dimanche 26 octobre 2008

Les beaux dimanches …


C'était le titre d'une émission de télévision que mes parents regardaient, il y a longtemps, lorsque j'habitais encore sur la ferme familiale. Je n'avais qu'à entendre le thème musical, pour être submergée d'ennui. Non pas que le contenu était inintéressant, mais plutôt parce que c'était le dimanche soir. Sa musique sonnait la fin du week-end qui avait passé trop vite et annonçait le début d'une autre semaine d'école.

Sur la ferme, le dimanche était un jour comme les autres. Pas de repas spécial, aucun visiteur, ni de sortie. En ce temps là, lorsqu'on cultivait la terre et qu'on élevait du bétail, les jours fériés n'existaient que sur le calendrier.

Depuis que je suis travailleur-autonome, je fais le même constat: mes semaines ressemblent aux week-ends. Samedi, mardi ou vendredi? Il m'arrive de ne plus savoir quel jour on est. Ma famille et mes amis étant trop loin pour me le rappeler, mes dimanches ne font pas exception.

Vous voulez savoir ce que j'ai fait aujourd'hui? J'ai reçu une cliente. Elle est venue faire le second essayage de sa tenue de mariée. J'avoue que j'avais naïvement espéré que tout allait être parfait et qu'après avoir enfilé sa robe, je n'aurais eu qu'à applaudir l'ourlet juste de la bonne longueur et la tombée impeccable du tissu.

Bon… la tunique du dessous devait être raccourcie d'environ deux centimètres; pas de quoi fouetter un chat. Mais il en était autrement du surcot (la robe du dessus). Les pièces du milieu, au devant, se croisaient à l'ourlet et celle de droite tournait légèrement vers l'intérieur.

Vous ne pourriez imaginer à quel point je n'avais pas envie de voir cette robe accrochée dans mon atelier une semaine de plus. Alors j'ai suggéré à ma cliente et à son tourtereau, d'aller casser la croute au Pilsen. Ça tombait bien, ils avaient faim et n'avaient jamais visité le village. J'avais besoin de deux heures pour faire les corrections. Aussi, dès qu'ils refermèrent la porte, je saisi le découseur et me mis au travail avec frénésie.

Lorsque les futurs épousés revinrent, exactement cent vingt minutes plus tard, je me croisai les doigts très très fort, et … Ouf! Parfait! Le vêtement tombait exactement comme il le devait, les centres du surcot étaient parallèles et espacés juste ce qu'il fallait pour qu'on voie la tunique de satin du dessous, laquelle était maintenant de la bonne longueur. Après avoir dit aurevoir aux amoureux et adieu à la robe de mariée, je ressentis un urgent besoin d'aller prendre l'air.

Le soleil était encore chaud et l'air embaumait l'automne. Je marchai lentement dans les rues, admirant les vieilles maisons et les autres qui ont poussé tout autour. Puis je revins sur mes pas pour me diriger vers le parc. Comme il était étrange de m'y promener seule. Pixel ne l'accompagnait pas, songerez-vous? Non… le chihuahua fait un séjour dans un foyer tout près d'ici. Voilà maintenant une semaine qu'il est parti. Je saurai bientôt si l'adaptation se passe bien; selon les dernières nouvelles, il semble que oui. C'est ce que je voulais: trouver un maître qui aurait du temps à consacrer à ce petit chien affectueux et possessif. Mais depuis quelques jours, je l'avoue, sa présence me manque. Je me ferai à cette séparation et me répète que c'est mieux ainsi.

Il y aura de plus beaux dimanches …

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Pixel est parti?!?

Tu sais, je trouve que tu écris comme une romancière qui écrirait l'histoire d'une couturière très spéciale.

Zed ¦)

crocomickey a dit…

Pôv ti-pitou ...

Anonyme a dit…

Moi c'est le générique du "muppets show" qui sonnait l'heure du souper le dimanche soir, ...et le glas de mon WE. Il me rappelait également que ma procrastination ne m'avait pas permis de terminer mes devoirs pour le lendemain...:p

Haerdalis

Sally Fée a dit…

J'ai revu Pixel deux fois; il est venu me rendre visite avec Mélanie, une jeune femme très douce qui avait eu un coup de foudre pour le chihuahua un de ces soirs alors que nous revenions de notre marche.

Il s'y est attaché déjà. Monsieur Pipix reçoit, semble t-il, un massage chaque jour et il a l'ultime droit (et grand bonheur) de dormir avec Mélanie. Oui, oui... collé-collé sous les couvertures.

Pfff... même Crocomickey ne pourrait résister à un tel traitement :O)

@ Zed: merci, c'est un très gentil commentaire. Je peux le faire imprimer pour l'encadrer?

@ Haerdalis: hum... vous savez que nous avons ça (aussi) en commun, la procrastination?

Anonyme a dit…

Je pensais plus à un petit point ou une broderie, de ta part... Hihihihihi! Imprime-le sur un T-shirt que tu porteras quand tu seras un peu déprimée..., tiens! Mais je sais que ton T-shirt serait rempli de jolis commentaires et c'est encore plus réjouissant!

Zed ;-)

Anonyme a dit…

Pixel...mais qui vous servira de guide, gardien de votre personne lors de votre prochaine recherche pour Jules??

Mais je vous comprends.

Bon courage