C’est connu, les parents s’inquiètent constamment pour leurs enfants. Lorsqu’ils sont des bébés, ils se rongent les sangs à la moindre fièvre, au plus petit bouton. Plus grands, c’est à les voir traverser la rue, grimper aux arbres ou caresser un chien inconnu. Rendus à l’adolescence, ils sont obsédés par leurs fréquentations, la drogue, leurs résultats scolaires mais ne se soucient plus tellement de leurs boutons. On pourrait souhaiter, qu’une fois leur marmaille devenue adulte, les pauvres parents épuisés cesseraient de s’en faire et pourraient enfin dormir sur leurs deux oreilles.
Et bien, il semble que lorsqu’on se reproduit, on est condamné à s’inquiéter pour la vie. C’est ce que j’ai constaté ce soir.
Vers 17h45, j’étais à l’atelier à coudre un bout de tissu pour agrandir la taille du pantalon d’une cliente, lorsque le téléphone sonna. C’était Frérot. Il devait à coup sûr se passer quelque chose d’important car mon frangin, malgré tout son amour pour sa petite grande sœur, ne me téléphone pas très souvent.
- Maman vient de me téléphoner, me dit-il, et elle est inquiète.
- Ah! Oui?
- Oui. Elle a dit que tu devais lui téléphoner hier.
- Ah! Bon… (Ici, je pouvais sembler indifférente, mais la satanée bande de taille était trop courte pour être cousue au pantalon et je tentais de comprendre où j’avais fait l’erreur…)
- Oui, et semblerait que tu l’as pas fait.
La conversation fut brève : son souper était prêt, il m’avait transmis le message et je l’avais rassuré : dans moins de 15 minutes, soit à 18h00 tapant, je téléphonerais à Maman, comme je le fais chaque jour. Enfin, presque chaque jour puisqu'hier, je ne l'ai pas fait. C'est qu'à l'heure où j'appelle habituellement ma mère, on sonna à ma porte; c’était mon amie l’Ange Aérien qui, de retour d’une semaine d’immersion anglaise en Estrie, atterrissait chez moi avant de reprendre la route vers l’Abitibi, ce matin. Une bouteille de vin et tout plein de choses à se raconter plus tard, il n’était plus l’heure de téléphoner à Maman qui se couche plus tôt que celle des poules.
- Allo Maman! Désolée pour hier! Une amie est venue souper et lorsque j’ai regardé l’heure, il était autour de 22h00 et je ne voulais pas vous réveiller en téléphonant si tard.
- Me réveiller? répondit ma mère. J’étais tellement inquiète, que je n’ai pas dormi de la nuit… D’habitude, si tu ne peux pas me téléphoner, tu m’avertis la veille…
Oups…
Décidément, peu importe leur âge, les enfants demeureront toujours des sujets d’inquiétude pour leurs parents.
- Jules? Juuuuuujuuuules!!! Allez, c’est l’heure de rentrer. Il est tard pour des p’tits minous comme toi. Jujuuuuules! Minou-minou-minou…. Viens voir ta maman… Jujules!!!
.
5 commentaires:
Oh! Oh! La prochaine fois, j'arriverai soit plus tôt ou plus tard... Mille excuses Mme Maman de ma Bonne Fée...
Cette inquiétude d'un parent peut se transformer en boulet pour l'enfant. Des fois, c'est comme ça ...
@ Mon Ange:
Mais non! Ça lui a rappelé lorsque j'étais ado... elle a, si je me souviens bien, passé quelques nuits blanches. Méchante Fée...
@ Crocomickey:
Pour Maman, je suis encore une petite fille. Bon, elle n'a pas tout à fait tort mais, promis, je ne parle jamais à des zinconnus... jamais...
:O)
C'est bien vrai, elles sont comme ça, les mamans...
;o)
D'accord avec Crocomickey, ça peut parfois devenir lourd à porter pour une grande enfant!
Bon, d'accord, j'essaierai de ne plus être aussi mère-chatte avec Jules.
Oh! mais il est tard! Il devrait être rentré à cette heure...
Jules! Jujuuuuules!!!!
Enregistrer un commentaire