Rompant avec mes habitudes dominicales, je n’allai pas occuper ma place au comptoir du bistro du Faubourg cet après-midi. Ce n’est pas tant la perspective de sociabiliser qui me rebutait, mais plutôt l’envie de faire une randonnée qui était plus forte que celle de m’enfermer dans un café.
Me rappelant vaguement la direction à prendre pour accéder à une piste qui, m’avait-on dit, grimpait la montagne se trouvant à l’extrémité ouest de mon quartier, je me dirigeai vers le développement où se succèdent les titres de noblesse. Ce fut au bout de la rue du Domaine-de-la-Marquise que j’aperçus les blocs de béton, repères qui soulignaient l’entrée du sentier.
La neige durcie rendit la montée facile et, pendant près d’une heure, je suivis d’anciennes traces de pas qui me conduisirent jusqu’au sommet où, à travers les branches, j’aperçus deux maisons. En rebroussant chemin, je m’arrêtai ici et là pour admirer la forêt qui me sembla âgée et en assez mauvais état. Plusieurs arbres s’étaient couchés, la plupart depuis fort longtemps et d’autres, encore debout, n’étaient plus que des chicots criblés de trous. Parmi eux se dressaient des individus sains ayant sans doute engendré une descendance qui sommeillait sous la couche de neige encore dense.
Dans le ciel gris tournoyaient quelques corneilles qui s’interpelaient pendant qu’au sol, les bêtes se tenaient tapies. Aucun lièvre, ni perdrix ne détala. Pas le moindre geai bleu ni la plus petite mésange ne vint chanter sa joie. À part le vent qui s’emmêlait dans la cime des arbres et faisait bruire les feuilles séchées encore attachées à certaines espèces, seule la rumeur de la circulation qui semblait abondante sur la 15 se faisait entendre. J’en étais à ces constats lorsque, voulant photographier un géant terrassé, je perçus un mouvement furtif suivi d’un second. Nous passâmes de longues minutes à nous observer, me faisant regretter de ne pas avoir rempli mes poches de cacahuètes (la photo est cliquable).
Ces heures passées au milieu de la nature me firent réaliser qu’il y avait fort longtemps que je n’avais fait de randonnée. La dernière fois, c’était à Miquelon. J’avais découvert, époustouflée, une forêt magique plantée sur un cap rocheux que lèche l’Atlantique. C’était en mai 2008.
Avec la belle saison qui s’annonce, je me promets de récidiver en partant à la conquête de nouveaux sentiers. Qui sait, ils me conduiront peut-être sur le chemin de forêts enchantées?
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3 commentaires:
Tu as sûrement déjà joué à "C'est moi l'espion" ou "Cherche et trouve" toi...
Euh non, mais j'adorais "Où est Charlie"!
J'aurais dû préciser qu'il y avait deux p'tits amis à repérer. Tu les as vus? Ils étaient à croquer... enfin, au sens littéraire!
;O)
C'est excellent, je n'avais pas remarqué le deuxième 'Charlie'.
Quel pic-bois ravageur ! Sûrement qu'il y avait de bonnes larves de fourmis a quêter au milieu du tronc.
Crépuscule nature aussi.
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