C'est le nombre de boutons que j'ai cousus aujourd'hui. Ma cliente du Saguenay n'a pu résister aux rabais mirobolants que je lui ai offerts et elle a dit oui à la moitié des vêtements qui se languissaient dans des boites depuis 1 ½ an.
Il me fallu passer le fil dans le chas de l'aiguille à 43 reprises et la piquer 786 fois dont 1 seule dans mon index gauche. Saviez-vous que les boutons cousus à la main résistent plus longtemps que ceux fixés à la machine? Parfois d'avantage que le vêtement lui-même? C'est tout dire…
Outre la nuque douloureuse et les épaules courbaturées, ces 7 heures passées à l'atelier ont néanmoins permis à mon esprit de réfléchir, de peaufiner des plans, de se projeter dans l'avenir et de butiner ici et là. Je le surpris même à quelques reprises à faire de la haute voltige au dessus d'une île minuscule au large de Terre-Neuve!
Cela m'a rappelé le bouquin de Pierre Morency "Demandez et vous recevrez" que j'ai entrepris de relire récemment. Ce physicien et aventurier posait la question suivante: "...combien de temps par semaine passez-vous à simplement penser?". Bon, j'avoue que depuis le début de l'année j'ai eu tout plein d'occasions. Ce temps je l'ai pris puisqu'enfin je l'avais.
Au cours des derniers mois, j'ai aussi réalisé que le travail physique et répétitif, celui qui ne demande aucune concentration, était idéal pour laisser vagabonder l'esprit. De ces moments peuvent naître des idées géniales, des solutions, des avenues auxquelles nous n'avions jamais songé.
Mais le temps que notre cerveau se mette au repos et se détache des obligations qui prennent toute la place, il faut souvent plus que le temps dédié à laver la vaisselle, le plancher ou à tondre la pelouse. Il en faut d'avantage pour le délester de tout ce qui l'encombre, pour faire le vide avant de mettre en marche la machine à penser.
Certes ce n'est pas tout le monde qui a des planchers à frotter à genoux, à vernir au pinceau-éponge ou du repassage qui peut occuper le corps durant 4 ou 5 heures d'affilée pendant que l'esprit met les voiles. Alors pour ceux et celles qui auraient besoin d'une occupation d'automate qui leur permettrait de faire le point et de réfléchir, j'ai une solution. Que dis-je… LA solution! Il me reste des boutons à coudre sur des redingotes. Voilà… 17 redingotes, multipliées par 5 boutons, fois 5 minutes chacun pour les débutants, cela donnerait, hum, voyons voir… 7 belles heures juste pour penser. Wow!!!
Comme l'écrit si bien Pierre Morency: "Si vous ne prenez pas le temps de penser pour améliorer votre efficacité au travail et la couleur de votre vie en général, qui le fera?"
@ Lise: mais non ce n'est pas l'enfer… mais oui j'enfilerai les aiguilles!
6 commentaires:
Sally Fée,
je n'en reviens pas ! Vous vous souvenez que j'avais écrit que mon idée de l'enfer était une inépuisable montagne de boutons à recoudre. Quelle mémoire !
J'aime beaucoup votre écriture. Ça se lit tout seul tellement elle est fluide. Et vous avez un bon sens de l'humour. La photo de " Blanche-Neige " me fait toujours sourire quand je la ( le ) regarde.
Je suis bien d'accord avec vous Lise... J'adore les moments passés en compagnie des écrits de cette gentille fée. Des textes magiques qui nous transportent à chaque fois dans la beauté du moment présent...
Longue vie à la Fée Sally...
Oups !
peut-être que le clin d'oeil féérique était adressé à l'amie ex-coloc Lise. Après tout, elle avait passé des heures à condre des boutons. Lise étant un prénom tellement...rare, la confusion est facile.
:)
@ Lise,
Hé non... mon clin d'oeil était bel et bien pour vous.
Alors s'il vous prenait un petit goût d'enfer, vous saurez que faire ;O)
Cher Scarabée,
Que ferais-je si t'existais pas??? Ok, sûrement plein de choses, mais tu me manquerais.
Ton amie la Fée aux boutons (mais pas sur le nez...)
Tu as donc des doigts de Fée? On a dû déjà te la dire, celle-là!
Décidément, nos routes se croisent ces jours-ci. Tu hissais les voiles et ton esprit vagabondait sur des îles au large de Terre-Neuve? Lesquelles? St-Pierre et Miquelon? Les Iles de la Madeleine? Je mets souvent le cap sur elles moi aussi!
Autre point commun, depuis que j'ai plus de temps et que je doive pratiquer plus à fond la simplicité volontaire, j'ai reprisé, oui, oui, reprisé comme dans l'ancien temps, 3 paires de bas qui traînaient dans le panier de lavage (parce que propres mais... percés) depuis des lunes. Pas croyable comme j'ai voyagé à peu de frais!
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