mercredi 18 novembre 2009

Par où commencer?


- Par le commencement, direz-vous.

D’accord, mais ne trouvez-vous pas que ce soit trop facile? J’ai plutôt envie de commencer par le milieu. Le début viendra ensuite et je terminerai par la fin, bien entendu. Évidemment, je pourrais débuter par la fin, revenir au début qui serait suivi du milieu, ce qui expliquerait la fin du début de l’histoire.

Mais voilà, pour mon examen 3 du module 3 en création littéraire, j’ai la consigne suivante :
Rédiger une histoire en choisissant de la commencer soit par l’ordre chronologique, soit par le conflit principal (lequel se situe souvent au milieu).

Je ne vous cacherai pas que j’ai du mal à m’y mettre. J’avais écrit une dizaine de lignes dans un cahier, quelque part entre mon départ de North Hatley et celui de Saint-Jérôme. Voulant inventer une histoire d’amour pour mon amie l’Ange Aérien, mon récit débutait par la mise en situation suivante :

En pleine forêt, sur un chemin peu fréquenté, une voiture était stationnée et l’occupante, une mince jeune femme aux boucles brunes, ne voyait d’autre solution que de poursuivre à pied. La jauge du réservoir d’essence confirmait la panne sèche et son cellulaire était inutilisable, comme l’indiquait l’écran noir.

La jeune femme, appelons-là, Angélique, se demandait si elle était sur la bonne route. Selon les indications qu’elle avait griffonnées sur un bout de papier, elle devait tourner à gauche immédiatement après avoir aperçu une vieille cabane délabrée au toit peint en bleu. Se pouvait-il qu’elle l’ait manquée? Ou qu’elle ne l’ait pas encore croisée? Et comment diable avait-elle pu oublier de faire le plein en quittant la ville?

Angélique fut tirée de ses réflexions par le bruit d’une voiture qui roulait vers elle.

J’en étais là dans l’ébauche de mon histoire, lorsque je dus me consacrer tout entière à mon déménagement.

Deux mois plus tard, cet examen commence à me hanter et j’aimerais bien le soumettre à ma correctrice avant Noël. Toutefois, mon récit inachevé ne m’enflamme plus autant. Bien sûr, je pourrais l’actualiser et transposer l’aventure dans le Grand Nord, disons à Kuujjuaq. Mais voilà, depuis la première neige tombée au début du mois, j’ai d’avantage d’inspiration pour une histoire de Noël. Alors, la semaine dernière, je me mis au travail et imaginai une saga qui, elle aussi, débutait par le conflit principal.

Mon récit commençait ainsi :

Lorsqu’un voyant rouge, de ceux qui indiquent qu’il se passe quelque chose de très alarmant, se mit à clignoter sur le tableau de bord, le sourire béat de l’homme se mua en un rictus crispé où pouvaient se lire l’étonnement le plus grand et une inquiétude encore plus grande …

L’histoire se poursuit en 250 mots approximativement mais devra en comporter entre 1000 et 1500. Si j’ai déjà une idée du déroulement, il me manque l’élan pour continuer et, à moins d’une autre chute de neige inspirante, j’ai bien l’impression que le voyant continuera à projeter une inquiétante lueur rouge sur le visage blafard du pauvre homme ou encore que la chère Angélique ne saura, qui du braconnier psychopathe, du séduisant médecin ou du mystérieux anachorète, s’amène sur cette route perdue au milieu de nulle part…

Bon, c’est quand même un début…

1 commentaire:

Fitzsou, l'ange-aérien a dit…

C'est moi... Angélique(!)... Mais j'exige la fin (euh...le milieu?)...toute l'histoire quoi! Pour une fois que je fouine sur ton blog... Je crois que ton héroïne aimerait bien Kuujjuaq mais qu'elle y serait effrayée par la circulation des véhicules motorisés de tout acabit... Et en plus, je crois qu'elle n'a pas encore extirpé de sa boîte son bon vieux dictionnaire qui pourrait lui permettre de comprendre ton vocabulaire élaboré... Je sais qu'elle peut aller sur le net, mais je crois qu'elle préfère encore fouiner papier... En attendant, elle espère la suite... et une version de Noël serait somme toute "angélique"!...