dimanche 21 février 2010

Trois minutes pour rêver ...

.



Je suis du printemps. Cette saison m’enivre; je la sens dans mes veines, elle me grise, me transporte. En descendant vers la rue Principale tantôt, je m’y serais crue. Le soleil plein les yeux et à ras le cœur, je me suis imaginée nomade, sans attache, n’ayant pour nid qu’un petit pied-à-terre où me poser de temps à autre.

Pour commencer, je m’envolerais vers la France; je rêve depuis toujours de ses campagnes, de ses hameaux, de ses vieilles fermes et de ses châteaux. C’est la faute aux romans. Comme dans les aventures du «Club des Cinq» de mon enfance, je séjournerais chez un fermier, chez un viticulteur ou un commerçant. En échange du gite et du couvert, j’accomplirais des petits boulots, nourrissant les bêtes, récurant des cuves ou plaçant des marchandises sur les tablettes.

Puis, en après-midi, armée de mon vieux Canon, je prendrais la clé des champs, parcourant les rues, explorant les sentiers, m’empiffrant de dépaysement, ne m’arrêtant que pour saluer les gens, dévorer des yeux le panorama et, avec un peu de chance, différents spécimens de la faune locale. Au bout d’un certain temps, repue, je bouclerais mes bagages et reprendrais la route, laissant derrière moi de nouveaux amis, des connaissances et, qui sait, quelques amours éphémères.

C'est l'esprit encore peuplé de rêveries et du soleil plein les yeux que, trois minutes plus tard, j'atteignis la rue Principale et emboitai le pas aux nombreux touristes qui, peut-être pour la première fois, découvraient cet ailleurs qui est dorénavant le mien.

Je suis du printemps, il me fait rêver…

3 commentaires:

Fitzsou, l'ange-aérien a dit…

J'y suis allée avec toi dans ces champs lointains ce matin... Facile de voyager avec toi dis donc!...

ClaudeL a dit…

Eh! Je suis du printemps aussi, d'avril. Mais je ne sens pas encore en moi cette sève-énergie qui me poussera vers le dehors, vers le soleil, vers l'excitation. Et puis j'ai aussi lu le club des cinq, tous. Surtout parce que l'héroîne tenait à se faire appeler Claude. Les livres que nous lisions venaient pour la plupart de France alors il est normal d'avoir voulu la voir. L'ai vu plusieurs fois, La reverrais encore. Un peu déçue de n'avoir pu marcher dans les sentiers où Simone de Beauvoir trouvait calme et plaisirs, mais ai marché dans tellement mieux.
Je vous souhaite ce voyage avant de l'imaginer trop beau.

ClaudeL a dit…

L'ai vue. La France donc avec un "e". Désolée