On n’oublie jamais la première fois. Le cœur nous bat un peu plus fort. On se sent maladroit. On se demande si on va y arriver. La peur de faire des erreurs nous donne des sueurs froides.
C’était un mardi, si je me souviens bien. Vers 8h00 le matin. Je poussai la porte d’un local au 5e étage d’un édifice un peu délabré de la rue Clark à Montréal. Je fus assaillie par un mélange d’odeurs de cuir et de colle.
Je m’avançai dans cet espace où se côtoyaient machines à coudre, tables, bureau, patères, boites, étagères et une multitude de plantes poussiéreuses mais bien vivantes.
Je fus aussitôt dirigée vers mon aire de travail : une machine à coudre industrielle de type « walking foot » et une pile impressionnante de vêtements en cours de production. Mon nouveau patron, JMC, me dit : -« Voilà. Tu n’as qu’à fixer les pièces de cuir qui sont déjà collées en place sur le tissu. » Puis il tourna les talons et me laissa là.
Walking Foot? Je n’avais même jamais entendu ce terme ni vu ce type de machine. Cuir? Il avait bien dit « cuir » … Quiconque a un minimum de connaissances en couture sait pertinemment qu’avec le cuir on ne peut se permettre aucune erreur. A-u-c-u-n-e … Le trou laissé par l’aiguille est permanent et apparent. Et mon travail consistait à faire les surpiqûres sur une multitude de petites pièces de cuir qui composaient un motif au dos des chandails. Certains des morceaux étaient si petits qu’ils faisaient à peine 3 cm de haut et autant de large. Et ils étaient de toutes les couleurs…
C’est mon amie Sara qui, sachant que je désirais compléter ma 2e année en dessin de mode à Montréal plutôt qu’à Québec, m’avais mise en contact avec JMC. Elle travaillait avec ce couturier montréalais depuis plusieurs années. Toutefois, suite à la naissance de son premier enfant, elle avait décidé de prendre un congé de maternité prolongé. Sachant que JMC avait besoin de personnel, elle avait pensé à moi.
J’aurais pu dire à JMC que je n’avais jamais travaillé sur une machine semblable, que j’avais une peur bleue d’abîmer le cuir, de ne pas être à la hauteur. Mais, j’ai gardé mes appréhensions pour moi et me suis mise à la tâche. Finalement, ce fut moins pire que je ne l’avais cru. Rapidement je trouvai la position exacte du pédalier qui me permettait de faire avancer la machine lentement pour les courtes surpiqûres. Mon œil s’ajusta de sorte à faire des coutures bien droites et très près du bord. J’appris rapidement à remplacer les canettes de fil du boîtier, à chaque changement de couleur de cuir.
Bref, ce fut une journée où en plus d’apprendre de nouvelles techniques, j’appris à maîtriser ma peur de l’inconnu et à me faire d’avantage confiance. Cette première fois fut suivie de bien d'autres, mais ça, c'est une autre histoire ...
C’était un mardi, si je me souviens bien. Vers 8h00 le matin. Je poussai la porte d’un local au 5e étage d’un édifice un peu délabré de la rue Clark à Montréal. Je fus assaillie par un mélange d’odeurs de cuir et de colle.
Je m’avançai dans cet espace où se côtoyaient machines à coudre, tables, bureau, patères, boites, étagères et une multitude de plantes poussiéreuses mais bien vivantes.
Je fus aussitôt dirigée vers mon aire de travail : une machine à coudre industrielle de type « walking foot » et une pile impressionnante de vêtements en cours de production. Mon nouveau patron, JMC, me dit : -« Voilà. Tu n’as qu’à fixer les pièces de cuir qui sont déjà collées en place sur le tissu. » Puis il tourna les talons et me laissa là.
Walking Foot? Je n’avais même jamais entendu ce terme ni vu ce type de machine. Cuir? Il avait bien dit « cuir » … Quiconque a un minimum de connaissances en couture sait pertinemment qu’avec le cuir on ne peut se permettre aucune erreur. A-u-c-u-n-e … Le trou laissé par l’aiguille est permanent et apparent. Et mon travail consistait à faire les surpiqûres sur une multitude de petites pièces de cuir qui composaient un motif au dos des chandails. Certains des morceaux étaient si petits qu’ils faisaient à peine 3 cm de haut et autant de large. Et ils étaient de toutes les couleurs…
C’est mon amie Sara qui, sachant que je désirais compléter ma 2e année en dessin de mode à Montréal plutôt qu’à Québec, m’avais mise en contact avec JMC. Elle travaillait avec ce couturier montréalais depuis plusieurs années. Toutefois, suite à la naissance de son premier enfant, elle avait décidé de prendre un congé de maternité prolongé. Sachant que JMC avait besoin de personnel, elle avait pensé à moi.
J’aurais pu dire à JMC que je n’avais jamais travaillé sur une machine semblable, que j’avais une peur bleue d’abîmer le cuir, de ne pas être à la hauteur. Mais, j’ai gardé mes appréhensions pour moi et me suis mise à la tâche. Finalement, ce fut moins pire que je ne l’avais cru. Rapidement je trouvai la position exacte du pédalier qui me permettait de faire avancer la machine lentement pour les courtes surpiqûres. Mon œil s’ajusta de sorte à faire des coutures bien droites et très près du bord. J’appris rapidement à remplacer les canettes de fil du boîtier, à chaque changement de couleur de cuir.
Bref, ce fut une journée où en plus d’apprendre de nouvelles techniques, j’appris à maîtriser ma peur de l’inconnu et à me faire d’avantage confiance. Cette première fois fut suivie de bien d'autres, mais ça, c'est une autre histoire ...
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