«Mais, vous êtes toute jeune!», s’exclama l’élégante dame lorsqu’elle m’aperçut, alors que je m’avançais à sa rencontre cet après-midi.
Sa fille, une cliente régulière, l’accompagnait. Elle m’avait téléphoné plus tôt dans la journée afin de prendre rendez-vous pour sa mère qui, ayant perdu du poids depuis l’été dernier, désirait faire ajuster quelques jupes à son nouveau tour de taille.
Des séquelles d’une vilaine chute lui rendant la démarche incertaine, je lui suggérai qu’on procède aux essayages à l’entrée de l’atelier, là où un grand tapis demeurait plus sécuritaire que le bois du plancher. J’étais à fermer les rideaux devant les portes-patios pour un minimum d'intimité lorsque :
«Oh! Mais ça ne me dérange pas! Je ne suis pas pudique!», déclara-t-elle en laissant tomber sa jupe de laine sur ses chevilles, non sans s’appuyer solidement sur mon bureau heureusement lourd et stable.
Durant les trente minutes pendant lesquelles je l’aidai à enfiler les 5 jupes qui nécessitaient des ajustements, elle me raconta que c’était elle qui les avait confectionnées, il y a plusieurs années. Qu’elle avait cousu jadis des manteaux, des pantalons et des chemisiers. Le terme «cousu à la main» avait tout son sens alors et je me rappelai un vêtement que sa fille m’avait confié, il y a quelques semaines, dont les coutures avaient été entièrement bordées à l’aiguille.
Avant qu’elle ne reparte, je l’assurai que mon travail serait à la hauteur de ses talents en couture et cela la fit sourire.
«Je vous fais confiance!» s’exclama-t-elle en me tapotant le bras.
C’est après l'avoir aidée à franchir la marche qui donne accès à la sortie et alors qu’elle s’apprêtait à remonter l’allée, sous l'oeil vigilant de sa fille, que je l’interpellai :
«Dites-moi, quel est votre prénom?»
«Marthe», me répondit-elle avant de me demander le mien.
«Ce fut un plaisir de vous rencontrer Marthe. Nous nous reverrons bientôt pour l’ajustement de vos jupes d’hiver.», lui assurai-je en songeant que c’était beaucoup plus un souhait qu’une certitude.
Car ma nouvelle cliente, Marthe, fêtera ses 95 ans quelque part en juillet.
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PS 1 : Ce sont 36 chandelles qu’a soufflé mon ami Martin le Scarabée aujourd’hui. Pffff, espèce de jeune, va!
PS 2: Mon Ange : Tu as fait bonne route? Merci pour tes vœux, à la blague, de «journée ensoleillée» alors que la pluie tambourinait le toit de Petit Escape stationné devant chez moi: j’ai eu droit à deux magnifiques éclaircies en avant-midi!
PS 1 : Ce sont 36 chandelles qu’a soufflé mon ami Martin le Scarabée aujourd’hui. Pffff, espèce de jeune, va!
PS 2: Mon Ange : Tu as fait bonne route? Merci pour tes vœux, à la blague, de «journée ensoleillée» alors que la pluie tambourinait le toit de Petit Escape stationné devant chez moi: j’ai eu droit à deux magnifiques éclaircies en avant-midi!
3 commentaires:
C'est quand même puissants les voeux d'un Ange, surtout lorsqu'il se prénomme Fitzsou!!!!
Bonne fête Scarabée, bonne fête Scarabée, bonne fête, bonne fête, bonne fête Scarabée...
Ma Bonne Fée: comment aurais-tu pu douter que ce souhait ne soit sincère? N'y a-t-il pas dans les voeux que l'on laisse "voler de leurs propres ailes" pouvoirs insoupçonnés?????
Bonjour,
alors voici une couturière bien spéciale. Je sens beaucoup de respect pour votre clientèle dans vos propos. J'aime...
Bon week-end!
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