Aujourd’hui, je n’avais qu’une seule tâche inscrite sur ma liste. Une seule? Oui, mais de taille, quand même. Il s’agissait d’aller chercher, dans la remise, les pattes et les barres transversales de ma table de coupe puis de commencer à l’assembler.
Une fois les composantes de la table déposées sur le plancher du solarium, et comme le soleil était particulièrement radieux, je décidai de ranger plusieurs trucs que les déménageurs avaient laissés sur la première terrasse. Vu de l’intérieur, ce n’était pas très joli d’apercevoir la brouette, les pelles, les râteaux et toutes les choses qui n’avaient pas encore trouvé leur place. Sur le terrain d’à côté lequel, en fait, est celui de Grande Sœur et de Bôf Adoré, il y a un petit cabanon qui, jadis, servait aux jardiniers aguerris qu’étaient madame Lafleur et son conjoint. Dans un premier temps, je réussis à y traîner la lourde brouette de métal. Pourquoi diable l’avoir traînée? Songerez-vous. Parce que ses trois pneus sont non seulement dégonflés, mais ils sont décollés de leur roue, rendant inutile ma mignonne petite pompe portative toute neuve. Le chemin menant à l'abri de jardin en fut un parsemé d’embûches. Pour débuter, je dus hisser la brouette en haut de 2 marches avant de traverser une terrasse, un petit pont (sous lequel, par le passé, coulait l’eau d’un bassin artificiel) et une courte allée qui, elle, me mena à d’autres marches, 5 ou 6, qu’il me fallut descendre. Rendue en bas, coincée entre un mur de ciment, une barrière et un treillis, je réussis à tourner à 90 degrés pour emprunter le dernier droit avant d’arriver au cabanon dans lequel il fallut entrer à reculons. Après une courte lutte, dont je sortis vainqueure, je réussis à basculer la lourde brouette aux roues flasques pour qu’elle repose sur sa cuve et non sur ses moignons déjantés.
Après cet exercice, les muscles de mon dos m’ordonnèrent de passer à des travaux plus légers. Alors, je rangeai dans la grande remise moult grattoirs à neige et pelles, lesquels, si j’en crois la météo, devraient reprendre le collier d’ici peu.
La terrasse se désemplissait lentement, mais il restait encore mon banc de jardin, les lames des stores verticaux que j’avais retirés des fenêtres de madame Lafleur, des vieilles tablettes de mélamine, des galons de peinture vides et une multitude d’autres choses désuètes qui devaient être mises au recyclage ou aux ordures.
Le soleil brillait et il faisait si bon d’être à l’extérieur après deux semaines passées en dedans, que je décidai de poursuivre le ménage de la terrasse. Dans ma voiture, j’entassai les vieux stores qui iraient finir leurs jours à l’Ouvroir ou dans un éco centre. Ce qui était à jeter fut empilé dans ma petite brouette de plastique et le recyclage, balancé dans le grand bac à cet effet. Sous tout ce fatras apparurent une table de jardin et une demi-douzaine de chaises blanches en plastique, don de madame Lafleur. Elles prirent la direction du cabanon et furent bientôt suivies des deux tables, celles-là en métal, de 8 autres chaises et de 2 transats en PVC qui étaient éparpillés autour de la piscine. La balançoire, que l’ancienne propriétaire avait abandonnée sur la seconde terrasse, avait encore ses coussins et je l’en dépouillai avant de les ranger. Comme son squelette blanc tranchait disgracieusement sur les ramures sombres des conifères, je décidai de dépendre son siège et de retirer son toit dénudé qui allèrent rejoindre le mobilier de jardin. Quant à sa structure, je la déplaçai plus loin sur le terrain, à l’emplacement où se trouvait, plus tôt, le support du hamac avant que je ne le démantèle pour l’hiver.
Mue par je ne sais quelle
Si elles étaient enfin libérées, les deux terrasses me faisaient néanmoins tiquer : leur plancher disparaissait complètement sous un épais tapis de végétation. Des feuilles mortes? Non. Quoi alors? Des aiguilles de pin. Des tas, que dis-je… un Fée-noménal amoncellement d’aiguilles dorées. M’armant de ce qui me restait de courage et de détermination, je m’attaquai à une première terrasse, puis à la seconde. Ce qui m’amena à mon stationnement, qui me conduisit à celui des locataires en passant par ma galerie et aux marches qui montent à la rue… Bref, j’y passai tout l’après-midi. Quant aux terrains gazonnés, le mien et celui de Grande-Sœur et Bôf Adoré, ils attendront bien encore quelques jours.
Comment? Ma table de coupe dans tout ça? Elle n’a pas bougé d’un boulon depuis que j’ai déposé ses pièces sur le plancher du solarium au début de l’après-midi. Et ça risque de demeurer comme ça jusqu’à demain, car ce soir, je suis à plat… comme les pneus de ma brouette…
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2 commentaires:
Je commençais à avoir hâte que tu prennes une pause... Tu es certaine d'avoir abattue tout ces travaux dans la même journée? Si oui, je te kidnappe pour quelques jours afin que tu m'aides à faire les miens!...
Allez hop! Ta table de coupe maintenant!... xo
@ Mon Ange:
Oh! que si... dans la même journée.
Me kidnapper? Dis, au lieu de me condamner à faire tes travaux, tu pourrais peut-être demander une rançon! Et avec l'argent, engager quelqu'un pour t'aider?
Wow! Quelle idée formidable. Bon, voyons maintenant qui serait assez fou euh... riche pour payer. Hum, faudra que j'y réfléchisse encore un peu.
À suivre...
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