Si à North Hatley plusieurs foyers semblaient avoir leur chien, ici, dans mon nouveau quartier, chaque chat possède un ou deux Homo sapiens. On les voit déambuler, pressés ou nonchalants, seuls ou en couple. Si quelques-uns m’ont salué, leurs maîtres félidés eux, ne se sont pas fait tirer la moustache pour venir aux nouvelles.
Le premier à m’accueillir, avant même que je n’appose ma signature à côté de celle de madame Lafleur, fut Gigaboule. En m’apercevant sur la rue, un jour où je venais contempler la maison qui serait la mienne, je vis une énorme masse poilue accourir vers moi en miaulant. Il avait sans doute deviné que nous serions bientôt voisins.
Puis il y a l’ami de Jules, Rémi. Celui-là, c’est un vrai Don Juan. Il ne recule devant rien pour tenter de me séduire afin que je lui ouvre ma porte. Mais je lui résiste. Avec ses griffes bien affilées et ses manières de mauvais garçon, je ne donnerais pas cher des deux bestioles emplumées dont j’ai hérité.
Ensuite, il y a Mitaine, ma locataire qui habite à l’étage. Son humaine, Danielle, m’avait dit que Mitaine avait une peur bleue des bipèdes qui entraient chez elle. Alors, j’ai enfilé mes gants blancs lorsque je me suis présentée. En gardant une distance respectueuse, je lui ai tendu la main; dès qu’elle a daigné renifler mes doigts, je me suis éloignée et l’ai ignoré. Moins de deux minutes après, je l’entendis descendre de son trône et s’approcher lentement de moi. J’ai déplié le bras de sorte que ma main flotte à sa hauteur et… aussitôt je sentis une douce fourrure sous mes doigts. Elle me permit de la caresser et de la gratouiller derrière les oreilles. Notre amitié, même fragile, était scellée.
Une autre jolie déesse, que j’ai baptisée Potironne, vient se pavaner dans mon jardin presque chaque jour. Elle et Jules ne semblent pas encore avoir fait amie-ami, mais il y a un intérêt réciproque évident. Cependant, Potironne est une poltronne et il suffit que j’entrouvre la porte pour qu’elle déguerpisse sans demander son reste. Je finirai bien par l’amadouer.
Finalement, il y a ce visiteur qui se fait rare et que je faillis confondre avec Rémi ; c’est Miré. Tigré, il a moins de blanc que son sosie et, ma foi, semble de la même trempe que Potironne. Dès qu’il voit mon ombre, il file ventre à terre.
Avec tous ces chats qui baguenaudent au lieu de veiller au grain, il ne serait pas surprenant que, pendant ce temps, les souris dansent.
Chat-chat-chat!
En parlant de la boule bête, elle est venue me rendre visite tantôt!
3 commentaires:
Oh oh! Ça ressemble drôlement à mon P'tit Bonheur, "chat"... xoxo
Quel bonheur d'avoir de si bons voisins!
:)
@ Mon Ange:
Ah! oui, mais ici, c'est Gros Bonheur, Très-très-Gros Bonheur même.
@ Lise:
Je suis entièrement d'accord. Et là, je ne vous ai pas parlé de Petit-Noir et Moyen-Gris, les écureuils. Et de Peanut, le petit chien pas beau mais gentil.
Je suis vraiment bien entourée!
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