jeudi 17 décembre 2009

Panique transatlantique, la suite ...

Cet après-midi, en panne de contrats, je ne l'étais heureusement pas en imagination, à l'instar de Marie-Clodine qui, tout comme moi, bûchait sur son examen en création littéraire.
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Voici donc la suite de l'histoire que je soumettrai à ma correctrice, laquelle se poursuivra à l'examen 4 (l'histoire, pas la correctrice). Quant à ce dernier, j'en ai bien peur, il devra attendre en 2010, tout comme vous.
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Module 3, examen 3: Panique transatlantique (la suite ...):
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Une lueur blafarde nimbait l’horizon et l’astre solaire semblait hésiter entre se hisser dans le ciel et disparaître derrière le pic rocheux. Autour d’un engin aux ailes fines et surmonté d’un grand cylindre à l’extrémité effilé, s’activait un groupe d’individus hétéroclites. Leur haleine s’échappait en petits nuages de condensation qui s’élevaient dans la nuit polaire. Leurs pas pressés faisaient crisser la neige et de temps à autre des rires fusaient, aussitôt absorbés par l’immensité glacée.

Après des heures d’un travail ardu et exigeant, il sembla que tout avait été accompli : le chargement était complété, le plein de carburant fait et les vérifications d’usage, effectuées. Sur un signe du chef des opérations, deux hommes refermèrent l’imposante porte de l’appareil tandis qu’à l’intérieur, un troisième enclenchait le système de verrouillage. Soudain le ciel parut s’enflammer et d’immenses voiles lumineux se mirent à onduler langoureusement, tantôt verts, tantôt rouges tandis que les hommes, fascinés, levaient la tête pour se recueillir devant cette mise en scène digne des Dieux.

Tout à coup, les arrachant à leur contemplation, une porte du long bâtiment en bois s’ouvrit derrière eux, dessinant un rectangle argenté sur la neige. Les hommes se retournèrent et virent un personnage de forte stature se diriger vers eux à grandes foulées. Des hourras retentirent pour accueillir le joyeux drille engoncé jusqu’aux oreilles dans une parka à la couleur improbable. L’individu s’avança, les saluant, serrant les mains et distribuant des remerciements à chacun. D’une agilité étonnante malgré sa corpulence, il sauta à bord de l’engin puis, de sa main gantée, il poussa un bouton et abaissa une petite manette. Aussitôt, un halo blanc enveloppa le fuselage et un doux sifflement se fit entendre; sous la poussée du moteur, les skis se mirent à glisser sur la neige durcie, lentement d’abord, puis de plus en plus vite. En le voyant s’éloigner au bout du sentier balisé d’épinettes malingres, les hommes soupirèrent de soulagement. L’appareil prit de l’altitude et s’éloigna dans la nuit noire. Ce ne fut que lorsque les feux de position eurent complètement disparu qu’ils envisagèrent de rentrer au chaud, heureux du travail accompli.

Dans la grande bâtisse, tout était calme. Cependant, on pouvait entendre une rumeur provenant de la cuisine où régnait un joyeux remue-ménage. On s’y affairait, entrechoquant des casseroles et enfournant d’immenses rôtissoires qui bientôt répandraient d’alléchants fumets. Une femme rondelette, coiffée d’un chapeau de chef, donnait des ordres à une dizaine de marmitons empressés qui couraient à droite et à gauche. De temps à autre, des rires éclataient ou encore une voix s’élevait pour réclamer l’Économe, une passoire ou pour taquiner les novices qui, bon enfant, prenaient les plaisanteries avec un grain de sel.

La femme souriait et passait de l’un à l’autre pour rectifier l’assaisonnement, conseiller et féliciter son armée de cuistots. Il y avait beaucoup à faire et chacun travaillait d'arrache-pied afin que tout soit prêt pour le grand banquet qui allait être donné dans moins de cinq heures.

Pendant ce temps, les hommes qui avaient travaillé toute la journée dans le froid glacial, retiraient leurs vêtements pailletés de givre et n'avaient qu'une seule envie: se précipiter sous la douche et laisser l’eau chaude détendre leurs muscles fatigués, après quoi ils se glisseraient sous leur édredon. Fourbus, ils sombrèrent dans un sommeil sans rêves et n’entendirent pas l’horloge du grand salon sonner 21h.

Alors que les étoiles s’allumaient une à une dans le firmament et que la majorité des occupants dormait à poings fermés, dans l’aile sud du dortoir un jeune homme éveillé scrutait le plafond. Sans trop savoir pourquoi, il n’arrivait pas à fermer l’œil. Pourtant, il tombait de fatigue, mais quelque chose le préoccupait. Il lui semblait que c’était important, qu’un détail lui échappait. Il se tourna sur le côté et fit défiler les événements de la journée, laquelle avait été fort occupée. Soudain, il bondit de son lit, horrifié!

L’horloge indiquait 21h30. Il y avait près d’une heure maintenant que l’appareil et sa lourde cargaison avaient décollé. Affolé, il s’habilla en vitesse et courut à l’autre extrémité du couloir et tambourina à une porte. Un petit homme hagard, les yeux bouffis de sommeil, vint lui ouvrir. Peu de mots suffirent pour résumer la situation et sans hésiter ils dévalèrent l’escalier, enfilèrent à la hâte des vêtements chauds et se ruèrent dans la nuit noire.

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