jeudi 21 janvier 2010

Coeur à gagner ...


J’étais profondément endormie lorsqu’on vint me secouer. «Je reviendrai te chercher dans une demi-heure!», dit une voix d’homme.

Encore dans le brouillard, je me demandai comment j’allais arriver à me préparer en si peu de temps. N’empêche, je sautai en bas du lit et, vingt-neuf minutes plus tard, j’étais prête …

En le voyant, j’avoue que je ne le reconnus pas; grand, ses cheveux blonds coupés court, il ressemblait à Brian Adams. « Te voilà enfin! » s’exclama-t-il en me tendant la main.

Nous nous retrouvâmes dans un grand hall d’exposition où il me fit découvrir ses œuvres. J’y vis des pièces ravissantes dont plusieurs coqs en papier mâché, des bols, des sculptures et d’étranges petites sphères multicolores. Un visiteur me fit remarquer à quel point l’artiste était ingénieux : quand des pièces s’abimaient pendant leur fabrication, il les assemblait pour en faire de nouvelles ce qui, entre autres, donna des coqs à quatre pattes, mais à une seule tête.

Je me promenais entre les étagères lorsqu’on m’interpella : «Salut! Que fais-tu ici?», me dit en souriant un homme grand, mince et à la tignasse brune et bouclée que je n’eus aucune peine à reconnaitre.

J’étais dans de sals draps! Le sosie de Brian ne connaissait pas l’existence du grand brun et vice-versa. Comment avais-je pu me mettre dans un tel pétrin? L’heure des choix venait de sonner, toutefois je me sentais tellement tiraillée que je ne savais que faire. Et puis, il me répugnait de décevoir l’un ou de chagriner l'autre.

Je ne sais trop ce qui fit pencher la balance. La détermination du blond intrépide? Le renoncement du trop effacé grand brun? Il n’en demeure pas moins que, lorsque le premier me dit avec un sourire plein d’assurance « Dans 24 heures, j’aurai gagné ton cœur…», je le crus.

Plus tard, à la fin de la soirée, l’artiste m’amena dans son atelier, un ancien garage reconverti, où je l’aidai à transporter un très long et très lourd tapis en coco coloré. Nous montâmes ensuite l’escalier qui menait à un petit appartement et, sans détour, le grand blond m’annonça qu’il désirait que je l’accompagne aux États-Unis la semaine suivante où il allait participer à une grande exposition.

Je ne pus m’empêcher d’avoir une pensée teintée de regret pour l’amant que j’avais éconduit quelques heures plus tôt et c’est à ce moment que … la voix de René Homier-Roy m’arracha à mes rêves. Il était 6h30.

3 commentaires:

Zoreilles a dit…

Comme tu es prolifique ces jours-ci! Je t'envie cette fluidité et ce souffle qui nous fait croire à tout... jusqu'au dernier moment! C'est tout un art et tu le maîtrises à merveille...

Fitzsou, l'ange-aérien a dit…

tout à fait d'accord avec vous Zoreilles... il ne faut pas s'absenter longtemps qu'on en perd le "fil"...

Sally Fée a dit…

@ Zoreilles:

Lorsque je le serai moins, ce sera signe que je le serai d'avantage juste à coté, à l'atelier.

Et toi, ce que tu maîtrises à la perfection, c'est la gentillesse et la générosité.

Merci...

@ Mon Ange:

T'es gentille, comme toujours. Bof, ça te fera juste un peu de lecture en "réserve" (là, ç'aurait été un fichu de bon jeu de mots si tu travaillais encore à Pikogan!).

:O)