vendredi 19 juin 2009

Le temps des marguerites…


Hier après-midi, en revenant de mon traitement d'acupuncture, je vis que de gros bouquets de Leucanthemum vulgare avaient fait leur apparition sur le bord des routes. Le blanc immaculé de leurs ligules contrastait joliment avec le vert éclatant de l'herbe mouillée.

La marguerite est une de mes fleurs préférées; elle est humble, robuste et sait parler d'amour … un peu, beaucoup, passionnément.

En admirant cette profusion de chrysanthèmes, j'ai réalisé à quel point le printemps était avancé. Vous ne serez sans doute pas surpris d'apprendre que je n'ai pas la notion du temps qui passe. Et que je remarque très peu celui qu'il fait. Avons-nous eu de la pluie au point de ne pas m'apercevoir que l'été se pointait? Fus-je si occupée à l'intérieur que je n'ai pas réalisé que les fleurs étaient en pleine éclosion?

Ah! Le temps des marguerites… celui des vacances estivales, des terrasses et de la peau qui prend une jolie teinte dorée. C'est aussi le temps des rencontres entre amis, des retrouvailles avec Grand Frère, Grande Sœur, Maman et Frérot. Celui où on laisse la porte grande ouverte pour que Jules puisse faire de la maison un moulin où on entre et on sort à sa guise comme le font les mouches et autres bibittes qui ont rapidement compris le principe.

Cette année, l'apparition des Chrysanthemum leucanthemum coïncidera avec ma disparition graduelle du paysage estrien. Arrivée le 1er septembre 1991, ce seront dix-huit années que j'aurai passées en Estrie dont seize à North Hatley.

Contrairement à la marguerite, je n'ai pas encore senti le besoin de m'enraciner quelque part. L'Abitibi m'a vu naître, Québec m'a vue sortir de mon cocon, Montréal m'a électrisée, St-Jérôme n'a fait que passer, Sherbrooke m'a accueillie et North Hatley m'a enchantée. Si aucun grain de sable ne vient enrayer l'engrenage, ce seront les Laurentides qui me verront renaître.

Il me tarde de découvrir des paysages tout neufs, d'ajouter à mon panorama de nouveaux visages, se sentir une énergie nouvelle et de troquer ce confort enlisant pour des défis stimulants. Vivement aussi qu'il y ait moins de kilomètres entre moi et l'Abitibi où vit encore une partie de ma famille et de nombreux amis.

Pour moi, le temps des marguerites sera synonyme de fermeture de mon entreprise, de finalisation des contrats en cours, de recherche d'un nouveau nid et de déménagement. Ce sera également le temps des aurevoirs et des adieux, des sourires et des larmes, des promesses et des ruptures. Après tout, c'est aussi ça, la vie...

Comme Grand Frère est très perspicace et reconnaît de loin les gros sabots lorsqu'il en voit venir, il doit déjà comprendre que je délaisserai, pour un moment, mes Contes de Fée.

Pour me faire pardonner, il y aura des photos de ce grand branle-bas qui visera à mettre en carton quatorze années d'accumulation de livres, de vaisselle, de dossiers, de garnitures, de tissu, d'outils, de machins-trucs, de bibelots, de tableaux et une multitude de souvenirs éparpillés de la cave au grenier.

Si les prochaines semaines risquent d'être un peu, beaucoup occupées, il y aura cependant un doux entracte. Et je compte le vivre passionnément, à la folie…


4 commentaires:

Michel a dit…

Au revoir alors,
Vos billets coquins me manqueront.
Je vous retrouverez avec grand plaisir.
Vos metres de tissus bien emballés annoncaient un peu.
Vous lire dans cette transition ne m'importunerait pas, ne plus vous lire non plus, si cela est votre désir. J'ai eu plaisir à vous lire, ca c'est sur.

Fitzsou, l'ange-aérien a dit…

... la photo est superbe ma Bonne Fée... et le texte l'est tout autant... on se voit bientôt xoxo

Zoreilles a dit…

Quelle nouvelle... Tu quittes ce coin de pays paradisiaque... pour en retrouver un autre qui t'enchantera assurément tout autant, tu es faite ainsi, toi, native de l'Abitibi, pays d'espace, de liberté et de lumière. Un goût d'aventure reçu en héritage sur les rivages de l'Harricana sans doute.

J'admire ta manière de vivre les choses en ce moment, ce dépouillement, cette authenticité et cette simplicité qu'on sent dans tes propos, malgré une certaine nostalgie qui t'habite, ce qui est très facile à comprendre.

Heureusement qu'il y aura un doux entracte... sur des îles enchantées peut-être?

Et j'aime ta photo de marguerite, je l'aime passionnément à la folie même!

Sally Fée a dit…

@ un gars:

Comme vous le voyez, je ne peux me passer de vous tous très longtemps.

@ Mon Ange:

Ciel! Dans moins d'un mois! Tes ailes sont prêtes?

@ Zoreilles:

Tu as raison; j'ai le goût de l'aventure, de bouger et de découvrir.

Quant à l'entracte, elle se fera à Halifax. Moitié-moitié.