mercredi 10 décembre 2008

Série B, l’histoire …


Quel plaisir j’ai eu à imaginer ce court récit. Comme le premier, j’avais décidé d’en faire une histoire de Noël. Mais ce n’est qu’hier, après avoir échangé quelques mots sur MSN avec mon ami le Scarabée, que j’eus envie de lui faire une petite surprise. Un clin d’œil, tout au plus.

Les mots qui m’étaient imposés pour ce texte étaient les suivants :

Manoir, étranger, inconnu, désert, volet, abandonné, roc, débris, prisonnier, secours, cabane, barreaux, noir, danger.

Ah oui avant tout, j’ai oublié de vous faire part du résultat de mon examen 4. Vous vous souvenez? Celui-ci. Bon, je ne voudrais surtout pas vous paraître imbue de moi-même mais je suis très très fière de mon résultat. Après avoir atteint des 85% et 87% pour les 3 premiers, hé bien, j’ai eu un tout beau et tout rond … 100% pour le 4e! Cool n’est-ce pas?

Alors revenons à nos moutons, enfin, à notre histoire. Elle se déroule comme suit :


Par une nuit froide de décembre, apparut dans le ciel sombre un point rouge et mouvant. Un harfang des neiges, perché sur la branche d’un pin centenaire, le vit grossir peu à peu; de son regard perçant, il suivit la circonvolution de l’objet qui se rapprochait. Soudain, juste derrière la petite sphère écarlate, une forme floue se précisa. Sous l’œil étonné du rapace nocturne, cinq magnifiques bêtes au pelage gris brun, attelées à un traîneau, amorcèrent un long virage avant de glisser silencieusement sur la surface durcie d’un désert givré.

Une fine neige se mit à tomber. Le conducteur du curieux équipage descendit de la carriole, se secoua et observa cet endroit étrange et inconnu. Devant lui se dressait un manoir ancestral flanqué de deux tourelles biscornues. Ses volets fermés et sa cheminée éteinte malgré le froid piquant, laissaient supposer que la place était inoccupée. Curieux! se dit l’étranger. Il croyait connaître chaque maison de ce village et pourtant, il voyait celle-ci pour la première fois; il en était absolument certain. Sur le portail, il distingua des lettres gravées sur un panneau de bois vermoulu : « Le Castel du Scarabée », put-il lire.

Intrigué, le visiteur s’approcha du manoir et le contourna. La lune diffusait une faible lumière que masquaient de temps à autre, les nuages qui défilaient de plus en plus rapidement dans le ciel menaçant. Il ne repéra aucun escalier de secours; il lui faudrait s’en passer, songea-t-il. C’est alors qu’il vit, au fond de la cour entourée d’arbres gigantesques, une échelle appuyée sur une petite cabane de jardin. En s’avançant, il trébucha sur des débris de bois qui jonchaient la neige durcie comme le roc. Étouffant un juron indigne de son personnage, le voyageur se releva et frotta ses genoux douloureux.

L’homme réussit à dégager l’échelle et il la transporta près de la demeure imposante. De sa poche, il extirpa un petit objet qu’il fixa au centre du barreau supérieur; il enfonça un bouton et la chose s’illumina. Il redressa alors l’échelle et l’appuya sur le mur. Satisfait, il retourna au traîneau et saisit un énorme sac qu’il balança sur son épaule avant de se diriger vers l’arrière du manoir. Sans même reprendre son souffle et malgré le poids de la hotte sur son dos, il entreprit de grimper les barreaux, un à un, jusqu’à ce qu’il atteigne un petit balcon sur sa droite. Il dut déployer un effort considérable pour y lancer son sac avant de s’y hisser à son tour. De là, en s’accrochant aux aspérités des vieilles pierres du bâtiment, il réussit à grimper sur le toit. Puis à l’aide de la longue corde fixée à son sac, il put le tirer à ses côtés.

Le vent se mit tout à coup à souffler en bourrasques, faisant craindre à l’homme le danger d’une chute. Il jugea plus prudent de s’accroupir et d’attendre une accalmie avant de poursuivre son ascension qui s’annonçait ardue. Soudain, un fort coup de vent le fit chanceler. Malgré le blizzard, il entendit le bruit sourd de quelque chose qui glissait et chutait lourdement sur le sol gelé. L’étranger se pencha au-dessus du vide, et là tout en bas dans le noir, il distingua la petite lumière qu’il avait fixée à l’échelle qui, elle, gisait couchée sur la neige. Le pauvre Père Noël se retrouva prisonnier du manoir, abandonné à lui-même alors que dans quelques heures, ce serait Noël. Sans l’échelle, il n’avait aucune possibilité de redescendre, à moins que …

Fort heureusement, le vent s’apaisa et il put reprendre son ascension. Lorsque ses mains touchèrent le faîte du toit, il ne put retenir un cri de joie! Ho! Ho! Ho! Il y était arrivé! La lune, à propos, sortit de sa cachette et éclaira la scène. Avec précaution, le Père Noël se redressa en s’agrippant aux briques de la cheminée. Soulagé, il constata que le diamètre du trou lui permettrait de s’y faufiler et d’y glisser son énorme hotte. Assez perdu de temps! se dit-il avant de balancer le sac dans l’ouverture. Un « paf » rapide lui indiqua que le tuyau de l’âtre n’était pas bien long et qu’il devait aboutir à l’étage juste en dessous. Rassuré, il se glissa à son tour à l’intérieur de la cheminée.

Des rayons de lune éclairaient faiblement la pièce dont le décor semblait tout droit sorti d’un film d’Harry Potter. Sur un mur lambrissé, des chandeliers avaient été fixés de part et d'autre d’une immense tapisserie montrant une scène où se mêlaient des licornes, des elfes et des fées ailées. En face, des étagères débordant de livres s’élevaient jusqu’au plafond. Puis devant le foyer, deux fauteuils garnis de coussins étaient disposés face à face. Entre eux, sur une table basse était déposé un jeu d’échec aux figurines étranges qui luisaient doucement dans la pénombre.

Le Père Noël se dirigea vers un chandelier et gratta une allumette; la lumière mouvante éclaira la pièce et fit scintiller les délicates parures de verre accrochées aux branches du sapin qui avait été dressé dans un angle, près d’une fenêtre. Vite, se dit-il, le temps presse! Il défit la boucle qui fermait sa hotte et en sortit une grosse et lourde boite enrubannée. Il la déposa sous l’arbre odorant, referma son grand sac et souffla la bougie.

Sa mésaventure avait fait perdre un temps précieux au Père Noël. Aussi décida-t-il de prendre un chemin plus court et disons-le, moins acrobatique. La chance fut de son côté; en sortant du boudoir, il découvrit l’escalier qui menait au rez-de-chaussée. Il s’assura de bien reverrouiller la porte derrière lui et après avoir remis l’échelle à sa place, il monta dans son traîneau. À son signal, les rennes enfoncèrent leurs sabots dans la neige et après une brève course sur la surface gelée, prirent leur envol dans la nuit de Noël sous le regard hagard du strigidé pétrifié.

Quelques heures plus tard, à son retour chez lui, c’est un sorcier stupéfait qui découvrit des traces de pas qui sortaient tout droit de l’âtre. Puis ému, il vit, sous son sapin décoré, un présent qu’il n’attendait plus. Car depuis longtemps, le maître du Castel du Scarabée avait cessé de croire à l’existence du Père Noël.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

N'ayant pu résister à l'envie irrésistible de déballer ces précieux cadeaux, le sorcier s'empressa d'envoyer plusieurs parchemins de remerciements.

Le premier fut adressé à sa tendre amie la Fée Sally, toujours confiante que la Magie existe même dans les moments les plus difficiles. Il choisit Ulysse, son Hibou Grand Duc, le plus fort et le plus agile pour affronter les vents dominants qui soufflent dans l'Atlantique.

Le second parchemin fut pour le Père Noël, le Scarabée délégua Douce-Neige, la Chouette Laponne, habituée au grand froid et tellement patiente. Le mot de remerciement était très élogieux car chacun des présents répondait aux plus précieuses des demandes du Sorcier Scarabée. On retrouvait également, en post scriptum, un rappel du Comité Magique pour la protection des incendies qui rappela au Père Noël de bien éteindre les chandelles lorsqu'il quitte le Castel...

Après avoir bien macéré dans un Bain Magique du Dr. Druide, le Scarabée ingurgita sa petite potion ''sommeil-de-plomd'' et s'engouffra en dessous de ces nombreuses couettes. En s'endormant, il remercia la vie d'avoir tant de bons amis (es) et même s'y ils étaient loin, il les embrassa tous...

Le Scarabée...

crocomickey a dit…

Pour un simple clin d'oeil, c'en est tout un !

Sally Fée a dit…

@ Le Scarabée:

Euh, je voudrais pas t'inquiéter, mon ton Ulysse n'est toujours pas arrivé sur l'archipel. Il a dû croiser en chemin une congénère plutôt chouette!

@ Crocomickey:

Mon histoire était complétée lorsque j'ai décidé de faire un clin d'oeil à mon ami le Scarabée. Je n'ai eu qu'à ajouter le passage du castel ainsi que le dernier paragraphe pour personnaliser mon conte.

Mais surtout... chut!!!!!! Le Scarabée croit peut-être que j'ai inventé toute l'histoire pour lui!