jeudi 3 avril 2008

Y a de ces jours…

… où tout va bien. On se lève pas trop poquée de s’être couchée encore trop tard la veille. Le soleil brille sur notre coin de pays et ça nous met tout plein de bonne humeur.

En ouvrant notre boite de réception Hotmail, on n’y trouve que de gentils messages.

Il reste assez de fruits et de yogourt dans le frigo désert pour se faire un petit déjeuner gargantuesque, comme on les aime. Le thé est juste assez infusé et fume dans notre tasse.

Le chien, heureux du printemps arrivé, peut courir dehors afin d’aller japper sa joie et aviser les écureuils qu’ils n’ont qu’à bien se tenir. Du coup, les voisins apprendront la nouvelle eux aussi.

On est à l’heure à nos rendez-vous et on peut même en devancer un qui devait se tenir au milieu de l’après-midi. A l’usine du sous-traitant, on découvre avec joie que le tailleur vient tout juste de terminer la coupe tant attendue et on peut même repartir avec le lot de vêtements qui sera remis le surlendemain à la couturière. Tout roule comme sur des roulettes !

Puis on revient à la maison, heureuse d’être en avance sur son horaire. A midi, on découvre que le frigo recelait encore quelques surprises : 3 œufs et quelques légumes encore frais. On réussit donc à se concocter une délicieuse omelette qu’on dévore en lisant l’incomparable Jacques Salomé.

Après ce copieux repas, une petite fatigue s’installe car on a dû se lever très tôt pour commencer cette journée magnifique, et comme il nous reste un peu de temps, on se permet une petite sieste d’une heure et demie qui nous ragaillardira. Reposée, on se réveillera même avant que l’alarme, que précautionneusement on avait réglée, ne retentisse.

Pour ne pas manquer d’appel important, on avait gardé à portée de main le téléphone sans fil qui, oh joie, n’a pas sonné. Mais au moment où on vient pour le reposer sur son socle, on voit dans la petite fenêtre «Message waiting». Et là… ça se gâche…

Un message laissé d’une voix suave nous indique que la cliente pour laquelle on avait fait un petit miracle juste avant Pâques, n’aime pas les teintes des vêtements qu’elle a reçus… il y a trop de couleurs sur le tissu. Et que si les autres qu’elle a commandés ne sont pas coupés, il vaut mieux arrêter tout ça là…

Alors nous, dans notre tête, on calcule … on multiplie la déception par le nombre de vêtements déjà taillés et actuellement en production et ceux que nous retournera la cliente. On soustrait de nos revenus, qui seront fractionnés, le montant de la facture des tissus qui arrivera à échéance bientôt et qui elle, restera entière.

Et là, à notre propre étonnement, on se dit : « c’est pas grave »… On connaît des propriétaires de petites boutiques de la région qui seront heureuses d’avoir ces vêtements en consignation. Que cet incident n’est qu’un élément de plus qui vient alimenter une réflexion déjà amorcée. Et que bon, ça pourrait être pire et que c’est pas la fin du monde.

Parce qu’à l’heure où j’écris ces lignes, le soleil brille toujours sur mon coin de pays, et qu’à ma bonne humeur demeurée intacte, s’additionne une multitude de petites joies, comme celles de voir le chien heureux de retrouver ses habitudes, de savoir mon départ en vacances de plus en plus près et de découvrir, dans ma boite de réception, de chouettes courriels…

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