n’auront pas le temps d’y goûter.

C’est donc vers 14h30 et sous un soleil radieux qui semblait vouloir célébrer notre victoire sur la rareté des matières premières, que nous avons repris la route en direction de la 10.

Ce fut une journée bien remplie… Un petit périple en bonne compagnie. Pas trop de détours, pas trop de circulation. De magnifiques trouvailles qui laissent supposer de belles commandes. De quoi me redonner la motivation qui me manquait en début d’année.

Sans contredit, ce fut une tournée des plus fécondes…

PS : pour me faire pardonner, j’ai invité Sylvie à casser la croûte un peu après Montréal… je n’ai pas manqué la sortie cette fois-ci…

1 commentaire:

Anonyme a dit…

je suis heureuse de voir que ta tournée fut fructueuse! Comme quoi il ne faut jamais perdre espoir...bonne journée!